vendredi 30 janvier 2009

Le Burundi éligible au mécanisme d'effacement de la dette des pays pauvres

[ 30/01/09 - 03H12 - AFP ]

Le Burundi va pouvoir bénéficier du mécanisme d'effacement de la dette réservé aux pays pauvres très endettés, a annoncé jeudi le Fonds monétaire international.
Le Burundi devient le 24e pays à remplir toutes les conditions nécessaires, a précisé le FMI dans un communiqué diffusé à Washington.
Les deux tiers de la population de ce pays de la région des grands lacs africains vit sous le seuil de pauvreté.
Le Togo, qui avait bénéficié de la même mesure en novembre, a vu le Club de Paris annuler 22 millions de dollars de sa dette mercredi.
L'initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) a été lancée en 1996 par la Banque mondiale et le FMI pour encadrer l'effort d'effacement de la dette des pays les plus démunis.

jeudi 29 janvier 2009

ETATS UNIS Diplomatie : Obama définit ses priorités

De Laure Mandeville correspondante à Washington
23/01/2009

Après avoir signé plusieurs décrets importants, notamment sur la fermeture à terme de Guantanamo, le nouveau président a présenté jeudison dispositif pour une «diplomatie intelligente».

Voici donc venir ce que l'équipe Obama appelle la «diplomatie intelligente» de l'Amérique. Une équipe de poids lourds et un désir très net d'assumer le leadership du monde «en accord avec ses valeurs». «L'Amérique ne torturera pas», a lancé jeudi le président Obama. «Nos idéaux seront le phare de notre leadership», a-t-il ajouté. C'est au département d'État, qu'Hillary Clinton venait à peine de rejoindre sous des applaudissements chaleureux, que le président est venu faire jeudi son premier discours de politique étrangère, accompagné de son conseiller à la sécurité nationale Jim Jones et du vice-président Joe Biden. Ce déplacement solennel visait à souligner l'unité de l'équipe et «l'accent que compte mettre le gouvernement sur la diplomatie» plutôt que sur l'usage de la force «Je vous ai déjà fait un beau cadeau avec Hillary Clinton, mais j'en ai d'autres !» , a-t-il plaisanté.

Le président a aussitôt annoncé la nomination de deux poids lourds de la politique étrangère pour superviser les deux dossiers chauds et prioritaires de la nouvelle Administration. George Mitchell, un ancien sénateur de 75 ans qui avait contribué à la signature d'un accord de paix en Irlande du Nord, puis présidé un comité destiné à évaluer les racines du conflit israélo-palestinien, devient l'émissaire spécial des États-Unis au Moyen-Orient où il s'attaquera à créer les conditions d'un cessez-le-feu durable et trouver les clés d'une solution de long terme. L'ambassadeur Richard Holbrooke héritera d'un portefeuille couvrant la région troublée allant de l'Afghanistan au Pakistan.

«L'Amérique reste profondément impliquée dans la sécurité d'Israël», a lancé Obama jeudi devant les diplomates dénonçant les roquettes du Hamas en territoire israélien. «Mais nos cœurs saignent aussi pour les souffrances de Gaza… ces Palestiniens privés de nourriture, d'eau et de soins médicaux», a-t-il ajouté. Au-delà d'un cessez-le-feu durable et de l'engagement d'une reconstruction économique, son but est clair : «La création de deux États vivant en paix côte à côte.» «Pour devenir partie entière à la paix, le Hamas doit reconnaître le droit à l'existence d'Israël et cesser ses activités terroristes», a poursuivi Obama, précisant que l'Amérique pousserait les pays de la région comme l'Égypte ou la Jordanie à apporter leur soutien au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.


Énormes questions logistiques

C'était la première fois que le président s'exprimait sur le dossier du Proche-Orient avec autant de détails. Barack Obama a également insisté sur la nécessité absolue de lier le dossier pakistanais et celui de l'Afghanistan pour espérer avoir un succès sur le terrain afghan, plaidant pour une collaboration étroite avec les pays de la région et un accent beaucoup plus marqué sur les questions de développement.

Le matin même, Barack Obama avait signé plusieurs décrets spectaculaires, imposant la fermeture d'ici un an de la prison de Guantanamo, et visant à mettre fin à l'usage de la torture par la CIA. Après le 11 Septembre, la principale agence américaine de renseignement avait reconnu avoir eu recours à la simulation de noyade («waterboarding»). La décision d'Obama vise une «rupture appuyée» avec les dérives de l'ère Bush, note dans Politico le professeur Matthew Waxman. Dans son discours d'investiture, le président avait affirmé que «la sécurité des États-Unis émane de la force de notre exemple».

L'«ère diplomatique nouvelle» annoncée pose pourtant de sérieuses questions. En annonçant la fin de la torture et la fermeture de Guantanamo, Barack Obama fait mouche dans l'imaginaire de l'opinion. Mais le problème va susciter «d'énormes questions logistiques», déclarait jeudi sur CNN l'ancien chef d'état-major Richard Myers. Certains détenus qui n'avaient commis aucun crime risquent des persécutions s'ils sont renvoyés dans leurs pays. La diplomatie américaine compte profiter de l'euphorie suscitée par l'arrivée d'Obama pour demander à ses partenaires européens d'accueillir certains d'entre eux, mais la réponse est loin d'être enthousiaste.

La manière dont Barack Obama s'attaquera au casse-tête moyen-oriental ou reformulera la politique américaine en Afghanistan est tout aussi délicate. La nouvelle équipe semble vouloir s'appuyer sur l'Autorité palestinienne mais son chef, Mahmoud Abbas, est jugé politiquement moribond tandis que le Hamas semble sorti renforcé des combats de Gaza. Les résultats sont tout aussi incertains sur un terrain afghan insaisissable, où nulle puissance étrangère n'a jamais réussi à s'imposer ni en vainqueur, ni même en arbitre. En affirmant que l'Amérique gardera son rôle de «leader», «un fardeau qu'elle n'a pas choisi mais qu'elle doit assumer», Barack Obama prend aussi la responsabilité de l'échec potentiel.

Affaire Nkunda: Un accord d'extradition existe bel et bien entre Kinshasa et Kigali

Forum des As - 28 janvier 2009

Extradera, n’extradera pas ? La question de la mise à la disposition de Laurent Nkunda aux autorités congolaises par le Rwanda ne cesse d’alimenter des débats en tous sens depuis l’arrestation du général insurgé au Rwanda dans la nuit du 15 janvier 2009. Kinshasa, on le sait, n’avait pas attendu pour demander son extradition, mais Kigali réserve encore sa réponse jusqu’à ce jour pour des raisons non expliquées officiellement.
Une thèse voudrait que Kigali refuse de « livrer » Laurent Nkunda avant que l’opération de traque des FDLR ne produise des fruits. Une autre soutient que le Rwanda craindrait, en livrant Nkunda, que ce dernier fasse des révélations accablantes à l’occasion du procès qui aurait lieu à Kinshasa. Une dernière, enfin, avance que Kigali n’est pas obligé de livrer le Général insurgé aux motifs qu’il n’existerait pas d’accord d’extradition entre la RDC et le Rwanda, et que Kigali, qui a aboli la peine de mort, craindrait un sort capital à son ancien protégé en cas de procès à Kinshasa.
On ignore, à ce jour, le niveau d’évolution des échanges qui se dérouleraient actuellement entre les deux capitales dans le cadre des derniers accords passés début décembre 2008 pour le rétablissement de la paix en RDC, notamment à travers l’éradication des rébellions du CNDP et des FDLR. Une source bien introduite a rapporté à Forum des As que ces contacts seraient très avancés et que Nkunda pourrait être «livré» à la RDC le vendredi prochain, mais aucune source tierce n’a permis de le confirmer.
Toujours est-il qu’en réalité le Rwanda a une obligation judiciaire d’accéder à la requête de la RDC, car, contrairement à certaines allégations, Kinshasa et Kigali sont bel et bien liés par un accord pays à pays d’extradition. Cet accord avait été conclu en 1966. Les autorités congolaises ont déjà eu à le produire lors d’une réunion tripartite RDC-Rwanda-Burundi tenue à Washington à la suite de l’insurrection de Jules Mutebusi qui avait brièvement occupé Bukavu en juin 2004 avec l’appui du même Laurent Nkunda. La partie congolaise exigeait, à l’époque, que Kigali livre les deux insurgés ainsi qu’un groupe d’autres officiers qui les avaient accompagnés lors de leur retrait vers le Rwanda. Kinshasa ne put, cependant, pas obtenir gain de cause, les facilitateurs de l’époque ayant estimé que la question n’était pas prioritaire.
On fait savoir, par ailleurs, que cet accord va être l’objet d’échanges qui vont avoir lieu dans quelques semaines à l’occasion d’une réunion projetée à Bujumbura pour la relance de la CEPGL. Il s’agira, en fait, d’élargir cet accord au Burundi.

mercredi 28 janvier 2009

info afrique rfo

Gédéon Uwisezerano, renie Pasteur H, Anatole Bacanamwo et Jacques Bigirimana

Informations du 28 janvier 2009

Un communiqué signé par un certain Uwisezerano Gédéon affirme que les membres du ‘Palipehutu-FNL’ ne reconnaissent plus parmi leurs dirigeants le porte-parole du FNL Pasteur Habimana, Anatole Bacanamwo et Jacques Bigirimana, accusés d’être à la solde du CNDD-FDD. Le même communiqué reconnaît la présidence du mouvement en instance d’agrément assurée par Agathon Rwasa, mais demande la démission de la facilitation menée par Charles Nkwakula.

in Burundi Bwacu

mardi 27 janvier 2009

DROITS-AFRIQUE: Justice constitutionnelle en voie de normalisation africaine

CAP TOWN, 26 janvier (IPS) -

La jurisprudence de l'Afrique s’est beaucoup améliorée depuis le début des années 1990, mais beaucoup de travail reste à faire pour améliorer les structures de justice à travers le continent.
Prenant la parole à la toute première Conférence mondiale sur la justice constitutionnelle, qui s'est tenue au Cap du 22 au 24 janvier, Gianni Buquiocchio, secrétaire de la Commission de Venise, a déclaré qu'il ne peut y avoir de véritable démocratie dans un pays sans un système judiciaire indépendant.

Près de 3.000 juges des Cours suprêmes ou Cours constitutionnelles du monde entier se sont réunis pour cette conférence visant à faciliter l'interaction, la coopération et la discussion entre les tribunaux. La conférence a été organisée par la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud et la Commission de Venise, organe consultatif du Conseil de l'Europe sur les questions constitutionnelles. Prenant place peu après le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme en 2008, l'objectif ultime de cette conférence était de promouvoir les droits humains.

« Nous tenons un miroir au monde dans lequel tous les systèmes judiciaires défectueux à travers le monde sont mis en exergue. Les tribunaux ne protègent pas les gens quand ils abusent de leur confiance et ne fonctionnent pas de manière efficace », estime le juge Pius Langa d'Afrique du Sud.

Dans ce pays, le système judiciaire a été applaudi par de nombreux orateurs mais Gianni Buquiocchio a précisé que si les Cours constitutionnelles et les autres organes judiciaires ne sont pas respectés par les autorités, la primauté du droit alors est en danger. Ses commentaires font référence aux récentes attaques du parti Congrès national africain (ANC) qui avait vivement critiqué les tribunaux suite à une décision de la Cour suprême d'appel infirmant une décision antérieure de la Haute Cour jugeant illégale la poursuite du chef de l'ANC Jacob Zuma pour corruption.

Kgalema Motlanthe, Président d'Afrique du Sud, a déclaré que « les récentes affirmations dans les médias locaux et internationaux prétendant que le pouvoir judiciaire est compromise sont fausses et sans fondement. Oui, il y a eu débat, et parfois, ce débat peut parfois avoir été rude mais c’est un exercice essentiel et bénéfique pour notre jeune démocratie ».

