samedi 28 février 2009

Burundi : les zones d'ombre de la lutte contre la corruption

par Béatrice Ndayizigamiye

(Syfia Grands Lacs/Burundi)

Au Burundi, les nombreuses institutions chargées de lutter contre la corruption et les malversations économiques obtiennent de premiers résultats. Mais, certaines d'entre elles, à l'image de l'Inspection générale de l’État, se heurtent toujours à des résistances de plusieurs services publics, aux blocages de la Justice et à un certain flou juridique.

Plus de 2,5 milliards de Fbu (2 millions de $ environ) ramenés au Trésor public en 2008 grâce au contrôle des finances de l’État et de plusieurs de ses structures. À lui seul, le secteur pétrolier aurait un montant avoisinant le double à reverser. Au Burundi, l'Inspection générale de l’État (IGE), qui présentera le mois prochain son rapport annuel, se félicite d'avoir fait reverser dans les caisses de l’État des sommes colossales qui étaient sur le point de disparaître dans les poches de certains gestionnaires de la chose publique. "Notre rôle est de prévenir les malversations économiques, précise l’Inspecteur général de l’État Alexandre Nakumuryango, même si au terme de nos investigations, nous pouvons mener une action répressive en portant plainte."
En 2008, une quinzaine de dossiers ont ainsi été envoyés devant la Justice. L’Inspecteur général déplore que ces dossiers ne connaissent généralement pas les suites escomptées. Au Parquet général de Bujumbura, les magistrats interrogés estiment que ces retards dans le traitement des dossiers s'expliquent en partie par le mécontentement des cours, autres que celles qui traitent de la corruption, dont les agents ont des salaires et des avantages nettement supérieurs aux leurs.

Clarifier la loi
Selon M. Nakumuryango, la loi permet à l'Inspection de contrôler tous les services de l’État, y compris ceux du Parlement et de la présidence de la République. Il reconnaît toutefois que certaines de ces institutions sont parfois réticentes... Les agents de l’IGE sont alors en droit de les y contraindre, à défaut de les convaincre, précise-t-il. L'idéal étant, bien sûr, de ne pas en arriver là et d'expliquer aux plus réticents qu’il est dans leur intérêt d’être contrôlés.
Au terme de deux ans d’activité, l'IGE a vu sa tutelle changer. Créée par décret en septembre 2006, elle a dépendu du ministère de la Bonne gouvernance jusqu'en 2008. Une loi l’a alors rattachée directement à la présidence de la République. Nouveau rebondissement en janvier 2009 : un autre décret l’a ramenée au ministère de la Bonne gouvernance. De l’avis d'un juriste, il est inconcevable qu’un décret annule une loi, car juridiquement parlant, la loi prime sur le décret. "Cette situation ne peut durer. Elle devra être clarifiée", reconnaît Alexandre Nakumuryango.

Impunité et statu quo
Il paraît d'autant plus urgent de clarifier les choses que, en matière de lutte contre la corruption et les malversations économiques, le travail ne manque pas... Au sein de la société civile, l'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) relève une augmentation du nombre de cas. Dans son rapport annuel publié fin janvier 2009, il chiffre à près de 25 milliards de Fbu (20 millions de $ environ) le montant des sommes à recouvrer par l’État burundais. Parmi les 238 dossiers traités : la mauvaise gestion du charroi de l’État, des décisions illégales qui ont fait perdre de l'argent au Trésor public, le mémorandum en vue de la privatisation de certaines sociétés publiques ou para étatiques, dont le caractère illégal a fait l’objet de plusieurs dénonciations, etc.
Dans son rapport, l’Observatoire regrette que la Haute Cour de Justice laisse impunies les plus hautes autorités de l'État. "Les nouvelles institutions réputées spécialisées (brigade anti-corruption, Parquet général près la Cour anti-corruption, Cour anti-corruption) ne sont pas compétentes pour connaître la corruption et les malversations des autorités politico-administratives sous la couverture du privilège de juridiction (droit donné à certaines personnes de comparaître devant une juridiction autre que celle à laquelle les règles du droit commun attribuent compétence, Ndlr)", martèle Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.
Pour lui, les autorités compétentes préfèrent rester dans le flou juridique actuel. "Nous craignons que les mêmes forces qui ont fait retirer le projet de révision de la loi anti corruption de la table du Parlement en 2007 œuvrent pour que sa révision tarde le plus possible", souligne M. Rufyiri. Le ministre de la Bonne gouvernance a annoncé que les textes légaux étaient en cour d’élaboration, sans préciser quand la loi serait à nouveau présentée à l’Assemblée nationale.

La BAD approuve 20,9 millions de dollars pour la démobilisation des Grands Lacs

2009-02-27 08:23:50

TUNIS, 26 février (Xinhua) -- Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un don de 20,9 millions de dollars, pour aider à financer le programme multi-pays d'appui transitoire à la démobilisation et à la réintégration (MDRTSP) dans la région des Grands Lacs.

Dans un communiqué rendu public jeudi à Tunis, la BAD a souligné que le programme couvre les sept pays de la région des Grands Lacs (RGL) retenus dans la phase initiale du programme, à savoir l'Angola, la République centrafricaine (RCA), le Burundi, la République démocratique du Congo (RDC), la République du Congo (RC), le Rwanda et l'Ouganda, en accordant une attention particulière aux états fragiles: le Burundi, la RCA et la RDC.

Le programme, ajoute le communiqué de la BAD, vise à assurer la réinsertion effective des ex-combattants dans la région des Grands Lacs en vue d'améliorer les perspectives de consolidation de la paix et le redressement économique dans la région.

Le Programme multi-pays de démobilisation et réintégration ( MDRP), qui a été lancé en 2002 en appui à la démobilisation et la réinté gration des ex-combattants dans la Région des Grands Lacs sera clôturé en juin 2009.

Au nombre des réalisations du MDRP, au mois de novembre 2008, on peut citer la démobilisation de 279.165 combattants (68% de l'objectif initial), la réinsertion de 254.369 anciens combattants (80% de l'objectif) et la réintégration 300.160 anciens combattants, soit 75% de l'objectif.

Toutefois, il reste encore beaucoup à accomplir, ce à quoi le programme transitoire va s'atteler.

Le coût global du programme est estimé à 24,27 millions de dollars, le don du BAD représente 85,8% des coûts. Les gouvernements italien, finlandais, canadien, norvégien et suédois, ont confirmé leurs engagements d'apporter 14,2% des d épenses.

jeudi 26 février 2009

Saisie de comptes bancaires en France du président gabonais Bongo

Des comptes bancaires en France du président Omar Bongo ont été saisis récemment, après une condamnation à Bordeaux du président gabonais à restituer une somme versée par le fils d'un Français pour faire libérer son père détenu.
Des comptes bancaires en France du président Omar Bongo ont été saisis récemment, après une condamnation à Bordeaux du président gabonais à restituer une somme versée par le fils d'un Français pour faire libérer son père détenu.

Un huissier a procédé le 13 février à une saisie-exécution sur des "comptes détenus par Omar Bongo dans deux banques françaises". "Il s'agit du Crédit Lyonnais -dans lequel le président gabonais possède deux comptes de dépôt, deux comptes sur livret et un compte-titre- et de comptes à la BNP, où il possède deux comptes-chèque, un compte-épargne et un compte-titre", a indiqué jeudi Me Jean-Philippe Le Bail, l'avocat du chef d'entreprise René Cardona.

Me Le Bail a précisé que l'ensemble de ces comptes représente "un peu plus de 4 millions d'euros, sous réserve des opérations en cours".

Selon l'avocat, le 29 septembre, la cour d'appel de Bordeaux avait condamné Omar Bongo à verser 457.347 EUR au fils d'un chef d'entreprise français qui avait dû verser cette somme (ndlr: 300 millions de francs CFA) sur le compte personnel d'Omar Bongo pour faire libérer son père détenu à Libreville.

Cette somme a atteint, avec les intérêts qui courent depuis août 1996, plus d'un million d'euros, a précisé l'avocat, confirmant une information révélée jeudi par le quotidien régional Sud Ouest.

En 1996, René Cardona avait été emprisonné à Libreville, suite à un différend avec le chef de l'Etat gabonais à qui il avait vendu sa société d'armement et de pêche.

La cour d'appel avait estimé en septembre dans son arrêt que le versement du fils de M. Cardona était "indu et soumis à restitution".

L'avocat bordelais de M. Cardona a indiqué que la décision "est exécutoire" malgré un "pourvoi en Cassation du président gabonais".

De son côté, l'avocat du président gabonais, Me François Meyer, a indiqué qu'il y avait dans ce dossier "des dettes et des créances réciproques entre les deux parties".

"Nous sommes dans le cadre d'un différend commercial entre deux personnes privées qui se connaissent depuis des années", a affirmé l'avocat parisien, évoquant une décision du tribunal de commerce de Libreville, qui selon lui, a condamné M. Cardona à verser 900.000 euros de dommages-intérêts à M. Bongo.

"J'avais toujours eu de bons rapports avec le président Bongo, que je connais depuis plus de quarante ans et que j'estime toujours, mais je pense que c'est un homme mal conseillé", a indiqué à l'AFP René Cardona, 75 ans, qui avait été détenu pendant 48 jours, en pleine épidémie de fièvre Ebola.

Selon des procès-verbaux publiés en janvier 2008 par le quotidien Le Monde, M. Bongo disposerait de trente-trois appartements ou maisons dont un hôtel particulier de 18 millions d'euros à Paris, acheté en juin 2007 par une société civile immobilière associant deux de ses enfants.

En mars 2008, le gouvernement gabonais avait vivement protesté contre un reportage de la télévision française publique France 2 sur les biens immobiliers de M. Bongo estimant que cette diffusion s'était faite "au mépris" des "intérêts mutuels, de l'excellence des relations qui lient" la France et le Gabon.

Cette réaction intervenait dans un contexte qui s'était tendu après la reconduite aux frontières par la France de deux étudiants gabonais et une protestation "indignée" du Gabon qui avait menacé "d'appliquer la réciprocité" à l'égard des Français en situation irrégulière au Gabon.

Burundi-Belgique: Le financement des élections pour une vie démocratique plus normale

"La Belgique et les autres partenaires comptent s'engager dans le financement des élections et c'est avec plaisir que j'annonce une contribution belge de deux millions d'euros au financement de ce processus électoral", a affirmé le ministre belge de la Coopération au développement Charles Michel, lors d'une visite à Bujumbura. Selon M. Michel, le financement de ces scrutins passe par la création d'un fonds permettant de rassembler les contributions de multiples bailleurs.

"Nous sommes également en faveur de la création d'un groupe d'Amis du Processus électoral qui permettrait aux autorités burundaises, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et aux bailleurs de fonds de se concerter dans un cadre précis, tant sur les aspects techniques que sur les aspects politiques du processus électoral", a-t-il ajouté.

Le Burundi s'est doté, le 13 février dernier, d'une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le nouvel organe électoral est appelé à préparer les secondes élections générales post-conflit de 2010.

Les précédentes élections avaient eu lieu en août 2005 et avaient consacré la victoire écrasante du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défenses de la démocratie (CNDD-FDD, ex- principale rébellion actuellement au pouvoir). C’est avec satisfaction que la mise sur pied de cette Ceni avait été accueillie par l’Union Européenne

La grande particularité des échéances électorales de 2010 est qu'elles doivent mettre fin à une longue période de transition marquée par des arrangements énumérés par l'accord d'Arusha, notamment en ce qui concerne le partage du pouvoir sur base de quota politico- ethniques, pour renouer enfin avec le suffrage universel direct et une vie démocratique plus normale.

mercredi 25 février 2009

Rama Yade mercredi au Burundi pour soutenir les victimes de violences

PARIS (AFP) - 25/02/2009 07h39

La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade à l'Hôtel Matignon, le 6 février 2009 à Paris

La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade, sera de mercredi à vendredi au Burundi afin notamment d'apporter son soutien à des femmes et enfants victimes de violences, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères.

Cette visite vise à "réaffirmer le soutien de la France aux autorités burundaises dans un contexte encore fragile de sortie de crise", a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Eric Chevallier.

La secrétaire d'Etat rendra aussi hommage à l'engagement du Burundi dans les forces de maintien de la paix, notamment en Somalie, où un attentat dimanche a fait 11 morts et 15 blessés parmi ses soldats.

Elle s'entretiendra avec les autorités burundaises et signera une convention de 700.000 euros avec l'Unicef en faveur des enfants affectés par les violences. Elle se rendra dans les locaux d'une association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida et dans un centre d'accueil soignant les femmes victimes de violences sexuelles.

Vendredi, Rama Yade se rendra à Ruyigi (est) pour rencontrer des réfugiés et personnes déplacées, ainsi que des albinos, cibles d'une recrudescence de crimes rituels. Selon des sources policières, un garçon albinos de six ans a encore été tué et mutilé lundi soir dans le nord du Burundi.

Le gouvernement burundais et les FNL, dernière rébellion active dans le pays, ont accepté en décembre de lever les ultimes obstacles qui empêchaient la mise en oeuvre d'un processus de paix depuis plus de deux ans. Le Burundi tente de sortir de 13 ans d'une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.

mardi 24 février 2009

La Tanzanie naturalise 170.000 Burundais

24.02.09 - 08:49

La Tanzanie, havre de paix sur un continent africain déchiré par les conflits, a entrepris une opération massive et sans guère de précédent de naturalisation de Burundais réfugiés sur son sol depuis 1972, dont 170.000 ont demandé à acquérir sa nationalité.
Avec l'aide de l'ONU, elle a aussi aidé au rapatriement de quelque 200.000 Burundais désireux de rentrer chez eux avec le retour de la paix dans leur pays après seize ans d'exil.

"La Tanzanie est une super-puissance humanitaire", a lancé lundi sans détour le représentant à Dar es-Salaam du haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Soudanais Yacoub El Hillo devant quelques journalistes belges, pour caractériser l'hospitalité dont le pays a fait preuve au fil des ans envers les réfugiés fuyant les conflits dans les pays voisins (Rwanda, Somalie, République démocratique du Congo et, surtout Burundi).

La Tanzanie a ainsi accueilli deux vagues de Burundais à la suite de violences ethniques: la première en 1972, forte de 80.000 réfugiés (mais devenus 218.000 entre-temps) et la seconde en 1993, composée de 300.000 personnes.

Les premiers avaient été installés, à l'initiative du président tanzanien de l'époque, Julius Nyerere, dans trois vastes "implantations", des zones fertiles situées loin de la frontière burundaise, où ils ont prospéré et construit des villages, voire des villes, devenant rapidement auto-suffisants.

En 2007, le HCR a pris, en coopération avec le gouvernement tanzanien, l'initiative de leur demander de choisir leur avenir.

Quelque 80% de ces 218.000 personnes (dont 82% étaient nées dans leur pays d'accueil) ont répondu qu'ils souhaitaient devenir Tanzanien et rester. Les 20 autres pour cent ont émis le voeu de rentrer au Burundi.

La Tanzanie, qui compte quelque 40 millions d'habitants, a accepté d'offrir la naturalisation à 170.000 personnes (dont 67.000 adultes), un processus qui est en cours malgré parfois des résistances locales, a ajouté Yacoub El Hillo, saluant cette décision sans précédent dans le monde, du moins à cette échelle.

"La vitesse avec laquelle ce processus s'est déroulé (deux ans) est remarquable", a souligné le responsable du HCR, appelant d'autres pays à suivre cet exemple.

Quant à la seconde vague de réfugiés, plus de 300.000 personnes arrivées après l'assassinat du président démocratiquement élu Melchior Ndadaye, le 21 octobre 1993, elle s'est installée dans onze camps situés à proximité de la frontière.

En ce début 2008, avec le retour de la paix au Burundi, il ne reste plus que moins de 42.000 Burundais dans la zone frontalière et huit des onze camps ont été fermés.

Pour favoriser les retours, le HCR a, avec l'aide financière de la communauté internationale, accordé des primes de 250 dollars par personne afin de leur donner un capital de départ pour racheter une maison ou un lopin de terre, voire se lancer dans le commerce malgré les conditions économiques difficiles qui prévalent au Burundi.

A ce jour, "le retour a été doux et la réintégration assez facile", a assuré Yacoub El Hillo.

(M.S. avec Belga)

Condoléances belges au Burundi après la mort de onze soldats en Somalie

Le ministre belge de la Coopération au développement, Charles Michel, a présenté mardi ses condoléances au gouvernement burundais pour la mort de onze de ses soldats tués dimanche dans un attentat contre leur camp en Somalie.

"J'ai présenté mes condoléances au nom du gouvernement belge", a affirmé le ministre à la presse à l'issue d'un entretien à Bujumbura avec le premier vice-président burundais, Yves Sahinguvu. Onze soldats burundais de la force de paix de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) ont été été tués et quinze blessés dimanche dans l'attentat suicide contre leur camp dans la capitale somalienne.

