samedi 27 février 2010

La problématique des crises récurrentes dans Les Grands Lacs expliquées aux étudiants de l’Université de Goma


Kinshasa, 26/02/2010 / Politique
Le 23 juin 1994, par une intervention militaire et humanitaire baptisée « Opération Turquoise », instituée pour une durée de 2 mois, la France tente de sauver les meubles, mais elle ne réussit pas à arrêter la descente en enfer d'un Grand-Lacs au pied d'argile.

Les conflits dans la Région des Grands-Lacs ont des origines anciennes qui partent de 1898, lors de la proclamation de la souveraineté allemande sur les deux royaumes intégrés sous une même identité, le Rwanda-Urundi, a déclaré un Assistant de Recherche à l'Université Libre des Pays des Grands-Lacs, qui intervenait devant des milliers d’étudiants.

Selon lui, en 1924, la Société des nations (qui deviendra plu tard l'Onu), place le territoire du Rwanda-Urundi sous mandat belge, transformé en tutelle à 1945. L'administration belge impose à 1931 la délivrance d'une carte d'identité aux rwandais, mentionnant leur appartenance aux communautés hutu, tutsi et twa qu'ils considèrent comme des ethnies. A l'aube des indépendances et même bien après, divers conflits éclatent dans les pays de la région des Grands-Lacs.

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a indiqué que déjà au Rwanda, le 1er novembre 1959, éclatait la révolte des hutus dite « révolution sociale » ou « toussaint rwandaise » avec les conséquences qui sont connues de tous.

Selon Julien Paluku, dans ce même pays, on signale en décembre 1963, une tentative d'une offensive tutsi qui aboutira à l'exil presque de la moitié de la population tutsi en dehors du pays. Cette tentative sera rééditée le 1 er octobre 1990 par le Front Patriotique Rwandais (Fpr) soutenu par l'Ouganda.

Le Zaïre à l'époque, la Belgique et la France à travers l'opération dite « Opération Noroît » apportent un soutien militaire au Président Habyarimana. Malgré la signature des accords d'Arusha le 4 Août 1993 en Tanzanie, entre le Gouvernement et le Fpr, malgré la création en octobre-décembre 1993 de la Minuar (Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda), le Président Habyarimana ainsi que son homologue Cyprien Ntayiramira du Burundi seront abattus le mercredi 6 avril 1994 ouvrant ainsi la voix au génocide rwandais suivi de la prise du pouvoir par le Fpr et la traversée des frontières congolaises par des millions des populations rwandaises et d'éléments Ex-Far et Intirahamwe.

Le 23 juin 1994, par une intervention militaire et humanitaire baptisée « Opération Turquoise », instituée pour une durée de 2 mois, la France tente de sauver les meubles, mais elle ne réussit pas à arrêter la descente aux affaires d'un Grand-Lacs au pied d'argile.

Le 4 juillet 1994, le Fpr entre dans la capitale rwandaise et le 17 juillet, est formé le 1 er Gouvernement de l'unité nationale dirigé par le Premier Ministre Faustin Twagiramungu (dit hutu modéré) avec comme Président Pasteur Bizimungu (dit également hutu modéré) et comme Vice-Président Paul Kagame (tutsi). Afin de juger les personnes présumées responsables du génocide rwandais, Arusha devient le 22 février 1995, le siège du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, institué par la résolution du conseil de sécurité de l'onu, le 8 novembre 1994.

Au Burundi par contre, entre mars et juin 1972, l'on note l'insurrection des hutu contre le pouvoir tutsi avec comme conséquence l'exil de plus de 200 000 burundais vers la Rdc, la Tanzanie et le Rwanda.

