vendredi 30 octobre 2009

Burundi: Nkurunziza pour des efforts continentaux contre la corruption

"Notre gouvernement a toujours soutenu toutes les initiatives allant dans le sens de la mise en oeuvre effective des instruments internationaux de lutte contre le fléau", a-t-il soutenu à l'occasion de l'ouverture solennelle, à Bujumbura, de la 3ème Assemblée générale du comité exécutif de l'Association des institutions de lutte contre la corruption dans la Communauté est-africaine (CEA) regroupant le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie, l'Ouganda et le Kenya.

Parlant de l'état des lieux dans son pays, le président Nkurunziza a laissé entendre que pendant et après plus d'une décennie de guerre civile, qui a ravagé le Burundi, le phénomène de la corruption s'est amplifié dans la plupart des secteurs de la vie nationale.

A titre illustratif, l'Inspection générale de l'Etat chiffrait dernièrement à près de 24 millions de dollars US le montant de l'argent dérobé du Trésor public sur la seule année 2008.

L'Observatoire de lutte contre la corruption, les malversations économiques (OLUCOME, indépendant) a emboîté le pas à l'Inspection générale de l'Etat, en annonçant des montants encore plus importants de près de 200 millions de dollars détournés au cours des dix dernières années.

Le vice-président de l'OLUCOME, Ernest Manirumva, a été tué dans des circonstances non encore clairement élucidées en avril 2009.

Un affairiste connu au Burundi et deux de ses complices présumés ont, pour le moment, été interpellés dans le dossier d'assassinat de l'ancien vice-président de l'OLUCOME qui a nécessité la mise sur pied, dernièrement encore, d'une 3ème commission nationale d'enquête.

Des enquêteurs du Bureau fédéral américain d'investigation (FBI) sont également venus en renfort, sans toutefois réussir à faire mieux que les nationaux.

"Des mesures ont été prises en vue de renforcer la transparence dans la gestion des Finances publiques et l'implication du secteur privé, de la Société civile et des médias dans la lutte contre la corruption", a encore rassuré le chef de l'Etat burundais.

Bujumbura - 29/10/2009

Pana

mercredi 28 octobre 2009

Burundi: Bruxelles va décaisser 212 millions d’euros en faveur du Burundi

Bujumbura, Burundi (PANA) - La Belgique a accepté de décaisser un montant global de 212 millions d’euros dans les deux prochaines années pour aider le Burundi à développer certains secteurs socio- économiques prioritaires, a annoncé, dimanche soir, le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, de retour d’une visite de travail de quatre jours à Bruxelles.


Un accord de coopération a été dûment signé dans ce sens avec la partie belge et prévoit qu’un montant de 150 millions d’euros aille aux secteurs de l’Education, la Santé et l’Agriculture, a précisé le président Nkurunziza.

L’accord prévoit également de réserver 10 millions d’euros pour aider le Burundi à mieux négocier son intégration à la Communauté est- africaine (CEA) de libre échange, a encore détaillé le président Nkurunziza.

Concernant toujours l’intégration régionale, le Burundi va profiter de l’aide globale de la Belgique pour dégager un montant de 2 millions d’euros pour cotiser à la Communauté économique des pays des Grands lacs (CEPGL), d’après la même source.

La Belgique compte enfin décaisser un montant de 50 millions d’euros, mais après les élections générales de 2010, a dit le chef de l’Etat burundais.

« C’est la toute première fois qu’on signe pour des montants aussi élevés au niveau de la coopération bilatérale », a loué le président Nkurunziza, l’ancienne puissance colonisatrice du Burundi.

La Belgique ne veut pas s’arrêter en si bon chemin et aurait encore promis d’être l’avocat le plus fidèle lors de la conférence des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux du Burundi, prévue prochainement à Paris, en France, d’apès la même source.

AFRIQUE: La Convention africaine sur les déplacés comble un vide juridique - Analyse

1 - AFRIQUE: La Convention africaine sur les déplacés comble un vide juridique - Analyse

KAMPALA, 28 octobre (IRIN) - La Convention de l'Union africaine sur la protection et l'assistance aux déplacés internes en Afrique est un texte très détaillé qui, s'il est ratifié, comblera un vide juridique du droit humanitaire, affirment des experts.

Alors que les droits des personnes traversant les frontières nationales pour fuir un danger sont protégés par la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, ainsi que par un instrument similaire introduit 18 ans plus tard par l'Organisation de l'unité africaine (devenue depuis l'Union africaine, UA), il n'existait jusque là aucune législation internationale s'appliquant spécifiquement aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays.

En Afrique, les personnes déplacées sont largement plus nombreuses que les réfugiés. Dans 10 des 18 pays d'Afrique centrale et orientale, on compte déjà 10 millions de déplacés, d'après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) - le Soudan (quatre millions de déplacés), la République démocratique du Congo (2,12 millions) et la Somalie (1,55 million) étant en tête du classement.

Dans cette même région, 16 pays accueillent des réfugiés, dont le nombre s'élève au total à un peu moins de deux millions, d'après OCHA.

Ce nouvel instrument, connu sous le nom de Convention de Kampala car le texte a été signé dans la capitale ougandaise, « oblige les gouvernements à reconnaître que les personnes déplacées présentent des vulnérabilités spécifiques et doivent être soutenues », a dit Walter Kälin, Représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits humains des personnes déplacées.

« [La convention] couvre toutes les causes de déplacement, est très ferme en termes de responsabilité, et n'évoque pas seulement le rôle des Etats, mais également celui d'autres acteurs, tels que l'UA et les groupes non-étatiques ».

Signée par 17 Etats africains à la fin du sommet du 23 octobre, la convention s'appuie sur une définition large des déplacés, ne tenant pas compte de qui a provoqué le déplacement.

D'après le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la convention offre un cadre solide permettant de renforcer la protection et l'assistance aux déplacés en Afrique. Le CICR est le gardien du droit humanitaire international.

« Le défi majeur, à présent, est celui auquel est confronté le droit humanitaire international en général - il s'agit de garantir qu'une fois que la convention sera signée et ratifiée par autant d'Etats que possible, elle soit effectivement mise en application et respectée », a dit Jakob Kellenberger, président du CICR.

« Les Etats doivent à présent prendre des mesures concrètes pour transposer la convention dans leurs lois et règlements nationaux, et élaborer des plans d'action pour répondre aux problèmes de déplacements ».

« Par certains aspects, la convention va au-delà des traités de droit humanitaire international, par exemple en ce qui concerne les règles sur le retour sûr et volontaire des déplacés, ou sur leur accès à des indemnisations ou d'autres formes de compensation », a ajouté M. Kellenberger.

Prochaines étapes

Pour acquérir un caractère obligatoire, la convention devra être ratifiée par au moins 15 des 53 Etats membres de l'UA.

« Aucun traité international n'est parfait, et la Convention de l'UA sur les déplacés présente évidemment quelques faiblesses. Des inquiétudes ont ainsi été exprimées au sujet du manque de mécanismes d'application efficaces, et de l'insuffisance des dispositifs garantissant l'égalité et la non-discrimination », a observé, dans un communiqué, le Brookings-Bern Project on Internal Displacement.

« On peut se demander à quel point les acteurs non-étatiques et les groupes armés, qui sont invités par la convention à protéger les déplacés, seront liés par ces dispositions. Cependant, la convention, qui a bénéficié des avis d'experts internationaux, est considérée comme globalement cohérente avec les normes internationales telles que les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre pays. »

A Kampala, les responsables de l'UA se sont montrés prudemment optimistes, demandant aux Etats membres de rester engagés. « Le caractère obligatoire de la convention relève de la responsabilité des Etats membres », a déclaré Jean Ping, président de la Commission de l'UA. « A ce stade, la convention représente une réussite, mais pas une fin en soi ».

Rupiah Banda, le président zambien, a également tenu un discours prudent. « Nous avons donné force de loi à la tâche qui nous attend, et la Zambie est prête à signer », a-t-il dit. « Les personnes déplacées ne doivent pas être oubliées. »

Un observateur a déclaré, sous couvert d'anonymat, que pour faire avancer la situation, les Etats membres devraient faire preuve d'une plus grande volonté politique en matière de transposition de la convention, et répondre aux inquiétudes concernant la souveraineté et la mise en application.

« L'enjeu réside dans [les divergences] entre une Commission [de l'UA] progressiste et des Etats membres [conservateurs] », a-t-il dit à IRIN à Kampala. « Par exemple, certains Etats membres ont estimé que la mention des groupes armés dans l'avant-projet donnait une légitimité à ces groupes ».

La convention met en avant la souveraineté des Etats membres, mais décrit les obligations et les responsabilités des groupes armés. Elle interdit notamment aux groupes armés d'imposer des déplacements arbitraires, de recruter des enfants, et de faire obstacle à l'aide humanitaire.

« Cependant, dans l'ensemble, la convention a de bonnes chances d'obtenir les signatures nécessaires relativement rapidement », a ajouté l'observateur. « En avril, 11 membres de la SADC [Communauté de développement d'Afrique australe] se sont engagés à signer la convention dans les meilleurs délais ».

Volonté politique

Les leaders de la société civile, qui participaient à un événement parallèle, ont souligné que seuls la volonté politique et un engagement manifeste permettraient de faire avancer la situation. D'après eux, le fait que seulement cinq présidents se soient rendus à Kampala indique qu'il est urgent d'élaborer une stratégie pour impliquer davantage d'Etats.

Les officiels présents étaient Rupiah Banda, président zambien, Yoweri Museveni, président de l'Ouganda, le pays hôte, Robert Mugabe, président zimbabwéen, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, président somalien, et Mohamed Abdelaziz, de la République arabe sahraouie démocratique - reconnue par l'UA-, ainsi que des délégations de haut niveau des Nations Unies, des OING (organisations internationales non gouvernementales) et de l'UA.

« Adopter une bonne convention est une chose, la faire appliquer en est une autre », a dit à IRIN Dismas Nkunda, d'International Refugee Rights Initiative, une organisation basée à New York.

En 2007, l'UA a adopté la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, mais ce texte n'a jusqu'à présent été ratifié que par deux Etats membres.

Il est également nécessaire de répondre au problème fondamental de l'impunité. Tant que les pays africains n'apprendront pas à respecter la loi, ont dit des participants, les tentatives du continent pour répondre au problème des déplacés « n'avanceront pas d'un pouce ».

Les responsables de l'UA semblaient être conscients de cette situation. « Nous avons parcouru beaucoup de chemin, mais nous envisageons aujourd'hui de mettre en place un plan d'action », a dit à IRIN Jolly Joiner, commissaire de l'UA pour les affaires politiques. « Une fois que les Etats membres se seront engagés, nous ferons tout notre possible pour que cette convention soit réellement appliquée ».

Antonio Guterres, directeur du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et Représentant du Secrétaire général des Nations Unies au sommet, a déclaré que la question du déplacement en Afrique requérait des solutions politiques.