Cette attaque, la plus meurtrière commise contre l'AMISOM, porte à au moins vingt le nombre de soldats de l'Union africaine (UA) tués en Somalie depuis le déploiement de la force, en mars 2007. Le Burundi y a déployé deux bataillons et envisage d'en envoyer un troisième. Une cérémonie funéraire en l'honneur de ces onze soldats de la paix a eu lieu mardi matin à Bujumbura et rassemblé de nombreux membres du gouvernement, a appris sur place l'agence BELGA. (belga/th)
24/02/09 15h33

samedi 21 février 2009

Afrique centrale : les pays appelés à relever à 20% la part des budgets de l'éducation

KINSHASA, 19 février (Xinhua)

Les ministres en charge de l'Education des pays membres de la Communauté des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), réunis à Kinshasa mercredi et jeudi, ont recommandé aux gouvernements des pays de la sous- région de relever à 20% la part des budgets nationaux à allouer au secteur de l'éducation conformément aux standards fixés par l'éducation pour tous.

Dans leur déclaration finale, les ministres ont aussi demandé à la CEEAC de renforcer les mécanismes de soutien à la mobilisation de ressources, de suivi et d'évaluation de l'éxécution du programme régional.

Les ministres ont adopté 12 domaines d'actions prioritaires intégrant le plan d'action continental. Outre le relèvement du budget du secteur de l'éducation, ils ont également recommandé l'utilisation des langues africaines comme langues d'instructions et souligné l'importance de prendre en charge en particulier l'éducation à l'environnement, la culture de la paix et l'égalité fille-garçon dans le secteur de l'éducation.

Ils ont aussi demandé d'améliorer en priorité d'ici 2013, l'enseignement supérieur dont l'enseignement technique et la formation professionnelle de qualité ainsi que l'enseignement technique et la formation professionnelle au niveau secondaire et la prise en compte des besoins spécifiques des populations marginalisées.

Les récommandations ont aussi portées sur les réformes curriculaires, l'utilisation des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), l'encouragement à la production de moyens d'enseignement au niveau régional, l'amélioartion de la gestion de la qualité de l'éducation, le suivi de la mise en oeuvre du plan d'action pour le deuxième décennie de l'éducation en Afrique par les Etats membres de la CEEAC, la recherche de financement et la coordination des bailleurs.

Organisée sous le patronage du président congolais Joseph Kabila, président en exercice de la CEEAC, la conférence des ministres de l'Education des pays de la CEEAC a connu la participation des ministres et délégués des dix pays membres de la communauté, à savoir l'Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo- Brazzaville, le Gabon, la Gunée équatoriale, la République Centrafricaine, la RDCongo, Sao Tmé et Principe et la Tchad.

vendredi 20 février 2009

AFRIQUE: L'Afrique invitée à rejoindre le Réseau pour un climat neutre

1 - AFRIQUE: L'Afrique invitée à rejoindre le Réseau pour un climat neutre

NAIROBI, 20 février (IRIN) - Les pays d'Afrique, bien qu'ils comptent parmi ceux qui contribuent le moins aux émissions de gaz carbonique, ainsi que les entreprises et les institutions implantées sur le continent, devraient se joindre au Climate Neutral Network [Réseau pour un climat neutre - CN Net], créé il y a un an, ont dit des responsables politiques le 19 février.

« Les économies prospères du futur devront être neutres en carbone et l'Afrique et les autres pays en voie de développement doivent pouvoir suivre le mouvement », a déclaré Roberto Dobles Mora, ministre costaricain de l'Environnement et de l'énergie, au cours d'une conférence de presse tenue lors de la 25e séance du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), à Nairobi, la capitale kényane.

« Pour un climat neutre, les pays d'Afrique doivent devenir efficaces, réduire leurs coûts et utiliser une énergie renouvelable », a préconisé M. Mora. « Les gouvernements doivent s'efforcer de moderniser leurs opérations pour réduire leurs émissions de gaz carbonique dans des domaines tels que les transports et la production d'énergie renouvelable ».

Selon lui, l'Afrique pourrait tirer parti du réseau CN Net grâce à l'échange d'informations, aux jumelages avec d'autres villes ou organismes déjà « Climat neutre » et à la reproduction d'innovations testées et approuvées par des entités « Climat neutre ».

M. Mora faisait partie des quatre dirigeants présents lors de la conférence de presse organisée pour annoncer l'adhésion du 100e membre du réseau CN Net, la ville de Copenhague, la capitale danoise, qui accueillera la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, en décembre 2009.

Dans l'optique de devenir la « capitale mondiale du climat », Copenhague a déjà réduit ses émissions de CO2 d'un cinquième depuis 1990 et s'est engagée à opérer une diminution supplémentaire de 20 pour cent d'ici à 2020, selon le PNUE.

Dans un message télévideo, Klaus Bondam, maire de Copenhague en charge de la technologie et de l'environnement, a déclaré : « En ma qualité de maire d'une ville qui prend très à cour notre lutte commune contre le changement climatique, je suis heureux de voir que tant de villes, dans le monde entier, ont adhéré à des objectifs ambitieux de réduction du CO2 et rejoint le Climate Neutral Network ».

« Cinquante pour cent de la population mondiale vit dans des villes, et les villes de l'ensemble du monde sont responsables de 75 pour cent des émissions mondiales de CO2. Dès lors, si les pays souhaitent véritablement lutter contre le changement climatique, les villes et leurs populations urbaines sont leurs principales alliées dans ce combat ».

Faire passer le mot

CN Net, une initiative du PNUE, vise à promouvoir les actions entreprises dans le monde en faveur d'économies et de sociétés à faibles émissions de gaz carbonique.

Le réseau a été lancé en 2008 ; il comptait initialement parmi ses membres quatre pays, quatre villes et cinq entreprises. Il réunit des pays, petits et grands, des villes, des entreprises internationales, des agences des Nations Unies et des organisations non-gouvernementales (ONG).

« Un an plus tard, face aux crises environnementales et financières actuelles, CN Net est plus pertinent qu'il ne l'a jamais été, en tant que vitrine à la fois de la promesse et de la viabilité du modèle de développement à faibles émissions, qui va de pair avec les initiatives émergentes lancées aux quatre coins de la planète en faveur d'une Economie verte », a déclaré Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE.

Nick Nuttall, porte-parole du PNUE, a expliqué que le réseau CN Net s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés pour enrayer un pessimisme croissant sur la possibilité d'un accord en faveur d'une planète verte, au sommet de Copenhague, en décembre prochain.

« Nous cherchons à faire en sorte que les gens puissent vivre dans des sociétés à émission zéro ; CN Net innove, aussi, et les [membres] peuvent s'informer de ce que d'autres font pour être au courant des possibilités qui leur sont offertes », a-t-il dit.

Le PNUE s'efforcera de mieux informer les pays d'Afrique et autres pays en voie de développement des activités de CN Net, a-t-il ajouté, car le réseau n'est pas une initiative réservée aux pays développés.

« Le monde entier doit devenir vert, et moins dépendant des énergies fossiles ; ce n'est pas ciblé uniquement sur les économies développées », a-t-il noté.

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jeudi 19 février 2009

Déclaration Forum Social Mondial de Belem, Brésil 2009

Déclaration de l’Assemblée des mouvements qui travaillent contre la domination de la dette
Belém do Pará – Brésil 2009

Un résumé de cette déclaration a été présenté par
Camille Chalmers au cours de l’Assemblée des Assemblées
le 1er février 2009

L’Assemblée des mouvements travaillant sur le thème de la dette a eu lieu le 1er février, dans le cadre de la Journée des Alliances du FSM 2009 à Belém.
L’Assemblée s’est déroulée avec la participation de différentes organisations et réseaux, avec une forte présence des organisations membres de Jubilée Sud et du réseau CADTM International. Cependant, les conclusions ici présentées reflètent la position d’une multitude de réseaux et mouvements anti-dette, qui sont dans un processus satisfaisant de convergence concrétisé par la déclaration du FSM de Nairobi de janvier 2007, la publication d’un bulletin commun sur la dette illégitime, l’organisation annuelle d’une Semaine d’Action Globale contre la Dette et les Institutions Financières Internationales (IFIs), la récente réalisation d’un séminaire commun de réflexions et stratégies à Quito en septembre 2008 et la convergence autour du soutien de processus et campagnes concrètes comme le développement de processus d’audits.

1) Les défis de la conjoncture internationale
Les mouvements et campagnes anti-dette présents ont caractérisé comme suit la conjoncture actuelle et les défis que nous devons affronter :
1.1 Malgré une propagande massive autour des programmes d’annulation et d’allègement de dette lancés par la Banque Mondiale et le FMI (PPTE I, PPTE II, DSRP), par le G8 (IADM) ou par des banques régionales comme la BID (Banque Interaméricaine de Développement), ou des grands projets de conversion de dette, la dette reste un instrument important de transfert des capitaux du Sud vers le Nord. Le Sud continue d’être saigné à blanc, avec des niveaux de transferts qui avoisinent les 400 milliards de dollars annuels.
1.2 En parallèle de cette hémorragie, nous assistons à une augmentation rapide de la dette publique interne, qui génère un transfert important de ressources publiques, suivant les mêmes mécanismes et généralement contrôlés par les mêmes acteurs qui bénéficient déjà des flux engendrés par le service de la dette publique externe. Ceci aggrave la dépendance financière de nos économies et de nos appareils productifs.
1.3 La diminution rapide des prix des matières premières stratégiques sur le marché mondial qui entraîne une réduction des revenus des Etats et la dégradation des conditions qui ont permis le refinancement de la dette externe des pays du Sud marquées par les facteurs de risques croissants annoncent une nouvelle crise de la dette. Elle menace à court terme des pays comme l’Argentine et l’Equateur, et à moyen et long terme des pays comme le Brésil ou le Venezuela, malgré les hauts niveaux des réserves internationales nettes accumulées par ces deux pays.
1.4 La crise profonde du système capitaliste annonce des périodes de difficultés croissantes pour les pays du Sud et les classes travailleuses du Nord. Comme toujours, des mesures et des mécanismes institutionnels nouveaux seront mis en place pour que les pays du Sud et les pauvres du Nord paient cette crise, générée par la soif illimitée d’accumulation et les processus irresponsables de dérégulation et d’hyper-financiarisation du jeu économique. L’accroissement des flux pour le paiement de la dette et la paupérisation massive, l’augmentation dramatique de la quantité de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition dans nos pays, sont autant de conséquences directes de ces stratégies parmi lesquelles la dette et sa restructuration jouent un rôle fondamental.
1.5 L’abondance scandaleuse de liquidités octroyées par les gouvernements des pays dominants du système contraste avec les ressources plutôt modiques (80 milliards investis chaque année pendant 10 ans selon les Nations Unies) qui sont nécessaires pour que l’humanité avance de façon significative vers la résolution des problèmes sociaux les plus aigus (malnutrition, analphabétisme, déficit des services de santé publique et d’éducation, logement, etc.). Nous ne pouvons pas permettre que continue ce type de gestion absurde et suicidaire des ressources qui proviennent du travail des Peuples.
1.6 La réponse des classes dominantes des pays du Nord face à la grave crise actuelle abonde dans le sens du renforcement du capital financier transnationalisé et de l’augmentation des flux spéculatifs. Par exemple, un nouveau marché spéculatif a été créé à Londres pour permettre la vente des émissions de carbone.
1.7 La récente élection de Barack Obama, qui déchaîne des vagues d’espoir importantes, ne va rien changer de substantiel dans l’orientation de la politique économique des Etats-Unis. Il suffit de regarder la composition du cabinet économique du nouveau président, dominé entre autres par des personnalités telles que Paul Volker, Larry Summers et Robert Rubin, qui ont joué un rôle déterminant dans le montage de la politique économique impérialiste qui débouche sur la grave crise actuelle.
1.8 La création du G20, qui a démontré toute son inutilité au moment de résoudre la crise, est inacceptable pour nos Peuples. Cela constitue une manœuvre pour dissimuler les fondements originaux de la crise et marginaliser un peu plus les Peuples du Sud dans les espaces de décision.

2) Les réponses des Peuples et de nos mouvements face à la conjoncture actuelle

2.1 Nous soulignons avec satisfaction la convergence croissante entre les mouvements anti-dette qui assument leurs divergences mais sont décidés à consolider une plateforme commune d’actions et de luttes.
2.2 Sur le front de la dette, nos mouvements ont obtenu des avancées très significatives au niveau conceptuel, politique, idéologique et stratégique. Nous sommes passé de la revendication du rééchelonnement de la dette à la bannière de l’illégitimité de la dette, de campagnes qui se concentraient sur la dette financière à des actions et campagnes qui adoptent une vision plus large intégrant les dimensions financières, historiques, sociales et environnementales. En outre, nos campagnes réalisent plus d’échanges et de convergences, et de meilleure qualité, avec les luttes contre le libre-échange, la militarisation, la criminalisation des protestations sociales, les transnationales et les agro-carburants, et pour la défense de la souveraineté alimentaire et de nos territoires.
2.3 En 2006, le gouvernement norvégien a annulé de manière unilatérale une partie de la dette réclamée à des pays d’Amérique Latine et de la Caraïbe (Equateur, Pérou, Jamaïque) ainsi qu’à l’Egypte et la Sierra Leone en reconnaissant son caractère illégitime.
2.4 La ligne de travail pour un audit du processus d’endettement progresse rapidement. Nous applaudissons à la réalisation de l’audit en Equateur. Après un an de travail, la CAIC (Commission pour l’Audit Intégral du Crédit public) a obtenu des résultats probants, démontrant de manière magistrale le caractère frauduleux, illégal, illégitime et criminel de la dette réclamée à l’Equateur. Nous appelons le Gouvernement de Rafael Correa à suivre les recommandations de la CAIC et à lancer un processus de répudiation, qui aura incontestablement valeur d’exemple et d’encouragement pour que les pays du Sud établissent des fronts contre le paiement de la dette externe.
2.5 Nous soutenons la décision du Président Fernando Lugo d’entamer un processus d’audit de la dette entre le Paraguay et le Brésil, afin de créer de nouvelles conditions pour le processus de développement du Paraguay.
2.6 D’autres pays d’Amérique Latine se préparent à lancer des processus d’audits similaires. Ils peuvent compter le soutien déterminé et enthousiaste de nos mouvements pour avancer dans ces processus pour la libération de l’esclavage de la dette. Les audits doivent être entrepris dans une atmosphère de large mobilisation populaire.
2.7 Des processus encourageants sont en cours dans différents pays et instances régionales. Les bonnes nouvelles des résolutions du Parlement Européen, de l’appareil législatif du Zimbabwe et de la Belgique confirment que nous vivons des temps nouveaux, avec un début de reconnaissance de la violence destructrice de la dette.
2.8 Nous soutenons la récente décision prise par la Chambre du Sénat du pouvoir législatif du Brésil de former une Commission Parlementaire d’enquête (CPI) sur le processus d’endettement de ce pays. C’est un pas décisif vers la mise en œuvre de l’audit dans un des nombreux pays ayant payé des montants impressionnants en remboursement anticipé de la dette et pour le service de la dette, en dépit du succès du mouvement citoyen pour l’audit qui a pu démontrer, grâce à un travail continu depuis 1999, les nombreuses violations de la norme constitutionnelle et des conventions internationales dans la gestion de la dette publique brésilienne.
2.9 Nous protestons contre la scandaleuse campagne diffamatoire contre notre compagne María Lucia Fatorelli par les classes dominantes du Brésil à travers les articles parus dans O Globo qui essaient d’entacher la réputation de cette fonctionnaire publique qui a toujours défendu les intérêts du peuple brésilien et a réalisé un travail admirable au sein de la CAIC en Equateur. Nous appelons toutes nos organisations à défendre la réputation de María Lucia Fatorelli et à protéger les compagnons et compagnes internationalistes qui apportent leurs connaissances au profit de la réalisation de ces processus d’audit. La vérité sur les pillages de nos richesses par le processus d’endettement doit être rendue publique.
2.10 Nous applaudissons les nombreux efforts fournis par nos mouvements dans le cadre de l’organisation de cycles de tribunaux populaires qui ont permis des avancées importantes sur le plan de la caractérisation des dettes écologiques. Les récentes éditions des tribunaux des Peuples à Vienne en 2006 (Enlazando Alternativas II), à Lima en avril 2008, lors du troisième Forum Social des Amériques (FSA III) au Guatemala en octobre 2008 et en Colombie ont facilité la collecte d’une documentation impressionnante, qui met en évidence les multiples crimes des entreprises multinationales contre nos Peuples. Ces activités, qui suivent une méthodologie participative intéressante, associées aux récentes luttes des mouvements indigènes pour la défense de la Pacha Mama et de leurs territoires constituent autant d’avancées hautement significatives, annonçant des victoires contre le règne de l’impunité et pour la protection de nos biens communs contre le processus asservissant de marchandisation du capitalisme.