Le 2 octobre 1987, le Major Pierre Buyoya devient Président de la République du Burundi après un coup d'état militaire. Celui-ci organise les élections et Melchior Ndadaye (un hutu), par une victoire inattendue devient, à travers les élections de juin 1993, le premier Président Hutu élu démocratique avec 65% des voix. Malheureusement, le 22 octobre 1993, Melchior Ndadaye est assassiné, avec comme conséquence le début de la guerre civile et la formation de plusieurs milices dont le Palipe Hutu, le FNLnl, le Cndd, …

La République du Congo quant à elle, ensuite Zaïre et enfin la République Démocratique du Congo, n'est pas restée en marge de ces turbulences. Un premier conflit éclate au Nord-Kivu déjà en 1963 dans la région de Masisi opposant les populations venues du Rwanda à partir des affrontements signalés ci-haut, c'est-à-dire la révolte de 1959 et celles qui s'appellent autochtones. Point n'est besoin de revenir sur les sentiments douloureux que cela a provoqué.

Mais, parce qu'il m'a été demandé de parler spécialement du Nord-Kivu, permettez-moi de résumer cinq événements traumatiques que la Province a connu depuis 1960.

Cinq événements traumatiques

Comme souligné plus haut, les événements dans la région du Grand-Lacs ont toujours joué un rôle dont le qualificatif revient à chacun de vous dans la situation politique du Nord-Kivu. Pour s'en tenir à la période la plus récente, cinq événements traumatiques ont pu ainsi modifier l'équilibre inter et intra-ethnique dans la province du Nord-Kivu.

1°) Le massacre de 1993 à Ntoto

Pour Etienne Rusamira, les présidents zaïrois (congolais) Mobutu et rwandais Habyarimana furent pendant longtemps des alliés politiques, mais aussi de très proches amis en "affaires". C'est dans ce cadre que le premier aurait vendu (ou offert) de vastes étendues de terre au second et à d'autres politiciens rwandais, dans la localité de Ntoto, sur le territoire de Walikale, habité en majorité par les Nyanga.

Habyarimana y fit installer une large population hutu rwandaise, chargée de mettre en valeur ces espaces. Mais, très vite, un conflit opposa les autochtones à ces populations. Certaines sources affirment que ces derniers n'obéissaient pas à l'autorité locale et se permettaient même de hisser le drapeau rwandais sur le territoire congolais.

Selon Mathieu et al. 1998 ; Sheldon 1996, Reyntjens 2000, l'irréparable se produisit un dimanche du mois de mars 1993 lorsque la population hutu étant au marché et dans les églises, fut surprise par une attaque meurtrière de miliciens autochtones : le nombre de morts n'a jamais été connu, mais diverses sources avancent le chiffre de 14 000 personnes massacrées. Les survivants regagnèrent le pays natal mais ce massacre déclencha des violences interethniques qui durèrent alors plusieurs mois. Tel est le premier événement traumatique vécu dès les 1eres heures de l'indépendance ici au Nord Kivu.

2°) L'arrivée massive des réfugiés rwandais en 1994

A cet égard, avant le génocide de 1994 au Rwanda, un conflit opposait déjà, comme on vient de le décrire ci-haut, les populations d'expression Kinyarwanda d'un côté, et, de l'autre, les Nande, les Hunde et Nyanga au Nord-Kivu. Mais, avec l'arrivée massive dans cette province des réfugiés rwandais encadrés par les miliciens hutu extrémistes Interahamwe et des éléments des ex- FAR, les alliances locales changèrent de nature particulièrement dans le Masisi.

Vers mai 1996, presque tous les Tutsi de Masisi avaient pu trouver refuge au Rwanda ; ce qui constitue d'ailleurs le fondement actuel de la problématique liée au retour des réfugiés congolais basés dans les 3 camps dont celui de Gihembe visité dernièrement par la délégation Congolaise.

Le 12 mai 1996, le dernier regroupement des tutsi à Mokoto et Kichanga fut attaqué par les milices rwandaises et les ex-FAR poussant les survivants au refuge. Voilà le 2eme événement traumatique signalé au Nord Kivu.

