samedi 30 janvier 2010

Burundi: Agrément d'un 44ème parti politique

Le Front national de libération/Iragi rya Gahutu (Fnl, héritage de Gahutu, en langue nationale, le Kirundi) a été agrée, mardi soir, portant ainsi à 44 le nombre de partis officiellement reconnus dans le pays, apprend-on de source officielle dans la capitale burundaise.

Ce parti, sorti des flans des Forces nationales de libération (FNL, ex- rébellion), est présidée par un certain Jacques Kenese, encore méconnu du grand public.

L'opinion soupçonne ce nouveau venu sur la scène politique nationale d'être à la solde du pouvoir dans le but d'affaiblir l'aile majoritaire des FNL emmenée par Agathon Rwasa à l'approche des secondes élections générales post-conflit de 2010.

Tel ne serait toutefois pas le cas, continue à se défendre le dissident en mettant plutôt en avant sa volonté de constituer une alternative pour les militants désemparés des FNL.

Le Conseil national pour la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir) a, par contre, reçu, dimanche, un soutien sans faille du parti "Inkinzo" (Bouclier, en langue nationale, le Kirundi).

Les grandes man?uvres électoralistes semblent avoir ainsi commencé et le parti Inkizo (oppsition) compte soutenir le candidat à la présidentielle de juillet prochain donné par le CNDD-FDD.

Bujumbura - Pana 28/01/2010

Les moustiquaires de Vanackere (La Libre 28/01/2010)

Kizina est un village de 578 ménages, dans la fertile plaine de l’Imbo, au nord de Bujumbura, au milieu des rizières. A l’ombre des manguiers, papayers, bananiers, palmiers à huile et orangers s’élèvent de petites maisons de pisé de deux ou trois pièces, au sol de terre battue, presque dépourvues de meubles. Elles sont entourées de potagers où le maïs côtoie les haricots et les courges. Devant la porte, du riz, des cossettes de manioc et des épis de maïs blanc sèchent sur des nattes.

Plus loin, des femmes surveillent un étal de petits tas de charbon de bois; il en faut deux pour cuire de la pâte de manioc et de la sauce, quatre à cinq pour preparer des haricots en plus - le repas courant ici. Un seul de ces petits tas coûte 200 F burundais; un paysan sans terre, qui travaille celle des autres, gagne 1 500 FBu par jour. Celui-là ne peut se payer du charbon de bois; il cuisine sa nourriture sur un feu de brindilles glanées dans la campagne.

Ici, on mange de la viande - rire gêné des paysannes qui me renseignent - "trois fois par an, quand on a vendu la récolte de riz". Et les familles mangent une fois par semaine de petits poissons du lac Tanganyika. On n’a pas de lait pour les enfants. On fait "un ou deux repas par jour". Les paysans sans terre souffrent un peu de malnutrition.

La plaine de l’Imbo est fortement impaludée. Récemment, huit enfants du village sont morts de malaria en une seule semaine. C’est donc ici que le ministre burundais de la Santé, le Dr Emmanuel Gikoro, et la Croix-Rouge (aidée par celle de Flandre), qui compte 130 000 volontaires dans tout le pays, vont lancer leur nouvelle campagne de promotion des moustiquaires imprégnées d’insecticide - le meilleur moyen de lutter contre le paludisme. Le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, est attendu pour inaugurer la campagne.

Il est accueilli par des chants et des danses et se prête volontiers au jeu du volontaire qui montre comment fixer la moustiquaire au-dessus du matelas, en l’accrochant à des clous plantés haut sur le mur. Puis, le ministre belge accompagne l’équipe de la Croix-Rouge dans sa tournée du village, destinée à vérifier si les maisons qui en disposent déjà ont placé correctement les trois moustiquaires par ménage distribuées gratuitement. Une précédente campagne de distribution, il y a deux ans, plus au nord, avait partiellement échoué, parce que nombre de ses bénéficiaires, trop pauvres, revendaient les protections pour s’acheter à manger. Une campagne d’explication soulignant l’importance des moustiquaires pour préserver la vie a donc précédé la distribution.

Le petit cortège de volontaires de la Croix-Rouge et d’officiels passe devant l’église du village. Des chants y attirent Steven Vanackere : une petite foule de femmes prie tout haut à côté de malades. Car les paysans préfèrent amener les victimes de la maladie à l’église plutôt qu’à l’hôpital, à 5 km de là. Les bénévoles de la Croix-Rouge doivent donc vérifier que les médicaments pour soigner la malaria sont pris correctement.

Au Burundi, il n’y a qu’une trentaine de médecins qui exercent dans l’intérieur du pays; les autres, une cinquantaine, travaillent à Bujumbura, plus confortable. "Beaucoup de médecins, ici, ne pratiquent pas leur art", explique Matthieu Destrooper, responsable local pour la Croix-Rouge flamande, "mais remplissent des fonctions de gestion" à la Province ou dans un ministère. "Et il y a plus de médecins burundais pratiquant en France qu’au Burundi", ajoute-t-il. Ils sont restés en Europe après leur formation, attirés par les salaires français. Au Burundi, un médecin gagne environ 200 euros par mois (depuis six mois; auparavant, c’était 75 euros).

Enfin Steven Vanackere a visité, avant de regagner Bruxelles, l’hôpital Prince Régent Charles, construit sous la tutelle belge à Bujumbura. La coopération belge finance la rénovation des bâtiments.
Envoyée spéciale au Burundi
Marie-France Cros

Mis en ligne le 27/01/2010


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Burundi: Arrestation de 'comploteurs' au sein de l'armée

Un officier et douze soldats subalternes ont été arrêtés vendredi soir sur une plage du lac Tanganyika bordant la capitale burundaise, en pleine séance de planification d'une "tentative de déstabilisation des institutions de la République", a-t-on appris samedi à Bujumbura de source militaires.