3) Nos priorités pour ces prochains mois

3.1 Nous appelons tous nos mouvements à entamer un large processus de lutte sous la bannière des réparations, qui constituent un outil stratégique ayant pour objectif d’approfondir la lutte contre l’impunité et d’ouvrir des voies pour augmenter les flux de ressources et de capitaux du Nord vers le Sud de notre planète dans le contexte d’un processus ferme de redistribution de la richesse afin de commencer à corriger les conséquences dramatiques de plus de 527 années de pillage.
3.2 Nous appelons tous nos mouvements à mettre en place une campagne active contre la BID qui fêtera fin mars son 50ème anniversaire à Medellín à la fin du mois de mars 2009. C’est une excellente opportunité pour nous pour affirmer « 50 ans, ça suffit » et pour démasquer les politiques de la BID qui constituent un des piliers du système de domination impérialiste sur notre continent. En effet, elles promeuvent, favorisent et développent des projets, programmes et actions conformes à la logique du consensus de Washington. Nous appelons à lancer un processus de mobilisation contre cet organisme et à réaliser de nombreuses études de cas participatives pour permettre de constituer des dossiers sur les crimes de la BID contre les peuples de notre Abya Yala.
3.3 Nous appelons les gouvernements impliqués dans le projet de la Banque du Sud à accélérer la mise en route de ce nouvel instrument institutionnel qui doit se structurer sur une logique complètement différente des règles de l’actuelle architecture financière mondiale qui est au service des capitaux transnationaux. La Banque du sud doit être un instrument au service du développement de nos pays et d’une intégration solidaire de nos peuples, et doit devenir un instrument stratégique de récupération de notre souveraineté financière. Il est urgent que soient surmontés les obstacles qui empêchent la concrétisation d’un projet aussi important pour le futur de nos Peuples.
3.4 Nous appelons tous nos mouvements à participer à la Semaine d’Action Globale contre la crise, le G20 et l’OTAN et en solidarité avec le peuple palestinien qui se déroulera du 28 mars au 4 avril 2009.
3.5 Nous appelons tous les mouvements d’Amérique Latine et de la Caraïbe à se mobiliser pour participer depuis leurs pays, depuis leur région ou directement à l’important Sommet des Peuples qui se tiendra à Puerto España, à Trinité et Tobago du 16 au 18 avril. Ce sommet doit être un moment de réaffirmation de ce que nous avons conquis lors des élections précédentes de Santiago du Chili en 1998, de Québec en 2001 et de Mar del Plata en novembre 2005. Nous approfondirons nos avancées pour la transformation de nos sociétés (comme cela se produit actuellement dans de nombreux scénarios nationaux) et nous nous opposerons à toute tentative de la part des Etats-Unis et de leurs alliés de ressusciter la Zone de Libre Echange des Amériques (ALCA) avec des habits neufs et des manipulations conceptuelles par des discours autour de la sécurité et de la prospérité hémisphérique.
3.6 Nous appelons tous nos mouvements à participer, comme les années précédentes, à la Semaine d’Action Globale contre la Dette et les IFIs que nous organiserons du 8 au 15 octobre 2009.
3.7 Nous appelons tous nos mouvements à se solidariser dans la lutte pour la défense des droits du Peuple palestinien et à se mobiliser en particulier le 30 mars 2009.
3.8 Nous appelons tous nos mouvements à soutenir la campagne de solidarité avec le Peuple d’Haïti qui lutte pour se libérer de l’occupation militaire, pour obtenir l’annulation de la dette externe illégitime réclamée par les IFI et pour la mise en œuvre d’un projet de reconstruction solidaire. En 2008, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer l’annulation de la dette exigée à Haïti en dépit de la détérioration des conditions de vie de sa population (on estime que plus de 3 millions de personnes y vivent dans une insécurité alimentaire croissante). Haïti continue de payer plus d’un million de dollars par semaine. Nous rappelons également l’importance des luttes pour la souveraineté des pays de la Caraïbe qui vivent toujours sous la colonisation.
3.9 Nous saluons les réussites remarquables de l’ALBA, en particulier dans le domaine de l’alphabétisation, de la santé et de l’éducation publique. Une intégration solidaire par et avec les peuples peut générer, en peu de temps, des résultats qualitatifs impressionnants pour l’amélioration des conditions de vie de nos Peuples. Cependant, certains des accords signés par les pays formellement membres de la zone de l’ALBA avec des pays d’Amérique Centrale et de la Caraïbe sont détournés de leurs objectifs et monopolisés par les bureaucraties corrompues, et les bénéfices accaparés par des groupes issus des oligarchies traditionnelles. C’est pour cela que les Peuples doivent prendre possession de ces instruments qui peuvent être des outils merveilleux pour l’investissement social et les recherches pour changer le modèle énergétique. Dans cette optique et tel qu’il en a été décidé lors de la 4ème Assemblée des Peuples de la Caraïbe à Cuba en juillet 2008, nous appelons à une meilleure appropriation des nouveaux accords par nos mouvements et nous convoquons l’organisation d’un Sommet des Mouvements Sociaux de la Caraïbe et d’Amérique Centrale sur les accords Petrocaribe et la crise énergétique.

La période actuelle est décisive pour l’avenir de nos Peuples et de l’humanité. Nous devons impulser des luttes de masse croissantes qui remettent en cause les fondements du système capitaliste. Nous devons combattre la crise du système pour que devienne possible une issue réelle allant vers la concrétisation de nouveaux modèles de société. Nous appelons tous les gouvernements des pays du Sud à constituer rapidement un front large contre le paiement de la dette. Un front qui doit offrir des espaces de résistances et d’offensives. Les gouvernements des pays du Sud ne doivent pas participer à la mascarade du G20 et doivent lutter pour l’émergence d’une nouvelle architecture financière internationale qui réponde aux besoins basiques de nos communautés, peuples, pays et régions.
Vive la lutte des Peuples ! A bas le capitalisme ! Nous ne devons rien, nous ne payerons rien. Nous refusons de payer la crise des riches !

AFRICATIME - Le rendez-vous de l'Afrique sur Internet

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mardi 17 février 2009

La Grève du Personnel Public Soignant au Burundi : Phénomène Sournois : Quid ?

lundi16 février 2009

Le Burundi connaît ces derniers temps quantité de grèves des fonctionnaires de l’Etat. Pourrions-nous citer en passant la grève des Enseignants (Primaire, Secondaire, Université), des Magistrats, des Journalistes… L’on ne peut s’empêcher d’évoquer avec grande peine le cas le plus scandaleux et le plus alertant : celui du personnel public soignant débuté le 15 Novembre au 19 Décembre 2008. Ce cas suscite notre attention particulière. Nulle part ailleurs au monde, avons-nous, à la lumière des faits historiques, connu une grève du personnel public soignant qui a duré deux semaines et plus ! En face de cette situation macabre, pouvons-nous décrire cette grève comme un nouveau phénomène sournois au Burundi ? ou alors l’inscririons-nous dans la logique de dialecte historique de l’après -indépendance au Burundi (1962) ? ou tout simplement une tentative expressive d’une « démocratie manquée » ? Peu importe la réponse cernée à ces questions, que celle-ci fasse preuve d’une analyse rationnellement posée.

Force est de constater qu’au Burundi plus le pays tenterait d’avancer vers la « démocratie » plus s’enregistrent nombre de grèves. De fait, ce constat n’est pas un phénomène manifeste à gratuité, au-delà de lui, se situe un « noumène » d’évolution historique burundaise dont la découverte vaut le prix. Ce noumène semble paradoxalement nous interroger sur le défoncement d’une trajectoire d’évolution économique qui s’imposerait sur l’évolution des structures sociopolitiques. Le phénomène actuel des grèves, empièterait-il sur le développement ou sur la démocratie au Burundi ? Dans cette même logique, le contexte actuel du Burundi nous permet-il de cibler un développement sans nécessairement « démocratiser » les structures sociopolitiques constituant le stratum social ? Dans le contexte de post-guerre comme celui que vit le Burundi, le développement veut dire ipso facto développement ou plutôt une « démocratie » impliquerait le développement ? Voilà la zone de lobbying où semble bouturer toute la problématique de salaire au Burundi, souvent sous l’emblème de grèves en cul-de-sac.

Perdurant plus de deux semaines, cette grève a sans aucun doute manifesté des attitudes qui déferlent un « danger de mort au Burundi ». En même temps, un danger à la dignité humaine d’autant plus que le gouvernement burundais semblait face à la question de vie ou de mort, ne pas prendre le taureau par ses cornes. En effet, des malades se sont vus engloutis dans cette forme de fatalisme face à la vie que doivent protéger, et le gouvernement, et le personnel public soignant par la nature elle-même de leur responsabilité. Dans cette situation, d’aucuns ignorent, inclus les autorités burundaises et les médecins, combien la vie de plusieurs Burundais était compromise dans cette grève, surtout en voulant précipiter des vies entières vers le supplice du Satan, vers la supplication de la mort !

Peu importe les réactions et revendications dans tel ou tel autre secteur du pays. Quelques valides soient-ils, les arrangements de salaire à l’amiable semblent ne pas être de mise dans le contexte actuel du Burundi. Le principe de type « primus inter pares » (le premier parmi les égaux) ne peut plus se greffer au phénomène actuel. Aujourd’hui plus que jamais, il est question de sauver la dignité humaine au Burundi, aussi longtemps que celle-ci légitime les mêmes droits de vie et qu’elle est équitablement impartie à tous les Burundais. Du paysan qui est mis au ban de l’empire jusqu’au président de la république censé être le « père de la nation », la survie humaine par la santé est un point fondamental dans le processus de clôture opérationnelle de tout vivant humain.

Cependant, au-delà de l’émotif ou à la sensibilité liée aux intérêts que tel secteur ou tel autre du pays réserve aux enjeux politiques, il vaille vieux faire appel à notre conscience rationnelle. Celle-ci privilégie une approche critique et sans faux-fuyants en réconciliant la « démocratie » et le développement et vice-versa. Dans ce processus, les preneurs de décisions devraient se débattre à remplir le fossé entre les différentes structures de stratification sociale dans le seul souci de réhabiliter cette dignité, sous-entendue « Ubuntu » pour tous les Burundais. Partant, sans une transformation fondamentale de structures sociopolitiques régies entre le paysan et l’alphabétisé, le petit et le grand fonctionnaire, le formé et l’érudit, l’élite et le politicien ou le commerçant et l’officiel de l’Etat, le Burundi court le risque de s’enfoncer dans une « démocratie » figée contre le développement attendu de celle-ci.

A fortiori, le défi de grèves en général, et celui de la grève du personnel public soignant en particulier au Burundi, sa réponse se situe au niveau de la conception de « démocratie » spécifique aux Burundais et son corollaire le développement ou alors vice-versa. Ainsi, une solution quelconque à une grève dans un secteur donné du pays ne résout pas le défi de grèves plausibles dans d’autres secteurs. Ceci dit, la solution classique de négociations privées pour mettre fin à une grève (actuellement, par exemple deux personnalités ont été choisies pour mener les négociations dans le secteur médical) est une miniature de solution, c’est dire une micro-solution dans un contexte de macro-structure de problèmes que connaît le Burundi. Ainsi, pour relever ces défis de grèves, les dirigeants burundais devraient faire signe d’une souplesse d’esprit et d’une largesse de l’âme. Ceci se concrétiserait par la mise sur pied des mécanismes ralliant la « démocratie » au développement, et vice-versa. Le gouvernement actuel devrait in concerto accepter le risque de transformer les structures sociopolitiques, dont le défi majeur à relever en rétrécissant la disparité de salaires entre fonctionnaires de l’Etat.

Si aujourd’hui des vies humaines au Burundi sont compromises dans leur dignité, de quel type de « démocratie » pouvons-nous parler ? ou par quel chemin du développement décidons- nous d’embarquer ? En effet, que ce soit la « démocratie » ou le développement, il est question de partenariat entre les citoyens d’un même pays en vue d’une vie qui soit la meilleure possible pour tous. A ce sujet, Aristote nous dira que chaque cité-état (pays) accepte une forme de partenariat entre ses citoyens seulement si ce partenariat garantit une meilleure vie possible. Ce Partenariat implique que tous les accords (programmes de politiques publiques) légitiment loyalement cette vie qui soit la meilleure possible. Cependant, si au Burundi s’enregistrent des grèves de toute sorte, en particulier celle du personnel public soignant qui s’est imprimée dans le temps en face des vies en péril, ces grèves s’élèvent-elles contre une meilleure vie en partenariat démocratique ? Ceci serait paradoxal dans la philosophie d’organisation sociopolitique. Certes, si grèves l’on constate au Burundi, c’est une expression d’un signe de processus de maturation politique nous en convenons, mais dont le partenariat est à redéfinir. Accepter la « démocratie » (insinuer dans ce partenariat) dans un pays comme le Burundi, c’est non seulement accepter d’être un citoyen preneur de décisions, mais aussi et surtout d’être soumis aux décisions prises par d’autres citoyens. Si le gouvernement accepte les arrangements à l’amiable vis-à-vis le défi des grèves, il reconnaît la pertinence du coût de la vie d’un citoyen burundais aujourd’hui. Mais en même temps, le gouvernement se souscrit indirectement à la logique que le dynamisme dialectique dans l’histoire du Burundi exige un partenariat actualisé. Ce nouveau partenariat doit légitimer une vie acceptable, c’est-à-dire le standard minimum de vie (santé, éducation, logement, nutrition etc.) entre les citoyens Burundais. Par contre, la situation ponctuelle entre les fonctionnaires de l’Etat au Burundi, sans pour autant évoquer celle du paysan qui est amèrement déplorable, met en cause le partenariat actuel. Le seul critère qui justifierait aujourd’hui n’importe quel partenariat entre les Burundais doit garantir un standard minimum de vie. Par extension, la conception du vrai développement privilégie d’abord le renforcement des capacités à maintenir, et à améliorer de surcroît le même standard de vie du citoyen burundais. Dans ce processus, si les structures sociopolitiques sous-tendent la santé, la nutrition, le logement, l’éducation etc. comme une garantie structurelle pour tout Burundais, peu importe les stratifications sociales, celles-ci se justifieront manifestement par elles-mêmes comme démocratiques. S’il se note une certaine distorsion contradictoire entre ce qui est dit actuellement au Burundi « démocratie » et le sous-développement notoire dans certains secteurs notamment l’agriculture et l’élevage, la qualité nutritive, la médiocrité du logement, ainsi la question de « salaire » manifestée dans les grèves est pertinemment légitime. Après tout dans un pays comme le Burundi, l’on ne cherche pas à développer « les choses » chez le Burundais au standard occidental, mais plutôt l’on chercherait à sauver le Burundais contre le sous-standard de vie, donc à le développer en soi. Par le développement, l’on se préoccuperait à assurer à tout Burundais le minimum vital en vue de réhabiliter la dignité humaine dans ce pays dont la majorité de gens a été meurtrie depuis des années.

S’attardant un peu sur la question de salaire, il est besoin de noter qu’au Burundi le peu d’activités auto-génératrices de revenu sont moins diversifiées. Par conséquent, le salarié de l’Etat n’a d’autres sources que son salaire, ce qui fait que la question de motivation des salariés fait des remous dans différents secteurs de la vie sociopolitique et économique du pays. Dans ce contexte, l’analyse radicale du concept « salaire » fait du fonctionnaire burundais son « être-autre ». En effet, selon l’expression de Karl Max à travers le travail, l’homme accepte une forme d’ « objectification » de soi, celui-ci se met littéralement dans le produit de son travail. Ainsi, le travail devient un « être-autre » pour l’homme. Or sans le salaire adéquat, l’Etat a du mal à maintenir l’homme au travail sans mécontentement. De fait, par nature, le travail aliène l’homme, inclu le Burundais puisqu’il ne fait pas exception d’homme. Par contraste, par le salaire adéquat (dans le sens de maintenir le standard minimum de vie) l’homme est racheté de son aliénation. Ainsi, dans le contexte actuel du fonctionnaire d’Etat au Burundi, le salaire justifie son « être-autre ». Le travail ennoblit l’homme seulement si ce travail l’aide à redécouvrir sa dignité là où elle est bafouée. D’où la justification des grèves au Burundi une fois qu’une catégorie de fonctionnaires de l’Etat ne se sent pas protégée et honorée dans sa dignité par le travail accompli.