3°) La Guerre de libération menée par l'AFDL

En octobre 1996, débute la rébellion appelée au départ « la rébellion de banyamulenge » soutenue militairement par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda. Par la suite, les opposants au régime du feu Président Maréchal Mobutu Sese Seko, dont Laurent Désiré Kabila, apparaîtront au grand jour pour former l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (Afdl).

De la sorte, certains de ceux qui étaient chassés de la province par le cours des événements y revinrent alors surtout sous la forme d'une intégration dans la nouvelle alliance.

Des camps des réfugiés rwandais couplés aux ex-Far seront démantelés, poussant certains au retour spontané vers le Rwanda et d'autres s'enfonçant dans les forets congolaises.

Sur le plan ethnique, la constitution de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (Afdl), lançant une offensive militaire contre le régime Mobutu, va avoir pour effet un double renforcement du clivage ethnique au Kivu : entre Hutu et Tutsi congolais d'une part, entre Tutsi et autres communautés de l'autre. En clair, la première guerre du Congo (1996-1997) a agi sur les deux dimensions des conflits communautaires au Nord-Kivu, à savoir inter et intra-ethnique.

4°) La deuxième guerre de rectification initiée par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD)

Au cours de cette deuxième guerre, qui a commencé le 2 août 1998, on a observé une politique différente de celle de la période de l'Afdl envers les communautés ethniques locales.

Non seulement il a été imposé des cadres d'autres communautés au sein du mouvement rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie basé à Goma, mais on a vu parallèlement se réconcilier les deux communautés antagonistes de par l'histoire, avec semble-t-il des meilleurs résultats que ceux obtenus pendant la période de l'Afdl. Mais là aussi, on va noter une radicalisation de membres d'autres communautés face à un Rcd jugé comme le véritable Cheval de Troie.

De la lecture des analystes, la rébellion du 2 aout 1998, a engagé sur le sol congolais 7 pays, à savoir : le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, d'un côté et l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe ainsi que le Tchad (qui se retire rapidement des combats) de l'autre.

Devenue le théâtre des affrontements, la Rdc connaîtra en Août 1999, ensuite en mai et juin 2000 des combats entre les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani où elles se disputent le contrôle de cette ville considérée comme plaque tournante du marché des matières premières.

Face à cette l'hécatombe, l'Onu, par la résolution 1279 du Conseil de Sécurité autorisera la création de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, Monuc en sigle. Le 16 juin 2000, la résolution 1304 de l'Onu ordonnera le retrait de toutes les troupes étrangères du territoire congolais, malheureusement sans fixer la date limite.

Comme nous l'avons pu le constater tous, Muzee Laurent Désiré Kabila sera assassiné le 16 janvier, remplacé le 26 janvier 2001 par Joseph Kabila Kabange. Dès lors fut relancé le processus de paix, puis la tenue du dialogue inter-congolais qui a abouti le 17 décembre 2002 à l'accord politique global et inclusif sur le partage du pouvoir pendant une période de transition de 2 ans.

5°) La guerre du Cndp

Bien avant que le Cndp ne soit connu formellement comme congrès national pour la défense du peuple, déjà en avril 2004, alors qu'on est en pleine transition, la tension monte à nouveau entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo après l'attaque d'un village rwandais par les rebelles dites Fdlr.

Le 16 mai 2004, le Gouvernement Congolais nomme les nouveaux gouverneurs de 11 provinces, ce qui ouvre la voie à la restauration de l'autorité de l'état. Quelques jours plus tard, les commandants des régions militaires seront nommés et Laurent Nkunda sera de ceux qui refuseront de répondre à la nomination du Gouvernement Congolais qui venait de l'élever au rang de général de brigade.

C'est quelques jours plus tard que les intentions du général dissident seront dévoilées lorsque du 26 mai au 09 juin 2004, il s'emparera de la ville de Bukavu dans une coalition avec son frère le colonel Mutebusi. Sous la pression de la communauté internationale, Laurent Nkunda se retirera de Bukavu et les Fardc tenteront de le poursuivre sur la route de Nyabibwe vers le Nord-Kivu.