« Il n'y a pas de solution humanitaire aux conflits », a-t-il expliqué. « La solution est toujours politique ».

eo/am/mw/il/ail[ENDS]

lundi 26 octobre 2009

L'UA adopte un document historique sur la protection des réfugiés

L'UA adopte un document historique sur la protection des réfugiés
(Xinhuanet 24/10/2009)

Les dirigeants africains participants au sommet spécial de l'Union africaine sur les réfugiés ont signé vendredi la Déclaration de Kampala sur les réfugiés et les personnes déplacées internes en Afrique, instrument juridique historique visant à encadrer le problème des réfugiés et des personnes déplacées.

La réunion a également adopté la Convention de l'UA pour la protection et l'assistance aux personnes déplacées internes en Afrique.

Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui a clôturé la réunion de deux jours, a indiqué que la convention est importante pour des millions d'Africains qui ont été déracinés par les conflits et les catastrophes naturelles.

Il a appelé les gouvernements africains à signer et à ratifier cette déclaration afin que le problème des PDI soit résolu.

Le président zambien, Rupiah banda, a indiqué que la signature de la convention montre l'engagement des dirigeants pour s'assurer qu'ils n'oublient pas les personnes déplacées.

D'après lui, le défi désormais est de garantir une application rapide des dispositions afin que les personnes déplacées puissent jouir de leurs droits.

« La mission qui est devant nous est de faire en sorte que les personnes déplacées internes jouissent de leurs droits en appliquant rapidement les dispositions de la convention », a-t-il indiqué.

Les chefs d'Etats et de gouvernements du continent africain se sont réunis jeudi et vendredi à Kampala pour le sommet spécial de l'Union Africaine afin de discuter du problème grave du déplacement forcé des populations.

Le sommet a été conçu pour trouver les causes du déplacement forcé en Afrique. La déclaration de Kampala devrait accroître la coordination entre les pays pour protéger et aider les populations déplacées, estimée à plus de 17 millions en Afrique.

La Convention de l'UA pour la protection des déplacés


Voici les principaux points de la "Convention pour la protection et l'assistance" aux déplacés en Afrique adopté vendredi 23 octobre 2009 par l'Union africaine (UA).

Dans le préambule, les chefs d'Etat se disent "conscients de la gravité de la situation des personnes déplacées internes, source d'instabilité constante et de tension pour les Etats africains".

Le texte rappelle "le manque de cadre légal et institutionnel contraignant pour la prévention des déplacements internes et l'assistances aux déplacés".

Les Etats s'engagent selon l'article 3 à "interdire et prévenir tout déplacement arbitraire de population, (...) à respecter et assurer le respect des principes d'humanité et de dignité humaine des personnes déplacées".

Pour lutter contre l'impunité, ils s'engagent "à assurer la responsabilité individuelle pour les actes de déplacement arbitraire, en accord avec les lois domestiques et le droit criminel international".

Les Etats membres "doivent déclarer comme des crimes punissables par la loi les actes de déplacement arbitraire qui relèvent du génocide, des crimes de guerre et crimes contre l'humanité".

Le respect des travailleurs humanitaires est aussi rappelé tout en soulignant que ceux-ci doivent rester "neutres", et les Etats sont censés prendre des mesures pour que les "groupes armés" non-étatiques qui "doivent être tenus pour criminellement responsables pour leur actes qui violent les droits des déplacés internes selon le droit international et national".

La convention prévoit que "l'UA peut avoir le droit d'intervenir dans un Etat membre, en fonction d'une décision de l'Assemblée (des chefs d'Etat) en cas de circonstances graves comme des crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité".

L'article 12 prévoit "des compensations justes et équitables, et d'autres formes de réparations pour les déplacés pour les dommages causés par le déplacement en accord avec les standards internationaux".