Ainsi, face à ces remous entre différents secteurs du pays, entre petits et grands fonctionnaires, entre le paysan et l’alphabétisé, entre l’élite et politicien, le commerçant et l’officiel de l’Etat, le gouvernement burundais doit se résoudre à prendre en main cette question de grèves à travers une transformation des structures sociopolitiques. La question de grèves au Burundi doit se solutionner à plusieurs niveaux d’autant plus que le pays connaît une macro-structure de problèmes exigeant une souplesse de solutions. Tout d’abord le défi de grève du personnel public soignant comme celui de grèves dans d’autres secteurs est une question d’administration sociale et l’étude des services sociaux. Ici, il est question de relier les besoins fondamentaux (le standard minimum de vie) aux sources disponibles au pays. Ainsi, une politique publique bien définie s’avère nécessaire ( accords constituant le partenariat), l’analyse de la nature des ressources disponibles, l’analyse du concept lui-même de « besoins prioritaires », les mécanismes de distributions de revenu et la méthode par laquelle ces distributions prennent place. Pourquoi l’officiel de l’Etat (Président, le ministre, le sénateur, le député et tout autre grand fonctionnaire) qui bénéficie déjà un salaire criant devrait profiter davantage des privilèges de logement, de déplacement, de santé non moralement calculés contre le paysan moribond dans son agriculture et élevage, et contre le petit fonctionnaire avec un salaire macabre qui patauge à payer son loyer et assurer les frais de déplacement ? Entre le magistrat, le policier, l’officier et le médecin qui protège mieux la vie du Burundais plus que l’autre ? Pourquoi les secteurs de non production de bien (l’armée, la magistrature) sont mieux traités contre les secteurs de production de bien (l’agriculture et l’élevage) ? pourquoi confondre les postes politiques et techniques dans un pays mal en point économiquement ? Voilà le nœud de toute cette problématique de grèves au Burundi. Le dénouement du défi de grèves se trouve incarné dans ces questions.

Pour dénouer définitivement cette problématique de grèves au Burundi, la solution se situe dans le rapprochement réaliste entre la « démocratie » et le développement par une harmonisation de structures sociopolitiques ici et maintenant. Dans ce processus, la question éthique (attitudes et valeurs) impliquant la paix et la réconciliation par une co-existence fraternelle à travers une cohésion sociale, le patriotisme et la socialisation se veut être de rigueur. Ainsi, l’exigence du personnel public soignant (53 milliards de francs burundais dans leur secteur) est contre les valeurs éthiques dans le contexte économique du Burundi. Le personnel public soignant se contredirait par leur serment en voulant s’attaquer indirectement au paysan qui est déjà non seulement malade, mais aussi moribond économiquement alors qu’il est supposé être protéger dans sa santé, et par le gouvernement, et par le médecin. S’il faut honorer aux supplications du personnel public soignant dans la logique qui se méfie de l’altruisme, le paysan va tomber dans le coma économique puisque l’état va chercher à serrer les vices contre lui en augmentant les taxes dans les activités qui assurent la survie de la populace. Dans ce contexte, qui aura sauvé qui ? C’est là où doivent s’imposer les critères éthiques dans les décisions politiques actuelles. Dans le même ordre d’idée, le gouvernement en faisant sourde oreille face aux restructurations sociopolitiques, serait en train de se renier par lui-même, et par là, foncer dans le refus du couple démocratie-développement typique au Burundi que l’histoire actuelle de ce pays réclame sans cesse.

Cependant, nous ne rêvons par ici à une société burundaise égalitariste ou éprise par l’utopie karmaliste du communisme. Loin de là ! Dans n’importe quelle société, la pratique démocratique et les différents idéaux de justice sociale n’impliqueraient jamais les mêmes obligations, les mêmes droits, les mêmes privilèges, et par-dessus le marché, les mêmes emplois et salaires des fonctionnaires, des citoyens tout court. Et pourtant, les critères d’évaluation de justice sociale et valeurs démocratiques se positionnent en défense de droits de l’homme par une méthode primordiale de gestion d’emplois et de salaires, se basant sur le statut social et la mérite, et non sur la capacité du secteur du pays (comme l’armée, la magistrature) à pouvoir nuire aux intérêts du dirigeant politique. Au Burundi, personne ne serait contre une hiérarchie dans la répartition des emplois et salaires dans les différents secteurs du pays. Toujours est-il que cette hiérarchie se veut légitime si et seulement si elle a été atteinte à partir de la position initiale d’égalité de chance. Ce qui n’est pas valide dans le contexte du Burundi. Dorénavant, ce que le concept « démocratie » prototype burundais réclame en criant à tue-tête aujourd’hui, ce n’est pas nécessairement l’inégalité de salaire entre les différents fonctionnaires du pays, mais surtout peser par les valeurs morales l’altruisme contre l’égoïsme des classes dirigeantes à travers les privilèges irrationnels non fondés sur l’égalité dé chance de tous les Burundais, et ne tenant pas compte de la réalité des conditions socio-économiques du pays.

En définitive, le défi de grèves accrues ces dernières années en général, et celui de la grève du personnel public soignant en particulier, dépêche en clair les attentes fondamentales face à l’avenir proche du Burundi. Le processus de mutation politique actuelle, ce que nous pouvons appeler « dormance de maturation démocratique » qui est un moment d’enjeux démocratiques délicats, nous cautionne pertinemment face à un choix à opérer pour la dignité du peuple burundais. Devant nous déferlent deux principales virtuelles voies en face de la réalité sociopolitique du Burundi. Par respect à la dignité du peuple burundais, nous acceptons d’entrer résolument dans une voie réellement démocratique ou alors par méfiance à cette dignité et par la possession instinctive de gloire personnelle, nous demeurons dans une voie de « mythe démocratique ». Si nous défendons la dignité humaine, et que nous optons pour la voie démocratique, nous sommes amenés à polir les structures sociopolitiques insinuant le rapprochement réaliste entre « démocratie » et développement. Dans ce contexte, une politique publique expertisée devrait se creuser à concrétiser ce rapprochement politique inter alina par les mécanismes d’harmonisation de salaires des fonctionnaires, à faire le « mea culpa » au paysan burundais livré presque à son propre sort, sans pour autant exiger l’impossible au gouvernement (par exemple les 53 milliards de francs burundais exigés dans le secteur médical, même si les négociations continuent… cela semble aberrant dans le contexte actuel du pays) et la répartition rationnelle du revenu national ( budgétisations et allocations) dans les secteurs prioritairement définis pour profiter à une grande partie de la population. Ainsi, au couple démocratie-développement va se greffer une vraie réconciliation et une paix durable pour tous les Burundais. Si nous choisissons l’opposé, c’est-à-dire à prôner aux Burundais « un mythe démocratique », nous ne pourrions que continuer à vivre l’auto-destruction par le cercle vicieux de guerres et de misères sans égal.

Par Dusabe J-Claude(in iwacuburundi)

Ushahidi : le logiciel qui rend compte des crises de l’intérieur

L’initiative " USHAHIDI" fête son premier anniversaire

Du blog au logiciel. C’est le résumé de l’aventure technologique Ushahidi née à la suite des tragiques violences post-électorales qu’a vécues le Kenya en janvier 2008. Ushahidi permet de suivre en temps réel les crises du point de vue de ceux qui les vivent.
par Falila Gbadamassi

Témoigner en temps réel de l’évolution des crises partout dans le monde. Un logiciel rend la démarche possible : Ushahidi. « Ushahidi est à l’origine un blog qui a été créé durant les violences post-électorales qu’a connues le Kenya en janvier 2008. Il y avait un black-out médiatique et il était difficile d’avoir des informations sur la situation. », explique Erik Hersman, cofondateur et directeur des opérations d’Ushahidi. Avec l’avocate et activiste kényane Ory Okolloh, la directrice et cofondatrice d’Ushahidi, et d’autres blogueurs, ils informent sur la crise socio-politique qui secoue le Kenya. Quelques mois plus tard, le blog devient un logiciel grâce à l’aide d’une ONG américaine. Sa version Alpha est finalisée en novembre 2008 et permet à l’expérience kényane d’être dupliquée. Grâce à cet outil, les gens peuvent se servir d’un téléphone portable, d’un sms ou d’un e-mail pour décrire les drames qu’ils vivent ou qui sont vécus autour d’eux. Le logiciel a été avant tout pensé pour permettre aux personnes qui vivent la crise d’avoir le maximum d’éléments d’informations sur son déroulement et son évolution.

La chaine d’information en continue Al Jazeera utilise aujourd’hui ce programme open source pour rendre compte du conflit qui ensanglante le territoire palestinien de Gaza. Ushahidi permet aussi de recueillir des témoignages directs de personnes vivant dans le Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) en proie à un conflit depuis novembre 2008. Plus tôt, ce sont les violences xénophobes en Afrique du Sud qui ont été relatées.

Efficace, simple et bientôt à la portée de tous

Néanmoins, les informations fournies ne font pas systématiquement l’objet d’un contrôle. « Ce n’est pas toujours facile de vérifier les alertes qui sont recueillies. Quand elles ne le sont pas, cela est clairement indiqué sur la plateforme. Cependant, si cela est possible, les instigateurs de la plateforme confirment l’information auprès de sources médiatiques ou contactent simplement l’émetteur », indique Erik Hersmann. Au total, ce sont plus d’une dizaine d’organisations qui s’en servent. « Bientôt, c’est une structure malgache qui utilisera Ushahidi pour dénoncer les auteurs et les méfaits de la déforestation ». Un autre type de crise qui est la preuve qu’Ushahidi n’est pas applicable qu’aux crises politiques. Seule condition pour utiliser cette première version du logiciel : avoir les ressources techniques nécessaires pour l’installer.

Aventure humaine, technologique et citoyenne, Ushahidi est aussi une source de fierté pour les informaticiens africains, originaires de l’Afrique du Sud, du Kenya ou encore du Ghana, qui ont travaillé sur le projet. « Plus d’une vingtaine de personnes ont participé à l’élaboration de ce logiciel : seules trois ou quatre personnes ne sont pas originaires du continent », précise Erik Hersmann, ce fils adoptif de l’Afrique. L’Américain a été élevé au Kenya et au Soudan par des parents missionnaires. « Aujourd’hui, poursuit-il, notre ambition est d’accéder à la phase Bêta du projet qui permettra au logiciel d’être accessible à un très large public. » Mais avant d’espérer maîtriser l’outil technologique, on peut déjà profiter de ses applications en devenant facilement un témoin .

lundi 16 février 2009

4/5 des travailleurs africains et sud-asiatiques sont pauvres, et la situation pourrait s’aggraver

4/5 des travailleurs africains et sud-asiatiques sont pauvres, et la situation pourrait s’aggraver

Visite du ministre belge de la Coopération au Burundi et en Tanzanie

16-02-2009 : PANA

Le ministre belge de la Coopération au développement, Charles Michel, quittera Bruxelles samedi pour une visite de travail au Burundi et en Tanzanie, a-t-on appris lundi de source officielle belge.

A Bujumbura, Charles Michel aura des entretiens avec les membres du gouvernement burundais avec lesquels il fera le point sur l'état de la coopération entre la Belgique et le Burundi.

A cette occasion, Charles Michel examinera avec les autorités burundaises le Programme indicatif de coopération (PIC) avec le Burundi, troisième partenaire de la Belgique au plan de la coopération au développement après la RD Congo et le Rwanda.

Les trois pays sont des anciennes colonies belges, rappelle-t-on. A l'occasion de son séjour au Burundi, Charles Michel visitera, sur le terrain, quelques projets financés par la Belgique.

En outre, le ministre belge aura des entretiens notamment avec le président Pierre Nkurunziza sur l'évolution de la situation politique au Burduni, où le dernier mouvement rebelle, le Palipehutu-Fnl (Parti pour la libération du peuple hutu-Force de libération nationale), a fini par signer un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement de Bujumbura. L'ancien groupe rebelle, qui revendiquait tout le pouvoir pour le groupe ethnique Hutu, majoritaire dans le pays, a décidé de se muer en parti politique en gardant le nom des FNL, abandonnant celui de Palipehutu.

Après le Burundi, le ministre belge de la coopération au développement se rendra en Tanzanie, pays avec lequel la Belgique compte définir un Programme indicatif de coopération d'une durée de 4 ans.

A cet égard, cette visite sera l'occasion de créer un commission mixte Belgique/Tanzanie qui pourrait se réunir, pour la première fois, au deuxième trimestre de cette année. Par ailleurs, Charles Michel se rendra dans le nord de la Tanzanie pour visiter les camps de réfugiés burundais et congolais.

Selon les chiffres de l'UNHCR, près de 500.000 Burundais étaient réfugiés en Tanzanie d'où ils poursuivent leur retour au Burundi, suite aux différents accords des cessez-le-feu signés entre les groupes rebelles et le gouvernement de Bujumbura.

dimanche 15 février 2009

"Coup" tactique, plus que stratégique, le succès de l´offensive au Nord-Kivu dépend du temps.

La Libre Belgique,14/ 02/2009


Les FDLR l´ont bien compris et jouent la montre. L´offensive conjointe rwando-congolaise
menée depuis le 20 janvier au Nord-Kivu pour désarmer de force les FDLR
(rebelles hutus rwandais, issus des génocidaires) a été un "coup"
audacieux, qui a complètement bouleversé la donne politique régionale.

"Un complot international"

Mais elle a aussi bouleversé l´opinion publique congolaise, habituée depuis
dix ans à voir et à entendre que le Rwandais est l´ennemi. Le lui
présenter, du jour au lendemain, comme un allié pour mettre fin à la
guerre au Kivu a d´autant plus inquiété les Congolais qu´au même moment
- timing regrettable - était diffusé un "plan Sarkozy" pour la
paix dans les Grands lacs proposant, en gros, une exploitation
rwando-congolaise des richesses congolaises. Il n´en fallait pas plus
pour que l´opinion, au Congo, voie dans cette affaire un "complot international visant à balkaniser et piller notre pays", comme le dénoncent de nombreux internautes.

Le président Kabila, accusé par ses adversaires de "trahison"
pour avoir pactisé avec les Rwandais, marche sur des oeufs : le coup
d´audace ne passera (les parlementaires essaient d´obtenir une session
extraordinaire pour débattre de l´affaire) que si l´offensive
rwando-congolaise (1) engrange des résultats et est la p lus courte possible. Or, c´est la quadrature du cercle.
Jusqu´ici, en effet, alors que l´Onu a annoncé une hausse des demandes de FDLR
pour être rapatriés avec leur famille, il n´y a qu´environ 300
combattants (dont le lieutenant-colonel Edmond Ngarambe, leur
porte-parole) rapatriés - sur un total de 6000 hommes. L´armée
rwandaise a indiqué avoir tué 89 FDLR depuis janvier. Et l´armée
congolaise a annoncé vendredi avoir tué 40 d´entre eux à Kashebere
(Walikale), où étaient réunis "plusieurs commandants" FDLR,
lors d´un raid aérien; autant seraient blessés. Selon l´armée, il
s´agissait de répondre à des tirs contre un hélicoptère de la Monuc
(Mission de l´Onu au Congo). Celle-ci a confirmé à La Libre Belgique
avoir été visée par des tirs, sans dégâts, dans la journée; mais elle
n´a pas assisté à l´attaque congolaise, qu´elle ne peut confirmer.
Où sont les autres rebelles rwandais ? Une partie reculent et se
dissimulent dans la forêt, milieu où la survie est difficile. Des
informations donnent à penser que les FDLR ne s´y enfoncent guère : ils
resteraient aux environs des zones où ils vivaient jusqu´à l´arrivée de
l´armée rwandaise lancée à leur poursuite - juste de quoi lui échapper
en attendant que la pression politique et diplomatique rappelle les
soldats de Kigali à leurs casernes. Bref : les FDLR jouent la montre.

Morts et menaces

Pas seulement la montre, d´ailleurs. Human Rights Watch affirme qu´ils ont
déjà tué une centaine de civils congolais (contre environ 900 pour la
guérilla ougandaise LRA, poursuivie en Province Orientale par l´armée
de Museveni). Selon nos informations, les FDLR envoient en outre des
lettres de menace aux chefs de villages et territoires, au Nord- et au
Sud-Kivu, pour provoquer des déplacements de population susceptibles de
créer un chaos qui obligerait à suspendre l´offensive : si l´armée
rwandaise arrive, nous serons obligés de nous en prendre à la
population congolaise, écrivent les FDLR. Autre tactique encore
: le refus de groupes armés de se rendre si une amnistie de fait n´est
pas garantie à leurs chefs. C´est ce qui expliquerait la dispersion
d´un groupe dissident des FDLR, les RUD, dont 150 hommes qui
attendaient leur rapatriement ont disparu cette semaine de Kasiki.
Les objectifs de cette offensive ont donc peu de chances d´être rencontrés
d´ici la fin du mois, terme publiquement fixé par le président Kabila.
Le parlement rwandais a demandé la prolongation de l´opération mais
c´est la température politique à Kinshasa qui en décidera.

(1) L´offensive ougando-congolaise, en Province Orientale, plus meurtrière pour les Congolais, ne suscite pas de réaction

Les députés rwandais veulent que soit prolongée l'opération « Umoja wetu »
12 Février 2009


L´Assemblée nationale rwandaise a demandé mardi la prolongation de la durée de «
Umoja wetu », l´opération conjointe avec l´armée congolaise contre les
miliciens hutus rwandais des FDLR. Réagissant à cette demande, le
ministre congolais de la communication et des médias, porte-parole du
gouvernement, Lambert Mende déclare que l´armée rwandaise quittera le
sol congolais à la fin de ce mois de février.