Dès lors naquit l'idée de la création du Cndp qui fit ses premières incursions à Sake déjà en 2006 et puis en 2007 avant d'embraser la situation sur l'ensemble de la Province du Nord-Kivu, du moins dans sa partie Sud (Masisi et Rutshuru particulièrement). Comme on a pu le constater, les fibres ethniques ont encore une fois servi d'accordéon dans cette guerre dont les revendications étaient essentiellement basées sur les Fdlr et le retour des réfugiés congolais se trouvant au Rwanda.

Mieux qu'en 1998, la population congolaise a lu un autre Cheval de Troie même si le 21 janvier 2009, l'inattendu est arrivé chez le compatriote Laurent Nkunda alors déchu de son grade de général de brigade quelques années plus tôt par le Gouvernement Congolais. A suivre.

Radio Okapi.net


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(CL/PKF

mercredi 24 février 2010

Onu:Le comité spécial des opérations de maintien de la paix achève son débat général sur l'architecture du maintien de la paix

cliquez sur ce lien :http://www.un.org/News/fr-press/docs/2010/AGPKO204.doc.htm

Burundi: Résistance à la privatisation du transport administratif

Transport administratif - Moins de 100 des quelque 1.700 véhicules appartenant au parc automobile de l'Etat burundais ont à ce jour été retirés de la circulation dans le cadre d'une mesure gouvernementale visant à réduire les charges liées au transport administratif, apprend-on de source officielle à Bujumbura.

La mesure était entrée en vigueur au début du mois de février 2010 pour durer deux semaines, mais seulement un peu plus de 80 véhicules étaient visibles, lundi, dans un parking de la périphérie ouest de Bujumbura, la capitale du Burundi, réservé à recueillir les véhicules administratifs destinés à la revente aux enchères à des particuliers, a-t-on constaté sur place.

Les véhicules déjà remis étaient, pour la majorité, en piteux état et certains ont nécessité d'être tractés pour arriver sur les lieux, ont témoigné des gardiens du parking.

L'Etat serait néanmoins décidé à ne pas revenir sur sa décision même si aucune mesure policière connue n'a encore été prise à l'encontre des fonctionnaires récalcitrants. D'après le ministre burundais des Transports, Postes et Télécommunications, Philippe Njoni, le gouvernement est d'autant plus intéressé par la mesure de privatisation de son parc automobile qu'il pourrait économiser jusqu'à 10 milliards de Francs burundais (près de 10 millions de dollars US) par an.

Bujumbura - Pana 23/02/2010
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ETATS UNIS: La recherche d’un consensus politique revient à résoudre la quadrature du cercle.

Ici aux Etats-Unis, la recherche d’un consensus politique revient à résoudre la quadrature du cercle en cette année électorale. Le président Barak Obama est bien placé pour le savoir, lui qui a invité les élus républicains du Congrès à un sommet sur le système de santé, prévu jeudi.

Les deux principaux partis politiques américains voudraient remporter la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat aux élections législatives prévues en novembre. On a assisté l’an dernier à une montée spectaculaire du sectarisme politique aux Etats-Unis. La situation est devenue si préoccupante que certains élus ont décidé de se retirer de l’arène politique, plutôt que de briguer de nouveaux mandats. Parmi eux le sénateur démocrate de l’Indiana, Evan Bayh : « J’adore travailler, dit-il, pour les gens de l’Indiana .. J’adore aider les gens à réussir leur vie, mais je déteste le Congrès. Même en ces temps où la nation est confrontée à de graves défis, on ne se soucie pas vraiment des problèmes des citoyens. »


Les derniers sondages montrent que la plupart des Américains sont soit insatisfaits, soit mécontents de la façon dont se comportent les politiciens à Washington. Le président Obama a abordé la question la dernière fois qu’il a pris la parole devant les élus républicains de la Chambre des représentants à Baltimore. « Ils ne nous ont pas envoyés à Washington pour nous entredéchire, dit Barak Obama, ce n’est pas ce que les gens veulent. On nous a envoyés à Washington pour nous concerter en vue de trouver des solutions aux problèmes de tous les jours.