Selon le chef d'état-major général de la Force de défense nationale (FDN), le général Godefroid Niyombare, des "documents compromettants et accablants" ont été saisis sur le groupe de militaires, qui appartiendrait à des unités différentes de l'armée burundaise.

Le haut responsable de la FDN, qui a supervisé lui-même l'opération de neutralisation des présumés comploteurs, a laissé entendre que d'autres arrestations au sein de la FDN ne seraient pas à exclure à l'issue des interrogatoires en cours pour connaître les tenants et les aboutissants de cette "tentative d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat".

Il s'agirait là de la seconde tentative de déstabilisation des institutions de la République au cours de ces cinq dernières années de pouvoir du chef de l'Etat burundais, Pierre Nkurunziza.

La première velléité de putsch avait été attribuée à l'ancien président de la République, Domitien Ndayizeye, et son ex-adjoint Alphonse-Marie Kadege, en 2006, avant que la justice ne les lave de tout soupçon au bout de plusieurs mois de prison.

Du côté de l'opposition, plusieurs voix se sont élevées samedi pour dénoncer un "montage" réalisé par le pouvoir en place pour atteindre ses adversaires politiques.

L'incident survient en pleine préparation des deuxièmes élections générales post-conflit, prévues pour cet été dans le pays.

Un grand malaise social a par ailleurs régné ces derniers temps au sein des Forces de défense et de sécurité sur fond de revendication de meilleurs conditions de vie.

Des responsables du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) ont été mis en cause dans l'entretien d'un climat malsain visant le soulèvement des corps de défense et de sécurité nationale à des fins inavoués avant que le jeune parti politique de l'opposition radicale ne monte à son tour au créneau pour démentir les "allégations du pouvoir".

Bujumbura - Pana 30/01/2010

Burundi: Adieux sans rancune du représentant des Nations unies

Le représentant du secrétaire général des Nations unies au Burundi, le Tunisien Youssef Mahmoud, a fait ses adieux aux autorités burundaises, à l'égard desquelles il ne semble éprouver aucune rancune en dépit de son départ forcé du pays.

M. Mahmoud, qui s'adressait mercredi à la presse à Bujumbura après avoir été reçu par le premier vice-président, Gabriel Ntisezerana, a déclaré qu'il plaiderait toujours la cause du Burundi et émis le souhait que ce pays devienne "un modèle de paix, de réconciliation et de stabilité pour tous les Africains".

C'est vers la fin du mois de décembre 2009 que, à la surprise générale, le pouvoir de Bujumbura avait instamment demandé au secrétaire général des Nations unies de rappeler le diplomate tunisien et de le remplacer par un autre.

La raison officielle invoquée était que le mandat du Bureau intégré des Nations unies au Burundi (BINUB), que dirigeait M. Mahmoud depuis trois ans, allait changer d'orientation et que, par conséquent, il n'était pas question de garder le même homme.

Beaucoup de voix s'étaient élevées dans les milieux politiques burundais pour dénoncer le renvoi sans ménagement d'un diplomate onusien réputé pourtant "sage, conciliant et courtois", en vain.

Bujumbura - Pana 28/01/2010

Burundi: 3 arrestations de militaires

AFP 30/01/2010
Au moins trois militaires burundais ont été arrêtés aujourd'hui dans le camp de para-commandos de Bujumbura samedi, portant à seize le nombre de soldats arrêtés depuis vendredi et accusés de "déstabilisation des institutions", a appris l'AFP de sources concordantes.

"Ce matin, l'armée a procédé à l'arrestation de trois sous-officiers du camp +para+ de Bujumbura car nous avons la preuve que ces soldats étaient totalement impliqués dans la tentative de déstabilisation découverte hier", a annoncé à l'AFP un haut gradé de l'armée, sous couvert de l'anonymat.

"Selon les premiers éléments de l'enquête en cours, ces soldats avaient préparé une mutinerie générale dans tous les camps du pays. Ils prévoyaient de prendre en otage leurs officiers puis d'exiger des négociations directes avec le président Pierre Nkurunziza", a-t-il révélé.

Ils auraient formulé des exigences en rapport avec leurs conditions de vie, mais aussi politiques, selon la même source. Toutes ces informations ont été confirmées par des sources gouvernementales et diplomatiques.

Vendredi, 13 militaires, dont deux officiers, avaient été arrêtés à Bujumbura alors qu'ils préparaient "la déstabilisation des institutions" du Burundi, selon le chef d'état-major général de l'armée.

Ces arrestations interviennent dans un contexte de malaise persistant au sein de l'armée et de la police, selon des sources de ces deux corps interrogées.

Le Burundi tente de sortir depuis 2006 de 13 ans de guerre civile déclenchée par l'assassinat du premier président démocratiquement élu, le Hutu Melchior Ndadaye, lors d'une tentative de coup d'Etat de l'armée, alors dominée par la minorité tutsi.
Des élections, dont une présidentielle et des législatives, sont prévues à partir de mai.

lundi 25 janvier 2010

L´ambassadeur suisse en RDC : "Aucun pays n'a été construit par des forces étrangères"

Dimanche 24. Janvier 2010 10:44

Samedi 23 Janvier 2010

Les Congolais devront d´abord compter sur eux-mêmes pour reconstruire leur pays. C´est l´essentiel du message de l´ambassadeur suisse en République Démocratique du Congo, dans un point de presse tenu vendredi à Kisangani, lors de son séjour au chef-lieu de la province Orientale, rapporte radiookapi.net

M. Linus von Castelmur a souligné que l´aide extérieure apportée à la RDC dans son programme de reconstruction doit être considérée comme une goutte d´eau dans un vaste océan de développement.