Les militaires de l'opération "Umoja wetu"

Le ministre rwandais de la défense, Marcel Gatsinzi, était invité pour
présenter le bilan de cette opération, débutée depuis trois semaines au
Nord-Kivu, devant les députés de son pays. Et selon lui, à ce jour,
près de 90 membres des FDLR ont été tués, plus ou moins 200 combattants
et 2600 non combattants se sont déjà rendus à la force conjointe
RDC-Rwanda. Pour les députés nationaux rwandais, le temps initial fixé
pour la fin de cette opération ne saurait garantir son succès total.

Par ailleurs, toujours selon le ministre de la défense rwandaise, depuis
son lancement, l´opération militaire rwando-congolaise a détruit les
principales bases de la rébellion hutu rwandaise, dont leur quartier
général dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu.
Ce quartier général des FDLR détruit au Nord Kivu, a encore dit le ministre
rwandais de la défense, comprenait entre autres un centre de formation
des sous-officiers, une école d´officiers et une université.

Enfin, les parlementaires rwandais ont demandé aux populations de deux pays de
soutenir cette opération. Les appelant à ne pas écouter ceux qui les
égarent, incluant des ong internationales qui répandent le bruit selon
lequel le Rwanda a envahi la RDC.

Lambert Mende : « le Rwanda n´a effectué aucune demande dans ce sens jusqu'à présent »

Réagissant à cette demande, le ministre congolais de la communication et des
médias, porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende déclare que l´armée
rwandaise quittera le sol congolais à la fin de ce mois de février : «
Les choses sont claires, la semaine dernière, il y a eu une évaluation
avec le gouvernement rwandais et tous deux nous sommes tombés d´accord
qu´à la fin du mois de février, quel que soit l´état d´avancement du
travail que nous avons débuté ensemble, les troupes rwandaises
quitteraient la République démocratique du Congo, et elle quitteront la
RDC. Maintenant on ne peut pas empêcher les membres du parlement
rwandais de trouver cela efficace ou pas. Et en tout état de cause, le
Rwanda n´a effectué jusqu´à ce jour, aucune démarche vis-à-vis du
gouvernement congolais pour que nous soyons à mesure de réagir. »

Roger Lumbala : « Les rwandais ont compris que ce délai était fantaisiste»

Pour sa part ce député salue le fait que le gouvernement rwandais ait abordé
cette question des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda
(FDLR), au niveau de leur assemblée nationale.
Roger Lumbala : « Les rwandais ont compris que ce délai était un délai fantaisiste et
qu´ils ne pourront pas terminer la travail dans ce délai là. C´est
ainsi que leur Assemblée nationale a demandé un délai supplémentaire
afin de permettre aux troupes sur le terrain de faire le travail comme
il le faut. Le gouvernement rwandais ne sait pas prendre des décisions
tout seul sans consulter l´Assemblée nationale, parce que ce sont des
questions qui sont de l´ordre national. Malheureusement, en République
démocratique du Congo, le gouvernement ne sait pas prendre des
décisions en se référant aussi à l´Assemblée nationale. »

Copyright Radio Okapi

Le Rwanda Clé de la paix?

Publié le 15 février 2009 à 09h32 | Mis à jour à 09h34 Jooneed Khan

Le Rwanda, clé de la paix ?


De nombreux Congolais dénoncent l'arrogance de Paul Kagame, président du Rwanda voisin.

(Bukavu) «La minorité tutsie a préparé pendant 30 ans en exil la reconquête du Rwanda. Pensez vous que la majorité hutue, chassée avec l'armée, le trésor, la fonction publique, baissera les bras? Ce qu'il faut, c'est un dialogue inter-rwandais, comme au Burundi voisin.»

La proposition a été faite au Sénat belge par Théophile Habamungu, vice-président de l'Assemblée provinciale du Sud-Kivu, dans le cadre d'une mission à Bruxelles.

Elle est reprise par tous les acteurs congolais, à Kinshasa, dans les Kivu, et par les gens de la société civile et de l'épiscopat.

Les réfugiés hutus rwandais installés au Congo, civils et militaires confondus, ont formé les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Kigali les tient responsables du génocide qui a fait 800 000 morts en 1994 au Rwanda.

«La catastrophe est venue du Rwanda en 1994. Douze fois plus de Congolais sont morts, depuis, que tous les Rwandais victimes du génocide, alors que nos ressources sont pillées. La complaisance envers le Rwanda doit cesser», dit-il.

«Le président rwandais Paul Kagame est trop arrogant. Ses parrains lui ont fait croire qu'il est le Napoléon de l'Afrique. Nous le voyons plutôt en Hitler. Il doit regarder au Burundi, où la minorité tutsie et la majorité hutue ont négocié un partage du pouvoir dans le cadre de la démocratie», estime-t-il.

Kigali montrée du doigt

Des pressions sur Kigali ont commencé il y a quelques semaines. L'ONU a accusé le Rwanda de fomenter la rébellion au Congo. La Suède et la Hollande ont bloqué leur aide. Les critiques s'étalent à Londres. L'Allemagne a extradé en France une proche de Kagame pour la destruction de l'avion présidentiel rwandais en 1994, ce qui a déclenché le génocide des Tutsis.

«L'ancien régime du Rwanda n'était pas souple, mais rien ne justifiait l'invasion du FPR (Front patriotique rwandais) en 1990. C'est la genèse du drame, le péché originel. Les grandes puissances ont soutenu l'invasion, Habyarimana et la France ont perdu. Mais le grand perdant, c'est le peuple congolais», dit Léon Bariyanga, président de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu.

«L'armée rwandaise revient traquer les génocidaires ici. Comment distinguer un Hutu d'un Congolais? Comment traiter de génocidaires les enfants hutus nés au Congo depuis 1994? Non, la solution réside dans un dialogue inter-rwandais», dit-il lui aussi.

Pour un conseiller du président Joseph Kabila, parlant sous couvert de l'anonymat, «le régime Kagame est plus dur que celui de Habyarimana. Mais il a l'appui des États-Unis alors que Habyarimana avait celui de la France. On nous présente ce régime comme un modèle, mais c'est une dictature qui se finance à même le pillage du Congo», dit-il.

La mission de l'Union européenne vient de déposer son rapport final sur les élections de septembre au Rwanda. Elle martèle une conclusion centrale: l'intimidation a marqué la campagne, et le scrutin a nettement manqué de transparence.

La direction des FDLR est établie en Allemagne. Dans un texte signé de son président, Ignace Murwanashyaka, elle «réitère sa conviction que le problème politique rwandais ne peut pas être résolu par les armes, mais par un compromis négocié».

Mais jusqu'ici, le Rwanda continue de faire la sourde oreille.

samedi 14 février 2009

RDC: 40 rebelles hutus rwandais et civils Congolais tués

Reuter: John Kanyunyu et Finbarr O'Reilly

Plus de 40 rebelles hutus rwandais ont été tués lors d'un raid aérien opéré jeudi par les forces rwando-congolaises dans l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé vendredi l'armée de la RDC. Lire la suite l'article
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Selon l'organisation Human Rights Watch (HRW), l'offensive conjointe engagée depuis trois semaines par les troupes de la RDC et du Rwanda suscite des représailles des rebelles qui ont causé la mort d'une centaine de villageois.

Le gouvernement congolais a autorisé le mois dernier le déploiement de plusieurs milliers de soldats rwandais dans la province du Nord-Kivu pour des opérations communes visant à désarmer les milices hutues rwandaises présentes dans l'est de la RDC depuis la fin du génocide rwandais de 1994.

"Un raid aérien a été lancé sur une position (rebelle) de Kashebere où des commandants étaient réunis. Le bilan de cette attaque s'élève à plus de 40 morts et de nombreux blessés", dit un communiqué de l'armée congolaise reçu vendredi par Reuters.

Les forces terrestres rwando-congolaises ont aussi infligé de "lourdes" pertes aux rebelles en donnant l'assaut à un centre de commandement des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans le village de Majembe, précise l'armée.

Des survivants ont jeté les cadavres des rebelles dans une rivière, aussi ne peut-on avancer de chiffre précis, ajoute le communiqué militaire.

La décision du président congolais Joseph Kabila de laisser entrer quelque 4.000 soldats rwandais en RDC a été critiquée par l'opposition et par certains alliés politiques de Kabila.

Le Rwanda est déjà intervenu à deux reprises sur l'immense territoire de son voisin dans le but de poursuivre les insurgés du FDLR, mouvement composé d'anciens soldats rwandais et de miliciens Interahamwé impliqués dans le génocide de 1994.

EXACTIONS EN SÉRIE

En 1998, une incursion militaire rwandaise avait contribué à déclencher une guerre de six ans qui attira dans le pays six armées africaines et causa une catastrophe humanitaire dont le bilan est estimé à 5,4 millions de morts.

Jusqu'aux attaques de jeudi, les militaires congolais et rwandais disaient avoir tué quelques dizaines d'activistes des FDLR. Mais selon l'Onu, des centaines de rebelles rwandais et leurs proches se sont rendus et ont demandé leur rapatriement.

Le gros des combattants rebelles, estimés à 6.000 hommes environ, s'est retranché dans la brousse, où plus de 100 civils accusés de les avoir trahis ont été massacrés selon HRW.

"Les FDLR ont un très vilain passé, mais nous n'avons pas observé un tel degré de violence depuis des années (...) nous avons enregistré de nombreux abus des FDLR, mais il s'agit là de meurtres aux proportions effrayantes", souligne Anneke Van Woudenberg, responsable de HRW, dans un communiqué.

Des survivants ont déclaré à Human Rights Watch que des éléments des FDLR avaient ouvert le feu au fusil et à la grenade sur des villageois avant de tuer une fillette de 10 ans en la frappant contre un mur et d'éventrer une femme enceinte.

"Une quarantaine de soldats (congolais et rwandais) sont entrés dans la localité et ont capturé quelques hommes des FDLR. Les autres se sont enfuis", a déclaré à Reuters Mutower Bashamwami, 38 ans, dans un camp de civils déplacés à Minova, sur les bords du lac Kivu (Est congolais).

"Après le départ des soldats, les FDLR sont revenus et ont tiré sur les gens (...) J'ai cinq enfants. Deux ont été tués par balles quand nous nous sommes enfuis. Un autre est perdu et deux sont ici avec moi dans le camp", a-t-il ajouté.

HRW accuse aussi l'armée rwandaise à dominante tutsie d'avoir commis des exactions contre des civils congolais.

"Les soldats tutsis m'ont accusé d'être la femme d'un combattant des FDLR, rien que parce que je suis hutue", a rapporté une femme qui a dit avoir été violée par un soldat rwandais au village de Remeka. "Après m'avoir violée, ils ont brûlé ma maison (...) J'étais enceinte, mais (...) je pense avoir perdu mon premier enfant."

Version française Henri-Pierre André et Philippe Bas-Rabérin

Alison Des Forges s'éteint dans l'avion qui s'est écrasé à Buffalo

Une spécialiste mondiale du génocide de 1994 au Rwanda, l'Américaine Alison Des Forges, 66 ans, se trouvait à bord de l'avion qui s'est écrasé jeudi soir à Buffalo (nord de l'Etat de New York), a rapporté vendredi l'organisation des droits de l'homme Human Rights Watch.

L'accident a fait 50 morts, tous les passagers à bord et un homme au sol, qui se trouvait dans la maison sur laquelle l'appareil est tombé puis a pris feu.

"La mort d'Alison est un drame non seulement pour HRW, mais aussi pour le Rwanda et la région des Grands Lacs" en Afrique, a déclaré dans un communiqué le directeur de l'organisation, Kenneth Roth.

Née dans l'Etat de New York en 1942, Alison Des Forges s'était intéressée dès sa jeunesse à la situation au Rwanda et avait effectué plusieurs recherches universitaires sur ce pays.

Elle avait acquis une notoriété mondiale en publiant un livre, "Aucun témoin ne doit survivre" ("Leave none to tell the story: genocide in Rwanda") qui relate le génocide qui a fait quelque 800.000 morts.

"Elle était l'exemple même de la militante des droits de l'homme, une femme de principes, engagée dans la vérité et dans l'utilisation de la vérité pour défendre les gens simples", poursuit Kenneth Roth dans le communiqué.

Durant près de deux décennies, Alison Des Forges fut conseillère pour le département Afrique de HRW, où elle s'occupait du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Elle témoigna en qualité d'experte au Tribunal pénal international (TPI), précise l'organisation.

Elle a aussi témoigné sur le génocide et la situation actuelle en Afrique devant des commissions des Nations unies, l'Assemblée nationale en France, le Congrès américain ou encore le Sénat belge.

Diplômée d'histoire des universités de Harvard et de Yale, Mme Des Forges parlait français, indique également sa biographie publiée par Human Rights Watch.

AFP

Le CDH plaide la relance par le non-marchand

La crise mondiale qui touche la Belgique doit constituer « une opportunité pour transformer notre économie », a indiqué la présidente du CDH, Joëlle Milquet, en marge d’un congrès à Namur. Les centristes en appellent à un plan massif pour le développement des services et de l’emploi dans le secteur non-marchand.
Belga
Les gouvernements ont réagi à la crise en préparant un plan de relance de l’économie. Certains se demandent aujourd’hui s’il ne faudra pas un deuxième plan. Une des vertus de la relance est aussi de doper les secteurs. À cet égard, il importe « de faire basculer encore plus notre économie », a insisté la présidente du CDH. Il faut orienter au maximum les mesures sur « les secteurs verts et de développement durable, mais aussi sur les secteurs des services ».

En conclusion d’un congrès du CDH, à Namur, consacré, en ce jour de Saint-Valentin, aux « Histoires de coeur », Joëlle Milquet a lancé un appel à « un plan massif de développement des services et de l’emploi dans le secteur non-marchand ». Estimant à 10 % le taux d’emploi dans le secteur non-marchand privé, la présidence du CDH a estimé que l’investissement dans le secteur permettrait de résorber « au moins 50 % » des pertes d’emploi annoncées en raison de la crise.

Le CDH propose de revoir les droits de tirage au fédéral pour le financement de l’emploi dans le non-marchand, doper l’emploi dans l’enseignement via un Maribel scolaire, continuer à développer les titres-services, engager dans le non-marchand les victimes de restructurations dont le know-how pourrait servir l’intérêt de jeunes demandeurs d’emploi peu qualifiés, etc.

Les démocrates-humanistes proposent que le fédéral examine avec les Régions et Communautés quels sont les besoins, en matière d’emploi, concernant l’aide aux familles (monoparentales), les services aux aînés, aux migrants, aux personnes en mal-être psychologique.

L’emploi est une des thématiques en discussion au sein du Dialogue des Communautés, le ministre-président flamand Kris Peeters, souhaitant que sa régionalisation fasse l’objet d’un des accords partiels qu’il revendique avant les élections régionales. « On parle d’activation – il est question des moyens du fédéral sur l’activation –, d’accompagnement, de groupes-cibles, de droits de tirage à l’égard duquel il faut chercher de nouveaux critères pour le financement du non-marchand. On verra bien s’il y aura des accords partiels », a indiqué Joëlle Milquet.

Rédaction en ligne(belga)

Femmes actrices du développement : trois millions d’euros à disposition de trente ambassades

Le Secrétaire d’Etat à la coopération et à la francophonie a demandé à trente ambassades de la zone de solidarité prioritaire où s’exerce l’essentiel de l’aide publique au développement du ministère des affaires étrangères de consacrer sur leur enveloppe de crédits 2009 une moyenne de 100 000 euros à des actions destinées à soutenir la promotion des femmes en tant qu’actrices du développement. Ces trois millions d’euros entrent dans le cadre du plan d’action en faveur du genre rendu public le 18 décembre 2008.

Il peut s’agir d’actions déjà en cours comme de projets nouveaux portant, à titre d’exemple sur le renforcement des capacités économiques des femmes notamment en milieu rural, mais aussi l’éducation ou la santé .

Les ONG présentes dans les trente pays dont la liste suit sont encouragées, si elles ont des projets ou des actions entrant dans le cadre défini et souhaitent bénéficier d’un appui, à les faire connaître au plus tôt aux ambassades et aux services de coopération concernés. Le ministère sera particulièrement attentif au renforcement ou à la constitution de partenariats avec la société civile.

Liste des pays : Afrique du Sud, Bénin, Burkina, Burundi, Cambodge, Cameroun, RCA, Comores, Congo, RDC, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Guinée, Guinée-Bissau, Haiti, Irak, Liban, Madagascar, Mali, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, Sao Tome, Senegal, Soudan, Tchad, Palestine, Yemen, Zimbabwe.