Certains intervenants ont exprimé leur préoccupation au sujet de l'ingérence de l'Etat dans le processus judiciaire et le mépris des droits humains par les autorités. « Aujourd'hui, nous faisons tous l'expérience de nos régions respectives que des excès politiques dénigrent la suprématie de la Constitution par opportunisme politique. La suprématie particratique semble progressivement primer sur la suprématie de la Constitution », s’inquiète le juge JN Peete du Lesotho.

En Afrique australe, le Zimbabwe est un pays qui est constamment dans l'actualité pour les atteintes aux droits humains et pour le manque d'efficacité de ses structures judiciaires. Dans un récent entretien avec l’agence IPS, Jenni Williams, l'une des fondatrices de l'organisation des droits humains Women of Zimbabwe Arise, a déclaré que l'Histoire jugera le dirigeant du pays Robert Mugabe pour la sévérité avec laquelle il a porté atteinte aux droits humains pendant son règne. .

Jani Leornard Fongoh, juge au Cameroun, explique qu’en règle général, les tribunaux ordinaires ont réussi à protéger les droits individuels des personnes mais pas à défendre les individus face à la toute puissance de l’Etat. Les Cours constitutionnelles sont nécessaires pour une bonne application des droits humains lorsque les droits de la personne sont violés par l'État par l'intermédiaire de ses agents. La Constitution du Cameroun intègre les traités internationaux sur les droits humains dans son préambule, mais les mécanismes d'application ne sont pas précisés, ce qui ouvre la porte à des interprétations différentes par différents juges. Ce pays a mis sur pied un Conseil constitutionnel en 2004, et bien que le travail de cet organe est toujours effectué par la Cour suprême, au cas par cas, l’instance a commencé à fléchir ses muscles. Dans plusieurs cas relatif aux élections, il y a eu des décisions contre l'État, ce qui a renforcé la confiance du public dans la jurisprudence constitutionnelle.

Les plus grands organes judiciaires ne sont plus considérés comme de « simples filiales de l'Exécutif » mais comme « un véritable pouvoir judiciaire, qui est prêt à prendre position pour dicter la loi indépendamment des partis ».

En Afrique australe, le Mozambique possède aussi un Conseil constitutionnel depuis 2003. Parmi les décisions importantes figure notamment un décret présidentiel reconnu comme inconstitutionnel en réaffirmant le droit des citoyens vivant à l'étranger de voter aux élections et d'être élu à des fonctions publiques.

Les affaires de corruption dans leurs propres rangs représentent une des grandes préoccupations pour certains juges. Un haut responsable d’une Cour constitutionnelle, qui a demandé à rester anonyme, a déclaré que « dans certains pays, il est fréquent que les juges soient corrompus pour livrer un verdict en faveur de l'une des parties. »

Selon un rapport de réseau d’informations AllAfrica.com, deux juges de la Haute Cour du Kenya ont été suspendus l'an dernier après avoir été reconnus coupables de falsification de preuve judiciaire. En octobre l'année dernière, des militants d’Amnesty International ont publié un rapport accablant contre les juges nigérians les accusant d’avoir fermer les yeux sur des cas de tortures allant jusqu’à la condamnation à mort de personnes ayant plaidé coupables sous l’effet de la torture.

La nécessité de veiller à ce que la justice soit à la disposition de toutes les personnes dans la même mesure a été soulignée par le Président Motlanthe. Il a rappelé qu’une personne vivant dans la pauvreté serait moins encline à faire appel à une Cour s'il était déjà mécontent de la décision d'un tribunal de l’échelon inférieur en raison de l'importance des frais juridiques.

« Les discours prononcés représentent la meilleure façon vanter les différents pays, mais on notera aussi des contributions sérieuses, pratiques et modestes, sur l'expansion de la justice constitutionnelle. La justice constitutionnelle se normalise et est acceptée dans toute l'Afrique », s’est réjouit le juge Albie Sachs d’Afrique du Sud.

(FIN/IPS/2009)

Burundi /Récoltes affectées par les pluies

BUJUMBURA, Burundi, 27 janvier 2009/African Press Organization (APO)/ — Point de presse quotidien du bureau de la porte-parole du secrétaire général de l’ONU / 26 janvier 2009

Le Programme alimentaire mondial (PAM) est à pied d’œuvre auprès de familles de la province de Kirundo, au Nord-Burundi, dont les récoltes ont été affectées par les pluies entre septembre et novembre derniers. Le PAM a distribué plus de 650 tonnes de nourriture la semaine dernière, cette livraison venant s’ajouter aux 700 tonnes de denrées alimentaires distribuées aux 200 000 étudiants d’écoles de six autres provinces du pays. Pour sa part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va fournir des semences et des outils de travail aux foyers les plus touchés.

SOURCE : United Nations - Office of the Spokesperson of the Secretary-General

dimanche 25 janvier 2009

RD Congo: Désarmement forcé des FDLR - le Gouvernement se justifie

Source: Caritas

Date: 22 Jan 2009

Kinshasa, le 22 janvier 2009 (caritasdev. cd) : Donnant hier à la presse les tenants et les aboutissants de l'opération de « désarmement forcé par les FARDC des groupes armés FDLR et Interhamwe réfractaires à un désarmement volontaire », le ministre de la Communication et des Médias a souligné qu'il ne faut pas ôter à la RDC le droit de se défendre, rapporte caritasdev.cd. Lambert Mende a ainsi réagi suite aux « questionnements angoissés » au lendemain de « l'arrivée au Nord-Kivu d'unités de renseignements militaires de l'armée rwandaise, invitées par le Gouvernement congolais pour une mission d'observation des opérations de désarmement forcé par les FARDC" (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) des groupes armés rwandais.

« A ceux qui prétendent qu'il faut que les FARDC deviennent la force la plus puissante en Afrique pour s'engager contre les assassins de nos populations, le Gouvernement tient à rappeler l'exigence élémentaire, légale et morale de la résistance à une force illégitime, même supérieure, qui fonde les nations à travers l'histoire », a insisté Lambert Mende. Il a réitéré, au nom du Gouvernement de la République, l'appel pathétique lancé lors du dernier conseil des ministres, « à tous les leaders politiques et d'opinion de notre pays, pour les inviter à cesser de semer les graines de la peur parmi les Congolais. Notre pays n'a agressé personne. Notre pays a été agressé. Ne lui ôtez pas le droit de se défendre, que le Gouvernement attend exercer, à partir d'aujourdhui », a-t-il martelé. « La MONUC, qui a un mandat précis en rapport avec le désarmement de tous les groupes armés, est également appelé à apporter son appui à cette opération de désarmement, car, c'est ce qui justifie sa présence dans ce pays », a fait remarquer le Ministre.

Introduisant ses propos, il a d'abord rappelé que c'est le communiqué conjoint de Nairobi de novembre 2009 qui a institué le caractère indispensable de la collaboration bilatérale du Rwanda et de la RDC pour résoudre efficacement et durablement la problématique des FDLR réfractaires au désarmement volontaire et au retour dans leur pays. « Les contacts entre Kigali et Kinshasa, initiés par le Président Joseph Kabila, juxtaposés au récent rapport des Experts des Nations Unies ainsi que les sanctions économiques subséquentes de la part d'Etats pourvoyeurs d'aide à la coopération comme le Pays-Bas et la Suède, ne sont pas étrangers à l'évolution positive que nous observons du côté rwandais », a-t-il poursuivi.

«Cette collaboration naissante entre les Gouvernement du Rwanda et de la RDC sur cette question, et que notre Gouvernement suit avec confiance mais avec prudence, a l'avantage d'annihiler une des causes majeures de la guerre et de velléité de déstabilisation contre notre pays », a déclaré Lambert Mende.

Parlant des objectifs de cette opération, le porte-parole du Gouvernement congolais a indiqué que : « La synergie ainsi instituée entre notre Gouvernement et Kigali est de nature à replacer les peuples de la RDC et du Rwanda dans une perspective beaucoup plus favorable pour la paix, la sécurité et de développement. Elle porte sur entre autres points , sur le rétablissement en ce début 2009 des relations diplomatiques entre nos deux Etats, relations rompues il y a plus de dix ans ; la surveillance conjointe de la frontière commune pour gérer positivement et utilement les suspicions mutuelles d'utilisation de nos territoires respectifs par des forces hostiles à l'un et à l'autre ; la finalisation de la RDC des opérations de désarment des rebelles rwandais des FDLR et Interhamwe se trouvant en RDC ; l'exercice par le gouvernement rwandais de son influence sur les rebelles congolais du CNDP pour amener cette rébellion qui n'avait plus de raison d'être à abandonner ses projets bellicistes et criminels. »

C'est dans ce contexte qu'avait été adressée le 5 décembre 2008 une invitation du Gouvernement congolais à une mission d'observation d'unités de renseignements de l'armée rwandaise en RDC, en marge de l'opération de désarmement par les FARDC des des rebelles rwandais. Ceci s'est fait dans la plus totale transparence. ..

Répondant aux questionnements angoissés sur l'urgence qu'il y a à lancer cette opération, alors que l'opération du démantelement de la LRA en Haut-Uélé a abouti à des tueries qui viennent de provoqués plus de 600 morts des civils, le Ministre a souligné que : "le Gouvernement perçoit une sorte de piège négationniste qui ramène insidieusement à la surface l'éternel argument du criminel, maître chanteur de tout bord. .. Tout se passe comme si les criminels e la LRA et des FDLR avaient fait intériorisé à quelques-uns parmi nous cette contrevérité selon laquelle, c'est parce que les FARDC les réprime qu'ils ont commencé à massacrer nos populations. Rien n'est plus faux ! ". Car, selon lui, les rebelles ougandais de la LRA ont massacré des milliers de nos compatriotes bien avant que cette opération conjointe FARDC-UPDF-Armé e sud-soudanaise ne détruise leur quartier général du camp Kiswahili, « entrainent leur errance sangalante » actuelle.

"Concernant le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, personne de sérieux ne peut aujourd'hui faire croire que les FDLR et les Interhamwe n'ont jamais tué personne en RDC, n'ont jamais rien pillé, n'ont jamais incendié un village, avant que ne commence aujourd'hui leur désarmement par les FARDC. En un mot comme en mille, c'est bien parce que la LRA et les FDLR massacrent des Congolais que le Gouvernement a ordonné aux FARDC de les neutraliser. Ce n'est pas parce que les FARDC entreprennent de les neutraliser qu'ils vont commencer à massacrer les Congolais. Le Gouvernement souhaite qu'il n'y ait plus , dans notre pays, de ces caisses de résonance de ces thèses révisionnistes et négationnistes qui tendent en plus à démobiliser nos forces armées face à leur devoir ", a averti Lambert Mende.

Inquiètuide des Opérateurs Humanitaires

Selon un communiqué de presse de Caritas Goma, les troupes rwandaises entrées en RDC depuis mardi dernier sont arrivées, ce matin, à Rutshuru centre et Tongo, au Nord de Goma, dans le Territoire de Rutshuru, ainsi qu'à l'Ouest : à Mushaki – fief du CNDP et Sake, dans le Territoire de Masisi. Citant la Mission des Nations unies au Congo (MONUC), le document indique que entre 3 500 et 4000 hommes seraient mobilisés pour traquer les rebelles rwandais des FDLR aux côtés des FARDC. Pendant ce temps, les FARDC sont redéployés dans la région de Kiwanja et Rutshuru, les localités dont ils étaient chassés depuis octobre 2008 par les rebelles du CNDP.

Du côté Maï-Maï, les différents groupes sont en concertation pour voir la position à prendre face à la nouvelle donne dans la région. Mais, les Maï-Maï Vurondo, Rwenzori, Kasindiens et PARECO ont annoncé leur intention de se rallier aux FARDC.

De leur côté, les FDLR sont également en concertation entre eux. Le groupe RUDI, sensibilisé par le gouvernement congolais et l'Eglise du Christ au Congo (ECC), a annoncé son intention de rentrer au Rwanda. Mais, ce retour de quelque 150 combattants est conditionné au résultat de la visite d'évaluation des conditions d'accueil qu'ils se proposent d'effectuer au Rwanda.