« Il n´ya aucun pays qui a été reconstruit par une puissance étrangère, par d´autres
pays. C´est vous qui devez le faire, avec certainement l´appui des autres »,a-t-il déclaré en substance.

« Vous avez des bras et des jambes, vous avez des mains, vous avez des cerveaux, je pense que ce pays doit se reconstruire, à travers, justement, la mobilisation des forces congolaises qui sont là, et je ne vois pas pourquoi, vous auriez besoin d´entreprises européennes ou chinoises ou indiennes », a poursuivi le diplomate suisse.

Donc, pour l´ambassadeur Linus von Castelmur, ce sont les entreprises congolaises qui doivent reconstruire la RDC. « La communauté internationale peut vous accompagner et vous appuyer, mais l´effort principal doit venir de vous-mêmes », a-t-il insité. Il faut néanmoins un préalable, selon le diplomate suisse :

« Que les mauvaises pratiques que vous connaissez cessent à tous les niveaux, parce que c´est cela qui vous permettra d´attirer les acteurs économiques. »

De l´assistance de la Suisse à la RDC

Les relations entre la Suisse et la République Démocratique du Congo datent de 1962 avec l´ouverture à Kinshasa, par Genève, de l´ambassade de la Confédération helvétique. Au cours d´une conférence-débat le 5 décembre 2009, dans la capitale congolaise, l´ambassadeur Linus von Castelmur avait fait le point de la politique étrangère de la Suisse, ses principes et objectifs ainsi que son impact en RDC. Cette politique, avait souligné le diplomate suisse, est fondée sur un dialogue franc et amical avec les autorités ainsi que la société civile congolaises. Ce
qui explique les efforts d´assistance de son pays dans les processus de pacification, de la stabilisation et de la reconstruction du Congo démocratique, avait encore indiqué l´amabssadeur Linus von Castelmur.

Cette assistance se réalise par le déblocage d´importants fonds en matière de développement pour la RDC, mais aussi par les contributions indirectes que la Suisse fournit par le biais des institutions financières internationales dont le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Ainsi, en 2 009, la Suisse a contribué pour 17 millions de dollars américains pour la sécurisation
de la RDC à travers la Monuc, 6 millions pour l´assistance humanitaire principalement aux deux Kivus et à la province Orientale, et 3,5 millions pour des projets de développement et de renforcement des institutions congolaises, avait fait savoir l´ambassadeur.

Avec la stabilisation progressive dans l´Est du Congo, la Suisse espère convertir une partie de l´assistance humanitaire en assistance au développement, avait-il indiqué. C´est dans cette perspective que la Suisse a ouvert un Bureau de coopération à Bukavu, et son plus grand projet consiste à remettre à flot le système de santé dans la province du Sud Kivu, avait révélé l´ambassadeur Linus von Castelmur.

vendredi 22 janvier 2010

RDC: Les députés ont décidé de renoncer aux augmentations de leurs émoluments

Assemblée nationale L'Assemblée nationale en session.

En seconde lecture du pojet du budget de la République pour l’exercice 2
010, les députés ont décidé de renoncer aux augmentations de leurs
émoluments comme ils l’avaient prévu lors de la première lecture, rapporte
radiookapi.net

Au cours de la plénière de jeudi, les membres de l’Assemblée nationale ont
donc adopté les conclusions auxquelles est parvenue la commission économico
financière qui avait 48 heures pour décortiquer le projet de loi budgétaire
que le président de la République avait renvoyé au Parlement pour une
seconde lecture. Au nombre de ces conclusions, ladite commission avait
recommandé que les députés et les sénateurs renoncent aux augmentations de
leurs émoluments. Le personnel politique de la présidence de la République
est également concerné par cette décision.

Ces augmentations devraient provenir des recettes additionnelles dégagées
par les parlementaires lors du premier examen du projet budgetaire. En lieu
et place, les députés ont opté pour que ces augmentations soient affectées
aux soldes des militaires et des policiers de la République. En termes des
chiffres dégagés, la chambre basse prévoit à cet effet sur les recettes
additionnelles, une enveloppe globale de l’odre de 21 milliards de francs
congolais : 19 milliards pour les Forces armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC), et 9 milliards pour lla Police nationale
congolaise (PNC).

Par ailleurs, dans leurs interventions, certains députés ont souhaité que le
gouvernement congolais harmonise ses vues avec les institutions de Bretton
Woods pour permettre le réajustement des salaires des agents et
fonctionnaires de l’Etat, 2 010 étant une année du social, selon le voeu du
chef de l’Etat, le présidnet Joseph Kabila.

lundi 18 janvier 2010

BURUNDI 2010: Elections de la peur ou peur des élections?

Umugumyabanga s`exprime.

Dès juin 2010, le peuple burundais passera de nouveau devant les urnes pour se choisir librement ses nouveaux dirigeants pour les cinq ans à venir, soit jusqu`en 2015. Ce rendez-vous des politiciens avec le peuple se passe dans un contexte tout particulier. Le pays se remet timidement des déchirements consécutifs à la guerre civile qui l`a ravagé depuis des décennies et plus particulièrement depuis 1993.

Cette guerre, rappelons-le, a laissé beaucoup de traces. En plus des destructions matérielles, le tissu social en a pris un coup sévère. Il faut tout réparer et redresser. Le peuple se doit de revisiter son histoire et ses valeurs pour mieux se ressaisir! Car effet, bwa bugabo, rya banga, bwa buntu, ont été sérieusement malmené, cédant ainsi libre court aux pratiques peu glorieuses et moins réjouissantes et dont on peut aujourd`hui mesurer les conséquences. Tout est à reconstruire sauf que les forces ou plutôt le courage d`affronter les défis n`y est pas toujours.