RD Congo: Annonce de la nomination de cadres au sein de la CEPGL

Communauté économique des pays des Grands Lacs

La République démocratique du Congo (RDC) va procéder, dans le courant du mois, à la nomination de ses cadres à la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CPGL), a-t-on appris jeudi à Kinshasa de source proche du ministère congolais des Affaires étrangères.

Il s'agit des deux Congolais appelés à occuper les postes de secrétaires exécutifs adjoints et d'un autre comme directeur général de l'Institut de recherche agrotechnique et zootechnique (IRAZ) de cette organisation.

Ces trois postes réservés à la RD Congo sont jusqu'ici vacants, contrairement aux deux autres membres de l'organisation, le Rwanda et le Burundi, qui ont déjà nommé leurs cadres pour occuper les postes qui reviennent à leurs quotas respectifs, dont le secrétariat exécutif dirigé par le Burundais Gabriel Toyi.

La CPGL, patrimoine commun qui réunit la RDC, le Rwanda et le Burundi, est longtemps restée en veilleuse à cause des relations tumultueuses entre le Congo et ses deux voisins de l'Est.

Depuis 1996, la RD Congo ne cessait d'accuser, à tort ou à raison, l'un et ou l'autre de ces autres pays dans des troubles récurrents qui la déstabilisent.

Autant le Rwanda, en particulier, accuse à son tour son géant voisin à l'Ouest de tentatives de déstabilisation, lui reprochant d'héberger les rebelles hutus-rwandais de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), autant le même Rwanda soutient la rébellion du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) qui, en plus, se sert de son territoire comme base-arrière.

Aujourd'hui, les rebelles du CNDP sont intégrés dans l'armée nationale congolaise, celui qui était leur chef Laurent Nkunda est en état d'arrestation au Rwanda et les éléments de FDLR au Congo sont traqués dans une opération conjointe menée par les armées de ce dernier pays et du Rwanda.

Même si les deux voisins n'ont pas encore procédé à un échange d'ambassadeurs, de réels signes d'apaisement sont observés dans leurs relations.

Kinshasa - 13/02/2009

vendredi 13 février 2009

Logement: Échec de la politique nationale au Burundi

Bujumbura, Burundi -

La croissance galopante de la population urbaine, les crises sociopolitiques récurrentes, l'effondrement du pouvoir d'achat des Burundais, le tout dans un environnement où les pouvoirs publics se sont progressivement désengagés des opérations d'habitat, sont autant de causes majeures de l'échec de la politique nationale de logement, relève une récente étude de la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs (LDGL), basée à Bujumbura.

Le problème se pose avec acuité pour les salariés, particulièrement les fonctionnaires de l'Etat qui, de plus en plus, n'accèdent plus au crédit logement, poursuit l'étude, en notant au passage, que les seuls frais de viabilisation d'une parcelle à bâtir ont connu une augmentation de plus de 200% entre 1990 et 2008.

L'étude montre que le logement était curieusement plus accessible à l'époque coloniale puisque aucun autre logement n'a été construit après l'indépendance du Burundi, en 1962, jusqu'en 1973, alors que de nouveaux cadres nationaux sortaient des écoles et universités européennes.

Avant l'année 1973, non seulement les fonctionnaires étaient logés gratuitement, mais encore l'Etat devait équiper et entretenir leurs logements, se souvient-on à la LDGL.

Sous la première République, la charge d'entretien avait atteint des sommes tellement faramineuses que le gouvernement ne pouvait plus les supporter et décida de céder, à crédit, les logements à leurs occupants, d'après la même source.

Les lacunes relevées par la LDGL dans cette formule est qu'elle avait été imaginée, "non pas pour résoudre un problème de logement des populations urbaines, mais plutôt pour alléger la charge d'entretien sur le budget de l'Etat".

Une nouvelle politique d'assistance à l'acquisition du premier logement, sous forme de "location-vente", a été expérimentée par la 2ème République, entre 1979 et 1986 et confiée à une Société immobilière publique (SIP) au profit des seuls fonctionnaires des catégories de direction et de collaboration, peut-on toujours lire dans l'étude de la LDGL.

Sous la 3ème République, cette politique de location-vente a cédé la place au "crédit-logement", suite à l'incapacité de l'Etat à continuer, comme par le passé, à subventionner directement l'acquisition du logement eu égard à une demande sans cesse croissante des fonctionnaires.

Une hausse sans cesse croissante des coûts à la construction (parcelles et matériaux), combinée avec la faiblesse des revenus des ménages cibles, limite, voire exclut beaucoup de gens à l'accès au crédit logement, trouve la LDGL, en notant, par conséquent, que le nombre de fonctionnaires qui demandent ou accèdent au crédit logement auprès des institutions financières spécialisées a progressivement diminué, passant de 81%, en 1990, à 8% en 2007.

Depuis septembre 2007, le régime actuel du président, Pierre Nkurunziza, y est allé également avec d'autres idées en sortant une lettre de nouvelle politique nationale d'habitat et d'urbanisation qui ambitionne d'assurer un habitat décent à toutes les couches de la population par l'aménagement de 855 ha de terrain et construire annuellement 26.000 unités de logements, le tout jusqu'à l'horizon 2020.

La LDGL trouve, là aussi, des limites à cette nouvelle politique dans la mesure où l'Etat n'a plus de réserves foncières autour des centres urbains et devra impérativement recourir à des expropriations pouvant lui coûter jusqu'à plus de 12 millions de dollars US par an.

"Cela relève de l'utopie dans le contexte économique actuel du Burundi", estime la LDGL, qui conseille de promouvoir, en lieu et place, la densification en hauteur des logements afin de limiter au strict minimum la consommation du peu d'espace qui reste encore.

La LDGL rappelle enfin que le logement est l'un des droits fondamentaux de l'Homme consacré par la Déclaration universelle des droits de l'Homme, particulièrement en son article 15 qui stipule que toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et celui de sa famille, notamment par l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que les services sociaux nécessaires.

Bujumbura - 12/02/2009

Pana

Une nouvelle Commission électorale au Burundi

Bujumbura, Burundi -

Le Burundi s'est doté, vendredi, d'une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI), a annoncé le président de l'Assemblée nationale du Burundi, Pie Ntavyohanyuma. Le nouvel organe électoral est présidé par Pierre Claver Ndayicariye, un juriste de formation, ancien ministre de la Communication et récemment encore consultant indépendant dans la résolution pacifique des conflits.

La vice-présidente de la CENI, Mme Margueritte Bukuru, est également une juriste de formation et ancienne ministre de la Fonction publique qui a fini par se convertir en activiste des droits humains.

Les autres membres sont issus de la Société civile et occuperont des fonctions de commissaires au sein de la nouvelle CENI.

Le chef de l'Etat burundais, Pierre Nkurunziza, avait eu du mal, le mois dernier, à faire passer au Parlement une précédente proposition de nomination des membres de la CENI avant de revoir sa copie sous fortes pressions des partis politiques de l'opposition.

Aucun membre de la précédente CENI controversée n'a été reconduit dans la nouvelle liste qui est passée, cette foi-ci, comme lettre à la Poste, à la grande satisfaction des principaux partis politiques représentés au Parlement burundais.

La nouvelle commission est appelée à préparer les secondes élections générales post-conflit de 2010.

Les précédentes élections avaient eu lieu en août 2005 et ont consacré la victoire écrasante du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défenses de la démocratie (CNDD-FDD, ex- principale rébellion actuellement au pouvoir).

Les préparatifs électoraux de l'échéance 2010 vont, notamment, porter sur l'actualisation du fichier et du code électoral.

La Constitution actuelle puise l'essentiel de sa substance dans l'accord d'août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation au Burundi et doit également subir un toilettage pour coller aux réalités nationales du moment.

La grande particularité des échéances électorales de 2010 est qu'elles doivent mettre fin à une longue période de transition marquée par des arrangements dictés par l'accord d'Arusha, notamment en ce qui concerne le partage du pouvoir sur base de quota politico- ethniques, pour renouer enfin avec le suffrage universel direct et une vie démocratique plus normale.

L'ancien chef de l'Etat burundais sous la transition, Domitien Ndayizeye, est, pour le moment, le seul candidat d'envergure déjà déclaré à la présidentielle de 2010 pour défendre les couleurs du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, principal parti d'opposition).

Bujumbura - 13/02/2009

Pana

jeudi 12 février 2009

Le "smart power" américain, un défi pour l'Europe

Auteur : Jacques Charmelot : est journaliste pour l'Agence France Presse depuis 1980. Il a dirigé les bureaux de Téhéran, Beyrouth et Bagdad. Il a été en poste à Washington comme correspondant auprès du Département d'Etat. Il a été directeur des bureaux de Sarajevo et Zagreb. Il a couvert la guerre en Irak en 2003, participé à un documentaire sur Saddam Hussein en 2005, puis dirigé de nouveau le bureau de Bagdad de 2007 à 2008. Il a écrit plusieurs livres sur la guerre en Irak, le chiisme, l'Iran, les femmes et l'Islam, et les Etats-Unis, en collaboration avec sa femme, Lilli Gruber, journaliste italienne et ancienne députée européenne.
jacquescharmelot@yahoo.fr et jacques.charmelot@afp.com


Résumé :

Nouvelle doctrine de l'action des Etats-Unis dans le monde, le " smart power ", le pouvoir de l'intelligence, annoncée par l'administration du président Barack Obama, est une rupture fondamentale avec l'unilatéralisme belliqueux de George W. Bush. Pour l'Europe, il s'agit d'une occasion nouvelle d'agir et de coopérer avec le pays qui demeure l'acteur prépondérant des relations internationales, notamment dans la région la plus instable du Monde -et si voisine- : le Proche Orient. La conférence annuelle sur la sécurité à Munich des 6-8 février a été la première occasion pour les Américains de présenter leur nouvelle vision, et pour les Européens d'y répondre. En avril, un sommet de l'OTAN sera la date clef de la reconstruction du lien transatlantique.


Lors de son audition de confirmation devant la commission des Affaire Etrangères du Sénat, Hillary Clinton, choisie comme secrétaire d'Etat par le Président Barack Obama a annoncé la nouvelle doctrine de la diplomatie américaine : le " smart power ", le pouvoir de l'intelligence. Elle a cité cette expression à treize reprises dans sa présentation, puis dans les réponses faites aux sénateurs de la commission.
Pour faire face à un monde où les crises s'accumulent, a expliqué Mme Clinton, " nous devons avoir recours à ce qui a été appelé 'le pouvoir de l'intelligence', l'ensemble des outils à notre disposition : diplomatiques, économiques, militaires, politiques, légaux, et culturels — il faut choisir le bon outil, ou la bonne combinaison d'outils, la mieux adaptée à chaque situation ".
Après les huit années de la présidence de George W. Bush, inspirées par un mélange de certitudes messianiques, d'arrogance morale, et de recours démesuré à la force, Hillary Clinton a ainsi confirmé un changement radical dans la gestion par les Etats-Unis des affaires du monde. Le défi pour les instances de Bruxelles, et pour les capitales des Etats membres de l'Union européenne, est de mesurer la portée de cette révolution, de comprendre ce qu'est le " smart power ", et d'adapter immédiatement leurs stratégies à cette volte-face américaine.

1 - " Hard ", " Soft ", ou " Smart " : le choix des armes

Les déclarations d'Hillary Clinton au Sénat, en dépit de leur caractère fondamental, ont eu peu d'écho dans la presse européenne. Tout au plus certains journaux ont-ils relevé cette nouvelle expression, mais l'ont traitée comme un slogan, dont les gouvernements américains, si pernicieusement influencés par des impératifs de communication, ont toujours été friands.
Les journalistes américains, plus à l'écoute évidemment des changements radicaux qui se profilent dans leur pays, ne s'y sont pas trompés, et ont salué l'ouverture d'une nouvelle page dans l'histoire des relations de la première puissance militaire du monde, avec le reste de la planète.
Le New Yorker, un hebdomadaire prestigieux, qui a mené depuis 2001, une campagne courageuse contre les mensonges et les excès de l'équipe du président Bush, a vu dans le " smart power " la synthèse de deux approches qui sont en concurrence depuis que les Etats-Unis sont devenus un acteur mondial. D'un côté, le " hard power ", c'est-à-dire le pouvoir contraignant des canons. Les Etats-Unis dont les dépenses militaires annuelles dépassent de loin la somme des budgets militaires de tous les autres pays du monde en est, bien sûr, le champion. Le dicton : " Might is right ", " le plus fort a tous les droits ", résume cette vision. De l'autre côté, le " soft power ", l'art de la persuasion et de la démonstration. Il part du principe que la réussite des Etats-Unis doit servir d'exemple aux autres nations du monde, et que Washington peut les influencer en les aidant à parvenir au même stade de développement politique et économique. L'incitation remplace alors la contrainte dans un effort pour faire évoluer l'ensemble des sociétés vers un niveau de prospérité et de stabilité qui garantisse les intérêts et la sécurité des Etats-Unis. L'aide économique, la propagation de la culture américaine, sont les outils privilégiés du " soft power ", prolongement politique du rêve américain. La conquête du monde se fait par les films, la musique, ou le système éducatif. Pour les tenants de cette approche, Hollywood et Harvard sont plus influents que le Pentagone.
Pour le New Yorker, ni le " hard power", ni le " soft power", n'ont jusqu'ici donné les résultats espérés, et les marier dans le " smart power " semble être une bonne idée.
Le recours par Hillary Clinton à cette formule intervient à un moment où les Etats-Unis se dressent sur les ruines de leurs récentes aventures. La dernière expérience américaine d'usage de la force, l'invasion de l'Irak en mars 2003, s'est finalement soldée par un échec. Prévue comme une campagne courte, propre à éliminer un dictateur et ses armes de destruction massives, elle s'est transformée en une occupation violente, chaotique, et terriblement coûteuse pour les Etats-Unis. Outre les pertes humaines, elle a ponctionné quelques 600 milliards $ du Trésor américain, et les projections des économistes parlent d'une addition finale de plus de 2 000 milliards. La guerre en Irak a également fait perdre à l'Amérique son autorité morale, notamment au Proche-Orient, où son rôle d'arbitre et protecteur, a toujours été considéré comme nécessaire au règlement des conflits et à la stabilisation de cette zone où pétrole et religion se mélangent dans un cocktail explosif.
La violence a finalement décru en Irak lorsque les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient mettre fin à leur occupation militaire et ont commencé à recruter, à grands renforts de dollars, les combattants sunnites qui avaient pris les armes contres eux. Mais le régime politique mis en place, loin d'être une démocratie, en dépit d'élections périodiques, reste un système fondé sur les allégeances tribales, ethniques et religieuses, sur la corruption et le déni de justice, et sur l'impunité des élites politiques.
La guerre en Irak, en annulant l'autorité de l'Amérique, a rendu le " soft power " tout aussi inopérant. L'image de cette grande démocratie a été érodée en dépit des efforts des gourous publicitaires embauchés par le président Bush pour lancer des campagnes de " public diplomacy ". Tout au plus, ces efforts ont-ils fait grincer les dents des vrais diplomates, bien conscients que lorsqu'un produit est mauvais il est difficile à vendre. Celui qui a été le théoricien du " soft power ", Joseph S. Nye, a dû admettre que cette idée avait fait son temps. Professeur à Harvard, Joseph Nye a longtemps été convaincu que l'exemple des Etats-Unis, nation forte et prospère, devait faire choisir au reste du monde le chemin de la démocratie et de l'économie de marché, et accepter sans se rebeller le leadership américain. Dans un éditorial publié par le grand quotidien de langue anglaise, l'International Herald Tribune, en date du 17-18 janvier, il a reconnu que le " smart power " était une combinaison plus sûre, et peut être même une martingale gagnante, réunissant la force des armes et celle des principes. " Soyons intelligent ", a-t-il lancé dans cet éditorial. " L'administration du président Obama devra être capable de générer du soft power et le soutenir par du hard power dans le cadre d'une stratégie intelligente ", a encore écrit Joseph Nye.
Pour les Européens, et les Français en particulier, la traduction même de l'expression " smart power " devrait retenir un moment la curiosité. Dans l'usage américain de la langue anglaise, le mot " smart " revêt des nuances qui vont au delà de la pure intelligence. " Smart " est un qualificatif adapté à une solution ingénieuse ou astucieuse ; il est utilisé pour décrire des personnages rusés ou, tout simplement, débrouillards. Il allie le savoir, l'expérience et l'habileté. Connaissant bien le poids des mots, Hillary Clinton, sous la houlette d'un Président unique dans l'histoire des Etats-Unis et d'une équipe de la Maison Blanche formée des esprits les plus brillants, a donc évité à dessein d'utiliser le mot anglais " intelligent ", et a choisi d'être " smart ". Pour elle, ce choix devrait rendre à l'Amérique l'aura qu'elle a perdue : " Je suis convaincue, a-t-elle déclaré, que le monde ressent l'absence d'une autorité américaine forte, et qu'il en a besoin ".