Pour le reste, les humanitaires signalent une forte concentration des FDLR sur l'axe Nyamilima-Ishasha, dans le Territoire de Rutshuru. Ceux de Nyabyondo (Territoire de Masisi) ont érigé deux

barrières dans la localité empêchant ainsi les FARDC de se rendre à Masisi centre. Pendant ce temps, d'autres unités FDLR de Nyabyondo se dirigent dans le Territoire de Walikale où la panique est totale. Les humanitaires parlent déjà des mouvements de populations par peur de ces prochaines opérations conjointes Rwanda-RDC contre les FDLR.

Du côté des humanitaires, une nouvelle crise est à craindre dans cette région qui a connu plus de 300 000 déplacés dans les six derniers mois. Le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) recommande la suspension de tout mouvement hors Goma. Les staffs qui sont sur le terrain doivent évacuer les bases situées près des positionnements FDLR. Enfin, toutes les missions spéciales des humanitaires doivent être sous escorte de la MONUC. Cette dernière, empêchée hier à la barrière OPRP – à l'entrée Nord de Goma – de prendre l'axe Goma-Rutshuru, a été autorisée ce matin à patrouiller vers le Nord, a indiqué le communiqué de Caritas Goma.

vendredi 23 janvier 2009

Action contre la faim : Un an après, l'assassinat d'Agnès non encore élucidé.

Burundi : le point sur l’enquête un an après le drame qui a touché Action contre la faim
Source / auteur : Action contre la faim vendredi 23 janvier 2009, par jesusparis

Il y a un an, le 21 janvier 2008, Action contre la Faim décidait de se retirer définitivement du Burundi suite à l’attaque armée que l’association avait subi dans la ville de Ruygi et ayant entraîné la mort d’Agnès, psychologue et des blessures extrêmement grave pour Aude, infirmière.

Le lundi 31 décembre, 19h10, dans une ruelle de Ruyigi à l’Est du Burundi, une voiture d’ACF était ciblée par des tirs. A son bord, Agnès, 31 ans, psychologue en mission au Burundi depuis juillet 2007, et Aude, infirmière nutritionniste sont blessées. Elles sont transportées à l’hôpital de Ruyigi puis celui - plus important - de Gitega.

Agnès succombera malheureusement à ses blessures pendant son transport à l’hôpital de Gitega.

Aude sera transférée de Gitega à Bujumbura (capitale du Burundi) puis sur Johannesburg accompagnée d’un membre de la mission, médecin pour ACF. Elle n’a toujours pas retrouvé l’usage complet de son bras.

Un an d’enquête et de procédures judiciaires
Suite à ce drame, une plainte au Burundi et en France ont été déposées : deux enquêtes, l’une burundaise, l’autre française, sont donc en cours actuellement.

Une commission rogatoire en mars 2008 a permis le déplacement au Burundi de policiers français pour enquêter. Une reconstitution a été menée et certains éléments de preuves ont été récoltés pour être expertisés en France. Les analyses n’ont à ce jour pas permis d’identifier une piste évidente. Une seconde commission rogatoire dans l’enquête française devrait être annoncée d’ici la fin du mois de janvier afin de procéder à une deuxième visite des enquêteurs français au Burundi.

Malgré une bonne collaboration entre les autorités judiciaires françaises et burundaises, les circonstances de ce drame et ses raisons ne sont donc toujours pas élucidées. Plusieurs pistes sont encore à l’étude mais aucune n’est privilégiée. La seule certitude reste que l’attaque survenue le 31 décembre dernier contre le véhicule d’Action contre la Faim était délibérée.

Un an après ce drame, les équipes d’Action contre la Faim restent choquées.

L’association en lien avec la famille d’Agnès reste très exigeante et mobilisée sur le suivi des procédures judiciaires destinées à faire toute la lumière sur ce drame.

Kabila prend un "risque énorme" avec la venue des Rwandais

Le président congolais Joseph Kabila prend, selon des experts, "un risque politique énorme" en acceptant des soldats rwandais dans son pays, même si les intérêts de Kinshasa et Kigali convergent vers une alliance objective: vaincre leurs rébellions respectives.

Selon un diplomate à Kinshasa, M. Kabila, qui s'est adressé à la Nation pour la dernière fois début décembre, "prend un risque politique énorme". "Il doit faire très vite une campagne d'information pour expliquer à la population, ils ne vont pas avaler ça comme ça", a-t-il souligné. C'est dans le Nord-Kivu, province limitrophe du Rwanda, où la situation est explosive en raison des conflits par rébellions interposées qui opposent de façon intermittente Kinshasa et Kigali depuis le génocide au Rwanda en 1994, que plusieurs milliers de soldats rwandais sont entrés cette semaine en accord avec Kinshasa.

Jusque-là, Kigali, qui a soutenu trois rébellions depuis 1996 en République démocratique du Congo (RDC), dont la première avait fait tomber le maréchal Mobutu Sese Seko, n'avait jamais été invité à fouler le sol congolais. Et Kinshasa garde en mémoire des pogroms contre les Tutsis en 1998, lorsque le président Laurent-Désiré Kabila - le père de l'actuel chef de l'Etat - arrivé au pouvoir grâce à Kigali, s'était débarrassé de cet encombrant parrain. En autorisant des soldats rwandais à traquer des rebelles hutus du Front démocratique de Libération du Rwanda (FDLR), Kinshasa a répondu à la demande constante de Kigali de les neutraliser.

Au prix d'un retournement d'alliance remarqué: les FARDC (Forces armées de RDC) utilisaient souvent les FDLR comme supplétifs contre la rébellion congolaise du chef tutsi Laurent Nkunda, soutenu par Kigali. Objectivement, le processus, entamé en décembre 2008, permet aux deux capitales de neutraliser leurs rébellions réciproques. Le Rwanda chasse les FDLR, et en échange, Kigali aide Kinshasa à se débarrasser de Nkunda, ennemi juré du président congolais, en ralliant l'essentiel des commandants de son mouvement - le Conseil national pour la Défense du Peuple (CNDP) - aux FARDC.

Kinshasa et Kigali avaient annoncé le 5 décembre leur intention de combattre ensemble les FDLR, après des années d'aternoiements du gouvernement congolais et de vigoureuses pressions de la communauté internationale pour régler les contentieux entre les deux pays. L'offensive fin octobre du général Nkunda en direction de Goma (chef-lieu de la province du Nord-Kivu) - qui n'avait cessé depuis de réclamer des pourparlers directs avec M. Kabila - avait suscité de nombreux appels pour neutraliser tous les groupes armés sévissant dans l'est de la RDC.

L'entrée de troupes rwandaises au Nord-Kivu fait suite à ces exigences formulées notamment par l'ONU, qui entretient, en RDC, sa plus importante mission de maintien de la paix au monde. "La vitesse de retournement d'alliances est très impressionnante", note le diplomate. "Nous suivons depuis deux mois un va-et-vient entre les deux capitales, dont le premier objectif est la disparition de Nkunda et la reconquête de son fief de Bunangana (Nord-Kivu) par les FARDC avec l'aide des Rwandais", observe une source onusienne.

Les soldats rwandais, suivis des FARDC, marchaient jeudi sur Bunagana, a constaté un journaliste de l'AFP. Mais "si les Rwandais restent plus de quinze jours, ou si des massacres de civils ont lieu, ce sera catastrophique" pour M. Kabila, poursuit le diplomate. Le président de l'Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe - pourtant considéré comme un proche de M. Kabila -, a lui qualifié de "grave" la venue des Rwandais, et la réaction des Congolais dans le pays se partage entre crainte et fureur. (belga/th) 22/01/09 16h09

Implication du Rwanda dans la guerre au Congo. Mais pourquoi ce revirement?

Après avoir soutenu la Rébellion de Laurent Nkunda, le Rwanda mène une opération conjointe avec le Congo pour déloger les rebelles du FDLR. Curieusement, c'est Nkunda du CNDP, le premier poisson péché... Cette vidéo témoigne du coté piromane du Rwanda.

jeudi 22 janvier 2009

Le chef rebelle Laurent Nkunda arrêté au Rwanda

Alerte infoRDC:

Le chef tutsi de la rébellion de République démocratique du Congo (RDC) Laurent Nkunda, qui a été arrêté jeudi soir au Rwanda, est détenu dans un "endroit secret", a confirmé vendredi sous couvert d'anonymat un responsable de l'armée rwandaise.

Laurent Nkunda est aux arrêts depuis jeudi soir dans un endroit "resté secret" au Rwanda, a déclaré à l'AFP ce responsable miliaire sans fournir dans l'immédiat d'indications sur les circonstances de l'arrestation du chef rebelle.

Un communiqué officiel du chef de la police de RDC avait annoncé son arrestation un peu plus tôt vendredi.

"L'état-major conjoint FARDC (armée congolaise) et éléments RDF (armée rwandaise) informe l'opinion publique de l'arrestation du général déchu Laurent Nkunda jeudi à 22h30 (21h30 GMT) en cavale sur le territoire rwandais après avoir opposé une brève résistance à nos militaires à Bunagana", selon un communiqué de l'inspecteur général de la police de RDC, John Nundi.

Une offensive conjointe de soldats rwandais et congolais a commencé le 20 janvier pour traquer les rebelles hutu rwandais, réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994.

Elle avait aussi visiblement pour objectif de chasser Nkunda des territoires qu'il occupait dans la région du Rutshuru (Nord-Kivu) depuis son offensive fin octobre 2008contre les FARDC

Etats-Unis : Le nouveau site de la Maison blanche


jeudi 22 janvier 2009

Le nouveau site de la Maison Blanche mise sur la participation des internautes
Sur Whitehouse.gov, les Américains pourront donner leur avis sur les textes législatifs et utiliser différents outils pour s'informer.
Philippe Crouzillacq, 01net., le 21/01/2009 à 19h22

« J'ai inspiré Obama et ses équipes nous ont copiés. » Le propos est signé Ségolène Royal. Il n'est pas tout à fait empreint d'humilité. Mais force est de constater que la nouvelle version du site Internet de la Maison Blanche peut apparaître aux yeux de certains comme une lointaine réplique du concept de « démocratie participative » incarné en son temps par le site Désirs d'avenir.

nouvelle mouture du site WhiteHouse.gov a été mise en ligne à la minute même où hier, mardi 20 janvier 2009, Barack Obama prêtait serment devant des millions de personnes rassemblées pour l'occasion à Washington.
Loin des polémiques politiques aussi stériles qu'hexagonales, le nouveau site s'inscrit dans la continuité d'une campagne présidentielle et d'une période de transition - avec le site Change.gov - fortement tournées vers le Web communautaire.
Le nouveau site de la Maison Blanche sera le lieu où le « Président et son Administration se connecteront au reste de la nation et du monde ». Avec, au menu, des interventions présidentielles hebdomadaires en vidéo postées sur YouTube, un blog officiel, des flux RSS et des envois de courriels pour se tenir informé de toute l'actualité de la présidence américaine, ainsi qu'une volonté affichée d'ouvrir les cercles du pouvoir aux critiques du citoyen lambda.
Le président et son BlackBerry
Pas question bien évidemment, de prendre les décisions à la place de Barack Obama et de son équipe, mais les électeurs pourront toutefois passer en revue les directives présidentielles et disposeront même de cinq jours pour commenter certains textes législatifs avant qu'ils ne soient signés par le Président.
La démarche suivie par la nouvelle Administration américaine tient en trois mots détaillés dans le premier post du blog officiel de WhiteHouse.gov par le responsable des nouveaux médias, Macon Philips : « communication, transparence et participation ». L'équipe qui vient d'entrer en fonction est en effet très consciente des aspirations et des espoirs suscités par l'élection de Barack Obama.
Mais elle est certainement encore plus au fait des éléments et des grands mouvements de fonds qui ont permis cette élection. Au premier rang desquels on trouve une organisation comme MoveOn.org qui a, sur la Toile, remué ciel et terre pour mettre fin à huit ans de présidence républicaine.
En attendant, Barack Obama s'apprête à relever de nombreux défis, tant logistiques que technologiques. Aux dernières nouvelles, après avoir bataillé ferme, il aurait réussi à conserver l'usage de son BlackBerry. Une problématique à laquelle son prédécesseur était tout à fait étranger.

mercredi 21 janvier 2009

L'investiture de Barack Obama - L'investiture de Barack Obama à la Maison Blanche - 20minutes.fr

L'investiture de Barack Obama - L'investiture de Barack Obama à la Maison Blanche - 20minutes.fr

EXCLUSIF - L'intégrale du discours d'Obama en français

20.03.2008


Était-ce un speech historique, exceptionnel, comparable à celui de Kennedy en 1960 sur son affiliation catholique ? Ou bien un rideau de fumée, un numéro rhétorique d’illusionniste ?