A la veille de ce rendez-vous crucial que constituent les élections, les signaux sont au rouge chez une certaine opinion, les médias et l`élite en particulier. De partout fusent les rumeurs, calomnies, insultes et autres ignominies, tapages de tout sorte, conférences de presse tout azimut, alliances contre nature, plaintes auprès des grands de ce monde etc...Tous ces agissements, parait-il, pour manifester ses inquiétudes quant aux élections à venir et prévenir le danger. Et dans tout ça, le méchant est de taille. C`est le parti au pouvoir. C`est son emblème. Ces slogans. C`est cette marée humaine qui répond présents au nom de ce parti. C`est la combativité de ses leaders. L`énergie que dégage le président de la république etc..

Pourquoi tout ça fait peur? Au commencement, c`est histoire car affronter le maquis n`est pas une affaire de tout le monde. Il faut du courage. C`est ensuite le tournant de cette histoire qui a fait de ces hommes et femmes du maquis des responsables légitimes malgré les hostilités de tout part, déjouant ainsi toutes les pièges et pronostics. Car en effet, l`histoire récente du monde libre ne plaidait pas en eu faveur. Ainsi, peu de mouvements armés se sont imposés par la voie des urnes. Parmi ces cas rares, se trouvent le CNDD-FDD de Nkurunziza au Burundi et l`ANC de Mandela en Afrique du Sud. Parce que la cause défendue était juste que le courage ait été légitimé !

Si en Afrique du Sud l`ensemble de la classe politique a accepté le verdict des urnes, il n`en a pas été ainsi au Burundi. A cela, les raisons n`ont pas à chercher dans la cause elle-même mais dans le courage d`affronter la dure réalité du maquis. Le retour triomphal des fils et filles de la nation regroupé au sein du CNDD-FDD a été un cauchemar parce que le processus qui en est suivi a mis fin aux alliances contre nature jusque là érigées en mode de partage du pouvoir et ceci au détriment de la dignité. Il fallait repenser aux nouvelles stratégies dans un contexte dont on ne maîtrise pas forcément les enjeux, avec un acteur de plus, le peuple, jusque là tenu à l`écart par les acteurs d`Arusha.

Après le maquis, la période post-conflit. Si dans certaines situations les cessez-le feu, les accords de paix et les élections n`ont pas suffit pour protéger les civils, le cas du Burundi a été un bon modèle et a surpris plus d`un. Depuis les accords de Pretoria entre le CNDD-FDD et la coalition issu d`Arusha au pouvoir en place à Bujumbura, les armes se sont immédiatement tues, même si un mouvement est resté encore en rébellion quelques années encore.

L`intensité des violences a très rapidement cédé le terrain à une volonté affichée pour une cohabitation pacifique et solide des fils et filles de la nation. Cette attitude a permis au pouvoir issu des élections de 2005 de conduire aisément les actions de pacification de la nation et des esprits. Les difficultés n`ont pas manqué car il fallait déjouer systématiquement les pièges contenus dans les accords dits d`Arusha, contenir une société civile érigée systématiquement en opposition politique, gérer la cohabitation imposée par Arusha et enfin faire face à l`héritage des années sombres de l`histoire du Burundi. Dans tous les cas, le fiasco attendu n`a pas eu lieu! Au contraire.

Après 2010, une nouvelle ère? Certainement oui. Si dans le fond tout pouvoir en place – aujourd`hui et demain- s`inspirera obligatoirement de l`esprit des accords d`Arusha, la survie politique de beaucoup d`acteurs est en danger. Arusha a, en effet, permis à certains hommes et femmes de survivre politiquement mais de manière purement artificielle parce que sans assise populaire. Il suffisait, pour certains membres de partis politiques et de mouvement en rébellion d`entrer en dissidence et de s`autoproclamer leaders politiques d`un jour pour se voir attribuer la qualité de négociateur à Arusha, avec à la clé, les avantages politiques et matériels qui en découlaient. Cet état d`esprit a beaucoup régné et le reste. Pour s`en convaincre, il suffit d`évaluer les partis politiques actuellement enregistrés comme tels et les différentes tentations d`entrer en dissidence observées ces dernières années, y compris au sein des partis principaux. La poursuite de la démocratisation du système politique Burundais va nécessairement reformer en profondeur le paysage politique de la nation: des partis politiques et leurs leaders vont certainement disparaître de la scène politique. Par ailleurs, le conflit burundais a totalement changé de visage. Des querelles inter ethniques d`antan, le peuple doit aujourd`hui faire fasse à d`autres soucis quotidiens: manger à sa faim, se soigner, envoyer son enfant à l`école. En conséquence, il reste peu de place à l`instrumentalisation, aux manipulations de toute nature et aux émotions. Or, beaucoup d`hommes et femmes ont construit leur stature politique sur ces bases. Et si à un moment donné cela a été possible, les temps sont révolus car le peuple a tout compris.

2010, année de bilan, de programme et des projets. Avec le temps, les enjeux électoraux ont changé et le peuple est devenu exigeant. Si hier, les formes d`exclusion dont le peuple a longtemps été victimes ont bel bien favorisé certaines formations politiques au détriment des autres, le combat à venir sera celui du bilan et d`un autre programme. Or, peu de partis ont des réalisations à faire valoir devant le peuple, actuellement seul juge. De manière purement objective, seul le CNDD-FDD et dans une moindre mesure l`UPRONA sous Bagaza - et avant que celui-ci ne sombre dans la dictature qui a caractérisé la fin de son règne- ont un bilan. Au bilan du CNDD-FDD, il y a lieu de citer la lutte armée avec pour conséquence la mise en place des corps de défense et de sécurité dans lesquels le peuple, dans son ensemble, a confiance. C`est le rapatriement des réfugiés, la pacification des esprits avec pour corollaire la banalisation des appartenances ethniques et en toile de fonds une cohabitation pacifique. C`est la gratuité de l`enseignement et des soins pour une certaine catégorie de la population vulnérable, la vulgarisation de l`enseignement et des apprentissages à travers la multiplication des collèges communaux, la construction et équipement des centres de santé à travers tout le pays. De manière générale, la paix règne sur l`ensemble du territoire et le burundais est libre. Bien sur que tout n`est pas rose. Il y a la corruption et les malversations financières de toute sorte, maux dont l`Afrique souffre de manière générale et pour lesquels le Burundi ne fait pas exception, surtout quand on sait les héritages des régimes passés.