2 - La jeune mère du " Smart Power ", Suzanne Nossel

Si Hillary Clinton a opté pour le " smart power ", comme source d'inspiration, elle ne l'a pas conçu. Elle en est peut être la marraine prestigieuse, mais elle n'en est pas la mère. Il ne s'agit pas non plus d'une réponse ad hoc à la nécessité de fournir à la presse une phrase choc pour l'ouverture des journaux télévisés. Ni une réplique hâtive à la panoplie de slogans qui ont pendant huit ans servis d'arguments à l'administration Bush : de " la guerre contre le terrorisme " à " la clarté morale ", en passant par le fameux " avec ou contre nous ", lancé comme un défi aux alliés européens.
Le " smart power " a été théorisé en 2004 par une femme, Suzanne Nossel, dans un article de la revue américaine de référence sur les questions internationales : Foreign Policy. Avec un peu d'emphase, le New Yoker a comparé la publication de cette doctrine à un autre document signé d'un anonyme M. X dans la même revue en 1947 et qui devait jeter les bases de la stratégie d'endiguement du communisme jusqu'à la chute de l'Empire soviétique.
Suzanne Nossel a débuté sa vie professionnelle dans la diplomatie et a notamment participé à la mise en place des accords qui ont mis fin au régime d'apartheid en Afrique du sud. Elle a également œuvré pour trouver un accord financier entre l'ONU et les Etats-Unis, toujours en difficulté avec le paiement de leurs participations au budget de l'organisation internationale, dont Washington critique régulièrement la mauvaise gestion. Puis elle est entrée dans la grande maison d'édition Bertelsmann, un géant allemande de la communication, et c'est à cette époque qu'elle a formulé la théorie du " smart power ". Elle est aujourd'hui l'un des responsables de l'organisation Human Rights Watch, qui défend les Droits de l'Homme dans le monde.

Comme beaucoup de réflexions des intellectuels libéraux américains, celle de Suzanne Nossel a été ignorée à l'époque par les grands médias, aux Etats-Unis et en Europe. Elle ressurgit aujourd'hui avec le poids d'une véritable méthode, choisie pour remettre de l'ordre dans un monde qui a perdu ses repères depuis le choc du 11 septembre 2001, et la réaction erratique de l'administration Bush.
Dans son exposé de 2004, tout simplement intitulé " Smart power ", Suzanne Nossel, proposait de revenir à un modèle classique de l'action des Etats-Unis dans le monde : " l'internationalisme libéral ". " Le point central de cette doctrine est que les régimes démocratiques et les économies de marché ne se font pas la guerre ", écrivait-elle alors. Cette affirmation était d'autant plus paradoxale de la part d'une intellectuelle libérale (nous dirions " de gauche ", en Europe), qu'elle intervenait alors que la droite conservatrice américaine s'était cyniquement approprié l'objectif vertueux d'exporter la démocratie dans le monde, mais qu'elle le faisait manu militari, avec des effets collatéraux désastreux en Afghanistan, au Pakistan ou en Irak.
Depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001 contre Washington et New York, l'administration Bush avait pris une série de décisions unilatérales et contraires au droit international, au nom de la défense de la nation. La plus grave et la plus lourde conséquence étant de se lancer dans une guerre illégale en Irak. La réponse de l'Europe avait été alors pitoyable : la France et l'Allemagne se dissociant de cette intervention, alors que le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Italie s'alignaient sur Washington jusqu'à envoyer des troupes en Irak.
Dans un contexte donc peu propice aux propos de raison et de bon sens, Suzanne Nossel écrivait : " Washington doit prendre les commandes d'une dynamique internationale pour promouvoir toute une série d'objectifs : l'autodétermination, les droits de l'Homme, l'état de droit, la libertés des échanges, l'aide au développement économique, l'isolement et l'élimination des dictatures et des arsenaux d'armes de destruction de masse ". Et, alors que l'occupation de l'Irak passait le cap de sa première année, et que l'opinion publique américaine se réjouissait encore de la puissance de sa machine militaire, elle ajoutait : " Dans cet effort la diplomatie, l'aide internationale, le commerce, et la diffusion des valeurs américaines ont un rôle aussi important que la puissance militaire ".
Des périodes clefs de l'histoire récente des Etats-Unis ont été marquées par cette philosophie : Harry Truman, président américain après la Deuxième Guerre mondiale, de 1945 à 1953, a aidé à la reconstruction de l'Europe et du Japon, et a lancé l'idée d'organisations multinationales comme l'OTAN pour faire face au péril que semblait représenter l'Union soviétique.
John F. Kennedy a poursuivi cette stratégie en brandissant la menace militaire lors de la crise de Berlin ou celle des missiles soviétiques déployés à Cuba, mais aussi en lançant le Peace Corps et l'Agence américaine d'aide internationale, USAID : " Si une société libre ne peut venir au secours de la multitude des pauvres, elle ne pourra sauver les rares qui sont riches ", avait proclamé le président démocrate, assassiné en 1963 à Dallas, dans un discours que Suzanne Nossel rappelle dans son article.
Par la suite, la guerre du Vietnam, et un abandon progressif d'une approche multilatérale des crises, a conduit les Etats-Unis sur la voie de désengagement. Et il faudra attendre le deuxième mandat d'un président démocrate, ouvert sur la complexité du monde, Bill Clinton, pour que les Etats-Unis se réengagent, même si ce fut avec réticence, en Bosnie, puis au Kosovo, et bien sûr dans le conflit le plus épineux, celui du Moyen Orient.
Le 11 septembre 2001, qui fut l'illustration de la vulnérabilité des Etats-Unis face à un complot terroriste bien organisé, a éliminé tout espoir d'un retour de l'internationalisme libéral, prôné par Suzanne Nossel. Avant cet épisode tragique, George W. Bush avait déjà démontré son peu d'intérêt pour une approche globale des crises et des dangers qui menacent la planète. Au lendemain des attentats contre New York et Washington, le retour de l'Amérique sur la scène internationale a pris la forme d'une frénésie d'actions militaires ou paramilitaires, censées éliminer l'ennemi, assurer la sécurité des Américains et établir l'ordre là où régnait le désordre. Clairement, le succès n'a pas été au rendez vous.

3 - Le " smart power " face au monde et à l'Europe

L'administration de Barack Obama, qui a pris les commandes de l'Amérique le 20 janvier 2009, hérite d'une situation catastrophique.
Aux Etats-Unis, comme en Europe, la crise financière fait des ravages dans tous les secteurs de l'économie : le tarissement du crédit a contraint des milliers d'entreprises à fermer, les rangs des chômeurs grossissent de jour en jour, la demande dans l'ensemble du monde diminue et ralentit les échanges commerciaux, les tendances protectionnistes refont leur apparition, tout comme la nervosité sociale. Dans le même temps, les conflits dans les zones historiquement instables comme le Moyen Orient, l'Afrique, ou le sous-continent indien nucléarisé s'amplifient, et les ressources humaines ou financières pour les contenir font cruellement défaut.
Le réengagement américain aussi indispensable soit-il est également compromis par la perte abyssale de crédibilité des Etats-Unis. Après huit années de règne du président Bush, la méfiance à l'égard d'un pays que l'histoire a placé au centre du processus décisionnel mondial est à son niveau le plus haut. Et cette méfiance se traduit dans les zones les plus troublées de la planète en une haine tenace dont les groupes extrémistes se servent pour alimenter des fantasmes de destruction du géant américain.
Les citoyens américains, que l'on dit -à tort- si fermés au monde, s'en rendent bien compte. Un sondage de juin 2008 de l'institut de recherche Pew a révélé que plus de 70% des Américains avaient conscience de l'image négative de leur pays dans le reste du monde et que près de 60% considéraient que cette mauvaise réputation pouvait engendrer de sérieux périls. Nous sommes loin de l'époque où le président des Etats-Unis se demandait avec un feinte naïveté : " pourquoi nous détestent-ils ? ", et qu'il répondait avec aplomb que les ennemis de l'Amérique lui enviaient simplement son art de vivre.
Bien consciente de la complexité des défis, Hillary Clinton a expliqué devant le Sénat que l'époque de la rhétorique martiale, des grandes croisades, était révolue : " Il va y avoir des milliers d'actions distinctes mais toutes stratégiquement liées entre elles et coordonnées pour défendre la sécurité et la prospérité des Etats-Unis ", a-t-elle annoncé. Et avant même de mettre les pieds dans l'austère bâtiment du Département d'Etat, sur les rives du Potomac à Washington, elle a trouvé les mots justes pour calmer les frustrations de générations de diplomates mis à l'écart par le militarisme de Bush : " Avec le pouvoir de l'intelligence, la diplomatie sera à l'avant-garde de la politique étrangère ", des Etats-Unis, a-t-elle promis.
Ce message central est accompagné de signes qui confirment la rupture nette avec la période de l'unilatéralisme agressif des années de la présidence Bush.
Le messianisme, qui avait fait dire à Bush que Dieu lui avait ordonné d'envahir l'Irak, est absent des propos de Barack Obama. Tout comme les références à une religion supérieure, celle des chrétiens évangélistes, qui ont été les meilleurs soutiens de George W. Bush, et les meilleurs propagandistes du rôle unique accordé par Dieu à l'Amérique. Pour la nouvelle direction américaine, ceux qui croient et ceux qui ne croient pas sont sur un pied d'égalité. " Nous sommes une nation de Chrétiens, de Musulmans, de Juifs et d'Hindus – et d'athées ", a déclaré le 44ème président des Etats-Unis dans son premier discours à la Nation. Et aux pays musulmans, il a fait à la même occasion une offre claire : " nous sommes prêts à vous tendre la main, si vous ouvrez votre poing ".
Le président Obama jette donc les racines d'un discours laïc, et y ajoute, dans ces temps de crise, une condamnation à peine voilée du capitalisme incontrôlé. Il a adressé un rappel à l'ordre aux cercles des spéculateurs qui ont fait fortune dans les récentes années de dérégulation débridée : " Une nation ne peut pas prospérer longtemps si elle ne profite qu'aux riches ", a-t-il averti dans son discours inaugural.

Pour l'Europe, l'avènement d'une nouvelle doctrine à Washington est une chance à saisir rapidement. Comme l'expliquait dans son article de 2004 Suzanne Nossel : " en liant les crises d'aujourd'hui à la vision ancienne des Européens d'une sécurité collective, l'internationalisme libéral peut tirer avantage de l'engagement de l'Europe en faveur de l'aide humanitaire, de la reconstruction post-conflit, de l'instauration de l'état de droit, et du développement économique " ; " L'internationalisme libéral se réjouit d'une Europe unifiée, et permet de conjuguer l'engagement vers des objectifs communs et la volonté de partager les tâches ".
Pour elle, " le pouvoir de l'intelligence signifie avoir conscience que l'engagement des Etats-Unis n'est pas toujours la meilleure méthode : les intérêts des Etats-Unis sont mieux défendus en impliquant d'autres forces au service des objectifs des Etats-Unis, à travers des alliances, les institutions internationales, une diplomatie prudente, et la puissance des valeurs ".
Hillary Clinton a fait écho aux réflexions de Suzanne Nossel, et s'est posé dans sa présentation en forme de programme, devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, comme déterminée à adopter une gestion plus collégiale des défis du monde : " Les périls contemporains ne peuvent pas être affrontés seuls. Le pouvoir de l'intelligence nécessite de prendre en considération aussi bien nos amis que nos ennemis, pour renforcer les alliances anciennes et pour en forger de nouvelles " ; " Notre relation de confiance avec l'Europe sera encore approfondie ", a-t-elle ajouté, et " des désaccords avec des amis même les plus proches sont inévitables mais sur la plupart des fronts nous n'avons pas de plus sûrs alliés ".
Ce discours, très classique, tranche avec les incitations de Washington à la discorde européenne, lorsque les Etats membres de l'Union s'étaient vus répartis entre la vieille Europe et la nouvelle, selon le degré de servilité à l'égard de l'administration Bush.

4 - Première mise à l'épreuve du " smart power " : Gaza

La nouvelle doctrine américaine a été immédiatement mise à l'épreuve de fin décembre 2008 à mi janvier 2009 par le déchaînement de violences dans la bande de Gaza. Les bombardements israéliens et les affrontements entre l'armée israélienne et les combattants de l'organisation palestinienne du Hamas, y ont fait des milliers de victimes. Cette minuscule bande de terre, qui abrite 1,5 million d'habitants coincés entre la Méditerranée et Israël, a été lourdement pilonnée et beaucoup d'experts estiment que les chances d'un règlement politique rapide sont restées enterrées sous les décombres.
Hillary Clinton avait prévenu, dans son intervention au Sénat, que le conflit israélo-palestinien serait en tête des préoccupations de la diplomatie américaine, comme il l'est depuis 1948 : " Tout en concentrant nos efforts en Irak, au Pakistan, et en Afghanistan, nous devons également nous tourner vers le pouvoir de l'intelligence au Moyen Orient pour assurer la sécurité d'Israël et les aspirations politiques et économiques légitimes des Palestiniens ", avait-elle déclaré.
Elle avait également énuméré les crises qui s'étaient emballées dans les dernières semaines du règne de M. Bush : " la période de 70 jours qui ont suivi l'élection présidentielle nous a apporté des preuves nouvelles de l'urgence qu'il y a à affronter les défis du monde ", a t-elle dit. Et elle a cité en premier lieu les violences à Gaza, qui ont explosé en plein interrègne de l'exécutif américain, dans le vide laissé par l'impuissance d'un président sur le départ, et la réserve obligatoire d'un président pas encore installé.
Le point de départ factuel de ce nouvel épisode brutal dans un face à face qui dure depuis 60 ans, au-delà du débat sur les justifications avancées par les deux parties, est une attaque israélienne, le 4 novembre, sur un tunnel utilisé par les Palestiniens pour faire entrer dans Gaza des biens de consommation et des armes, en provenance d'Egypte. Six Palestiniens ont été tués dans cette opération. Dès le lendemain, les combattants du Hamas ont tiré plusieurs dizaines de roquettes et d'obus de mortier contre le sud d'Israël. Cet échange a marqué le début de la fin pour une trêve négociée par l'Egypte, entrée en vigueur mi-juin. Et les hostilités ont débuté le 27 décembre, pour s'achever sur un fragile cessez-le-feu, annoncé séparément par les protagonistes, les 18 et 19 janvier.
La date du 4 novembre est d'autant plus intéressante qu'elle a été aux Etats-Unis le jour de la consultation électorale qui devait conduire à la désignation comme 44ème président américain du premier afro-américain à se hisser à ce niveau de pouvoir. La date du 19 janvier est également à retenir puisqu'il s'agit de la veille du jour où le nouveau président américain a pris les gouvernes.
Dans l'intervalle, la diplomatie américaine a été absente, et s'est contenté d'appeler les deux parties à la retenue, et de maintenir que le Hamas était responsable des pertes humaines infligées aux populations palestiniennes. George W. Bush avait pourtant au lendemain des élections de 2006 qui ont donné la majorité au Hamas, salué ce processus comme l'exemple de la démocratie en action.
Les responsables israéliens, eux-mêmes lancés dans la course pour les élections du 10 février, souffraient d'un fort déficit de popularité, aucun n'ayant la stature des chefs historiques de l'Etat juif. Pour certains, comme le ministre de la Défense Ehud Barak, ou la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, l'opération lancée contre Gaza a été l'occasion d'affirmer leur détermination face à un adversaire, Benjamin Netanyahou, dont la réputation de faucon n'est plus à faire.
L'Europe pour sa part, d'abord sous présidence française puis sous celle de la République tchèque, a montré les limites de son influence dans une région où les Etats-Unis restent l'acteur extérieur dominant. Un sommet organisé le 18 janvier par l'Egypte a réuni cinq dirigeants européens dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, et a pu tout au plus saluer l'instauration d'une trêve, mais sans s'approprier la paternité d'une cessation des hostilités.
Une instance collégiale, le Quartet, établi en 2002 et qui réunit les Etats-Unis, l'ONU, la Russie, et l'Union européenne, a été inopérante au cours de cette éruption de violence. Tout comme l'envoyé spécial européen pour le Moyen Orient, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, grand appui de George W. Bush pendant ses deux mandats à la Maison Blanche.