Fascinés, les médias américains ont couvert en long, en large et en travers le discours d’Obama sur la question raciale. Et beaucoup d’Américains eux-mêmes l’ont scruté à la loupe : l’intégrale du discours était hier le deuxième article le plus envoyé par e-mail sur le site du New York Times.

En France ? Rien, ou presque. Les médias ont vite expédié la question de savoir si Obama avait pris ses distances avec son ancien pasteur. Pour le reste, circulez, y’a rien à voir.

Et rien à lire : aucun organe de presse, pas même les agences, n’a donné de traduction intégrale du discours en français.

Voilà un manque que nous avons décidé de combler avec la traduction in extenso que voici.

Que vous soyez obamaniaque, obamophobe ou simplement curieux, peu importe. Jugez sur pièce. Lisez, réagissez. Et faites circuler.

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« Nous le peuple, dans le but de former une union plus parfaite.

Il y a deux cent vingt et un ans, un groupe d'hommes s’est rassemblé dans une salle qui existe toujours de l'autre côté de la rue, et avec ces simples mots, lança l'aventure inouïe de la démocratie américaine.

Agriculteurs et savants, hommes politiques et patriotes qui avaient traversé l’océan pour fuir la tyrannie et les persécutions, donnèrent enfin forme à leur déclaration d’indépendance lors d’une convention qui siégea à Philadelphie jusqu’au printemps 1787.

Ils finirent par signer le document rédigé, non encore achevé. Ce document portait le stigmate du péché originel de l’esclavage, un problème qui divisait les colonies et faillit faire échouer les travaux de la convention jusqu’à ce que les pères fondateurs décident de permettre le trafic des esclaves pendant encore au moins vingt ans, et de laisser aux générations futures le soin de l’achever.

Bien sûr, la réponse à la question de l’esclavage était déjà en germe dans notre constitution, une constitution dont l’idéal de l’égalité des citoyens devant la loi est le cœur, une constitution qui promettait à son peuple la liberté et la justice, et une union qui pouvait et devait être perfectionnée au fil du temps.

Et pourtant des mots sur un parchemin ne suffirent ni à libérer les esclaves de leurs chaînes, ni à donner aux hommes et aux femmes de toute couleur et de toute croyance leurs pleins droits et devoirs de citoyens des Etats-Unis

Il fallait encore que, de génération en génération, les Américains s’engagent —en luttant et protestant, dans la rue et dans les tribunaux, et en menant une guerre civile et une campagne de désobéissance civile, toujours en prenant de grands risques—, pour réduire l'écart entre la promesse de nos idéaux et la réalité de leur temps.

C’est l’une des tâches que nous nous sommes fixées au début de cette campagne —continuer la longue marche de ceux qui nous ont précédé, une marche pour une Amérique plus juste, plus égale, plus libre, plus généreuse et plus prospère.

J’ai choisi de me présenter aux élections présidentielles à ce moment de l’histoire parce que je crois profondément que nous ne pourrons résoudre les problèmes de notre temps que si nous les résolvons ensemble, que nous ne pourrons parfaire l’union que si nous comprenons que nous avons tous une histoire différente mais que nous partageons de mêmes espoirs, que nous ne sommes pas tous pareils et que nous ne venons pas du même endroit mais que nous voulons aller dans la même direction, vers un avenir meilleur pour nos enfants et petits-enfants.

Cette conviction me vient de ma foi inébranlable en la générosité et la dignité du peuple Américain. Elle me vient aussi de ma propre histoire d'Américain. Je suis le fils d'un noir du Kenya et d'une blanche du Kansas. J’ai été élevé par un grand-père qui a survécu à la Dépression et qui s'est engagé dans l'armée de Patton pendant la deuxième Guerre Mondiale, et une grand-mère blanche qui était ouvrière à la chaîne dans une usine de bombardiers quand son mari était en Europe.

J’ai fréquenté les meilleures écoles d'Amérique et vécu dans un des pays les plus pauvres du monde. J’ai épousé une noire américaine qui porte en elle le sang des esclaves et de leurs maîtres, un héritage que nous avons transmis à nos deux chères filles.

J’ai des frères, des sœurs, des nièces, des neveux des oncles et des cousins, de toute race et de toute teinte, dispersés sur trois continents, et tant que je serai en vie, je n'oublierai jamais que mon histoire est inconcevable dans aucun autre pays.

C’est une histoire qui ne fait pas de moi le candidat le plus plausible. Mais c’est une histoire qui a gravé au plus profond de moi l’idée que cette nation est plus que la somme de ses parties, que de plusieurs nous ne faisons qu’un.

Tout au long de cette première année de campagne, envers et contre tous les pronostics, nous avons constaté à quel point les Américains avaient faim de ce message d'unité.

Bien que l’on soit tenté de juger ma candidature sur des critères purement raciaux, nous avons remporté des victoires impressionnantes dans les états les plus blancs du pays. En Caroline du Sud, où flotte encore le drapeau des Confédérés, nous avons construit une coalition puissante entre Afro-Américains et Américains blancs.

Cela ne veut pas dire que l'appartenance raciale n'a joué aucun rôle dans la campagne. A plusieurs reprises au cours de la campagne, des commentateurs m’ont trouvé ou « trop noir » ou « pas assez noir ».

Nous avons vu surgir des tensions raciales dans la semaine qui a précédé les primaires de la Caroline du Sud. Les médias ont épluché chaque résultat partiel, à la recherche de tout indice de polarisation raciale, pas seulement entre noirs et blancs mais aussi entre noirs et bruns.

Et pourtant ce n’est que ces deux dernières semaines que la question raciale est devenue un facteur de division.

D’un côté on a laissé entendre que ma candidature était en quelque sorte un exercice de discrimination positive, basé seulement sur le désir de libéraux [Ndt : gens de gauche] candides d’acheter à bon marché la réconciliation raciale.

D’un autre côté on a entendu mon ancien pasteur, le Rev. Jeremiah Wright, exprimer dans un langage incendiaire des opinions qui risquent non seulement de creuser le fossé entre les races mais aussi de porter atteinte à ce qu’il y a de grand et de bon dans notre pays. Voilà qui, à juste titre choque blancs et noirs confondus.

J’ai déjà condamné sans équivoque aucune les déclarations si controversées du Rev. Wright. Il reste des points qui en dérangent encore certains.

Est-ce que je savais qu’il pouvait à l’occasion dénoncer avec violence la politique américaine intérieure et étrangère ? Bien sûr. M’est-il arrivé de l’entendre dire des choses contestables quand j’étais dans son église ? Oui. Est-ce que je partage toutes ses opinions politiques ? Non, bien au contraire ! Tout comme j’en suis sûr beaucoup d’entre vous entendent vos pasteurs, prêtres ou rabbins proférer des opinions que vous êtes loin de partager.

Mais les déclarations à l’origine de ce récent tollé ne relevaient pas seulement de la polémique. Elles n’étaient pas que l’indignation d’un leader spirituel dénonçant les injustices ressenties.

Elles reflétaient plutôt une vue profondément erronée de ce pays —une vue qui voit du racisme blanc partout, une vue qui met l'accent sur ce qui va mal en Amérique plutôt que sur ce qui va bien. Une vue qui voit les racines des conflits du Moyen-Orient essentiellement dans les actions de solides alliés comme Israël, au lieu de les chercher dans les idéologies perverses et haineuses de l'Islam radical.

Le Rev. Jeremiah Wright ne fait pas que se tromper, ses propos sèment la discorde à un moment où nous devons trouver ensemble des solutions à nos énormes problèmes : deux guerres, une menace terroriste, une économie défaillante, une crise chronique du système de santé, un changement climatique aux conséquences désastreuses. Ces problèmes ne sont ni noirs ni blancs, ni hispaniques ni asiatiques mais ce sont des problèmes qui nous concernent tous.

Au vu de mon parcours, de mes choix politiques et des valeurs et idéaux auxquels j’adhère, on dira que je ne suis pas allé assez loin dans ma condamnation. Et d’abord pourquoi m’être associé avec le Rev. Jeremiah Wright, me demandera-t-on ? Pourquoi ne pas avoir changé d’église ?

J’avoue que si tout ce que je savais du Rev. Wright se résumait aux bribes de sermons qui passent en boucle à la télévision et sur YouTube, ou si la Trinity United Church of Christ ressemblait aux caricatures colportées par certains commentateurs, j’aurais réagi de même.

Mais le fait est que ce n’est pas tout ce que je sais de cet homme. L’homme que j’ai rencontré il y a plus de vingt ans est l’homme qui m’a éveillé à ma foi. Un homme pour qui aimer son prochain, prendre soin des malades et venir en aide aux miséreux est un devoir.

Voilà un homme qui a servi dans les Marines, qui a étudié et enseigné dans les meilleures universités et séminaires et qui pendant plus de trente ans a été à la tête d’une église, qui en se mettant au service de sa communauté accomplit l’œuvre de Dieu sur terre : loger les sans-abris, assister les nécessiteux, ouvrir des crèches, attribuer des bourses d’études, rendre visite aux prisonniers, réconforter les séropositifs et les malades atteints du sida.

Dans mon livre, Les Rêves de mon père, je décris mes premières impressions de l’église de la Trinity:

« L'assistance se mit à crier, à se lever, à taper des mains, et le vent puissant de son souffle emportait la voix du révérend jusqu'aux chevrons (...). Et dans ces simples notes — espoir ! — j’entendis autre chose. Au pied de cette croix, à l'intérieur des milliers d'églises réparties dans cette ville, je vis l'histoire de noirs ordinaires se fondre avec celles de David et Goliath, de Moïse et Pharaon, des chrétiens jetés dans la fosse aux lions, du champ d’os desséchés d’Ezékiel.

Ces histoires —de survie, de liberté, d’espoir— devenaient notre histoire, mon histoire ; le sang qui avait été versé était notre sang, les larmes étaient nos larmes. Cette église noire, en cette belle journée, était redevenue un navire qui transportait l’histoire d’un peuple jusqu'aux générations futures et jusque dans un monde plus grand.

Nos luttes et nos triomphes devenaient soudain uniques et universels, noirs et plus que noirs. En faisant la chronique de notre voyage, les histoires et les chants nous donnaient un moyen de revendiquer des souvenirs dont nous n'avions pas à avoir honte (…), des souvenirs que tout le monde pouvait étudier et chérir - et avec lesquels nous pouvions commencer à reconstruire. »

Telle a été ma première expérience à Trinity. Comme beaucoup d’églises majoritairement noires, Trinity est un microcosme de la communauté noire : on y voit le médecin et la mère assistée, l’étudiant modèle et le voyou repenti.

Comme toutes les autres églises noires, les services religieux de Trinity résonnent de rires tapageurs et de plaisanteries truculentes. Et ça danse, ça tape des mains, ça crie et ça hurle, ce qui peut paraître incongru à un nouveau venu

L'église contient toute la tendresse et la cruauté, l’intelligence l’extrême et l’ignorance crasse, les combats et les réussites, tout l'amour et, oui, l'amertume et les préjugés qui sont la somme de l’expérience noire en Amérique.