Vers plus de légitimité? Tout au long de la législature en cours, des remises en question de l`action du gouvernement et des décisions de l`autorité ont été systématiques. Des acteurs politiques de l`opposition n`ont cessé de s`appuyer sur des dispositions constitutionnelles dont ils ont eux même élaborés et dont ils connaissaient les pièges pour saper l`action du pouvoir. Des organisations dites de la société civile se sont érigées en une forme d`opposition politique ou en organes de contrôle de l`action gouvernementale. Parallèlement, on a assisté à un appui moral et matériel démesuré de cette même société civile par des organisations, voir des pays étrangers, comme si il y avait une volonté manifeste de créer un contre-pouvoir politique! En conséquence, les institutions n`ont pas eu la stabilité nécessaire pour pouvoir mener les reformes utiles pour le pays. Les élections de 2010 renforceront sans aucun doute l`autorité politique, actuellement malmenée par une cohabitation politique qui n`en dit pas son nom. La nécessité de mettre de l`ordre dans certains domaines, y compris l`organisation de la société civil sera nécessairement un impératif, ce qui impliquera une perte de certaines prérogatives, y compris financiers chez certains leaders de cette société. Dans ce contexte, le retour au jeu classique de la démocratie n`est pas du goût de tout le monde et ça fait peur!

Etienne Nyandwi

jeudi 14 janvier 2010

Etat des lieux des libertés au Burundi

Freedom House, une ONG américaine, vient de publier une étude à propos de libertés dans le monde. Les libertés sujettes à l’étude sont la liberté de presse, de confession, de réunion, d’expression etc. Une note est accordée à chaque pays par catégorie de liberté. Cette note va de 1 à 6. La note 1 est accordée au meilleur élève alors que 6 est attribuée au mauvais élève.

En matière de droits politiques et de libertés civiles, la constitution burundaise accorde à chaque ancien chef d’état le poste de sénateur à vie. Elle attribue aussi 3 postes aux Batwa. Mais l’étude déplore que les textes légaux n’indiquent pas le maximum de postes prévus pour les membres non élus du parlement. L’étude met aussi en évidence le fait que 22 députés aient été chassés du parlement et remplacés par des personnes non élues qui avaient l’avantage de prêter leur sermon d’allégeance au chef du parti présidentiel. Elle constate aussi que le gouvernement actuel est fait de 14 Hutu et 6 Tutsi.

Freedom House, à travers son étude, rappelle que la corruption est un grand problème au Burundi. Elle en veut pour preuve l’Indice de 2008 sur la Transparence Internationale et la Perception de Corruption qui a classé le pays au rang 158 sur 180 pays. Elle stigmatise le fait qu’en 2007, le président de la banque centrale du pays ait été arrêté alors qu’il tentait de s’enfuir avec 23 millions de $us.

En matière de droit d’expression, l’étude fait remarquer que ce droit est constamment est limité par les autorités politiques du pays. Elle donne l’exemple des media qui sont soumis souvent à l’autocensure par le pouvoir politique. Selon la même étude, une seule télévision existe dans le pays et elle est une propriété de l’état. Elle affirme que, néanmoins, plusieurs radios privées existent mais avec une audience réduite. La même étude déclare que la presse écrite privée a un tirage très réduit à cause du niveau élevé d’illettrisme dans le pays

L’étude reconnaît que la liberté confessionnelle existe et est bien observée. Elle affirme aussi que la liberté de réunion est souvent restreinte par les autorités politiques du pays. Selon la même étude, les travailleurs ont leur droit de grève qui est bien observé. Seulement elle déplore que le système judiciaire soit en piteux état à cause de la corruption et du manque de ressources.

En définitive, l’état des libertés au Burundi est reconnu pour être assez bon. Il n’est ni bon, ni très mauvais. En Afrique, près de 6 pays sont de bons élèves, près de vingt pays, dont le Rwanda, sont de mauvais élèves et plus de vingt autres pays, dont le Burundi, ne sont ni bons ni mauvais élèves.



Source: Freedom House

mardi 5 janvier 2010

Thé: Des fonds pour encourager les théiculteurs du Burundi

Actualités - Agriculture .Agriculture - L'Office du thé du Burundi (OTB) compte dégager quelque 957 millions de francs burundais (près de 957.000 dollars US) sur les bénéfices réalisés en 2009 pour les redistribuer aux théiculteurs, apprend-on de source proche de la direction générale de cette entreprise étatique.

"Nous venons de réaliser un chiffre d'affaires jamais égalé, depuis que le Burundi a commencé à cultiver le thé, de l'ordre de 15,4 millions de dollars US, et compte tenu de cette situation, le conseil d'administration a jugé bon d'étendre les dividendes jusqu'aux théiculteurs", a expliqué lundi à Bujumbura le directeur général de l'OTB.

Selon Alexis Nzohabonimana, qui s'exprimait au cours d'un point de presse, la manne vient surtout du fait que les cours mondiaux ont clôturé l'année 2009 sur un prix fort de 2,44 dollars us par kilo de thé sec.