Il a fallu attendre que le nouveau locataire de la Maison Banche prenne ses fonctions pour que les protagonistes d'un conflit, qui risquait de déstabiliser la région, ne soient plus laissés à eux-mêmes.
Le nouveau président américain a immédiatement appelé les responsables régionaux, notamment le président palestinien Mahmoud Abbas, mis en difficulté par l'offensive israélienne. Hamas est certes un rival de poids pour Mahmoud Abbas, mais il ne pouvait pas ouvertement approuver sa mise au pas brutale par l'armée israélienne. Barack Obama a également dépêché sur le terrain un émissaire, George Mitchell, à la réputation de négociateur habile et tenace. Il est connu pour avoir négocié pendant trois ans l'accord de paix qui a mis fin à la guerre en Irlande en 1998. Il a également rédigé pour le président Clinton un rapport sur le conflit israélo palestinien, rendu public en 2001, qui soulignait la nécessité pour les Palestiniens de renoncer au terrorisme mais exigeait également l'arrêt de l'établissement de colonies juives en Cisjordanie.
George Mitchell est parti dans la région avec un mandat limité, a prévenu le président Obama. Il est allé " écouter " le point de vue de toutes les parties. Cet objectif est d'autant plus réduit, que les positions des acteurs israéliens ou palestiniens du conflit sont parfaitement connues des Américains. Il s'agissait donc pour les Etats-Unis d'envoyer un signal clair d'une nouvelle implication dans la recherche d'une solution. D'un retour de la diplomatie dans le face-à-face entre les Israéliens et les Palestiniens. D'une mesure d'attente avant que ne se mette en place la nouvelle équipe gouvernementale israélienne, après les élections du 10 février.
Puis Barack. Obama, orfèvre du " smart power ", a fait ce que les peuples de la région attendaient d'un président américain depuis longtemps. Il s'est adressé à eux directement dans un entretien, le premier à une télévision étrangère, à la chaîne al Arabiya, basé à Dubaï. Il leur a livré un message de paix. " Mon devoir est d'assurer aux Musulmans que les Etats-Unis ne sont pas leur ennemi ", a-t-il déclaré ; " Au monde musulman, ce que nous allons offrir est la main de l'amitié ".
Il a également prôné un nouveau partenariat avec le monde arabe et le monde musulman, fondé sur le respect mutuel. Il a rappelé l'importance de la sécurité d'Israël, pour les Etats-Unis, mais il a également appelé l'Etat hébreu à faire des " sacrifices " si les conditions le permettent et si un partenariat sérieux peut être établi avec la partie opposée : " Il est temps de revenir à la table des négociations ", a déclaré le président américain ; " Cela va être difficile, et cela va prendre du temps ", a-t-il assuré ; " Mais si nous engageons un processus sérieux, je suis sûr que les Etats-Unis, en oeuvrant avec l'Union européenne, la Russie, et les tous les pays arabes de la région, je suis sûr que nous pouvons faire des progrès importants ".
" Un ton nouveau est apparu dans la diplomatie américaine au Moyen Orient ", a commenté le lendemain le Financial Times, le quotidien de référence au Royaume-Uni : " Il était temps ". " L'importance de cette initiative se doit d'être soulignée, après une administration Bush qui a considéré le contact avec les peuples comme un gadget qui pouvait être fourni par des cabinets de Madison Avenue, permettant de relancer la marque USA, et de gagner des parts de clientèles sur les jihadistes " ; " Barack Obama, qui a plus le sens des réalités, a depuis longtemps compris qu'une de ses tâches serait de rétablir la réputation de l'Amérique dans le monde, et auprès des arabes et des musulmans en particulier. Il a bien commencé ".




Conclusion - Pour l'Europe, un besoin d'intelligence

Dans ce nouveau contexte, l'Europe doit prendre rapidement la mesure de la révolution, dans les idées et dans les faits, qui s'opère aux Etats-Unis. Elle doit trouver une réponse qui fasse d'elle un partenaire à part entière et non pas un embarras, voire un obstacle.
L'Europe et ses Etats membres souffrent depuis toujours de la difficulté de se mettre d'accord dans les domaines de l'action internationale. Ils ont même du mal à formuler des stratégies unitaires et à parler d'une seule voie. La cacophonie peut être dangereuse, comme en a témoigné les attaques de Louis Michel, Commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire, qui, à Gaza, a dénoncé le Hamas comme un mouvement terroriste et l'a rendu responsable des victimes civiles de 22 jours de bombardements israéliens. L'intelligence dicte qu'avant l'ouverture d'une nouvelle phase diplomatique, la porte ne se referme pas sur un acteur incontournable.
La conférence sur la sécurité de Munich des 6-8 février a été l'occasion pour les responsables américains de présenter à leurs partenaires européens le nouveau visage de leur diplomatie. Ils auront tout loisir d'articuler de manière concrète la théorie du " pouvoir de l'intelligence ", et de proposer un retour ambitieux de l'internationalisme libéral. Ils pourront ouvrir leur boîte à outils, et demanderont certainement aux Européens d'en faire autant. Il s'agit d'un sérieux défi lancé à l'Union européenne, et elle ne doit pas arriver les mains vides. Nous devons être capables de faire des offres de coopération à la hauteur de la volonté de dialogue affichée par la nouvelle direction américaine.
Toutefois, le vrai rendez-vous entre l'Amérique et l'Europe se tiendra en avril à Strasbourg et à Kehl, à l'occasion du sommet de l'Otan et du 60ème anniversaire de l'organisation atlantique. Il sera l'occasion du premier déplacement en Europe de Barack Obama. C'est alors que seront énoncées les modalités de la relance de la coopération transatlantique.
La France et l'Allemagne ont déjà fait un effort de clarification et le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont signé une lettre commune publiée dans Le Monde et la Süddeutsche Zeitung le 5 février. " Aucun pays n'est aujourd'hui capable de résoudre seul les problèmes du monde ", écrivent les deux dirigeants, satisfaits sans doute que la conviction contraire du président Bush soit dorénavant une idée du passé.
Faisant écho au changement de ton à Washington, et à l'avènement d'un nouvel internationalisme, ils ont reconnu la nécessité " de revoir la manière dont nous abordons les nouvelles menaces, nos partenariats et nos structures ".
Puis ils ont posé la vraie question, le dilemme présenté à l'Europe par une Amérique qui dorénavant l'appelle, et lui demande de prendre sa place : " La présidence de Barack Obama est d'ores et déjà marquée par des accents nouveaux en matière de politique étrangère et de sécurité. Nombreux sont les Européens qui attendent beaucoup de ce changement. Barack Obama en attend certainement autant de nous ".
Pour que le renouveau de la diplomatie américaine ne soit pas un vain exercice, il est donc urgent que l'Europe fasse elle aussi preuve d'intelligence, et inventent les outils efficaces de construction d'un nouvel ordre mondial.




Sources :

Texte de la présentation d'Hillary Clinton devant la commission du Sénat : http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=9929098...
Article du New Yorker sur les " hard ", " soft ", " smart ", powers :
http://www.newyorker.com/talk/2009/01/26/090126ta_talk_hertz...
Article Smart Power de Suzanne Nossel, dans Foreign Policy :
http://www.foreignaffairs.org/20040301faessay83211/suzanne-n...
Texte du discours d'inauguration du président Barack Obama :
http://www.whitehouse.gov/blog/inaugural-address/
Entretien de Barack Obama à la TV Al Arabiya :
http://www.alarabiya.net/articles/2009/01/27/65096.html
45e conférence sur la sécurité (Munich)
http://www.securityconference.de/konferenzen/2009/index.php?...
Intervention de Joe Biden :
http://www.securityconference.de/konferenzen/2009/biden.php?...
Interventions de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel :
http://www.securityconference.de/konferenzen/2009/europaeisc...




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Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont annoncé une "initiative commune" sur l'économie le 7 février. Sur... Commission
Crise financière
En vertu du nouvel encadrement temporaire applicable aux aides d'État, la Commission a approuvé une série de mesures concernant les plans de relance... Méditerranée
BEI
Le 30 janvier, la Banque Européenne d'Investissement et 9 autres établissements financiers ont signé à Paris un protocole d'accord concrétisant le... Fraude fiscale
Commission
Dans le cadre de sa stratégie visant à mieux combattre l'évasion et la fraude fiscales, la Commission européenne a adopté le 2 février deux... Investissements
Luxembourg
Jeannot Krecké, ministre luxembourgeois de l'Économie et du Commerce extérieur, et Jean-Louis Schiltz, ministre des Communications, ont présenté le 3... Allemagne
Publications
Les Editions Lignes de repères viennent de publier un ouvrage de Claire Demesmay et Daniéla Heimerl intitulé "Allemagne, une mystérieuse voisine,... Chômage
France
Le service statistique du ministère de l'Emploi a indiqué le 2 février que le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE (Agence nationale pour... Royaume-Uni
Crise financière
L'économie britannique va connaître cette année sa pire récession depuis 60 ans, plombée par une chute de la consommation et de l'investissement, a... Transports
Commission
Le 4 février, la Commission européenne a publié un livre vert sur les enjeux futurs de la politique européenne pour développer le réseau... Collectivités territoriales
Publications
Dexia Editions publie un ouvrage collectif sous la direction de Dominique Hoorens, directeur des Etudes, sur "Les collectivités territoriales dans... Référendum
Suisse
Les Suisses ont massivement approuvé le 8 février la reconduction et l'extension à la Bulgarie et à la Roumanie des accords sur la libre circulation... Irlande
Crise financière
Le 3 février, le Premier ministre irlandais Brian Cowen a annoncé une série de mesures d'économies gouvernementales d'un montant de 2 milliards €... Innovation
Parlement
Afin de favoriser l'innovation européenne, les eurodéputés ont adopté le 3 février le rapport de Malcolm Harbour (PPE-DE, UK) visant à encourager la... Dialogue social
Commission
La Commission a publié le 3 février le Rapport 2008 sur les relations industrielles. Ce rapport met en évidence que les négociations collectives... Défense
Pologne
La Pologne supprime ses missions au Tchad, au Liban et sur le plateau du Golan, "en raison de coupes budgétaires" dues à la crise mondiale, a annoncé... CIJ
ONU
Le Japonais Hisashi Owada, 76 ans, a été élu le 6 février président de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye pour succéder à la juge... Italie
Luxembourg
Dans le cadre de la visite d'État du président de la République italienne, Giorgio Napolitano, au Luxembourg, le Premier ministre Jean-Claude Juncker... Russie
Commission
Le 6 février, le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso ainsi que 9 membres de la Commission se sont rendus à Moscou pour... Industrie
Eurostat
Selon les chiffres publiés par Eurostat le 3 février, les prix à la production industrielle ont baissé de 1,3% dans la zone euro et de 1,4% dans... Climat
Parlement
Le 4 février, les eurodéputés ont adopté le rapport d'initiative de Karl-Heinz Florenz (PPE-DE, DE) visant à définir une future politique intégrée de... Microcrédit
Crise financière
La Banque mondiale et l'Etat allemand ont annoncé le 5 février un dispositif de 500 millions $ pour soutenir les instituts de microcrédit, qui... Commission
Elections européennes
Le 6 février, Johannes Laitenberger, porte-parole de la Commission européenne,a confirmé que la Commissaire européenne à la Société de... Taux
Royaume-Uni
La Banque d'Angleterre (Bank of England) a diminué son taux d'intérêt de référence de 1,5% à 1%, le plus bas depuis sa fondation. Chine
Royaume-Uni
Lors d'une conférence de presse conjointe à Londres le 2 février, le Premier ministre britannique Gordon Brown a salué une série d'accords entre la... Chine
Parlement
Le 5 février, les députés européens ont adopté le rapport d'initiative de Corien Wortmann-Kool (PPE-DE, NL), visant à établir un nouvel accord de... UE-Russie
Etudes/Rapports
La Société allemande pour la politique étrangère (DGAP) vient de publier une étude sur l'évolution des relations UE-Russie après le conflit... PME
Parlement
Le rapport d'initiative de Cristiana Muscardini (UEN, IT) sur le rôle des PME européennes dans le commerce international a été adopté le 5 février... Mémorial/Leipzig
Culture
Bernd Neumann, délégué du gouvernement à la culture et aux médias, a annoncé le 29 janvier qu'un nouveau monument s'élèvera à Leipzig d'ici 2014 pour... Défense
République tchèque
La chambre des députés tchèque a reporté le 4 février le vote sur le déploiement en République tchèque d'une station radar dans le cadre du projet de... Démission
Allemagne
Le ministre allemand de l'Economie, Michael Glos (CSU), a donné sa démission le 9 février à la chancelière Angela Merkel. Il est remplacé par... Sécurité
Allemagne
Lors de la Conférence sur la sécurité de Munich du 6 au 8 février, le vice-président américain Joe Biden s'est engagé, au nom de l'administration... Croatie
Crise financière
L'économie croate commence à trébucher face à la crise globale. Après sept ans de croissance économique de 4,3% et 5,6% par an en Croatie, la Banque... Influence/Conférence
Fondation
A l'initiative de Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman et de Jérôme Bédier, président de la Commission Europe du Medef,... Cinéma/Europe
Culture
Les salles de cinéma ont accueilli l'an dernier 920 millions de spectateurs en Europe, une progression marginale de 0,3% sur un an, a annoncé le 9... Turquie
Publications
Le Center for European Studies (CES) et l'institut Constantin Caramanlis pour la démocratie (CKID) ont publié un ouvrage dirigé par Constantine... Climat
Turquie
Le 5 février, le Parlement turc a ratifié le protocole de Kyoto, traité international qui vise à lutter contre le changement climatique. Le protocole... Lettonie
Crise financière
Le 3 février, le Conseil des ministres letton a approuvé un Plan d'action pour la Stabilisation économique du pays. Conçu par le ministre des... Chômage
Espagne
Le 3 février, le ministère espagnol du Travail et de l'Immigration a publié les chiffres du chômage : ils font état d'une hausse de près de 200 000... Balkans
Commission
La Commission européenne a publié le 3 février un document dressant un état des lieux des activités de l'Union européenne dans les Balkans en 2008 et... USA
BCE
La Banque Centrale européenne (BCE) et la Réserve Fédérale américaine ont décidé le 3 février d'étendre leur système temporaire d'échange de... Irak
Pays-Bas
A la demande du Premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, une commission indépendante a vu le jour le 2 février afin d'enquêter sur la... Nouvelle URSS?
Russie
Les dirigeants russe, arménien, biélorusse, kazakh, ouzbéke, tadjik et kirghize ont décidé le 4 février de créer des "forces armées collectives de... Euro
BCE
La Banque centrale européenne a publié le 2 février son rapport annuel "Etudes des marchés monétaires de l'Euro 2008". Ce rapport met en évidence... Norvège
Crise financière
Le gouvernement norvégien a présenté le 8 février un nouveau plan de 100 milliards de couronnes (11,4 milliards €), censé doper le crédit aux... Crise
Etudes/Rapports
Le Centre for European Reform vient de publier une étude sur les nouveaux Etats membres de l'Union européenne et la crise financière et économique.... France-Allemagne
France
Le 4 février, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont signé dans "Le Monde" et "Süddeutsche Zeitung" une... UE?
Islande
A la suite de sa nomination à la tête du gouvernement islandais, la nouvelle Premier ministre Johanna Sigurdardottir a déclaré le 4 février que... Taux
BCE
Le 5 février, la Banque centrale européenne a décidé de laisser son principal taux directeur inchangé à 2%, ainsi que ces deux autres taux pour les... Kyoto
Publications
Le numéro de février de la revue Internationale Politik est consacré au changement climatique. Selon deux chercheurs américains, il faut oublier le... Famille
Présidence
Réunis les 4 et 5 février, les 27 ministres en charge de la famille ont discuté des objectifs de Barcelone en matière de garde d'enfants. Ces... Kosovo
Parlement
Le 5 février, les eurodéputés ont adopté une résolution par 424 voix, contre 133 et 24 abstentions par laquelle ils soutiennent la perspective... Italie
Crise financière
Le gouvernement italien a adopté le 6 février une série de mesures anti-crise d'un montant de 2 milliards €, comprenant en particulier une prime à la... OMC
Etudes/Rapports
L'Institut Bruegel publie une étude de Henrik Horn, Petros C. Mavroidis et André Sapir intitulée "Beyond the WTO? An anatomy of EU and US... Belgique
Elections européennes
Michele Cercone, porte-parole de la Commission européenne, a déclaré le 5 février vouloir prendre contact avec les autorités belges pour obtenir des... Mer Noire
ONU
La Cour Internationale de Justice a rendu le 3 février un arrêt sur la délimitation du plateau continental de la Mer Noire entre la Roumanie et... Suède
Crise financière
Le gouvernement suédois a proposé le 3 février d'injecter jusqu'à 50 milliards de couronnes (4,7 milliards €) dans le capital des banques suédoises... Commerce
Eurostat
Selon les derniers chiffres publiés par Eurostat le 4 février, le volume des ventes du commerce de détail est resté stable dans la zone euro et dans... Europe/crises
Publications
Le nouveau numéro de la "Revue politique et parlementaire" (dirigé par Bertrand Cluzel) vient de paraître. Il a pour thème "L'Europe dans les crises... UE/intégration
Serbie
A l'issue d'une conférence régionale organisée à Belgrade le 3 février sur la crise financière, le vice-Premier ministre serbe en charge de... Traité/Report 2
République tchèque
Le 4 février, les députés tchèques ont décidé de reporter au 17 février au plus tôt leur vote sur le traité de Lisbonne. A l'ouverture des débats le...
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