Et cela explique sans doute mes rapports avec le Rev. Wright. Si imparfait soit-il, je le considère comme un membre de ma famille. Il a raffermi ma foi, célébré mon mariage et baptisé mes enfants.

Jamais dans mes conversations avec lui ne l’ai-je entendu parler d’un groupe ethnique en termes péjoratifs, ou manquer de respect ou de courtoisie envers les blancs avec qui il a affaire. Il porte en lui les contradictions — le bon et le mauvais— de la communauté qu’il sert sans se ménager depuis tant d’années.

Je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier la communauté noire, je ne peux pas plus le renier que je ne peux renier ma grand-mère blanche, une femme qui a fait tant de sacrifices pour moi, une femme qui m'aime plus que tout au monde, mais aussi une femme qui m’avouait sa peur des noirs qu’elle croisait dans la rue et que, plus d'une fois, j’ai entendu faire des remarques racistes qui m'ont répugné.

Ces personnes sont une partie de moi. Et elles font partie de l’Amérique, ce pays que j’aime.

D'aucuns verront ici une tentative de justifier ou d’excuser des propos tout à fait inexcusables. Je peux vous assurer qu’il n’en est rien. Je suppose qu’il serait plus prudent, politiquement, de continuer comme si de rien n'était, en espérant que toute l’affaire sera vite oubliée.

Nous pourrions faire peu de cas du Rev. Wright, et ne voir en lui qu’un excentrique ou un démagogue, tout comme certains l’ont fait dans le cas de Geraldine Ferraro, l’accusant, à la suite de ses récentes déclarations, de préjugé racial.

Mais je crois que ce pays, aujourd'hui, ne peut pas se permettre d'ignorer la problématique de race. Nous commettrions la même erreur que le Rev. Wright dans ses sermons offensants sur l'Amérique —en simplifiant, en recourant à des stéréotypes et en accentuant les côtés négatifs au point de déformer la réalité.

Le fait est que les propos qui ont été tenus et les problèmes qui ont été soulevés ces dernières semaines reflètent les aspects complexes du problème racial que n’avons jamais vraiment explorés — une partie de notre union qui nous reste encore à parfaire.

Et si nous abandonnons maintenant pour revenir tout simplement à nos positions respectives, nous n'arriverons jamais à nous unir pour surmonter ensemble les défis que sont l'assurance maladie, l'éducation ou la création d'emplois pour chaque Américain.

Pour comprendre cet état de choses, il faut se rappeler comment on en est arrivé là. Comme l’a écrit William Faulkner : « Le passé n’est pas mort et enterré. En fait il n’est même pas passé. » Nul besoin ici de réciter l’histoire des injustices raciales dans ce pays

Mais devons nous rappeler que si tant de disparités existent dans la communauté afro-américaine d’aujourd’hui, c’est qu’elles proviennent en droite ligne des inégalités transmises par la génération précédente qui a souffert de l'héritage brutal de l'esclavage et de Jim Crow.

La ségrégation à l’école a produit et produit encore des écoles inférieures. Cinquante ans après Brown vs. The Board of Education, rien n’a changé et la qualité inférieure de l’éducation que dispensent ces écoles aide à expliquer les écarts de réussite entre les étudiants blancs et noirs d’aujourd’hui.

La légalisation de la discrimination —des noirs qu’on empêchait, souvent par des méthodes violentes, d'accéder a la propriété, des crédits que l’on accordait pas aux entrepreneurs afro-américains, des propriétaires noirs qui n'avaient pas droit aux prêts du FHA [Ndt : Federal Housing Administration, l’administration fédérale en charge du logement], des noirs exclus des syndicats, des forces de police ou des casernes de pompiers, a fait que les familles noires n’ont jamais pu accumuler un capital conséquent à transmettre aux générations futures.

Cette histoire explique l’écart de fortune et de revenus entre noirs et blancs et la concentration des poches de pauvreté qui persistent dans tant de communautés urbaines et rurales d’aujourd’hui.

Le manque de débouchés parmi les noirs, la honte et la frustration de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa famille ont contribué a la désintégration des familles noires —un problème que la politique d’aide sociale, pendant des années, a peut-être aggravée. Le manque de service publics de base dans un si grand nombre de quartiers noirs —des aires de jeux pour les enfants, des patrouilles de police, le ramassage régulier des ordures et l'application des codes d'urbanisme, tout cela a crée un cycle de violence, de gâchis et de négligences qui continue de nous hanter.

C'est la réalité dans laquelle le Rev. Wright et d’autres Afro-Américains de sa génération ont grandi. Ils sont devenus adultes à la fin des années 50 et au début des années 60, époque ou la ségrégation était encore en vigueur et les perspectives d'avenir systématiquement réduites.

Ce qui est extraordinaire, ce n’est pas de voir combien ont renoncé devant la discrimination, mais plutôt combien ont réussi à surmonter les obstacles et combien ont su ouvrir la voie à ceux qui, comme moi, allaient les suivre.

Mais pour tous ceux qui ont bataillé dur pour se tailler une part du Rêve Américain, il y en a beaucoup qui n'y sont pas arrivés – ceux qui ont été vaincus, d’une façon ou d’une autre, par la discrimination.

L’expérience de l'échec a été léguée aux générations futures : ces jeunes hommes et, de plus en plus, ces jeunes femmes que l'on voit aux coins des rues ou au fond des prisons, sans espoir ni perspective d'avenir. Même pour les noirs qui s'en sont sortis, les questions de race et de racisme continuent de définir fondamentalement leur vision du monde.

Pour les hommes et les femmes de la génération du Rev. Wright, la mémoire de l’humiliation de la précarité et de la peur n’a pas disparu, pas plus que la colère et l’amertume de ces années.

Cette colère ne s’exprime peut-être pas en public, devant des collègues blancs ou des amis blancs. Mais elle trouve une voix chez le coiffeur ou autour de la table familiale. Parfois cette colère est exploitée par les hommes politiques pour gagner des voix en jouant la carte raciale, ou pour compenser leur propre incompétence.

Et il lui arrive aussi de trouver une voix, le dimanche matin à l’église, du haut de la chaire ou sur les bancs des fidèles. Le fait que tant de gens soient surpris d’entendre cette colère dans certains sermons du Rev. Wright nous rappelle le vieux truisme, à savoir que c’est à l’office du dimanche matin que la ségrégation est la plus évidente.

Cette colère n’est pas toujours une arme efficace. En effet, bien trop souvent, elle nous détourne de nos vrais problèmes, elle nous empêche de confronter notre part de responsabilité dans notre condition, et elle empêche la communauté afro-américaine de nouer les alliances indispensables à un changement véritable.

Mais cette colère est réelle, et elle est puissante, et de souhaiter qu’elle disparaisse, de la condamner sans en comprendre les racines ne sert qu’à creuser le fossé d’incompréhension qui existe entre les deux races.

Et de fait, il existe une colère similaire dans certaines parties de la communauté blanche. La plupart des Américains de la classe ouvrière et de la classe moyenne blanche n'ont pas l’impression d’avoir été spécialement favorisés par leur appartenance raciale.

Leur expérience est l’expérience de l’immigrant —dans leur cas, ils n’ont hérité de personne, ils sont partis de rien. Ils ont travaillé dur toute leur vie, souvent pour voir leurs emplois délocalisés et leurs retraites partir en fumée.

Ils sont inquiets pour leur avenir, ils voient leurs rêves s’évanouir; à une époque de stagnation des salaires et de concurrence mondiale, les chances de s’en sortir deviennent comme un jeu de somme nulle où vos rêves se réalisent au dépens des miens.

Alors, quand on leur dit que leurs enfants sont affectés à une école à l’autre bout de la ville, quand on leur dit qu’un Afro-Américain qui décroche un bon job ou une place dans une bonne faculté est favorisé à cause d’une injustice qu’ils n’ont pas commise, quand on leur dit que leur peur de la délinquance dans les quartiers est une forme de préjugé, la rancœur s'accumule au fil du temps.

Comme la colère au sein de la communauté noire qui ne s’exprime pas en public, ces choses qui fâchent ne se disent pas non plus. Mais elles affectent le paysage politique depuis au moins une génération.

C’est la colère envers la politique d’assistance de l’Etat-Providence et la politique de discrimination positive qui ont donné naissance à la Coalition Reagan. Les hommes politiques ont systématiquement exploité la peur de l’insécurité à des fins électorales. Les présentateurs des talk-shows et les analystes conservateurs se sont bâti des carrières en débusquant des accusations de racisme bidon, tout en assimilant les débats légitimes sur les injustices et les inégalités raciales à du politiquement correct ou du racisme a rebours.

Tout comme la colère noire s’est souvent avérée contre-productive, la rancœur des blancs nous a aveuglés sur les véritables responsables de l’étranglement de la classe moyenne —une culture d’entreprise où les délits d'initiés, les pratiques comptables douteuses et la course aux gains rapides sont monnaie courante ; une capitale sous l'emprise des lobbies et des groupes de pression, une politique économique au service d'une minorité de privilégiés.

Et pourtant, souhaiter la disparition de cette rancœur des blancs, la qualifier d’inappropriée, voire de raciste, sans reconnaître qu’elle peut avoir des causes légitimes —voila aussi qui contribue à élargir la fracture raciale et faire en sorte que l’on n'arrive pas à se comprendre.

Voilà où nous en sommes actuellement : incapables depuis des années de nous extirper de l'impasse raciale. Contrairement aux dires de certains de mes critiques, blancs ou noirs, je n'ai jamais eu la naïveté de croire que nous pourrions régler nos différends raciaux en l'espace de quatre ans ou avec une seule candidature, qui plus est une candidature aussi imparfaite que la mienne.

Mais j’ai affirmé ma conviction profonde—une conviction ancrée dans ma foi en Dieu et ma foi dans le peuple américain—qu’en travaillant ensemble nous arriverons à panser nos vieilles blessures raciales et qu’en fait nous n’avons plus le choix si nous voulons continuer d’avancer dans la voie d’une union plus parfaite.

Pour la communauté afro-américaine, cela veut dire accepter le fardeau de notre passé sans en devenir les victimes, cela veut dire continuer d’exiger une vraie justice dans tous les aspects de la vie américaine. Mais cela veut aussi dire associer nos propres revendications –meilleure assurance maladie, meilleures écoles, meilleurs emplois—aux aspirations de tous les Américains, qu’il s’agisse de la blanche qui a du mal à briser le plafond de verre dans l’échelle hiérarchique, du blanc qui a été licencié ou de l'immigrant qui s’efforce de nourrir sa famille.

Cela veut dire aussi assumer pleinement nos responsabilités dans la vie — en exigeant davantage de nos pères, en passant plus de temps avec nos enfants, en leur faisant la lecture, en leur apprenant que même s'ils sont en butte aux difficultés et à la discrimination, ils ne doivent jamais succomber au désespoir et au cynisme : ils doivent toujours croire qu’ils peuvent être maîtres de leur destinée.

L’ironie, c’est que cette notion si fondamentalement américaine –et, oui, conservatrice—de l’effort personnel, on la retrouve souvent dans les sermons du Rev. Wright. Mais ce que mon ancien pasteur n’a pas compris, c’est qu’on ne peut pas chercher à s’aider soi-même sans aussi croire que la société peut changer.

L’erreur profonde du Rev. Wright n’est pas d’avoir parlé du racisme dans notre société. C’est d’en avoir parlé comme si rien n'avait changé, comme si nous n'avions pas accompli de progrès, comme si ce pays —un pays ou un noir peut être candidat au poste suprême et construire une coalition de blancs et de noirs, d'hispaniques et d'asiatiques, de riches et de pauvres, de jeunes et de vieux—était encore prisonnier de son passé tragique. Mais ce que nous savons – ce que nous avons vu—c’est que l’Amérique peut changer. C’est là le vrai génie de cette nation. Ce que nous avons déjà accompli nous donne de l’espoir —l’audace d’espérer —pour ce que nous pouvons et devons accomplir demain.