sénat de Belgique: Migrants et développement: forces d'avenir

3-351/1 3-351/1
Sénat de Belgique
SESSION DE 2003-2004
22 JUIN 2004
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Migrants et développement : forces d'avenir
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RAPPORT
FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES RELATIONS EXTÉRIEURES ET DE LA DÉFENSE PAR M. JEAN CORNIL
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I. INTRODUCTION
Au début de la session 2003-2004, la commission des Relations extérieures et de la Défense a décidé d'organiser un débat thématique sur le problème des migrations et du développement, en vue de formuler des recommandations.
À cet effet, une série d'auditions de personnes intéressées du secteur et de responsables politiques a été organisée (1).
La commission a consacré au total huit réunions à ce débat thématique, entre novembre 2003 et juin 2004.
Le 26 novembre 2003, la commission a entendu Mme Danielle del Marmol, coordinateur pour la mondialisation et la politique de l'immigration auprès du service public fédéral Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au développement.
Le 4 février 2004, M. Brunson McKinley, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) est venu exposer la philosophie et la pratique de son organisation.
Le 9 mars 2004, un certain nombre de personnes intéressées du secteur, dont Mme Cécile Sacré pour le Centre national de coopération au développement (CNCD), M. Lelo Matandu de l'ASBL FERAD et Mme Torres de l'ASBL Le Monde selon les Femmes, ont été invitées.
Le 23 mars 2004, M. Patrick Dewael, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur a été entendu sur les composantes de ses compétences touchant aux migrations.
Le 18 mai 2004, la commission a entendu M. Anton Van Assche, qui est venu exposer sa vision du problème au nom de l'Overlegcentrum Integratie van Vluchtelingen (OCIV).
Enfin, M. Marc Verwilghen, ministre de la Coopération au développement, a exposé, le 15 juin 2004, la ligne politique de son département concernant cette problématique.
Outre les auditions, des réunions du travail intermédiaires ont été organisées.
Sur la base de ces réunions et auditions, le rapporteur a rédigé un projet de recommandations. Ce projet a été discuté par les membres au cours des réunions des 18 mai et 1er juin 2004.
Les recommandations amendées ont été adoptées le 22 juin 2004 par la commission.
II. CADRE INTRODUCTIF DES RECOMMANDATIONS « MIGRATION ET DEVELOPPEMENT »
II.1. Contexte
De par son histoire, la Belgique est un pays où les migrations ont contribué à son développement économique et social et ont renforcé son dynamisme culturel et politique.
Aujourd'hui, l'identité belge repose sur la variété et la diversité de ses différentes composantes. Parmi ces dernières figurent les personnes issues des migrations originaires des pays en développement.
Au-delà de la diversité de l'histoire des migrations force est de reconnaître que la contribution des personnes issues de l'immigration au développement de la Belgique mais aussi des pays d'origine n'est que trop peu reconnue tant par les institutions que par la société civile belge.
Les organisations de solidarité issues des migrations ont une histoire ancienne dans les pays de résidence. Après avoir centré leurs actions dans la solidarité et l'insertion des nouveaux arrivés, elles ont parallèlement ou consécutivement initié des actions en faveur des communautés restées au pays d'origine. Malgré la variété des modes de structuration et la diversité des actions des organisations issues des migrations, leurs pratiques et leurs expériences dans le champ du développement et de la solidarité internationale représentent une mine inestimable de compétences, bien souvent mobilisées bénévolement. De plus, les organisations issues des migrations sont porteuses d'une approche où le global et le local sont en constante interaction.
Au moment où les politiques de Migrations sont, enfin, entrées dans l'agenda des gouvernements, de différentes organisations internationales (Organisation internationale pour les migrations, Organisation des Nations unies, Bureau international du travail, Banque mondiale ...) et d'organisations intergouvernementales (Union européenne, ASEAN ...), les organisations de solidarité issues des migrations sont des acteurs incontournables pour leur définition et leur mise en ouvre. Les transferts financiers, les échanges de compétences et de savoir-faire, les liens multiformes noués entre pays de résidence, d'origine et de transit sont les premiers fondements de la légitimité des organisations de solidarité issues des migrations. Bien au-delà des ces premiers motifs, la médiation ¬ trait commun et caractéristique des organisations issues des migrations ¬ entre sociétés d'origine et société d'accueil est un atout complémentaire à la réussite de la mise en oeuvre de ces politiques de migrations et de développement.
Au moment où la Commission européenne affirme que « la coopération avec les pays d'origine et les pays de résidence des immigrés doit être fondée sur un dialogue avec les gouvernements ainsi qu'avec les immigrés eux-mêmes et leurs associations, si l'on veut s'assurer de la prise en compte des mouvements migratoires dans les stratégies économiques, sociales et de développement des pays concernés » (2), les organisations de solidarité issues des migrations veulent effectivement pleinement jouer leur rôle.
Malgré les avancées enregistrées en Belgique, force est de reconnaître que les politiques actuelles d'immigration, d'intégration et de lutte contre les discriminations, et de développement sont loin de garantir aux organisations de solidarité internationale issues des migrations un cadre légal, politique mais aussi économique et social leur permettant de remplir pleinement et parfaitement ce rôle.
Au regard de la transversalité intrinsèque aux politiques de Migrations et de développement, il est indispensable, aujourd'hui, de mettre en cohérence les politiques d'immigration, d'intégration et de lutte contre les discriminations, et de développement. Cette transversalité est inhérente à la citoyenneté, élément moteur et fondamental d'un développement humain, durable et harmonieux entre les sociétés humaines.
II.2. Bref historique de la prise en compte du thème migration et Développement dans la Coopération au Développement en Belgique
Le 28 janvier 1999, le Centre national de coopération au développement (CNCD), en partenariat avec Solidarité socialiste (SOLSOC), organise une rencontre avec les ONGD et les associations de migrants. Cette journée de réflexions et de travail, intitulée Les communautés immigrées, actrices de développement Nord/Sud, allait aboutir à la mise en place d'une plate-forme Migration et développement, composée initialement du CNCD, de SOLSOC, du Centre de formation pour le développement (ITECO) et d'OXFAM-Solidarité.
En septembre 1999, la plate-forme Migration et Développement (M&D) dégage un emploi mi-temps pour un travail de recherche auprès des associations de migrants, des ONG, des experts et personnes concernées par la coopération au développement. Ceci afin de comprendre et de réfléchir au rôle des migrants, à leurs projets, leurs pratiques et leurs attentes, dans le champ de la solidarité internationale et du développement. Suite à ces démarches prospectives, une dynamique se met en place.
Un projet, La Cellule d'appui ¬ migration et développement, est élaboré et soumis à M. Eddy Boutmans, secrétaire d'État à la Coopération au développement.
En janvier 2001, le financement est accordé.
II.3. Pourquoi prendre en compte les migrants dans de le champ de la solidarité internationale ?
De par leurs réflexions, leurs analyses et leur conception du développement, les migrants offrent une complémentarité nécessaire pour l'efficacité et la réussite de la coopération au développement. Ils connaissent « ici » et « là-bas » : la culture, les systèmes et les modes d'organisation sociale, etc., de leur pays d'origine et du pays d'accueil.
De part leurs actions et leurs projets, les migrants favorisent et accompagnent le renforcement ou l'émergence d'une société civile, d'une démarche citoyenne, et de la démocratie dans les pays en voie de développement.
Par la mobilisation que les migrants suscitent au sein des populations issues de l'immigration, ils sont également porteurs de formes de citoyenneté dans les pays développés.
Dans un contexte socio-économique de discrimination et de xénophobie, les actions de développement des migrants contribuent à leur valorisation et à la reconnaissance de leurs compétences.
Étant résidents dans des nations développées, ils donnent aux ressortissants des pays en voie de développement des moyens financiers et des compétences que ceux-ci n'ont pas (transfert de compétences ou de savoir-faire), acquis dans le pays d'immigration.
Ils ont une motivation accrue du fait des membres de leurs familles laissées au pays, de leur militantisme et de leur engagement politique.
Les migrants peuvent constituer des agents de mise en réseau et des traits d'union entre les pays développés et ceux en voie de développement.
De part leur culture, leur savoir-faire et leurs compétences, les migrants et les personnes issues de l'immigration peuvent contribuer et collaborer au développement social des autochtones au sein des pays développés, pour les problématiques posées par des faits de sociétés. Ces projets permettent d'identifier la culture comme un facteur de développement social.
II.4. Quels sont les constats concernant les migrants dans le champ du développement ?
La personne étrangère et d'origine étrangère ne peut réellement être actrice dans les pays en voie de développement que si elle acquière les moyens politiques, légaux, administratifs et économiques d'être un citoyen dans son lieu de vie, dans l'ensemble des communautés immigrées, et dans la société du pays d'accueil.
Pour la personne étrangère, obtenir un visa, un titre de séjour ou la naturalisation, va lui permettre de traverser les frontières, d'avoir un permis de travail, de se constituer en ASBL notamment, et donc de pouvoir être actrice dans son lieu de vie, dans sa communauté et, a fortiori, dans des projets de solidarité internationale. De fait, les migrants très bien insérés et qui ont fait le choix de travailler dans la solidarité Nord/Sud, y développent des projets de qualité.
Les Organisations non gouvernementales (ONG) disposent d'expériences et de pratiques dans le champ de la coopération au développement. Elles ont un encrage dans la société civile « ici » et « là-bas ». Bien qu'elles développent des partenariats avec les organisations du Sud, elles en ont peu avec les migrants.
Les ONG ne connaissent pas, peu ou mal, les réalités socio-économiques et politiques des migrants, ou des personnes issues de l'immigration. De même elles ignorent ou connaissent très peu leurs modes d'organisation, leurs références culturelles, leurs pratiques de solidarité et de coopération avec leurs communautés, leur pays, leur continent d'origine ou d'autres pays du Sud.
Les préjugés et les stéréotypes à l'égard des étrangers résidents dans la société d'accueil, constituent des freins et des obstacles quant à la prise en compte et à la reconnaissance de leurs compétences, de leurs savoir-faire et de leurs connaissances, dans le champ de la coopération au développement. Ils ont des répercutions sur la construction d'un partenariat entre les associations de migrants et les ONG.
Ces éléments contraignants sont renforcés par le fait que les associations de migrants ne sont pas reconnues comme actrices de développement et n'ont pas accès au financement de la coopération au développement, pour des projets et des activités de solidarité internationale. Contrairement aux ressortissants du Sud, qui sont reconnus comme des acteurs de développement et ont accès aux financements de la coopération au développement pour leurs projets et leurs activités de développement.
Les migrants et les personnes issues de l'immigration méconnaissent ou ignorent le champ de la coopération au développement : les structures et les institutions, les politiques, les personnes ressources, les projets et les actions menés et gérés par les ONGD, les critères de subventionnement, etc.
Construire un partenariat, entre les associations de migrants et les ONG, ne peut se dissocier des questionnements concernant les politiques migratoires et celles d'intégration et de développement.
Un partenariat efficace, entre les ONG et les associations de migrants, ne peut se définir et s'élaborer qu'à partir d'une prise en compte réelle et effective du statut d'acteur du migrant dans le champ de la coopération au développement.
II.5. Les objectifs et les missions des programmes Migration et développement
C'est sur la base des points susmentionnés que les objectifs et les missions ont été élaborés.
1. Les objectifs :
a) impulser une collaboration et un partenariat effectifs entre les ONG, les associations de migrants et tout acteur public/privé du développement/de la solidarité internationale.
b) construire et mettre en oeuvre des stratégies visant à favoriser la participation active des organisations de migrants aux dynamiques portées par le monde de la coopération et vice-versa.
c) favoriser des prises de positions conjointes sur les thèmes liés aux problématiques qu'elle traite et qu'elle souhaite voir porter vers le monde politique, la presse et/ou l'opinion publique par les organisations qui la compose.
d) contribuer à enrichir l'approche traditionnelle des questions de développement.
e) renforcer la capacité d'acteur des migrants en tant qu'acteur de développement et appuyer de façon effective les opérateurs migrants dans leurs projets.
2. Les missions :
a) définir les enjeux, les priorités et les stratégies d'actions, élaborer collectivement le programme de M-D, veiller à son application et mettre en oeuvre, en prenant en compte le travail effectué dans les commissions;
b) mettre en réseau et renforcer le partenariat entre les ONGD, les associations de migrants et tout acteur privé/public du développement/de la solidarité internationale;
c) valoriser l'image du migrant par une reconnaissance et une prise en compte effective de leurs connaissances, de leurs compétences, de leurs expertises et de leurs cultures, de même qu'en donnant une visibilité de celles-ci;
d) produire les outils indispensables pour faire connaître, dans le monde associatif et l'opinion publique en général, les attentes et les propositions des organisations de migrants en matière de coopération et de solidarité internationale;
e) jouer un rôle effectif dans le champ de l'éducation au développement.
III. INTRODUCTION AUX RECOMMANDATIONS
Les recommandations du Sénat relative à « Migration et développement » font suite aux auditions et aux travaux de la commission des Relations extérieures et de Défense du Sénat. Ce rapport vise à établir, dans la mesure du possible, des recommandations au gouvernement belge afin de mener une politique de migration et développement cohérente et efficace sur l'ensemble du territoire belge et d'impulser un partenariat effectif entre les ONG, les associations de migrants et tout acteur public ou privé du développement.
Dans ce sens, le Sénat entend ouvrir la voie à une consultation avec les entités fédérés afin d'éviter tout conflit de compétence.
IV. RECOMMANDATIONS
1. Permettre aux migrants de travailler dans des projets de développement qui les intéressent, pour lesquels ils sont compétents, sans perdre leur droit de résidents en Belgique, est un facteur primordial d'intégration « ici » et « là-bas ». Vu l'instabilité et l'insécurité dans les pays en voie de développement, sans des conditions qui les sécurisent par rapport à leurs droits en Belgique, ils restent des assistés sociaux dans le pays d'accueil. Une politique d'intégration des personnes étrangères accroît la mobilité pour les personnes étrangères intéressées et motivées par le développement durable. C'est pourquoi, le Sénat recommande au gouvernement belge et plus particulièrement au ministre de l'Emploi et du Travail, l'insertion socioprofessionnelle des migrants, résidents en Belgique, dans des projets de développement durable réalisés dans les pays tiers de l'UE et dans le cadre d'un partenariat « Nord-Sud ». En ce sens le Sénat recommande au gouvernement :
1.1. Dans le cadre structurel de partenariat entre organisations du « Sud » et du « Nord », d'ouvrir le permis de travail C (ou la création d'un permis spécifique) ¬ en se référant ici à la Loi du 15 décembre 1980 relative à l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers ¬, à d'autres conditions : permis de travail donnant la possibilité, pour les personnes étrangères de travailler dans des projets de développement durable, dans le cadre structurel de partenariat entre organisations du « Sud » et du « Nord », pour la durée du projet tel qu'il a été avalisé par les instances de la coopération au développement.
1.2. De garantir la résidence en Belgique (cf. Loi du 15 décembre 1980 relative à l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers) de la personne étrangère pendant la durée du projet réalisé dans un des pays tiers de l'Union européenne.