Les très verdoyants champs de thé, aussi bien en été qu'en hiver, s'étendent sur une superficie d'environ 9.000 hectares. Le thé sec commercialisé se situe autour de 8.000 tonnes par an (un kilo de feuilles vertes donne 200 grammes de thé sec).

La récolte moyenne annuelle de feuilles vertes, quant à elle, oscille entre 35.000 et 40.000 tonnes, indique encore l'OTB, ajoutant que deux types de plantations coexistent, à savoir les "blocs industriels" appartenant à l'OTB et les "plantations villageoises" qui représentent près de 80% de la superficie totale et occupent plus de 50.000 producteurs.

Environ 95% du thé burundais est exporté et les ventes réalisées à travers la bourse de Mombasa, au Kenya voisin. Le Burundi produit un thé de la catégorie dite "noire" et les pays de destination connus sont le Pakistan, Oman, le Royaume-Uni et l'Egypte.

Le directeur général de l'OTB s'est montré optimiste pour l'avenir de l'entreprise compte tenu de l'état d'avancement de la modernisation des unités industrielles devant permettre une amélioration de l'offre qualitative sur le marché international.

Le café, le thé et le coton sont les principales cultures de rente qui rapportent la plus grande part des devises au pays tout en n'occupant que 2% des terres cultivées, selon les statistiques de l'Observatoire des filières agricoles au Burundi (OFAB).

La moitié des terres exploitées reste consacrée aux cultures vivrières, notamment les tubercules, les légumineuses, les céréales et les fruits. Pour le reste, le pays dépend, à plus de 50%, des aides extérieures au développement.

Bujumbura - Pana 05/01/2010

Actualité Afrique : Les travaux du chemin de fer l'Afrique de l'Est débuteront en 2011

La construction du chemin de fer reliant les cinq pays membres de la Communauté économique est-africaine (CEEA) débuteront en janvier 2011 pour durer quatre ans, annonce un communiqué officiel publié mardi à Kigali, la capitale du Rwanda.

RDC: Rapport explosif sur la situation dans l’est du Congo transmis, le 9 novembre 2009, par un groupe d’experts

Malgré l’aide de l’Onu, l’armée congolaise peine à neutraliser les rebelles hutu qui bénéficient de soutiens dans vingt-cinq pays. Une vraie multinationale, décrite par des experts onusiens dans un rapport explosif.
Par François Misser

C ’est un rapport explosif sur la situation dans l’est du Congo qu’a transmis, le 9 novembre 2009, un groupe d’experts au président du comité instauré par le Conseil de sécurité de l’Onu. Sans surprise, il conclut à l’échec de l’opération Kimia II, (« calme » en swahili) déclenchée en mars 2009 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avec le soutien logistique de la Monuc, la Mission des Nations unies en RDC, contre les rebelles hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Cette opération n’est pas parvenue à démanteler dans l’Est les structures politiques et militaires des FDLR, dont l’effectif est estimé entre 6 000 et 8 000 hommes, analyse le rapport.

Les complices démasqués
L’État congolais est en partie responsable de cette situation, dans la mesure où les FDLR continuent à bénéficier du soutien d’officiers des FARDC. En janvier 2009, des Casques bleus pakistanais ont mis la main sur une cache contenant des Kalachnikov et des mitrailleuses Uzidan, dans une maison d’Uvira (Sud-Kivu) appartenant au colonel Baudouin Nakabaka, commandant en second de la 10 e région militaire. La Monuc en prend aussi pour son grade pour avoir apporté son soutien logistique à une armée gouvernementale qui continue à perpétrer des violations des droits de l’homme, et dont les offensives « exacerbent la crise humanitaire au Kivu ».
Mais si les FDLR sévissent toujours, pillant les villageois, prenant des otages parmi eux, violant et infligeant des sévices sadiques aux femmes et aux fillettes, c’est aussi en grande partie parce qu’elles ont bénéficié d’appuis à l’étranger, notamment dans la diaspora hutu, écrivent les auteurs. À commencer de la part d’Ignace Murwanashyaka, leur président, et de son adjoint, Straton Musoni, arrêtés en Allemagne le 17 novembre 2009, quand Berlin a appris que le rapport allait bientôt être rendu public. Ces personnes, qui ont toujours tenté de se profiler comme l’aile exclusivement politique du groupe, ont donné des consignes de type militaire aux FDLR, selon les experts. L’Allemagne était aussi une plaque tournante financière du dispositif de cette organisation, qui compte encore beaucoup de génocidaires dans ses rangs. Les associés de Murwanashyaka dans ce pays percevaient les fonds envoyés via Western Union pour le compte des FDLR par les Établissements Muyeye, l’un des principaux comptoirs d’achats de minerai de Bukavu.