Pour ce qui est de la communauté blanche, la voie vers une union plus parfaite suppose de reconnaître que ce qui fait souffrir la communauté afro-américaine n’est pas le produit de l’imagination des noirs ; que l’héritage de la discrimination —et les épisodes actuels de discrimination, quoique moins manifestes que par le passé- sont bien réels et doivent être combattus.

Non seulement par les mots, mais par les actes —en investissant dans nos écoles et nos communautés ; en faisant respecter les droits civils et en garantissant une justice pénale plus équitable ; en donnant à cette génération les moyens de s'en sortir, ce qui faisait défaut aux générations précédentes.

Il faut que tous les Américains comprennent que vos rêves ne se réalisent pas forcément au détriment des miens ; qu'investir dans la santé, les programmes sociaux et l'éducation des enfants noirs, bruns et blancs contribuera à la prospérité de tous les Américains.

En fin de compte, ce que l’on attend de nous, ce n’est ni plus ni moins ce que toutes les grandes religions du monde exigent —que nous nous conduisions envers les autres comme nous aimerions qu’ils se conduisent envers nous. Soyons le gardien de notre frère, nous disent les Ecritures. Soyons le gardien de notre sœur. Trouvons ensemble cet enjeu commun qui nous soude les uns aux autres, et que notre politique reflète aussi l'esprit de ce projet.

Car nous avons un choix à faire dans ce pays. Nous pouvons accepter une politique qui engendre les divisions intercommunautaires, les conflits et le cynisme. Nous pouvons aborder le problème racial en voyeurs —comme pendant le procès d’O.J. Simpson —, sous un angle tragique – comme nous l’avons fait après Katrina – ou encore comme nourriture pour les journaux télévisés du soir. Nous pouvons exploiter la moindre bavure dans le camp d’Hillary comme preuve qu’elle joue la carte raciale, ou nous pouvons nous demander si les électeurs blancs voteront en masse pour John McCain en novembre, quel que soit son programme politique.

Oui, nous pouvons faire cela.

Mais dans ce cas, je vous garantis qu’aux prochaines élections nous trouverons un autre sujet de distraction. Et puis un autre. Et puis encore un autre. Et rien ne changera.

C’est une possibilité. Ou bien, maintenant, dans cette campagne, nous pouvons dire ensemble : « Cette fois, non ». Cette fois nous voulons parler des écoles délabrées qui dérobent leur avenir à nos enfants, les enfants noirs, les enfants blancs, les enfants asiatiques, les enfants hispaniques et les enfants amérindiens.

Cette fois nous ne voulons plus du cynisme qui nous répète que ces gosses sont incapables d'apprendre, que ces gosses qui nous ne ressemblent pas sont les problèmes de quelqu'un d'autre. Les enfants de l’Amérique ne sont pas ces gosses-là, mais ces gosses-là sont pourtant bien nos enfants, et nous ne tolérerons pas qu’ils soient laissés pour compte dans la société du vingt-et-unième siècle. Pas cette fois.

Cette fois nous voulons parler des files d’attente aux urgences peuplées de blancs, de noirs et d’hispaniques qui n’ont pas d’assurance santé, qui ne peuvent seuls s’attaquer aux groupes de pression mais qui pourront le faire si nous nous y mettons tous.

Cette fois nous voulons parler des usines qui ont fermé leurs portes et qui ont longtemps fait vivre honnêtement des hommes et des femmes de toute race, nous voulons parler de ces maisons qui sont maintenant à vendre et qui autrefois étaient les foyers d'Américains de toute religion, de toute région et de toute profession.

Cette fois nous voulons parler du fait que le vrai problème n’est pas que quelqu’un qui ne vous ressemble pas puisse vous prendre votre boulot, c’est que l’entreprise pour laquelle vous travaillez va délocaliser dans le seul but de faire du profit.

Cette fois, nous voulons parler des hommes et des femmes de toute couleur et de toute croyance qui servent ensemble, qui combattent ensemble et qui versent ensemble leur sang sous le même fier drapeau. Nous voulons parler du moyen de les ramener à la maison, venant d’une guerre qui n’aurait jamais dû être autorisée et qui n’aurait jamais dû avoir lieu, et nous voulons parler de la façon de montrer notre patriotisme en prenant soin d’eux et de leurs familles et en leur versant les allocations auxquelles ils ont droit.

Je ne me présenterais pas à l’élection présidentielle si je ne croyais pas du fond du cœur que c'est ce que veut l'immense majorité des Américains pour ce pays. Cette union ne sera peut-être jamais parfaite mais, génération après génération, elle a montré qu’elle pouvait se parfaire.

Et aujourd'hui, chaque fois que je me sens sceptique ou cynique quant à cette possibilité, ce qui me redonne le plus d’espoir est la génération à venir —ces jeunes dont les attitudes, les croyances et le sincère désir de changement sont déjà, dans cette élection, rentrés dans l’Histoire.

Il y a une histoire que j’aimerais partager avec vous aujourd’hui, une histoire que j’ai eu l’honneur de raconter lors de la commémoration de la naissance de Martin Luther King, dans sa paroisse, Ebenezer Baptist, à Atlanta.

Il y a une jeune blanche de 23 ans, du nom d’Ashley Baia, qui travaillait pour notre campagne à Florence, en Caroline du Sud. Depuis le début, elle a été chargée de mobiliser une communauté à majorité afro-américaine. Et un jour elle s’est trouvée à une table ronde où chacun, tour à tour, racontait son histoire et disait pourquoi il était là.

Et Ashley a dit que quand elle avait 9 ans sa maman a eu un cancer, et parce qu’elle avait manqué plusieurs jours de travail elle a été licenciée et a perdu son assurance maladie. Elle a dû se mettre en faillite personnelle et c’est là qu’Ashley s’est décidée à faire quelque chose pour aider sa maman.

Elle savait que ce qui coûtait le plus cher c’était d’acheter à manger, et donc Ashley a convaincu sa mère ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était des sandwichs moutarde-cornichons. Parce que c'était ce qu’il y avait de moins cher.

C'est ce qu’elle a mangé pendant un an, jusqu'à ce que sa maman aille mieux. Et elle a dit à tout le monde, à la table ronde, qu’elle s’était engagée dans la campagne pour aider les milliers d’autres enfants du pays qui eux aussi veulent et doivent aider leurs parents.

Ashley aurait pu agir différemment. Quelqu’un lui a peut être dit a un moment donné que la cause des ennuis de sa mère c’était soit les noirs qui, trop paresseux pour travailler, vivaient des allocations sociales, soit les hispaniques qui entraient clandestinement dans le pays. Mais ce n’est pas ce qu’elle a fait. Elle a cherché des alliés avec qui combattre l’injustice.

Bref, Ashley termine son histoire et demande a chacun pourquoi il s'est engagé dans la campagne. Ils ont tous des histoires et des raisons différentes. Il y en a beaucoup qui soulèvent un problème précis. Et pour finir, c’est le tour de ce vieillard noir qui n’a encore rien dit.

Et Ashley lui demande pourquoi il est là. Il ne soulève aucun point en particulier. Il ne parle ni de l’assurance maladie ni de l’économie. Il ne parle ni d’éducation ni de guerre. Il ne dit pas qu’il est venu à cause de Barack Obama. Il dit simplement : « Je suis ici à cause d’Ashley. »

« Je suis ici à cause d’Ashley ». A lui seul, ce déclic entre la jeune fille blanche et le vieillard noir ne suffit pas. Il ne suffit pas pour donner une assurance santé aux malades, du travail à ceux qui n’en n’ont pas et une éducation à nos enfants.

Mais c’est par là que nous démarrons. Par là que notre union se renforce. Et comme tant de générations l’ont compris tout au long des deux cent vingt et une années écoulées depuis que des patriotes ont signé ce document a Philadelphie, c’est par là que commence le travail de perfection. »

Traduction de Didier Rousseau et de Françoise Simon
Ammon & Rousseau Translations, New York

Burundi EXAMEN PERIODIQUE UNIVERSEL DU BURUNDI

1.A l’issue du dialogue interactif sur la situation des droits de l’Homme au Burundi qui s’est tenu ce jour entre la délégation du Burundi et les Etats membres des Nations unies, la coalition des ONG se félicitent que nombre de leurs préoccupations aient été reprises et soutenues par les délégations ayant pris part à cet examen. Les questions portant sur la liberté de réunion et d’association, la mise en place d’une Commission nationale indépendante des droits de l’Homme, l’indépendance de la justice, les violences et discriminations basées sur le genre, les arrestations arbitraires, les conditions de détention, les actes de torture, les droits de l’enfant et la justice transitionnelle ont notamment fait l’objet de questions et de recommandations précises adressées au Gouvernement du Burundi:

1.Nos organisations notent avec satisfaction la disposition du gouvernement burundais à rediscuter certaines questions notamment la criminalisation de l’homosexualité considérant que « le texte du code pénal criminalisant l’homosexualité est encore à l’état de projet de loi »1, et l’adoption d’une loi sur les successions, les régimes matrimoniaux et les libéralités ainsi que la mise en place d’une Commission indépendante des droits de l’Homme « conforme aux principes de Paris »2.

2.La mise en place d’une Commission indépendante a en effet été demandée par le Conseil des droits de l’Homme dans sa dernière résolution sur le Burundi. Dans cette perspective, la coalition estime que la mise en place d’une telle institution ne sera recevable qu’à la seule condition de sa pleine indépendance, de son entier respect des Principes de Paris et de la mise en place d’un mécanisme de saisine directe par la société civile. La réalisation de ces conditions est d’autant plus importante que cette institution sera l’unique mécanisme d’évaluation de la situation des droits de l’Homme, et notamment du degré de mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement lors de l’EPU.

3.La coalition des ONG qui publient ce communiqué regrette de surcroit que les réponses fournies par le Gouvernement burundais n’aient pas permis de préciser de façon concrète quelles mesures seront adoptées à court et moyen terme pour remédier aux différentes violations évoquées, notamment en matière de liberté d’expression et de réunion, de viols et violences contre les femmes et les enfants, d’indépendance de la justice, de lutte contre l’impunité et de justice transitionnelle.

4.La coalition des ONG appelle fortement le Gouvernement burundais à accepter l’ensemble des recommandations formulées lors de l’adoption du rapport par le groupe de travail ce jeudi 4 décembre 2008 et à prendre des mesures et engagements concrets pour en assurer le suivi et la mise en œuvre. Elle appelle en outre le Gouvernement à libérer dans les plus brefs délais les Défenseurs des droits de l’Homme et opposants arrêtés arbitrairement ces derniers mois.

Pour la Coalition des ONGs

David NAHIMANA

Président de la Ligue ITEKA

Retour au Burundi : L’agriculture, pierre angulaire de la paix

Source: Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

Date: 20 Jan 2009


20 janvier 2009, Rome/Bujumbura - Remettre l'agriculture sur pied est un enjeu de premier plan pour le Burundi, pays essentiellement rural qui s'efforce de panser ses blessures après plus d'une décennie de guerre civile.

Première preuve que les plaies sont en train de cicatriser, 450 000 réfugiés sont revenus au pays depuis 2002. Mais leur retour ne suffit pas à guérir le Burundi, petit pays à forte densité démographique; la réinsertion passe avant tout par la restitution d'un accès à la terre.

Ferruzi Mukurumbuze, petit agriculteur de Rumonge au sud du pays, s'est bien débrouillé. A son retour de Tanzanie en 2004, il a récupéré une partie des terres qu'il avait dû abandonner en 1972, lorsque l'escalade de la violence l'avait contraint à l'exil avec sa famille.

"L'agriculture aide les populations à vivre", dit-il. "Ce que vous avez en poche quand vous rentrez au pays ne dure pas longtemps, mais lorsque vous avez un lopin de terre à cultiver, vous arrivez toujours à survivre".