2. Pour des motifs d'immigration interne, de conflits, de catastrophes naturelles, ou autres, on constate, dans certains pays tiers de l'Union européenne, un détricotage social ayant pour conséquences de mettre fin à la transmission de « savoirs » au sein de communautés. Ces savoirs et ces compétences professionnels ne relèvent pas uniquement du domaine universitaire, mais également du domaine technique ou professionnel. Ils constituent des connaissances nécessaires au développement durable, dans des secteurs et des lieux déterminés. La migration peut être un facteur important de transmission mais aussi d'échange de savoirs.
C'est pourquoi, afin de permettre l'accès au territoire aux ressortissants des pays tiers de l'Union européenne, pour toute formation relevant d'un besoin ou d'une demande de compétences professionnelles nécessaires dans le cadre de projets de développement durable, le Sénat recommande l'introduction d'un critère supplémentaire d'accès au territoire dans le cadre de la loi du 15 décembre 1980 relative à l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers.
3. Le Sénat recommande le renforcement du partenariat entre les communes, les migrants et leurs organisations. Ce partenariat prendrait en compte des communautés migrantes locales concernées et s'inscrirait dans des démarches de développement et de solidarités internationales. Tout ceci doit se faire par la prise en compte de leurs connaissances d'« ici » et de « là-bas », par une valorisation de leurs savoir faire, de leurs compétences et de leurs expertises. Ceci à travers des projets de jumelage et de développement décentralisés au niveau des communes.
4. Concernant les « Comités de Solidarité Internationale » des Villes et des Communes (parfois intitulé « Commission Tiers Monde »), ceux-ci doivent également être composés des migrants et de leurs organisations. Dans ce sens, le Sénat recommande notamment l'intégration dans ces structures d'un service d'appui et d'accompagnement pour les projets de développement et de solidarité internationale concernant les organisations de migrants.
5. Le Sénat recommande que l'on soit attentif, dans cette politique qui entend soutenir l'interaction entre la migration et le développement, à la manière dont les projets « migrants et développement » peuvent contribuer positivement à la problématique de l'intégration.
Il est recommandé, par exemple, d'être attentif, dans le cadre des parcours d'intégration, à la possibilité de collaborer à des projets sur le thème de la migration et du développement. Une attention particulière doit être accordée aux nouveaux arrivants et à leur expertise. Si l'on s'intéresse, dès le début de leur parcours d'intégration, à la possibilité de collaborer à de tels projets, ils pourront entretenir les liens avec leur pays d'origine, tandis que nous valoriserons leur expertise et que nous contribuerons aussi de cette manière à une intégration positive dans leur nouveau pays d'accueil.
6. Le Sénat recommande la mise en place d'un programme d'intégration dans la société d'accueil pour les demandeurs d'asile dont la demande a été jugée recevable.
6.1. L'apprentissage linguistique est le préalable indispensable à toute formation ou insertion socioprofessionnelle. Cela permettrait également au migrant d'être plus apte à se prendre en charge dans les démarches de demandes d'asile et les processus d'insertion au sein de son nouveau lieu de vie. Pour les migrants qui n'ont jamais été scolarisés, on peut proposer une alphabétisation et, pour d'autres déjà scolarisé, une remise à niveau nécessaire, c'est en ce sens que le Sénat recommande la mise en place de structures permettant l'apprentissage de la langue du pays d'accueil et une remise à niveau.
6.2. Le Sénat recommande également l'octroi de formations. La formation donnée devra être adaptée au niveau scolaire du demandeur d'asile et s'inscrira dans un projet professionnel susceptible de prendre deux orientations : celle du pays d'accueil et celle du pays d'origine ou d'autres pays en voie de développement. Ceci en fonction des critères de choix de la personne concernée, de sa volonté et de ses compétences réelles, ainsi que des besoins du pays d'accueil ou du pays où elle devra poursuive son existence (si elle est déboutée ou si elle a fait le choix d'un départ volontaire).
6.3. Le Sénat considère opportun que ce programme d'intégration serve à des projets de développement. Le migrant bénéficiera d'un plan d'accompagnement assorti d'une aide financière. Il sera encadré par des organisations de migrants ayant des projets de développement et de solidarité internationale, réalisés en collaboration avec leurs partenaires des pays en voie de développement. Ceci en fonction de ses compétences et du domaine souhaité. Cela permettra au migrant de réintégrer son pays d'origine, ou un autre pays en voie de développement, dans des conditions plus « confortables » et sécurisantes, parce qu'encadré par des personnes d'origine migrante, connaissant les réalités d'« ici » et de « là-bas ». De même, cette démarche permettra une meilleure réinsertion dans la nouvelle société et pourra être considérée comme valorisante pour le demandeur d'asile, car le migrant contribuera, par son apport, à la réalisation d'un projet de développement.
7. Le Sénat demande au gouvernement de poursuivre son effort en vue de soutenir financièrement les organisations de migrants et plaide pour la reconnaissance des organisations de migrants qui ont fait leurs preuves comme Organisation Non Gouvernemental de Développement, afin de leur donner une même égalité d'accès que toutes autres structures belges de développement, aux financements de la coopération au développement. Cela afin d'accroître l'efficacité des leurs actions et implications dans la solidarité internationale. En se sens le Sénat recommande au Gouvernement de :
7.1. Retirer le critère de nationalité belge dont une majorité de membres des organes de direction doivent jouir tel qu'énoncé à l'article 10, 7º, de la loi du 25 mai 1999 relative à la coopération internationale, en le remplaçant par le critère de résidence.
8. Le Sénat demande la reconnaissance des migrants comme acteurs d'éducation au développement et ce afin de :
8.1. Leur donner accès aux lignes de financement pour les projets d'éducation au développement,
8.2. Élaborer des programmes relatifs à l'éducation au développement, répondant aux attentes, besoins et demandes (tant dans les sociétés d'accueil, vers les communautés belges et immigrées, que dans les pays d'origine),
8.3. Valoriser leurs connaissances d'« ici » et de « là-bas », par des programmes d'échanges de compétences et de savoir-faire entre les organisations de migrants et tout autre acteur de développement et de la solidarité internationale,
8.4. Contribuer au travail de lutte contre les stéréotypes et les préjugés, qui est le propre de tous les acteurs d'éducation au développement,
8.5. Constituer un réseau Nord-Sud, en éducation au développement, intégrant les associations de migrants,
9. Le Sénat demande que le développement de cette nouvelle ligne politique aille de pair avec une extension du budget de la coopération au développement. Il ne se conçoit pas que ces nouvelles lignes politiques puissent avoir des répercussions sur les budgets couramment attribués à la coopération Nord-Sud.
10. Les transferts financiers des migrants vers leur pays d'origine sont pour ces pays une source importante de revenus. Les frais de transferts sont toutefois élevés et/ou opaques. Les banques brillent par leur opacité et les bureaux de transferts spécialisés brillent, quant à eux, par leur tarif élevé. Le Sénat recommande donc la mise en place d'un groupe de travail afin de rendre plus transparents les bureaux de transferts financiers et éventuellement afin de baisser leur prix. Ce groupe de travail devra identifier les partenaires possibles dans le monde financier belge et des organisations privées et/ou multilatérales (Banques, Banque mondiale, FMI, etc.) qui mènent des actions dans ce secteur dans les pays en voie de développement.
Par ailleurs, on peut prendre des mesures pour encourager les migrants à influencer l'usage qui est fait sur place des fonds transférés. Il y a lieu d'envisager de fournir une information correcte et de renforcer les organisations de soutien (ONG), tant du côté des expéditeurs que du côté des destinataires.
Enfin, il est recommandé que ce groupe de travail étudie également le schéma et la motivation de ces transferts financiers. Des recherches ont par exemple montré que les transferts financiers sont inversement proportionnels au degré d'intégration des nouveaux arrivants. Le groupe de travail « transferts financiers » à créer devrait se pencher sur l'équilibre délicat à trouver entre investissement dans le pays d'origine et intégration dans le pays d'arrivée.
11. Le Sénat recommande au gouvernement belge la mise en place d'une structure Migration et Développement coordonnant les politiques des différents niveaux de pouvoirs, intégrant les domaines politiques concernés par le thème « des politiques migratoires, d'intégration et de développement ». Et ce en vue notamment d'impulser une collaboration et un partenariat effectifs entre les ONG, les associations de migrants et tout acteur public ou privé du développement et de la solidarité internationale. En ce sens le Sénat recommande :
11.1. D'aborder le développement par le thème « Migration et Développement », afin de prendre en compte les communautés de migrants, en tant qu'actrices de développement. Lorsqu'on aborde le développement à travers ce thème, on ne peut dissocier le développement du « Sud » du développement du « Nord ». Si la finalité des programmes Migration et Développement est le développement, les moyens pour y arriver concernent l'ensemble des politiques migratoires, d'intégration et de lutte contre la discrimination.
11.2. La mise en place d'une structure Migration et Développement, en y intégrant ces trois approches ¬ migratoire, d'intégration et de développement ¬ en vue d'effectuer un travail cohérent, pertinent et davantage efficace.
11.3. Que cette structure de coordination réponde aux demandes d'informations et de service, exprimés tant par les associations de migrants, que par les ONG de développement, les communes, certains ministères, etc. Et cela, afin d'apporter une réponse aux problèmes posés et rencontrès par des différents acteurs.
11.4. De contribuer au renforcement de la capacité d'action du migrant en l'aidant dans sa recherche de solutions aux problèmes qu'il rencontre, tant comme acteur du développement que comme représentant d'association, dans le domaine de la coopération et de la solidarité internationale (recherche de financements et de partenariats, structuration et ingénierie du projet, etc.).
11.5. Que cette structure réponde également à un objectif d'enrichissement de l'approche traditionnelle des questions de développement. Par les données récoltées, elle constituerait un « terreau » riche en informations sur les organisations de migrants et leurs préoccupations, ainsi que sur tout autre acteur impliqué dans le développement. La systématisation et l'analyse de ces données permettraient, à la structure de coordination Migration et Développement, de mieux jouer son rôle d'interpellation du monde politique et d'information vis-à-vis de la presse, et de l'opinion publique (À partir de l'analyse de ces éléments « engrangés », pourrait naître des réflexions et des propositions d'actions).
11.6. Cette structure Migration et Développement aura pour missions de :
11.6.1. D'améliorer la collaboration entre les pouvoirs publics, les ONG et les organisations d'entraide. Il convient à cet effet de faire de la structure « migrants et développement » un véritable centre d'expertise ayant pour fonction de renforcer la collaboration entre les acteurs, d'une part, et de mettre une expertise à la disposition des organisations d'entraide, d'autre part.
11.6.2. De définir les enjeux, les priorités et les stratégies d'actions, d'élaborer collectivement le programme de Migration et développement, de veiller à son application et sa mise en oeuvre.
11.6.3. D'avoir un rôle de lobbying, relatif aux prises de positions sur les thèmes liés aux problématiques qu'elle traite, auprès du monde politique, la presse et/ou l'opinion publique.
11.6.4. De mettre en réseau et renforcer le partenariat entre les ONG de développement, les associations de migrants et tout acteur privé ou public du développement et de la solidarité internationale.
11.6.5. De valoriser l'image du migrant par une reconnaissance et une prise en compte effective de leurs connaissances, de leurs compétences, de leurs expertises et de leurs cultures, de même qu'en donnant une visibilité à celles-ci.
11.6.6. De produire les outils indispensables pour faire connaître, dans le monde associatif et l'opinion publique en général, les attentes et les propositions des organisations de migrants en matière de coopération et de solidarité internationale.
11.6.7. De jouer un rôle effectif dans le champ de l'éducation au développement.
11.6.8. Dans le cadre de la problématique « Migrants et développement », il importe de définir clairement la notion de « développement » dans toutes ses dimensions.
Ce point est crucial, par exemple, en ce qui concerne les transferts financiers. Certains transferts financiers ont un effet positif sur la balance commerciale du pays d'origine, mais un effet négatif sur la balance sociale. Il va de soi que tel ne saurait être le but de cette politique de soutien.
12. Le Sénat recommande la mise en place d'un programme qui informe et accompagne les projets de développement initié par les associations de migrants. Ce service est appelé à mettre l'accent sur sa capacité d'appui, au « Nord » et au « Sud », dans le cadre du montage et de la réalisation de projets. Ce programme n'a de sens et ne peut donner un travail de qualité que s'il s'effectue obligatoirement en partenariat durable avec une structure dans le pays d'origine.
L'OCIV « migratie en ontwikkeling » et le Cire « Migr'Actions », par exemple, ont déjà développé un service d'accompagnement des migrants, et ce afin de les aider à réaliser des projets de développement au sein de leur pays d'origine. Ces expériences devraient être renforcées et approfondies. Le Sénat plaide donc pour un service intégré d'information et d'accompagnement qui aurait pour objectifs :
12.1. De sensibiliser les associations de migrants à insérer leurs projets dans les politiques locales de développement (des autorités décentralisées et de la société civile). Ceci permettra d'augmenter l'impact et la durabilité des efforts dans le cadre de micro-projets qui, par définition, ne disposent que de moyens limités. L'impact d'un projet à petite échelle est non négligeable s'il est inséré dans cette politique de développement.
12.2. D'apporter un appui direct aux projets à petite échelle. Il est très important que l'appui sur le terrain soit réel. Une approche de terrain est indispensable. Au Sud cela veut dire que les organisations d'appui ne peuvent pas avoir un champs d'action trop vaste et doivent aussi attacher beaucoup d'importance aux problèmes pratiques que rencontrent les associations de base dans l'exécution du projet (formation sur mesure, conseils techniques directes, ...). Au Nord, l'offre en formations théoriques est suffisamment grande. Ce qui manque, ce sont des formations d'ordre pratique qui répondent directement aux besoins de l'association dans le montage et l'exécution de leur projet concret.
12.3. De renforcer les capacités des associations-migrants. La réalisation des projets permet aux associations de construire une expérience dans le domaine et d'acquérir des compétences pratiques dans l'exécution, le rapportage et le suivi.
12.4. D'être particulièrement attentif à l'aspect du genre au travers des différents projets dans les pays d'origine. De consentir des efforts supplémentaires afin de renforcer à ce niveau les organisations de femmes allochtones et de les insérer dans le processus.
12.5. De veiller à la communication et la visualisation des projets initiés par les migrants. Les associations-migrants contribuent à l'éducation au développement par une visualisation et une reconnaissance des efforts et des résultats des initiatives de développement. Ce travail leur permet également de se profiler, de développer des réseaux et de s'impliquer davantage dans la communauté belge.
12.6. De contribuer à l'amélioration de l'utilisation des transferts financiers des migrants. Via ce service, les migrants doivent obtenir des informations et des bonnes pratiques sur l'utilisation productive (par exemple, par la création d'activités génératrices de revenu) et l'impact sur le développement de leurs transferts financiers.
13. Afin de reconnaître l'implication des migrants dans les projets de coopération internationale, de considérer les pays d'origine des migrants présents sur notre territoire et de tenir compte de l'apport qu'ils pourraient donner à la coopération bilatérale directe de la Belgique, le Sénat recommande d'ajouter un 8e critère au § 1er de la loi du 25 mai 1999 relative à la coopération internationale et définnissant les critères de choix pour les pays de concentration, libelllé comme suit :
« 8º pays d'origine de population immigrée en Belgique et dont la population pourrait être un acteur important de la coopération. »
V. VOTES
Les recommandations ont été adoptées à l'unanimité des 9 membres présents.
Confiance a été faite au rapporteur pour la rédaction du présent rapport.
Le rapporteur, La présidente,
Jean CORNIL.
Anne-Marie LIZIN.