Les experts ont également répertorié vingt et un numéros de téléphone en France, dont les utilisateurs ont été en contact avec des dirigeants militaires des FDLR, via leurs appareils satellitaires, entre septembre 2008 et août 2009. Mais Paris n’a pas été très coopérative quand les experts ont demandé que soient identifiés ces utilisateurs et sollicité des détails sur les chefs de l’organisation résidant en France, tel Callixte Mbarushimana, secrétaire exécutif des FDLR, qui reprise des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda, annoncée le 29 novembre dernier par l’Élysée, pourrait changer la donne. Le même jour, l’ambassadeur de France à Kinshasa, Pierre Jacquemot, a assuré que Paris répondrait aux requêtes des auteurs du rapport. Ceux-ci se sont par ailleurs plaints du manque de zèle des États-Unis et du Royaume-Uni à leur communiquer des informations sur les contacts téléphoniques avec des militaires des FDLR établis à partir de leur territoire. Tous ces États devront tenir compte de l’appel que leur a lancé le ministre congolais de la Communication, Lambert Mendé, le 26 novembre, pour qu’ils arrêtent les rebelles des FDLR ayant trouvé asile chez eux. Londres pourrait aussi être invitée à collaborer avec les experts à propos de l’implication d’une filiale thaïlandaise de la société britannique Amalgamated Metals Corporation dans le commerce de minerais avec les FDLR.
De son côté, après la divulgation dans le rapport de la complicité entre un policier d’origine rwandaise et les rebelles, le ministère des Affaires étrangères belge a transmis son dossier à la ministre de l’intérieur, Annemie Turtelboom. Les autorités belges auront du pain sur la planche tant foisonnent les contacts avec les FDLR et les financements de cette organisation à partir de leur territoire. Autre personne en cause : le raffineur et trader d’or anversois Alain Goetz, qui se voit reprocher d’avoir acheté du métal jaune congolais ayant transité par le Burundi. Goetz réfute : dans une interview diffusée le 26 novembre par la chaîne de télévision RTL, il a juré ne se livrer qu’à une activité légale, exhibant des certificats officiels congolais et précisant qu’il n’achetait plus d’or au Congo ou dans les pays environnants en raison du risque trop élevé de financement d’activités rebelles. Selon le rapport, un Frère de la charité belge, dénommée Constant Goetschalckx et demeurant à Kigoma (Tanzanie), aurait donné de l’argent aux FDLR. L’intéressé a démenti, déplorant n’avoir pas été contacté par les experts.


Le rapport décrit l’implication de certaines ONG catholiques, qui tiennent un discours très hostile au gouvernement de Kigali, avec les FDLR. Deux ONG subventionnées par le gouvernement provincial des Baléares (Espagne), la Fundacio S’Olivar et Inshuti, auraient également contribué au financement des FDLR. Leurs responsables qualifient ces accusations de « ridicules ». Le gouvernement des Baléares confirme avoir versé 200000 dollars à la Fundacio S’Olivar, plainte déposée contre Kagame et consorts devant la justice espagnole. Le même rapport met aussi en cause deux pères savériens italiens de Bukavu dans le financement des FDLR. Interrogé à ce propos, par le journal le Corriere della Sera, l’un d’eux, Franco Bordigon, s’est refusé à commenter le document, alléguant qu’il n’était pas « officiel ». Au moment de l’interview, il n’avait pas encore fait l’objet d’un débat au Conseil de sécurité.
Ouverture d’une enquête
Le rapport révèle encore que les réseaux de trafic d’or des FDLR trouvent un de leurs principaux débouchés à Dubaï, où le métal jaune provenant du Congo est écoulé via l’Ouganda et le Burundi, notamment par des filières indiennes. Les auteurs dénoncent la société Glory Minerals qui continue à s’approvisionner auprès des mines que contrôlent les FDLR. Ils déplorent que les flux d’exportation vers les Émirats continuent, bien qu’en avril 2007 le Dubai Multi Commodity Centre (DMCC) ait recommandé à tous ses membres de cesser d’acheter de l’or auprès de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda.


Conséquence (parmi d’autres) de la parution de ce rapport : selon Lambert Mendé, le gouvernement congolais a décidé d’entreprendre une démarche pour entrer en contact avec plusieurs États voisins, afin d’élaborer en commun « une synergie destinée à éradiquer définitivement ces réseaux terroristes qui ensanglantent la RDC ».


Il y a de la matière. Le ministre de la Défense tanzanien, Hussein Mwinyi, a déclaré fin novembre qu’il allait ouvrir une enquête sur les allégations contenues dans le document selon lesquelles des équipements militaires (dont des mortiers) auraient été acheminés aux rebelles hutu à travers le lac Tanganyika, et sur les contacts, jugés suspects par les auteurs du rapport, entre les rebelles et plusieurs officiels tanzaniens, dont l’ambassadeur à Bujumbura, Francis Ndoluwa. Le rapport épingle particulièrement le Burundi, utilisé comme base arrière pour le recrutement et la logistique des FDLR, soulignant la relation avec le chef des renseignements de ce pays, le général Adolphe Nshimirimana.

samedi 2 janvier 2010

Afrique centrale - Burundi: Réveillons: Au moins huit personnes tuées au Burundi

société - Huit personnes ont perdu la vie durant la nuit de la Saint-Sylvestre au Burundi dans un accident de la circulation ou suite à des actes criminels, selon la Police.

Le porte-parole de la Police nationale, Channel Ntarabaganyi, a indiqué que six conducteurs de vélos-taxi ont été tués par un automobiliste dans Cibitoke, un quartier populaire de la périphérie nord de Bujumbura.

Deux autres conducteurs de vélo ont été grièvement blessés dans le même accident dont les causes n'ont pas été précisées par la Police.

Par ailleurs, le corps sans vie d'une jeune femme, qui aurait été violée avant d'être tuée à l'aide d'une arme blanche, a été découvert vendred à l'aube dans la rue, toujours dans le quartier populaire de Cibitoke.

La huitième victime de la soirée est un père de famille qui a été tué à son domicile du même quartier de Cibitoke et son fils grièvement blessé par des bandits armés d'un fusil de type Kalaschnikov, selon le porte-parole de la Police nationale.

La Police a également annoncé la saisie de deux fusils de type Kalaschnikov et d'un pistolet avec quatre chargeurs garnis de munitions sur une jeune automobiliste, non loin du centre-ville de Bujumbura.

Des armes à feu ont aussi été interceptées par la Police dans les quartiers périphériques de Ngagara et Kanyosha la nuit du Réveillon.