Pour les Républicains, la faute revient aux Démocrates. Ils reprochent à ces derniers de ne pas écouter ce qu’on leur dit.

« M. le président », dit l’élu républicain Tom Price, « votre administration a dit a maintes reprises que les Républicains sont dépourvus d’idées et de solutions. »
De l’avis de l’ancien congressman Bob Edgar de l’ONG « Common Cause », le débat politique ne cesse de se dégrader : « Le système est devenu trop partisan. Quand j’étais au Congrès, elplique-t-il, rien ne se décidait sans une concertation entre Démocrates et Républicains ».
Bob Edgar ajoute que les législateurs de tous bords montrent peu d’intérêt pour la collaboration comme c’était le cas dans les années 70 et 80. Le président de Common Cause demande cependant aux Américains de rester optimistes et de ne pas céder au cynisme. L’exemple donné par le tout nouveau sénateur républicain du Massachusetts Scott Brown pourrait constituer à cet égard une raison d’espérer. Il a osé vote hier aux côtés des démocrates, contre l’avis majoritaire de son parti pour que le projet de loi sur la réforme de santé soit débattu en plénière au Sénat.

Voice of America

samedi 20 février 2010

Burundi: Nomination d'un nouveau ministre chargé du Genre

Afrique centrale - Burundi .Politique Genre - Un nouveau ministre du Genre et des Droits humains, Mme Christine Ndayishimiye, a été nommé vendredi en remplacement de Mme Rose Nduwayo, qui venait d'être renvoyée du Gouvernement pour "cumul de salaires", apprend-on de source officielle à Bujumbura.

La nouvelle ministre du Genre et des Droits humains est inconnue du grand public. Elle est membre du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, ex-parti au pouvoir) comme son prédécesseur.

Bujumbura - Pana 20/02/2010

vendredi 19 février 2010

Un poids lourd de plus de l’administration américaine, le Sénateur Richard Dubin, jure sur la « pax » Obama dans les Grands Lacs

Kinshasa, 17/02/2010 / Politique
La stabilité de la région africaine des Grands Lacs, partant la paix en RDC, se confirme de plus en plus un engagement déterminé de l’administration Obama, foi du numéro 2 de la majorité démocrate au Sénat, le Congressman Richard Dubin qui revient du Kivu comme Hillary Clinton l’année dernière.

Après le passage de Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine qui n’a pas su contenir sa colère devant l’horreur qu’elle a vécue à Goma et préconisait une sanction devant un tribunal international, un autre dé­mocrate américain vient de séjourner au Kivu. Il s’agit du numéro 2 de la majorité démocrate au Sénat, Ri­chard Dubin. Il insiste pour une solution définitive portant sur les FDLR et invite la Communauté inter­nationale à s’impliquer concrètement. Comme pour dire que l’administration Obama en a marre que l’on conti­nue à tourner autour du pot, tirant les choses en longueur alors que les populations congolaises endurent des souffrances infrahumaines. Donc, pas d’enlise­ment de la situation. Ni d’un état de ni paix ni guerre.

« Les élections ont été organisées en RDC en 2006. Mais depuis lors, rien n’a changé dans l’Est de ce pays, surtout ici au Kivu ». C’est en ces termes que Richard Dubin, numéro 2 de la majorité démocrate au Sénat américain, a tenu à faire son premier constat en séjour à Goma. Et de poursuivre sur un ton sévère: « La ques­tion des rebelles hutu rwandais devrait être résolue par les gouvernements congolais, Rwandais et la Communauté internationale. Le Rwanda doit publier les noms de combattant FDLR accusés de violation des droits de l’homme pour permettre à ceux qui ne sont pas concernés de regagner leur pays ».