Aujourd'hui, Ferruzi plante du manioc. Il emploie des boutures exemptes d'un terrible virus qui a causé d'énormes pertes de récolte dans toute la région des Grands Lacs. C'est la FAO qui lui a fourni ces boutures dans le cadre d'un effort régional financé par le Département d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) visant à éradiquer le virus. Cette initiative a abouti à la première récolte de manioc sain à l'automne 2008 dont ont tiré parti plus de 1,5 million de personnes.

L'agriculture, un secteur crucial

Venir en aide à Ferruzi et aux quelque 25 000 familles de réfugiés rentrés au pays fait partie en 2008 de l'engagement de la FAO à remettre en état l'agriculture du Burundi. Et l'UE, qui a contribué à hauteur de 12 millions d'euros depuis 2001, est l'un des principaux partenaires de l'Organisation des Nations Unies.

Dans la capitale Bujumbura, Eric Donni de la Délégation de la Commission européenne explique que le développement rural est au cœur de l'intervention de l'UE au Burundi. "Il est manifeste que l'agriculture joue un rôle prépondérant dans un pays où 90 pour cent de la population en dépend", dit-il, en ajoutant que l'UE considère la FAO, avec son bagage d'expertise technique, un partenaire naturel.

Avec le soutien de l'UE, la FAO a lancé une vaste gamme d'activités: de la dissémination du savoir-faire agricole à la diversification des cultures et à la distribution de semences et d'outils, autant d'activités mises en œuvre en partenariat avec les autorités locales et la société civile afin de consolider les structures sociales du Burundi en phase de relèvement.

Dans tout le pays, la FAO organise des foires aux intrants, une des méthodes privilégiées par l'Organisation pour stimuler la production vivrière locale. Les agriculteurs reçoivent des bons qu'ils peuvent échanger comme bon leur semble contre des semences, des engrais, des outils et autres intrants.

Les foires, mises en place grâce aux fonds du département ECHO, servent également de marché aux producteurs locaux de semences de qualité et de soutien aux petites entreprises locales de vente de matériel agricole.

En tout, quelque 100 000 petits exploitants vulnérables ont bénéficié du programme en 2008. Selon Jean-Alexandre Scaglia de la FAO, la remise en état de l'agriculture du Burundi revêt une importance fondamentale: "Elle aide à consolider le processus de paix dans le pays."

Aller de l'avant

De retour à Rumonge, Ferruzi Mukurumbuze précise: "Depuis notre retour, nous n'aimons pas trop penser aux raisons qui nous ont forcé à partir. Nous préférons regarder en avant." Il explique qu'en 1972 a eu lieu un véritable massacre. "Quatre de mes frères ont été assassinés sous mes yeux. Le carnage a duré une semaine. Quand je me suis enfui, plus personne n'était en vie ici".

Au début des années 90, le Burundi ayant retrouvé un semblant de calme, la mère de Ferruzi a décidé de rentrer au pays mais lui n'a pas pu la suivre. Malheureusement, la situation n'était guère stabilisée, c'est pourquoi il décide d'aller la chercher en 1994.

Avec des amis, il monte une expédition rocambolesque. Ils arrivent de Tanzanie en bateau par le lac Tanganyika. Au Burundi, des complices amènent sa mère et neuf autres personnes âgées jusqu'à la rive, en lieu sûr, où ils les embarquent. Puis ils repartent par où ils sont venus.

Sa mère, aujourd'hui âgée de 94 ans, est revenue au Burundi avec son fils en 2004. Sur les six enfants qui lui restent, trois sont rentrés au pays et les trois autres étaient attendus fin 2008.

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mardi 20 janvier 2009

Charles Onana : "Les secrets de la justice internationale"

Charles Onana : "Les secrets de la justice internationale"

Kicora : éduquer pour donner du pouvoir à la société civile

Kicora : éduquer pour donner du pouvoir à la société civile

Barack Obama controlé à Paris!

Prière

19/01/2009 | Mise à jour : 09:59 | Commentaires 4 | Ajouter à ma sélection .
Le billet de Michel Schifres du 19 janvier.

Dans le fatras de nouvelles à propos de l'investiture de Barack Obama, une est passée quasi inaperçue. Si le nouveau président américain le souhaite, il pourra conclure son serment par la phrase rituelle : « Que Dieu me vienne en aide. »

Des associations athées s'étaient mis en tête de le lui interdire. Elles ont été déboutées par la justice. Celle-ci a considéré que, ma foi, le dire ou non ne portait atteinte à personne. Sage décision. La situation des États-Unis et du monde est suffisamment complexe pour qu'Obama fasse appel à qui il veut, y compris à une assistance divine.

Mais pour répondre à l'espérance soulevée par son élection, il devra d'abord compter sur lui, le divin étant généralement peu préoccupé par les taux de crédit ou la compétitivité des entreprises. Tout bien pesé, il peut objectivement conclure que le sursaut viendra surtout de nous-mêmes, Dieu merci !

La Chine réaffirme l'élargissement d'une coopération économique et commerciale sino-africaine

2009-01-20 15:10:39 french.xinhuanet.com


LUANDA, 19 janvier (Xinhua) -- Le ministre chinois du Commerce Chen Deming a déclaré lundi à Luanda que la Chine continuerait à étendre les relations économiques et commerciales sino-africaines pour leur faire franchir un pallier, bien que l'actuelle récession financière prévaille dans le monde, et ait un impact sur la coopération économique et commerciale sino-africaine.

Dans une interview exclusive accordée à Xinhua, le ministre chinois a indiqué que le gouvernement chinois consoliderait et élargirait les relations de coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique dans les quatre domaines suivants:

Premièrement, des efforts seront déployés pour faire augmenter continuellement les échanges commerciaux sino-africains. Durant leurs activités économiques, de nombreux pays africains souffrent de déficits à des degrés différents. La Chine importera ainsi plus de produits en provenance de ces pays africains.

Sur la base de son offre d'exemption de droits de douane aux 31 pays africains les moins développés, la Chine élargira les traitements favorables à davantage de pays africains, a-t-il ajouté.

Le ministre chinois a fait savoir que la Chine donnerait des priorités aux pays africains en important leurs produits à condition que la qualité des marchandises importées soit la même. Dans le même temps, a-t-il déclaré, la Chine optimisera également la qualité de ses produits d'exportation vers l'Afrique, y investira davantage et introduira des technologies et des équipements avancés en Afrique dans le cadre de l'éxécution de projets contractuels.

Deuxièmement, la Chine mettra en valeur des potentiels en élargissant les secteurs de coopération sino-africaine, profitera pleinement du fonds sino-africain et de l'établissement des zones de libre-échange dans les pays africains, et encouragera les compagnies et usines chinoises à investir en Afrique, a souligné M. Chen.

Il a précisé que la Chine se concentrerait sur l'accélération du rythme de la construction des infrastructures en Afrique en vue d'aider les pays africains à améliorer leurs installations des transports et des télécommunications, à créer davantage d'entreprises industrielles et manufacturielles, et à élever les niveaux de production agricole.

Une attention particulière sera également prêtée à la promotion active d'une coopération bilatérale dans les secteurs du tourisme, des finances, des sciences et des technologies et de la protection de l'environnement, a affirmé M. Chen.

Troisièmement, la Chine fournira une nouvelle aide à l'Afrique. Le ministre chinois a déclaré que la Chine ferait de son mieux pour offrir aux pays africains d'autres aides sans aucune condition politique préalable et les aider à construire davantage d'infrastructures publiques telles que des hôpitaux, des centres médicaux, des écoles, des stades et des gymnases.

Aider les pays africains à améliorer leurs capacités de prévention et de contrôle des maladies, à élever leurs niveaux de production agricole, à mettre en valeur leurs potentiels de ressources humaines et partager avec eux les expériences et leçons de la Chine dans le développement de l'économie nationale sont également des préoccupations importantes auxquelles le gouvernement chinois prêtera une plus grande attention. Toutes ces mesures visent à aider les pays africains à former et à introduire des personnels techniques plus qualifiés, a souligné M. Chen.

Quatrièmement, la Chine fera jouer pleinement aux entreprises chinoises leur principal rôle orienté vers le marché et établira diverses sortes de plate-formes pour favoriser leur coopération avec leurs homologues africaines, a déclaré M. Chen.

Il a promis que le gouvernement chinois fournirait également des services financiers, juridiques et d'information aux entreprises chinoises pour les engager dans les relations de coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique.

Le ministre Chen et les membres de sa délégation devront quitter lundi l'Angola pour regagner leur pays au terme d'une tournée de travail dans trois pays africains qui les ont déjà conduits au Kenya et en Zambie.

dimanche 18 janvier 2009

Rwanda Rose Kabuye, de retour en France

Rwanda : Rose Kabuye, de retour en France


Rose Kabuye, proche collaboratrice du président rwandais Paul Kagame est de retour en France, après avoir passé les fêtes de fin d’année avec sa famille au pays natal. Mme Kabuye a été mise en examen par la justice française dans le cadre de l’enquête sur la mort du président rwandais Juvénal Habyarimana, quand son avion a été abattu en 1994. Un assassinat qui avait déclenché le génocide au Rwanda. Me Bernard Maingin, avocat de Rose Kabuye, explique que cette dernière avait donné sa parole et qu’elle la respecte en regagnant la France après son bref retour au Rwanda. Pour ce qui est du dossier judiciaire, certains témoins ne semblent plus si surs de leur mémoire. « Plusieurs témoins se sont rétractés , souligne son avocat.

Burundi - Fnl : désaccord au sujet de la libération des prisonniers

Burundi : désaccord au sujet de la libération des prisonniers politiques et de guerre


Le gouvernement burundais et les ex-rebelles des FNL ont du mal à se mettre d’accord concernant les prisonniers de guerre et détenus politiques qui doivent être libérés dans le cadre de l’amnistie. Les captifs appartenant à l’ancien mouvement rebelle ont droit à la liberté. Toutefois, il n’est pas facile de les identifier, beaucoup de détenus dans les prisons se prétendant membres des FNL.

Les représentants du Palipehutu-FNL au Mécanisme conjoint de vérification et de suivi (MCVS) avaient initialement fait état de 687 de leurs membres en prison, explique le général Ndaza Nduwayo, représentant du gouvernement dans la commission chargée de vérifier le statut des prisonniers FNL. Une commission mise sur pied par le ministère de la Justice a sillonné les prions et postes de police pour vérifier les dossiers des détenus des FNL et libérer ceux qui répondaient aux critères. Au bout du compte, de sont 117 anciens prisonniers appartenant aux FNL qui ont été libérés, a indiqué le général Nduwayo.