________________________________________
(1) Le texte des auditions sera publié en annexe.
(2) « Une politique communautaire en matière d'immigration », Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen. Bruxelles : Commission des communautés européennes, COM (2000) 757 final, 22 novembre 2000, p. 9.
________________________________________

samedi 24 octobre 2009

Burundi: menace des insurgés islamistes somaliens shebab

Le Burundi "prend au sérieux" les menaces des insurgés islamistes somaliens shebab tout en maintenant son engagement au sein de la force de paix de l'Union africaine (Amisom), a déclaré le chef d'Etat-major de l'armée burundaise.

"Les menaces proférées par les shebab? Bien sûr que nous les prenons au sérieux. Vous en entendez parlez aujourd'hui, mais c'est quelque chose que nous savons depuis que nous sommes engagés en Somalie et nous savons aussi que nous devons être vigilants en vue de protéger notre pays", a indiqué le général Gaudefroid Niyombare.

"A ce que je sache, les troupes burundaises n'ont jamais tiré à l'aveuglette sur la population somalienne, surtout au mortier et nos troupes ne comptent pas le faire", a-t-il affirmé.
"Nous sommes en Somalie pour aider le peuple somalien à recouvrer la paix et non pas pour le combattre et tant que l'Union Africaine (UA) trouve que notre mission est toujours possible, tant que nous continuons à juger que notre mission est encore possible, nous resterons en Somalie", a-t-il assuré.

Vendredi, les shebab ont menacé de frapper les capitales de l'Ouganda et du Burundi en réponse aux bombardements d'artillerie menés à Mogadiscio par les soldats de ces deux pays qui composent l'Amisom en Somalie. Ces échanges ont tué au moins 21 civils.
Le président ougandais Yoweri Museveni, s'exprimant vendredi à Kampala en marge du sommet de l'UA consacré aux réfugiés et déplacés, avait vivement réagi: "ces terroristes, je leur conseille de s'occuper de leurs affaires. S'ils nous attaquent, ils paieront car nous savons comment frapper ceux qui nous attaquent".