Le message de ce séna­teur américain, et pas de n’im­porte qui, le numéro 2 du groupe parlementaire démocrate au Sénat et élu de l’Etat de l’Illinois, est clair. Il découle de l’agacement ressenti par l’administration Barack Obama d’en finir avec les conflits armés plutôt que de voir cette situation des FDLR collée à la peau de tout le monde.

En interprétant bien la pensée du sénateur américain, il ne peut concevoir qu’un pays où des élections ont été organisées depuis 2006, que ses institutions devraient fonctionner normale­ment pour prendre en compte les préoccupations de ses popula­tions, que celles-ci soient toujours prises en otage par la question des FDLR. Il rejoint en d’autres termes, le constat amer fait par le Conseil de sécurité des Na­tions unies sur le mandat mal défini de la MONUC qui a de la peine à protéger les populations civiles congolaises.

Donc, il ne peut toujours pas comprendre que là où des opérations militaires conjointes ont été organisées, avec le sou­tien de La MONUC, que les cho­ses ne changent pas. Alors, il si­tue la part de responsabilités pour régler définitivement cette ques­tion.

La part des Congolais

Il revient à dire que le Gouverne­ment doit s’investir totalement et ne négliger aucun aspect du problème. De l’efficacité des forces armées et de la police dans leurs interventions au soutien logistique et autres obligations matérielles, financières - cas de la paie de la solde de façon régulière et à temps - pour des résultats per­formants. Partant, éviter d’entre­tenir une situation de « ni paix ni guerre » pour des intérêts égo­ïstes.

La part des Rwandais

Le pouvoir de Kigali ne devrait plus se contenter de la solution mili­taire. C’est-à-dire, continuer à revenir en RDC à travers des opérations militaires conjointes, mais songer également à des ini­tiatives politiques pour une vraie paix et une véritable réconcilia­tion nationale au Rwanda. En effet, si le dialogue national a permis au Burundi et à la RDC d’effectuer des avancées signi­ficatives vers une cohabitation pacifique, une véritable convivia­lité entre les différentes ethnies, pourquoi le Rwanda ne s’inspi­rerait-il pas de cet exemple ? Quitte à laisser à la justice libre et juste de s’occuper des génocidaires formellement iden­tifiés (?) A l’image des Congo­lais, les Rwandais doivent éviter également d’entretenir cette si­tuation de « ni paix ni guerre ».

La part de la Commu­nauté internationale. Aujourd’hui, plus que jamais, tous les parte­naires extérieurs de la région des Grands Lacs sont appelés à par­ler un même langage. A quoi sert-­il de multiplier des « Envoyés spé­ciaux » dans la région des Grands Lacs pendant que l’on passe à côté de la plaque ? Tenez.

Combien les européens ont-ils besoin des « envoyés spéciaux » dans cette région ? il y a d’abord un Envoyé spécial de l’Union européenne en la personne de Roland Van De Geer qui a pris la relève de l’italien Aldo Ajello. Mais la France, la Nor­vège, la Suède, la Grande Breta­gne, disposent également d’Envoyés spéciaux » pour l’Afrique des Grands Lacs. Der­nièrement, ils ont tenu un Conseil de sécurité avec la participation de Alan Doss. Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et responsa­ble de la MONUC.

Quelle est cette politique homogène peut-on disposer en des circonstances pareilles ? Se­rait-ce dicté par des intérêts divergents observés souvent au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, poussant des comportements dubitatives lors de l’adoption des résolutions du Conseil de sécurité ?

Les minerais de sang

Le sénateur américain Ri­chard Dubin incarne le pragma­tisme de l’administration Obama. Pas d’enlisement de la situation. Plus de « guerres idiotes » qui ne servent pas la cause de l’humanité, mais aliènent de plus en plus les Etats pauvres, surtout ceux de l’Afrique. Voila pourquoi, alors sénateur, Barack Obama avait déclaré que « soient tenus pour responsables tous les gouvernements qui cherchent à déstabiliser la République démo­cratique du Congo ». Après Hillary Clinton, Howard Hope, conseiller spécial du président américain pour les Grands Lacs, et maintenant le sénateur Richard Dubin, Washington est en train de passer à la vitesse supérieure pour trouver une solution définitive à la question des « forces négatives » des Grands Lacs. Particulière­ment les FDLR.