Cet article se base sur ou est repris de VOA News version française qui se place dans le domaine public


Posté par CF STAFF le 17/01/2009


http://www.culturefemme.com/actualites/detail.php?id=16591

La France prépare une initiative de paix pour l'est de la République démocratique du Congo

LE MONDE | 17.01.09 | 14h08 • Mis à jour le 17.01.09 | 14h08

La France, faiseur de paix dans le Nord-Kivu ? C'est l'ambition de Nicolas Sarkozy. Le président français a partiellement levé le voile, vendredi 16 janvier, lors d'un discours à l'Elysée à l'occasion des voeux annuels du corps diplomatique, sur la teneur des propositions que Paris prépare pour tenter de remédier à l'un des conflits les plus dramatiques en Afrique.
Au Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les exactions contre les civils ont repris de plus belle après l'assaut lancé dans la région de Goma, en octobre 2008, par des rebelles que soutient le Rwanda, contre les forces gouvernementales.
L'Elysée, qui s'est opposé ces derniers mois à l'idée d'envoyer des troupes européennes d'interposition dans le Nord-Kivu, veut promouvoir une nouvelle approche qui traiterait des problèmes de fond au coeur du conflit depuis des années. Cette tentative, qui a déjà fait l'objet de consultations délicates avec le régime congolais, s'inscrit en outre dans le cadre de la volonté de Paris de normaliser sa relation avec le Rwanda.
La France met en avant trois axes principaux pour son nouvel effort diplomatique, qui doit avoir comme point d'orgue la tournée prévue en mars de M. Sarkozy en Afrique (RDC, Congo-Brazzaville, Niger). D'abord, lancer l'idée d'une coopération pacifique fondée sur des projets concrets, tels que l'exploitation en commun, par la RDC et le Rwanda, des ressources minières du Nord-Kivu, qui font l'objet de toutes les convoitises des protagonistes de la guerre. Cette piste pourrait comporter la mise en place d'une société mixte. Cela permettrait au pouvoir congolais de récupérer des revenus aujourd'hui détournés par l'exportation illégale de minerais évacués vers l'océan Indien, via le Rwanda.
Deuxième axe : une initiative sur la question foncière, qui est au coeur des tensions intercommunautaires dans le Nord-Kivu en raison d'une longue histoire de déplacements de populations.
Troisième point : travailler sur les problèmes de statut pour les minorités au Congo, singulièrement celui de la représentation politique de la minorité tutsi au niveau local.
"Il faut trouver une nouvelle approche", a dit M. Sarkozy vendredi, "pour apporter aux pays de la région l'assurance que l'ensemble des questions sera réglé d'une façon globale". Décrivant le Rwanda comme un "pays à la démographie dynamique et à la superficie petite", et la RDC comme "un pays à la superficie immense" avec une "organisation étrange des richesses frontalières" , M. Sarkozy a indiqué qu'il fallait mettre en place "un dialogue non seulement conjoncturel mais structurel". Il inclurait la question du "partage de l'espace et des richesses".
L'initiative française a été au centre d'un récent déplacement à Kinshasa du conseiller de M. Sarkozy pour l'Afrique, le diplomate Bruno Joubert. Le président congolais Joseph Kabila a marqué de "l'intérêt" pour ces propositions, indique-t-on de source française, mais aucun accord ne s'est encore dessiné. La difficulté de l'exercice expliquerait en partie le report, au mois de mars, du voyage de M. Sarkozy à Kinshasa, alors qu'il était, à l'origine, prévu pour la fin janvier.
L'approche française constitue une grande nouveauté, dans la mesure où la communauté internationale s'est jusqu'à présent essentiellement concentrée sur les déficiences de la force de l'ONU en RDC, la Monuc.
La tournée de M. Sarkozy en Afrique ne comportera pas d'étape au Rwanda, pays qui a rompu ses relations diplomatiques avec la France. Mais Paris rappelle que Kigali ne pourrait que bénéficier d'une nouvelle attitude en direction de la RDC, alors que son implication dans le conflit du Nord-Kivu lui a déjà valu des coupures d'aides européennes. La Suède et les Pays-Bas ont suspendu leur assistance, et le Royaume-Uni envisage d'en faire autant.
Natalie Nougayrède (avec Jean-Philippe Rémy à Nairobi)

--- En date de : Dim 18.1.09, Mihigo Mugaruka a écrit :

De: Mihigo Mugaruka
Objet: [Alfajiriens] La France prépare une initiative de paix pour l'est de la République démocratique du Congo
À: "Alfajiri ForumAlfajiriens"
Date: Dimanche 18 Janvier 2009, 12h22


in www.lemonde. fr

http://www.lemonde. fr/afrique/ article/2009/ 01/17/la- france-prepare- une-initiative- de-paix-pour- l-est-de- la-republique- democratique- du-congo_ 1143111_3212. html#ens_ id=1138703

samedi 17 janvier 2009

Crise financière : la page blanche du G20

Un coup de projo sur l’échiquier mondial

Crise financière : la page blanche du G20
Nous publions ci-dessous la chronique d’Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11. Cet texte a été rédigé pour la revue Imagine demain le monde (n°71, janvier-février 2008).
Alors que la crise financière se mondialise et plombe l’activité économique et l’emploi, le sommet du G20 a adopté le 15 novembre 2008 à Washington un plan d’action pour s’assurer qu’une telle crise ne se reproduise jamais. Mais au-delà des têtes de chapitres enfin définies, tout reste à faire.


Loin d’aboutir à un « nouveau Bretton Woods », tel qu’annoncé un peu vite par le président français Sarkozy, le sommet du G20 à Washington a cependant eu le mérite de réunir les grandes puissances du nouveau monde multipolaire pour débattre des mesures à prendre pour réguler le système financier international. Après tant d’années d’inaction en la matière, c’est déjà en soi une avancée significative. Mais le sommet a été le théâtre de l’opposition entre la volonté affirmée par le président français de « refonder le capitalisme » et le dogme réaffirmé par le président Bush en fin de mandat selon lequel « cette crise n’est pas l’échec de l’économie de marché et la réponse n’est pas de réinventer ce système ». Le président chinois Hu Jintao a quant à lui prôné « un nouvel ordre financier international loyal, juste, inclusif et ordonné ».

La déclaration finale, après avoir prôné des plans de relance budgétaire concertés et l’absence de protectionnisme commercial, définit des principes communs pour réformer les marchés financiers. Certes, reflétant l’allergie de certains de ses membres envers la création d’un superviseur mondial, le G20 commence par souligner que « la régulation relève avant tout de la responsabilité des régulateurs nationaux », mais il admet dans la foulée qu’étant donné le caractère global des marchés financiers, « une coopération internationale intensifiée entre régulateurs et des normes internationales renforcées » sont nécessaires.

Cinq têtes de chapitres…

La déclaration définit ensuite un plan d’action à court et moyen terme fondé sur cinq principes de réforme : le renforcement de la transparence et de la responsabilité des opérateurs financiers, l’application d’une saine régulation, la promotion de l’intégrité des marchés financiers, le renforcement de la coopération internationale et la réforme des institutions financières internationales.

Après avoir d’abord rappelé la nécessité de renforcer la transparence des institutions financières, le plan d’action aborde la nécessaire régulation « de tous les marchés, de tous les produits et de tous les opérateurs financiers », ce qui implique notamment d’éviter les conflits d’intérêt des agences de notation, de renforcer les ratio de solvabilité des banques et de réguler les marchés de produits dérivés de gré à gré [1], dont les fameux CDS (credit default swaps).

Le troisième pilier du plan d’action porte sur l’intégrité des marchés et aborde le dossier aussi sensible que fondamental des paradis fiscaux… mais en les citant de manière métaphorique. Le G20 prône en effet des mesures pour « protéger le système financier international des juridictions non coopératives et non transparentes », sans être guère plus prolixe sur les mesures à adopter. Le quatrième pilier prône, à défaut d’un superviseur mondial, la coopération des superviseurs pour « établir des collèges de superviseurs pour toutes les institutions financières transfrontalières majeures ».

Enfin, le cinquième pilier du plan d’action prône une réforme des institutions financières internationales impliquant à la fois leur démocratisation et la réforme de leurs missions. Le Forum de stabilité financière serait chargé de proposer des règles adéquates et le FMI de prévenir les crises en surveillant le système financier et les banques, tandis que les pays en développement se verraient octroyer davantage de voix en leur sein.

… et une page blanche

Les têtes de chapitres sont ainsi définies, mais les mesures restent floues et un groupe d’experts a été chargé de livrer des pistes concrètes pour le 31 mars 2009, à la veille d’un second sommet organisé à Londres le 2 avril. Certes, on ne pouvait attendre davantage d’un sommet abrité par une administration Bush accrochée à ses dogmes. Mais le G20 se doit de tourner clairement le dos à l’idéologie de l’autorégulation et de remplir la page blanche de mesures concrètes débouchant sur une nouvelle architecture financière internationale. Sans quoi l’objectif d’éviter toute nouvelle crise se révélera immanquablement un vœu pieu.

Arnaud Zacharie


Notes
[1] Les marchés dérivés de gré à gré représentent les deux tiers des opérations dérivées et sont des marchés non organisés, donc hors marché et sans surveillance de régulateur. Les ventes de produits dérivés de gré à gré atteignent le montant astronomique de 683.725 milliards de dollars fin juin 2008 selon la BRI !

vendredi 16 janvier 2009

Burundi: Des milliers d'habitants fuient la crise alimentaire dans le nord

BURUNDI: Des milliers d'habitants fuient la crise alimentaire dans le nordBUJUMBURA, 16 janvier (IRIN)

La crise alimentaire qui menace la province de Kirundo (nord) a incité plus de 1 000 familles à fuir vers les pays voisins en quête de nourriture, selon les autorités.

Juvenal Muvunyi, gouverneur de Kirundo, a déclaré à IRIN le 15 janvier que 1 375 familles avaient fui vers la Tanzanie ou le Rwanda voisins en quête de vivres. « À Busoni, 307 familles ont quitté Gatare, 167 ont fui dans la zone de Gisenyi, 15 à Nyagisozi, trois à Murore et 17 sont parties à Mukerwa », a expliqué M. Muvunyi.

Parmi les communes de Kirundo qui ont été touchées par la crise alimentaire, on compte également Bugabira, où 340 familles ont été recensées et dans une moindre mesure Gitobe, qui en compte 276, ainsi que la commune de Kirundo (250). La province de Kirundo, autrefois considérée comme le grenier du Burundi, est confrontée à des pénuries alimentaires récurrentes en raison de faibles précipitations.

« Le problème découle de la consistance du sol. Si la pluie ne tombe pas pendant à peine deux semaines, le sol devient complètement sec et la récolte est perdue », a expliqué M. Muvunyi.

Selon Pierre Sinzobatohana, directeur général responsable de la mobilisation pour l'autonomie et de la popularisation de l'agriculture au ministère de l'Agriculture et du bétail, les premières pluies n'ont commencé à tomber que le 12 décembre à Busoni, à Bugabira et dans d'autres régions de la commune de Kirundo ; or, la saison des pluies doit normalement débuter en septembre.

« Avisé de la crise alimentaire qui touche la région de Bugesera, notamment Kirundo, le Programme alimentaire mondial [PAM] a dépêché une mission sur place la semaine dernière pour mener la première évaluation d'urgence des besoins alimentaires à Kirundo », a indiqué Rickie-Nelly Ndagano, chargée de communication publique au PAM, à Bujumbura.

« Une première aide d'urgence sera distribuée dans le courant de la semaine prochaine à un groupe ciblé de 16 400 ménages, soit environ 90 000 personnes », a-t-elle ajouté.

Une autre mission conjointe composée de représentants du PAM, du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) se trouve à Kirundo pour concevoir une intervention à court et à long termes face à la crise alimentaire récurrente qui déstabilise la région.

Les représentants des autorités de la province prévoient également de distribuer des fèves et de la farine de maïs, fournies par le gouvernement. En attendant, M. Muvunyi a appelé la population à rester sur place, la situation n'étant pas aussi alarmante qu'en 2003.

« Tous les partenaires du ministère de l'Agriculture devraient encourager les habitants de Kirundo à commencer à creuser et à se préparer pour la prochaine période des semailles », a recommandé M. Sinzobatohana.

Pénuries dans l'est

Des pénuries alimentaires ont également été signalées dans la province de Ruyigi (est), et les médias locaux ont annoncé que quelque 8 000 habitants avaient fui vers la Tanzanie en quête de nourriture.

Les représentants des autorités locales ont néanmoins minimisé la crise alimentaire, affirmant que seules quelques dizaines d'habitants quittaient la province pour chercher du travail en Tanzanie.

Pontien Hatungimana, représentant des autorités publiques de Ruyigi, a toutefois admis qu'en raison des faibles précipitations enregistrées dans certaines régions et des fortes pluies observées dans d'autres, la production avait été peu abondante.

Selon M. Hatungimana, 34 pour cent de la population de la commune de Kinyinya, qui compte quelque 12 000 ménages, a été touchée par la crise alimentaire.

« Les cultures de fèves et de maïs ont été entièrement détruites », a-t-il indiqué, en soulignant néanmoins qu'il ne fallait pas baisser les bras à l'approche de la prochaine récolte d'arachides et de maïs.

M. Hatungimana a appelé les organisations humanitaires à fournir des semences à la population de Ruyigi, afin qu'elle puisse se préparer à la prochaine période des semailles.

jb/mw/nh/ail[ENDS]


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