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jeudi 22 octobre 2009

CONCEPT NOTE Roundtable Themes for the Civil Society Days

CONCEPT NOTE
Roundtable Themes for the Civil Society Days
Global Forum on Migration and Development
Athens, 2-3 November 2009
ROUNDTABLE 1: HOW TO MAKE THE MIGRATION-DEVELOPMENT NEXUS WORK
FOR THE ACHIEVEMENT OF THE MILLENNIUM DEVELOPMENT GOALS................ 2
ROUNDTABLE 2: MIGRANT INTEGRATION, REINTEGRATION AND CIRCULATION
FOR DEVELOPMENT................................................................................................................. 5
ROUNDTABLE 3: POLICY AND INSTITUTIONAL COHERENCE PARTNERSHIPS .... 11
Document circulated: 1 June 2009
Organising Committee, CSD Athens 2009
2
Roundtable 1: How to make the migration-development nexus work for the
achievement of the Millennium Development Goals
Roundtable Discussion 1: How to make the migration and development nexus work for
development?
Setting the scene for the discussion (background)
a. The relationship between migration and development is rich and multi-faceted. The
migration-development nexus involves more stakeholders than is usually thought, given
that the standard approach focuses on migration’s interlinkages with development in
developing countries alone. This is an important part of the story, but not the whole story;
of equal importance is to stress the contribution of migrants in industrialized countries.
b. Complex as it might be, the development-migration relationship could be more usefully
addressed if migration policies in destination countries take development into account
rather than vice versa. To do so, other policy areas have to enter the scene (primarily
trade policy, as well as health services). The idea is that if migration is part of a win-win
strategy it will generate considerable value-added. This value added leads to equity and
efficiency arguments for spreading the benefits to poorer non-participating countries in
the form of development aid.
c. The link of the two aspects of the migration-development dynamics becomes more
pertinent in the face of the current economic recession. Given the breadth and the
intensity of the crisis, it is not yet clear how it is going to affect global migration in the
medium- and in the long-term. Increasing unemployment in destination countries may
trigger revisions in migration policies. At the same time, it is likely that declining
remittances and slowing down direct foreign investment will jointly negatively affect
origin countries. While it is unclear whether the downturn will fuel return migration, the
bleak general economic outlook and shrinking export demand trigger insecurity that
could translate into tensions, migrants’ stigmatization and other “defensive measures”
that run the risk of exacerbating rather than alleviating the impact of the crisis.
Session 1.1. Migration and Development: key actors and strategies for win-win solutions
Integrating migration policies into development strategies is a tall order. There exist differences
both in rationale and in time frames governing migration and development initiatives. While the
latter tend to reflect broad principles and longer-term commitment to clearly stated objectives,
the former (especially in the case of labor migration) tend to be market-oriented, time-sensitive
and less explicitly spelt out. The connection, nevertheless, could be made successfully, so as to
ensure that migration and migrants can be a resource for development in countries of origin and
destination, while development considerations become more systematically included in
migration policies.
Main Issues:
• How to spread the benefits of migration more widely… (source countries)
􀂾 It is important to facilitate the spread of the benefits of migration more widely so
as to include the poorest of the poor, as well
3
􀂾 Appropriate interventions of a tangible (schools and infrastructure) and also of an
intangible nature (opportunities for more trade).
• Which policies are better suited to strengthen and foster the sharing of the benefits of
human development? (destination countries)
􀂾 Do temporary migration programs tend to be part of the solution or part of
the problem?
􀂾 Could facilitation of dual citizenship be seen as a tool generating greater
development benefits than temporary migration initiatives?
􀂾 Are integration in the country of residence and contribution in the country
of origin contradictory or mutually reinforcing?
• How to ensure that migration policies are gender-sensitive (to women’s and men’s needs)
(source and destination countries)
􀂾 Special emphasis on girls’ education as a means of eradicating extreme poverty.
􀂾 Promotion of the idea that the migration and development nexus is not only about
individuals but also about families.
Session 1.2. Engaging diasporas and migrants in development policies and programs
(constraints and opportunities).
Diaspora contribution to development is a resource which requires enabling conditions,
incentives and facilitating actions, both at the local and the global level, involving home
countries, the international community and donor organizations, as well as some enabling
initiatives in destination countries. Both origin and destination countries have much to gain from
the energy, the experience, the reservoirs of trust, the detailed knowledge and the specific ideas
of migrant communities at home and abroad. The above constitute crucial inputs to sustainable
development whose significance can hardly be overstated. At the same time they raise issues of
considerable complexity that cannot be dealt with at the level of any single organization, agency
or approach. Partnerships need to be developed (and actively encouraged on behalf of
governments on both sides of the migration route) including the existing diaspora NGOs on the
ground, together with international NGOs, UN Agencies, other NGOs, academia and think tanks.
Main issues:
• Singling out challenges and opportunities involved in engaging diasporas and migrant
communities in development initiatives. In particular:
􀂾 Identifying successful instances of diaspora and migrant engagement for
development as well as
􀂾 Highlighting institutional mechanisms and attitudes that tend to be conducive to
the inclusion of diaspora and migrants communities in development partnerships
• Identifying expectations and “ideal wish-lists” of diaspora and migrants communities
towards home country governments and international actors, as well as good practices
initiated and/or encouraged by destination country actors (including governments).
• Illuminating the potential contribution on the part of the international donor community
to enhancing the development capacity of diasporas
􀂾 via technical assistance and programming,
4
􀂾 via the promotion of enabling environment
􀂾 as well as via intermediating between home and destination governments and
diaspora groups)
Session 1.3.: Maintaining a win-win migration and development relationship during the
economic crisis.
The current recession (expected to be the worst in a generation) is going to affect the situation of
migrants, the global migration movements and patterns, and migration policies. Its impact is
likely to be different from past recessions, as the current downturn is more severe in sectors that
hire relatively more migrant workers (residential construction, light manufacturing, and travelrelated
services). It appears unlikely that migrants in advanced economies are going to return in
great numbers as a result of the crisis (because they have invested large sums of money to
migrate, because their irregular status creates severe barriers, and because economic prospects at
home remain dim). Vulnerability though is likely to increase. Thus, it is important that the
interests and needs of migrants become integrated into policy responses aimed at economic
recovery (e.g., anti-protectionism measures, stimulation of international trade, need for capital
and credit etc.). Just as protectionism in trade needs to be avoided, so should protectionism in
human mobility be resisted, as migrants and migration – and indeed human mobility – may be
part of the solution, not the problem.
Main issues:
􀂾 In both advanced and developing countries, civil society groups (alongside governments)
need to work in order to ensure that migrant rights are not eroded. In particular, emphasis
should be placed in safeguarding the rights of women and children, and also refugees’
rights.
􀂾 In developed countries civil society groups need to challenge the stigmatization of
migrants and promote awareness of the fact that migration can be a positive force in
alleviating various aspects of the economic crisis.
􀂾 In developing countries there is a risk that migrants may be less able to find jobs, leading
to increasing insecurity. Governments and Development NGOs should aim to provide
social protection, access to services and training opportunities.
5
Roundtable 2: Migrant integration, reintegration and circulation for
development
Background
Both scholarly and policy debates of the last three decades have paid increasing attention to the
question of immigrant integration highlighting the fact that integration is a mutual process that
requires efforts and adjustments not only by immigrants but also by their societies of settlement.
The aim of this Roundtable is to carry the academic and policy debate a step further by seeking
to assess the development impact and potential of specific dimensions of migrant integration
policies. Here development is understood as human development encompassing not only
economic but also social and cultural aspects of people’s lives and activities.
Session 2.1: Inclusion, protection and acceptance of migrants in society – linking human
rights and migrant empowerment for development.
We have identified the following policy sectors that are related to migrant inclusion, protection
and acceptance, empowering migrants and helping them contribute to development in both their
source and destination country:
• labour market insertion policies including skills recognition, language training;
• policies favouring long term settlement and multi-cultural integration;
• policies for the education of the children of migrants, valorizing their cultural capital and
taking into account their special needs, if any;
• health policies addressing in particular the needs of migrants and their families;
• policies of housing and urban planning fostering migrant integration and civic
participation into their localities of residence.
The challenge for this Roundtable is to identify in concrete and policy-relevant ways how
migrant integration fosters development in the country of settlement and in the country of origin.
More specifically, our aim is to identify how specific policy measures address specific ‘gaps’ of
integration and multiply the development potential of migrant workers and their families, within
their communities of settlement, and in relation to their localities and countries of origin.
Furthermore, it is our aim to identify civil society initiatives and best practices that contribute to
migrant empowerment for development.
Proposed themes to be discussed at the CSD:
What does integration mean for different types of migrants: temporary migrants (e.g. with
stay of up to 1 year), circular migrants (with repeated stays of several months or more), medium
term migrants (up to 5 years), long term migrants (5 years or more).
• What policies should be foreseen and in which sectors of those identified above for each
type of migrants?
• What is a minimal safety net: a set of minimum integration conditions that should be
foreseen for the temporary migrants in unstable and often semi-declared work (e.g.
6
without overtime pay or without weekend pay)? These conditions should be guaranteed at
all times but assume special importance at times of economic instability and crisis.
• Civil society contributions are very useful here in highlighting the processes and
experiences pertaining to different types of migrants and different forms of migration.
They are also important in highlighting what the minimal set of conditions and the more
advanced level of integration should consist of.
• An interesting example is provided in this respect if one considers the integration
indicators examined at the European MIPEX (Migrant Integration Policy Index) – several
of the indicators of integration assessed in this Index are valid for both temporary and
long term migrants.
What is exactly the relationship between migration integration and development for
different types of migrants?
At times when circular migration forms are developing, we need to inquire about whether and
how these new forms of migration impact on integration models and policies (e.g. the need arises
for education policies to accommodate for children who are only temporarily present in the
country’s territory).
Civil society contributions can be crucial here as they can provide information on best practices
and concrete examples that illustrate the nexus helping policy makers shape the appropriate
policies.
The gender dimension of migrant empowerment and its effects on development issues.
What are the special needs but also the special potential of women, both when migrating as
members of a family, but also when they migrate as main breadwinners leaving their families
(including their spouses) behind.
What policies are needed to protect women from both racial/ethnic and gender discrimination in
the labour market and to ensure their equal treatment in labour market and more generally in
social and cultural integration?
There is a need to highlight how the empowerment of women migrants is a factor contributing
not only to economic growth but also to human and socio-economic development in its broader
sense: The empowerment of women migrants has direct effects to (a) the economic function of
the household in the destination country, (b) the integration of children into the destination
country and their education prospects, (c) the development of women as not only economic
actors but also as active citizens/participants in their societies of settlement.
Special emphasis is required here to best practices and projects initiated by CS actors or indeed
governments targeting women migrants that have had a positive impact not only on the specific
women and their families but also in their wider communities of settlement? It is important to
draw ideas from such best practices for policy development in the field of migrant empowerment
for development.
7
Special attention needs to be paid to specific categories of women migrants such as domestic
workers, both live-in and live-out employees as they suffer from multiple types of vulnerability
(limited contact with host society, complete dependency from employers, often informal
conditions of work, risk of abuse, etc.)
Session 2.2: Reintegration and circular migration – effective for development?
Circular migration has been singled out recently by both national governments and international
organizations (including transnational organizations like the EU) as one possible option that
could maximise the benefits of economic migration and minimise its costs. Circular migration
patterns are thought to avoid brain drain for source countries, encourage brain circulation and
investment back in the country of origin of social capital (in the form of communication skills
and social networks suitable for developing business opportunities), human capital (knowledge
and professional skills) and economic capital (investments that circular migrants do in their
source country).
Circular migration is seen by some governments as more readily acceptable by their national
constituencies that may be wary of the long term burden of integrating migrants not only in the
labour market but also at the social and cultural level. It is also considered to respond best to
rapidly changing economic cycles, allowing thus for migrant workers to leave a destination
country when a work opportunity is no longer available with the promise that they will be readily
able to return to that country when job prospects improve again. In other words, circular
migration patterns are seen also as a safeguard towards legal migration, discouraging people
from engaging into irregular migration.
Circular migration is thought to promote business and trade development as well as cultural
exchange between sending and receiving regions. Circular migrants are expected to make
productive use of their remittances since they continue to have a stake in their country of origin
so they are believed to be more likely to invest in education and/or in business and technical
equipment for instance rather than in mere consumption needs.
The dynamics and realities of circular migration have been researched sporadically since the late
1990s. Little attention has been paid however so far to the links between circular migration and
integration (in the destination country) and re-integration (in the country of origin, upon return,
be the return periodic or a one-off event). Integration has generally been associated with long
term settlement. Both academic and policy developments in this field see integration as the end
process of migration (the migrant settling for good in the destination country). There has been
little research so far on whether and how integration can also be a concept and a policy that is
related to circular mobility.
Within the wider field of research on remittances and the re-integration of migrants if and when
they go back to the country of origin, there has been consideration as to what are the
preconditions for returning migrants to become actors for development. Related research has
suggested that sending country governments have an important part to play in this respect by
8
building on infrastructure and creating the necessary capacity so that returning migrants can
make use of their savings and the skills they acquired in the destination county to set up
businesses, to promote innovation and generally to maximize the profit of their migration.
Indeed, the lack of any re-integration policies can be detrimental to the returning migrant and
her/his family and also to the source country as returning migrants may in a way also disrupt any
development efforts the source country is trying to build.
Overall, circular migration and its effects on development is a new field for research and policy
development. There needs to be more research and discussion between policy makers and civil
society actors as to what are the conditions that would favour circular migration as a factor of
development.
Proposed themes to be discussed at CSD
What are the different types of circular migration: circular migration of a shuttle nature (a
few months stay and back and forth movements), circular migration involving a recurrent
seasonal pattern (typical of work in agriculture or tourism), circular migration that involves a
longer than 12 month stay in the destination country and return to the source country that may
also be long term.
How can these different types of circular migration contribute to development of both source and
destination countries?
What are the necessary policies/legal schemes for promoting circular migration? (For instance
transfer of pension rights for people that have only worked for a few years in a given destination
country.)
How does circular migration differ from conditional mobility?
Circular migration needs to take into account the wishes and needs of all parties involved,
notably of
- the migrant her/himself and her/his family (the family may be located in the source
country or have moved together with the family leader – the family leader may be a
woman too not only a man);
- the destination country (and the wish to tame labour migration to the swings of the labour
market);
- the source country (and the wish/need to use circular migration for national development
purposes).
Circular vs. long-term migration: advantages and disadvantages from the employers’ point
of view: There is variation in the patterns of migration depending on whether migrants come
from a country that is geographically close or more distant. The closer the country the more
possible the circular movement, the farther the country the more a prospective of settlement is
necessary. Employers are in favour of at least some long term immigration as this provides for a
suitable pool of labour from which to recruit when in need. Short term circular/temporary
migration may be a good option only for construction or agriculture, where language skills are
less important. In other jobs, even low-skill ones, the lack of language skills of
temporary/circular migrants makes them unemployable. The relationship between older
immigrants that have naturalised and that have trouble integrating in the labour market, and new
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immigrants is a delicate one. Employers and government can do more to ensure that they employ
immigrants who are already in the country before they recruit from abroad. Overall employers,
especially large corporations, and employer associations need to be involved with government in
the planning of migration policy so that the concerns raised above are taken into account. These
concerns are important for the development of the destination country but also for the human
development of the migrant her/himself and her/his family.
Issues of recruitment
Direct recruitment: Migrant labour recruitment needs and potential varies depending on the
size of business: large, vs. small/medium enterprises (SME), vs. global supply chains. The first
and the last are more open to a multi-ethnic labour force and have better recruitment channels,
SMEs are less open and are often at a loss when short of labour force, on where to find migrant
labourers. It should be noted that migrants bring migrants. Migrant employees are the best
sources of information when needing to recruit more migrant workers because they are immersed
in their networks and communities and can give good advice
Indirect recruitment: Sub contractors are an issue for all sectors. Subcontractors often work by
their own rules violating labour law and hence creating unfair competition to larger and law
abiding companies. The more levels of mediation there are between hiring the worker and
getting the job done, the less transparency there is. Businesses have an understanding about the
vulnerability of migrant workers but do not have sufficient knowledge on how to go about
protecting migrant workers’ rights and improving their living and working conditions. Ideas on
how to raise business awareness on the importance of protecting migrants’ rights so that migrant
workers can be more effective in their jobs.
What does re-integration mean for the migrant? What are the prerequisites for effective and
meaningful reintegration that prevents the returning migrant (and her/his family) from falling
back to a condition of increased social and financial vulnerability? What is the role of destination
countries in cooperation with the source countries to ensure effective re-integration? What are
best practices in this domain promoted by NGOs. And how can NGOs build here an active role
as agents for development.
There is a need for concrete examples of reintegration policies from different countries across the
globe (e.g. Albanian, Senegal, Jamaica, etc.) that would highlight what works and what does not.
It is important also to find out more about the consequences of the absence of re-integration
schemes. What happens where there are no re-integration policies for returning migrants? Civil
society can contribute with findings, examples and policy proposals.
Skills and Training: Important questions that need to be addressed jointly by source and
destination countries taking also into account the interest of business who are migrants’
employers include:
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- Skills’ recognition and skills transferability (credentialing as some call it) – the issue of
brain waste: how can it be tackled in cooperation between countries of destination and
countries of origin?
- Employers who employ a large percentage of migrant workers note that generally these
are to be found in the lower end of the hierarchy scale. However, overall business
experience with migrant workers in several developed countries is positive and the
business attitude towards migration is also positive (by contrast often to public opinion
and politicians who may be much more migration-worried and hostile to the idea of
fellow migrant workers). This view of employers and their positive experiences need to
be taken into account when assessing the impact of migration on the labour market.
Employers’ views and best practices they may have adopted need to be incorporated in
policy planning.
- The importance of language skills cannot be underestimated – from the employer’s
perspective and from the migrant worker’s perspective (upwards economic and
professional mobility, social integration)
- How can source and destination countries cooperate with a view to developing
appropriate training and language programs so that there is a better match of skills and
offer-demand of labour force to the benefit of all (migrants and their families, employers,
source and destination countries). Can we identify best practices in this domain?
Education planning is part of the overall development planning of a country and as such
it is of crucial importance for both migration and development.
- What is the role that employers can play here by providing for training and education in
source countries with concrete options for employment in destination countries for those
who attend the training (e.g. shipping industry but not only)
- Ideas and Best Practices on how to mitigate brain drain and brain waste. Is circular
migration partly a response to brain drain?
Civil society actors and large business in particular can act as educators/training institutions, they
can facilitate communication and cooperation between source and destination countries with a
view to improving the transferability and recognition of skills.
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Roundtable 3: Policy and Institutional Coherence Partnerships
Background
The close and complex relationship between migration and development has long been
recognised. In today’s increasingly globalised and mobile world, the two way effects between
migration and development on countries of origin and destination are even more pronounced.
The policy and academic communities have, therefore, been underlining the need to establish
transparent, appropriate and flexible mechanisms which among other priorities, are able to
facilitate the matching of labour supply with labour demands; ensure that migration is done
through safe and legal pathways; and that the positive effects of migration in economic, social
and cultural terms are maximised in both the countries of origin and destination.
In order to manage migration and fulfill the human, societal and economic development potential
that migration and mobility offers, it is necessary that relevant stakeholders, i.e. governments of
both countries of origin and destination, civil society actors and business, pool their resources
and collaborate closely. While significant experience, research insight and institutional capacity
has been accumulated especially over the past decade, the effort still required to improve policy
coherence and address information and research gaps that continue to persist at the global and
regional levels is not trivial.
The conclusions of the previous GFMDs note that:
• the availability of latest data and research findings is critical in ensuring continued
government action in the field of policy coherence;
• policy-relevant data and research are closely inter-linked with policy coherence between
migration and development; and that
• the discussions held in the GFMD context should be informed by the latest data and
findings of experts and researchers in the field of migration and development.
• In addition, the need for coherence has been underlined repeatedly, as well as the need to
develop useful and meaningful assessment mechanisms.
In this context, Roundtable 3 focuses on concrete measures and the latest state of the art practices
in the areas of policy and institutional coherence, including: data collection and research; the
contribution of regional (inter and intra) processes; and the future of CSD in the GFMD.
Session 3.1: Policy and Institutional Coherence: Latest Data and Research Findings.
Who is an immigrant varies according to official data and definitions. There is a very confusing
reality in terms of data and statistics as different countries keep statistical data according to
national prerogatives rather than international common standards. Different definitions and
means of measurement exist, while data are updated at different periodic intervals. Moreover,
there often exists a gap, or a disconnect, between the formal status of an individual, and his or
her real situation in the host economy or society.
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The aim of this Roundtable 3 Session is two-fold. First, to present as complete a picture as
possible on current research findings supported by best practices so that the policy community
can make the most effective use of this data and insight in formulating and implementing
appropriate policies. Second, to bring together relevant stakeholders in order to jointly assess and
identify specific issues where future, targeted and policy-relevant research is needed and discuss
ways in which research efforts may be geared to that end. A workshop for helping set a joint
research agenda in the Migration and Development fields will be organised in the forthcoming
months in preparation for this Roundtable Session.
Proposed themes to be explored:
Methods and practices that facilitate and improve data collection by governments and
international organizations in both countries of origin and destination.
How can countries of origin be encouraged and supported to take part in the data collection
efforts? Are there regional initiatives in this field that can be used as best practices? Are
sufficient efforts underway to include migration-related questions in the 2010 round of national
censuses? Which additional sources of data (i.e. not only mainstream) can be useful for a fuller
picture of the migration and development nexus?
Methods and practices that encourage data sharing and updating in order to create and
maintain a comprehensive picture of migration and development issues.
Are there best practices (either between countries or at a regional level) that should be
considered in closer detail? Particular attention must be accorded to analysis and information that
includes gender-disaggregated data
Present policy-relevant research that explores the ways in which migration policies
contribute to development, migration patterns feed into development goals (especially the
MDGs), as well as the role of diasporas as agents for/ of development.
What are the latest research findings on the migration-development nexus and the role of
diasporas for both countries of origin and destination? How can these findings be promoted more
effectively (i.e. in a communication friendly manner) in order to be relevant to policy makers and
thereby lead to informed and sound policy formulation and implementation? In what ways can
the link between the policy and the research community be developed more effectively and
efficiently?
Session 3.2: Regional and Inter-regional Processes and Fora.
Proposed issues to be explored:
The core issue of this Session is how and to what extent can regional or inter-regional
processes and fora better ‘feed into’ the GFMD process?
More specifically, in what ways can the practical and policy relevant conclusions that are raised
in these fora be transferred to the discussion taking place at the global level in a meaningful
manner? How can the linkages between the discussions taking place within the various regional
and fora and the GFMD take place in a manner that is more than a dry ‘reporting’, descriptive
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exercise of regional or inter-regional meetings and result in knowledge transfer both for
governments and civil society actors of both sides? It is necessary to underline the need to
concentrate on innovative programmes and initiatives that have been put in place and to
synthesise these in a manner that is sensitive to the considerations and concerns of all regional
participants.
How can technology and popular means of communication facilitate and encourage a more
interactive dialogue on the migration-development nexus and the role of diasporas?
The Athens 2009 CSD aims at undertaking a variety of web-based initiatives to encourage and
facilitate the interaction and wider participation of interested citizens, involved stakeholders,
dispersed migrants and their organisations. For instance, in addition to the Online Dialogue, the
CSD website includes a section on ‘Sharing Experiences of Migration & Development’ and also
aims at promoting the idea of a social networking site to connect migrants/diasporas with the
GFMD/CSD 2009. Launching a multi-lingual online dialogue social forum that enables globally
dispersed migrant and diaspora groups to interact, become more aware of and debate the issues
that will be discussed in the 2009 GFMD and that has a continuity beyond the Athens 2009 CSD
is a significant challenge. In this context it will be necessary to assess what the added value may
be; how the dialogue can be truly interactive rather than a succession of monologues; and finally,
how it can be constructive and informative in rendering the discussion on the migrationdevelopment
relationship more informed, more participatory, more effective and more forward
looking and action oriented.
What might the role of Regional Antennas be for the GFMD?
The Athens 2009 CSD is based on the premise that Regional Antennas fulfill an important role in
the GFMD process and need to be further strengthened. Their role needs to be enhanced not only
as a dissemination effort, but more importantly as rapporteurs of the content and substance of
the discussions held at the regional and inter-regional levels and feed them into the GFMD.
Should the regional or inter-regional processes and fora be institutionalized? And if yes, in what
ways and at what intervals? Will their institutionalisation contribute to the effort to enhance
continuity where necessary and maximise coherence between policy goals and practices?
Session 3.3: The Future of the Civil Society Days in the GFMD.
This Session aims at drawing relevant conclusions from the Brussels 2007 and the Manila 2008
CSD GFMDs and at exploring ways in which the CSD days ought to develop, improve and aim
for in the future fora.
In this context, the following themes are proposed as priorities:
What have been the main lessons learnt regarding the Civil Society Engagement with
Governments on Migration and Development? In other words, in what ways does civil society
engage with the governments in the countries of origin and destination? This involves exploring:
What works? What doesn’t? For whom? And why? What are the best practices? How can
collaboration between civil society actors be improved? And what are the obstacles to civil
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society collaboration in terms of political power, limited resources, different discourse and
analytical perspectives, different interests, etc?
Finally, in terms of thinking of the GFMD in strategic terms, what should be the main goals of
the CSD for the years to come?
Should the priority be the effective engagement with Governments with a view to influencing
policy decisions? Or should it be more the global linking and interaction of civil society actors or
also the global networking and linking between an expanded civil society sector including the
private sector? What are the opportunities and constraints of each option?