D'autre part, la Police signale qu'un conducteur de moto-taxi a été grièvement blessé dans une embuscade d'hommes armés à Gitega, dans le centre du pays.

Malgré tout, la Police juge que le passage à la nouvelle année s'est dans l'ensemble bien déroulé sur le plan de la sécurité.

La direction générale de la Police avait annoncé, la veille, une série de mesures particulières pour parer à l'insécurité et aux excès de la fête, comme la suspension provisoire des congés et permissions pour tous ses agents.

Afrique centrale - Burundi: Réveillons: Au moins huit personnes tuées au Burundi

société - Huit personnes ont perdu la vie durant la nuit de la Saint-Sylvestre au Burundi dans un accident de la circulation ou suite à des actes criminels, selon la Police.

Le porte-parole de la Police nationale, Channel Ntarabaganyi, a indiqué que six conducteurs de vélos-taxi ont été tués par un automobiliste dans Cibitoke, un quartier populaire de la périphérie nord de Bujumbura.

Deux autres conducteurs de vélo ont été grièvement blessés dans le même accident dont les causes n'ont pas été précisées par la Police.

Par ailleurs, le corps sans vie d'une jeune femme, qui aurait été violée avant d'être tuée à l'aide d'une arme blanche, a été découvert vendred à l'aube dans la rue, toujours dans le quartier populaire de Cibitoke.

La huitième victime de la soirée est un père de famille qui a été tué à son domicile du même quartier de Cibitoke et son fils grièvement blessé par des bandits armés d'un fusil de type Kalaschnikov, selon le porte-parole de la Police nationale.

La Police a également annoncé la saisie de deux fusils de type Kalaschnikov et d'un pistolet avec quatre chargeurs garnis de munitions sur une jeune automobiliste, non loin du centre-ville de Bujumbura.

Des armes à feu ont aussi été interceptées par la Police dans les quartiers périphériques de Ngagara et Kanyosha la nuit du Réveillon.

D'autre part, la Police signale qu'un conducteur de moto-taxi a été grièvement blessé dans une embuscade d'hommes armés à Gitega, dans le centre du pays.

Malgré tout, la Police juge que le passage à la nouvelle année s'est dans l'ensemble bien déroulé sur le plan de la sécurité.

La direction générale de la Police avait annoncé, la veille, une série de mesures particulières pour parer à l'insécurité et aux excès de la fête, comme la suspension provisoire des congés et permissions pour tous ses agents.

Des manifestations à Paris, aujourd’hui et lundi, pour les droits LGBT en Afrique

Publié par Audrey Banegas
La mobilisation s’organise à Paris pour les droits LGBT au Sénégal et en Ouganda (lire notre article). Des manifestations sont prévues, ce matin et lundi, pour exiger le respect des droits des personnes LGBT et la dépénalisation de l’homosexualité.

C’est aujourd’hui jeudi 31 décembre à 11h30 que se tient à Paris un rassemblement de soutien aux 24 homosexuels interpellés au Sénégal le 24 décembre (et toujours visés par une enquête). Rendez-vous à 11h30 devant l’ambassade du Sénégal, au 14 avenue Robert-Schuman (Paris 7e, métro Invalides). Dans un communiqué, Ian Brossat, président du Groupe Communiste et élus du Parti de gauche au Conseil de Paris, appelle “tous ceux qui sont attachés aux libertés et la lutte contre toutes les formes de discrimination” à se rassembler.

Un autre rassemblement se tiendra à Paris lundi 4 janvier à 18h30, Fontaine des Innocents à Châtelet, contre l’”Anti-homosexuality Bill 2009″, loi homophobe qui s’apprête à être votée en Ouganda et qui prévoit des peines d’emprisonnement à vie et des peines de mort pour les LGBT ougandais.

Les caméras de Yagg seront présentent à ces manifestations, pour ceux qui ne pourront pas s’y rendre!

Un meurtre non élucidé au Burundi

Deux ans après la mort d’une humanitaire, ACF s’indigne des lenteurs de l’enquête.
Il y a tout juste deux ans, le 31 décembre 2007, Agnès Dury, une psychologue française de trente et un ans en mission au Burundi pour l’association Action contre la faim (ACF), a été tuée au cours d’une fusillade dans la ville de Ruyigi, dans l’est du pays. La voiture dans laquelle se trouvaient cinq personnes, dont trois expatriées de l’ONG française, a été délibérément prise pour cible.

« Ce n’est pas un crime crapuleux. Il n’y a pas eu de demande d’extorsion de fonds, de biens ou d’abus sur les personnes », expliquait alors le président d’ACF. « La voiture portait les logos d’Action contre la faim, jamais nous n’avions reçu de menace. Nos équipes sont présentes sur place depuis plusieurs années, on ne comprend absolument pas ce qui a pu se passer », ajoutait François Danel (voir l’Humanité du 3 janvier 2008).

Deux ans après l’assassinat d’Agnès Dury, les interrogations demeurent. Les enquêtes françaises et burundaises piétinent. « S’il est indéniable que les enquêtes menées par les autorités burundaises et françaises ont progressé au cours de la première année d’investigation, cette deuxième année nous laisse devant un constat inquiétant  ; nous assistons à une stagnation progressive de la recherche de la vérité et de l’exploitation des différentes pistes d’enquête », s’indigne ACF dans un communiqué. Selon ACF, le premier déplacement sur le terrain des enquêteurs au printemps 2008 a permis « d’identifier diverses pistes ». Mais 2009 a été caractérisée par « l’absence d’évolution majeure dans les enquêtes au cours de l’année ». L’ONG demande que « le départ des enquêteurs français pour le Burundi soit officiellement annoncé et qu’une date précise soit fixée ». Plus le temps passe, plus la perspective d’élucider ce meurtre s’éloigne.

Damien Roustel