lundi 19 octobre 2009

Burundi : L’UNHCR condamne les actes de violence par des réfugiés sur le personnel humanitaire, la police et un des leurs

Source: United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR)

Bujumbura -- L'UNHCR, conscient des tensions au niveau du camp de Bwagirisa à la suite des transferts depuis le 30 septembre des réfugiés de Gihinga, condamne cependant les actes de violence perpétrés par un groupe de réfugiés contre le personnel de l'ONG CNR (Conseil Norvégien pour les Réfugiés), le chef du bureau de l'UNHCR de Ruyigi, la police déployée dans le camp ainsi qu'un réfugié cette semaine dans le camp de Bwagirisa en province de Ruyigi.

« Comme il est de la responsabilité de l'UNHCR de s'assurer notamment que les réfugiés sont protégés contre toute forme de violence et vivent dans un environnement qui remplit toutes les conditions de sécurité, il est aussi de notre devoir de nous assurer que tout le personnel humanitaire et tous ceux qui aident à la protection et l'assistance des réfugiés travaillent en sécurité. C'est pourquoi nous condamnons vivement tous les actes de violence de ces derniers jours. Nous appelons par conséquent tous les réfugiés au respect de la loi burundaise», a dit Clémentine Nkweta-Salami, Représentante de l'UNHCR au Burundi.

En date du 14 octobre 2009, un groupe de réfugiés dernièrement arrivés du camp de Gihinga, a gravement blessé un autre réfugié venu volontairement du même camp avec les premiers convois. Grâce à l'intervention rapide de l'unité de police du camp, un des agresseurs a pu être identifié et arrêté le 15 octobre.

Le 15 octobre 2009, un autre groupe de réfugiés a poursuivi à l'aide de machettes et de pierres, un des membres du personnel de CNR lors de l'attribution de maisons individuelles aux familles qui venaient d'arriver. Des pierres ont été aussi lancées sur les policiers venus secourir le personnel de CNR, blessant l'un d'entre eux.

Au vendredi 16 octobre 2009, 651 personnes des 1.042 réfugiés arrivés les 11, 12 et 15 octobre avaient déjà reçu leurs vivres. La distribution de vivres pour les quelque 400 réfugiés restant allait reprendre lorsque le chef du Bureau de l'UNHCR à Ruyigi et un agent de CNR ont fait l'objet de jets de pierres. Des menaces de mort ont été proférées à l'encontre du chef du bureau de l'UNHCR. La cause de ces actes semble être le refus de la vérification préalable des listes des bénéficiaires par les réfugiés. Cette vérification est nécessaire pour confirmer les effectifs selon les procédures en vigueur.

Avec l'intervention des forces militaires et policières, le chef de bureau de l'UNHCR et les agents des partenaires (CNR) ont pu quitter le camp sains et saufs.

Avec les efforts soutenus du Gouverneur de la province de Ruyigi, des Commissaires provincial et régional en étroite collaboration avec l'UNHCR et les partenaires, un contact a été établi avec des représentants de la communauté réfugiée. Le calme est revenu au camp et les activités d'assistance ont pu reprendre ce dimanche 18 octobre 2009.

L'UNHCR voudrait une fois encore appeler les réfugiés à s'abstenir de tout acte de violence et à respecter la loi du pays d'asile.

Le camp de Bwagiriza a été ouvert le 19 mai 2009. Il abrite environ 2.300 réfugiés congolais dont quelque 1.600 venus de l'ancien camp de Gihinga (Mwaro).

L'UNHCR réitère ses remerciements au Gouvernement du Burundi tant au niveau central que provincial pour son appui continu aux opérations de l'UNHCR et particulièrement à la sécurité dans les camps.

L'UNHCR Burundi assiste et assure la protection de quelque 31.000 réfugiés dont la majorité est originaire de la RDC dans quatre camps et en milieu urbain.

Facebook: Usocial vend des amis au kilo

19/10/2009 11:40

On pensait que l'amitié n'avait pas de prix. Erreur! Coupant l'herbe sous le pied de Facebook, Usocial vend des "friends" au kilo. Tel est pris qui croyait vendre...

En manque d'amis sur Facebook? Ou, plus prosaïquement, besoin d'assurer la promotion d'un produit ou d'un service quelconque? Le site australien www.usocial.net a pensé à tout et vous propose, dans une jolie formule à contre-courant de toute morale, d'acheter... des amis (177,3 dollars pour 1000 "friends", avec un maximum de 5000). Et bien que l'on sache depuis que Facebook existe que la notion d'"ami" a plus à voir avec un contact, voire un client potentiel, qu'une personne avec qui l'on envisage de passer ses vacances, la démarche a de quoi surprendre, voire choquer.

Même si, selon Leon Hill, l'un des concepteurs de Usocial, "la notion d'ami, sur Facebook, doit être prise selon la signification "publicitaire" du terme, vu que le site communautaire ne serait rien d'autre qu'une gigantesque plate-forme publicitaire. Facebook peut devenir un outil de marketing extrêmement efficace, mais il s'avère parfois difficile de toucher une audience critique. C'est là que nous intervenons. La moyenne d'amis par utilisateur Facebook est de 133, imaginez votre puissance de persuasion lorsque vous en comptez 5000."

Prix d'amiSorte de gare de dispatching du contact en ligne, Usocial n'en est d'ailleurs pas à sa première expérience du genre. Au début de l'année, il proposait déjà d'acquérir des "followers" sur Twitter, et a bâti sa réputation sur l'envoi de communiqués de presse via e-mail. Il se targue par exemple de posséder une base de données regroupant 560 000 adresses électroniques de journalistes (mais pas la nôtre, visiblement, car nous n'avons jamais rien reçu de sa part!) à qui vous pouvez envoyer un communiqué de presse moyennant un tarif moyen de 300 dollars.
Se drapant dans un angélisme qui ne sonne forcément pas tout à fait juste, les fondateurs de Facebook y sont évidemment allés d'une réaction genre vierge du web effarouchée. Précisant que " la charte d'utilisation du site communautaire proscrivait une utilisation des comptes personnels à des fins commerciales. " Mais en lisant entre les lignes, on décèle surtout une mise en garde du genre " ne faites pas aux autres ce qu'on voudrait bien leur faire aussi, même si vous nous avez pris de vitesse ".

Parce que bien qu'il s'en défende mollement, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, ne s'est jamais vraiment caché de vouloir un jour " faire quelque chose de la gigantesque base de données des 250 millions d'utilisateurs que nous possédons. " Comprenez: vendre ces informations, et donc ces profils d'"amis", à des publicitaires. On ne peut évidemment pas reprocher à Facebook de ne pas encore être passé à l'action, et de ne pas encore avoir tout à fait réussi à faire rimer web "social" avec web "commercial", mais dans cet espace de non-droit qu'est la Toile, c'est parfois au premier qui ose.
Et là, Facebook s'est fait prendre de vitesse. 2 solutions s'offrent donc maintenant à Zuckerberg: monnayer au plus vite sa tentaculaire base de données et écraser les autres initiatives en profitant de la puissance de son réseau. Ou faire... "ami-ami" avec Usocial.

Mao Boy

samedi 17 octobre 2009

Burundi : Les autorités doivent examiner les demandes d'asile des Rwandais

Source: Human Rights Watch (HRW) Date: 16 Oct 2009

Le gouvernement doit cesser d'expulser les Rwandais qui demandent le statut de réfugié
Bujumbura)
Le gouvernement du Burundi doit examiner immédiatement les cas de quelque 400 demandeurs d'asile rwandais et arrêter de les expulser, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Human Rights Watch a également demandé aux autorités rwandaises de cesser les pressions sur le Burundi pour forcer les demandeurs d'asile à retourner au Rwanda.

Le 12 octobre 2009, le Burundi a contraint de nombreux demandeurs d'asile à retourner au Rwanda en leur donnant de fausses informations selon lesquelles leur statut de réfugié avait été refusé. Les autorités burundaises ont, à la demande de Human Rights Watch et d'autres organisations, accepté d'arrêter les expulsions.

« Nous sommes heureux que le Burundi accepte de respecter le droit international et d'examiner les cas de ces demandeurs d'asile rwandais », s'est réjouie Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique de Human Rights Watch. « Les expulsions forcées doivent cesser ».

Au cours des derniers mois, des Rwandais sont entrés à Kirundo et Ngozi, deux provinces au nord du Burundi. À la fin de septembre, environ 100 à 400 personnes étaient arrivées au pays. Human Rights Watch s'est entretenu avec plusieurs d'entre elles le 14 octobre, et elles semblaient, à juste titre, craindre d'être persécutées si elles devaient retourner au Rwanda.

Face aux fortes pressions du Rwanda et sans examiner leurs demandes, le ministre de l'Intérieur du Burundi, Edouard Nduwimana, a déclaré le 8 octobre dernier que tous les Rwandais devraient être « rapidement expulsés » du pays.

Le 12 octobre, une délégation du gouvernement burundais composée du conseiller principal du gouverneur de la province de Kirundo et d'un commissaire de police a rencontré de nombreux demandeurs d'asile rwandais à Kirundo et leur a fourni de fausses informations selon lesquelles le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) leur avait refusé le statut de réfugié et qu'ils devaient quitter le pays. Ils leur ont indiqué qu'ils seraient expulsés s'ils ne retournaient pas « volontairement ». Beaucoup auraient quitté le Burundi pour le Rwanda le lendemain.

Les autorités de Kirundo ont tenté de forcer 17 autres Rwandais à quitter la province dans l'après-midi du octobre 14, mais la nouvelle agence nationale burundaise pour les réfugiés, l'Office national de protection des réfugiés et apatrides (ONPRA), est intervenue pour arrêter les expulsions. Le 15 octobre, les responsables de cette agence ont déclaré à Human Rights Watch qu'il n'y aurait pas d'expulsions. Cependant, Human Rights Watch a par la suite appris que ces 17 Rwandais restent actuellement introuvables et qu'ils pourraient avoir quitté le pays sous la pression du gouvernement burundais. Human Rights Watch a essayé de joindre au téléphone les responsables de la province de Kirundo pour confirmer cette information, mais sans succès.

La nouvelle agence burundaise pour les réfugiés chargée entre autres de l'évaluation des demandes d'asile a commencé ses activités en avril. En vertu de la législation burundaise, les demandeurs d'asile doivent déposer leurs demandes auprès de l'agence dans un délai de 30 jours suivant leur arrivée au pays, sauf en cas de force majeure (circonstances atténuantes). L'agence ne dispose actuellement que de bureaux à Bujumbura, la capitale. Les demandeurs d'asile à la frontière rwandaise dont beaucoup sont sans ressources doivent donc effectuer plusieurs jours de voyage pour s'y rendre. Les motifs des demandeurs d'asile présentés aux autorités burundaises locales, à savoir la crainte d'un retour au Rwanda, auraient dû en effet leur donner le droit de demander l'asile.

La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés signée par le Burundi interdit aux États d'expulser ou de renvoyer les réfugiés dans des endroits où leur vie ou leur liberté serait menacée en raison de leur race, religion, nationalité, appartenance à un groupe social ou à une mouvance politique. Cette interdiction de retour forcé (refoulement) concerne également les demandeurs d'asile.

La Convention de l'Union africaine (ancienne Organisation de l'unité africaine) régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique dont le Burundi est également signataire interdit non seulement le refoulement, mais exhorte aussi les États parties à accueillir des réfugiés et à régler leurs cas. Toujours selon cette convention, « l'octroi du droit d'asile aux réfugiés constitue un acte pacifique et humanitaire et ne peut être considéré par aucun État membre comme un acte de nature inamicale ».

Les interviews menées par Human Rights Watch avec plusieurs Rwandais ont révélé des craintes bien fondées chez certains qui redoutaient des persécutions au Rwanda. Un Rwandais interrogé a raconté qu'il avait été acquitté des accusations d'avoir brûlé la maison d'un Tutsi pendant le génocide de 1994 par les juridictions gacaca en 2006. En septembre, cependant, il a été convoqué pour répondre aux mêmes chefs d'accusation, avant d'été reconnu coupable et condamné à 30 ans de prison. Il s'est réfugié au Burundi.

Deux autres personnes ont raconté des histories semblables à Human Rights Watch, c'est-à-dire qu'elles ont été jugées de nouveau pour les mêmes crimes par les juridictions gacaca alors que leurs cas avaient déjà été résolus. Le droit international interdit de juger une personne deux fois d'une infraction pour laquelle elle a été déjà acquittée ou condamnée.

Deux des Rwandais ont indiqué que leurs voisins avaient été enlevés de leur domicile au milieu de la nuit et n'avaient pas été revus depuis lors. Ils ont raconté que ces enlèvements se sont produits dans les secteurs de Matana et Mpanda, deux provinces du sud du Rwanda. Une personne a raconté que son voisin a été enlevé par les forces locales de défense rwandaises, un groupe de résidents de la collectivité qui effectue des patrouilles dans le quartier et qui fait également office de police informelle mais qui n'a pas pouvoir de procéder à des arrestations.

Des autorités administratives et policières burundaises ainsi qu'un journaliste et un militant des droits humains ont raconté à Human Rights Watch deux incidents des corps de jeunes hommes portant des traces de blessures vus dans le fleuve Kanyaru qui sépare le Burundi et le Rwanda. Les médias burundais ont indiqué que les habitants avaient vu jusqu'à cinq corps. La provenance de ces corps reste inconnue, mais leur présence a accentué les craintes des demandeurs d'asile de retourner au Rwanda.

Le Rwanda aurait exercé des pressions politiques sur le Burundi pour que ce pays n'accorde pas de statut de réfugié aux Rwandais. Le 15 octobre, l'ambassadeur du Rwanda au Burundi était en visite dans la province de Kirundo apparemment à cause des expulsions.

« Le Burundi devrait indiquer clairement qu'aucun Rwandais ne sera plus déporté en violation du droit international », a demandé Mme Gagnon. « La nécessité d'entretenir de bonnes relations avec le Rwanda ne peut pas exclure l'obligation du Burundi de protéger les Rwandais qui craignent d'être persécutés chez eux ».

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