Cette solution définitive des FDLR passe incontestablement par le démantèlement de la filière des minerais de sang qui, exploités illégalement entretiennent des économies de guerre. Si le Rwanda s’est précipité à mettre en place dernièrement la Bourse des matière premières, alors qu’il n’en produit pas. c’est que les conflits armés sons tendus par le commerce illicite des minerais de sang lui ont donné des idées.

Pas plus tard qu’il y a de cela 48 heures, Global Witness qui intervenait à Barcelone, en Espagne, dans le cadre du congrès mondial de la téléphonie a établi le lien qui existe entre les minerais qui interviennent dans la fabrication des ordinateurs, des téléphones mobiles et autres ap­pareils électroniques et les confits armés. Précisément ceux qui se déroulent dans l’Est de la RDC. « Il est grand temps que les entreprises du secteur de l’électronique démontrent qu’elles prennent au sérieux l’élimination des minerais du conflit de leurs chaînes d’approvisionnement », a déclaré Da­niel Balint-Kurt chargé de cam­pagne à Global Witness. Ces principaux minerais sont la tantale, ou le coltan. Global Witness a exigé qu’il y ait la traçabilité de l’origine de ces métaux.

La communauté interna­tionale devrait commencer par intervenir et frapper à ce niveau de ces entreprises qui bénéficient du soutien financier des multina­tionales. Les rapports des ex­perts des Nations Unies ont fait des révélations accablantes sur ces entreprises et quelques Etats.

Si ces entreprises tiennent à exercer leur commerce dans la légalité, en reconnaissant les lois de la République démocratique du Congo, elles auront sauvé la vie à des millions de Congolais et autres peuples de l’Afrique des Grands Lacs.

Le Potentiel

jeudi 18 février 2010

Burundi: Gratuité des soins maternels élargie aux maladies chroniques

L'hypertension et le diabète vont faire partie des problèmes de santé à prendre en charge gratuitement chez les femmes enceintes dans toutes les structures sanitaires publiques du Burundi dès le mois de mars 2010, a annoncé mardi le ministre burundais de la Santé publique, Dr Emmanuel Gikoro.

Les césariennes étaient jusque-là les opérations chirurgicales les plus lourdes et chères pour les bourses moyennes que subventionnait l'Etat burundais.

A partir du 1er mars 2010, la prise en charge médicale des femmes enceintes va, en plus, s'élargir au paludisme, aux infections urinaires, certains examens médicaux, les médicaments dits "essentiels" ou encore aux fistules obstétricales, a précisé le ministre burundais de la Santé publique.

La mesure de soins maternels et infantiles gratuits remonte aux lendemains de l'investiture de l'actuel président burundais, Pierre Nkurunziza.

Depuis 2005, les mères qui accouchent et les enfants de moins de cinq ans se font consulter et soigner gratuitement dans les structures sanitaires publiques du pays.

Bujumbura - Pana 17/02/2010

dimanche 14 février 2010

Burundi: 2 personnes tuées par la faim et 15.000 autres fuient

BUJUMBURA, Feb 14
Deux personnes au moins sont mortes de faim et 15.000 autres ont fui la province de Kirundo, dans le nord-est du Burundi, en proie à la sècheresse depuis deux mois, a déclaré dimanche à l'AFP le gouverneur de cette province, Juvénal Muvunyi, lançant un appel à l'aide.

"Les habitants de Kirundo (230 km au nord-est de Bujumbura) font face à la disette depuis deux mois à cause d'une sècheresse très sévère qui frappe cette province depuis deux mois au moins", a annoncé le gouverneur.

"Dans la commune de Bugabira, deux personnes sont mortes de faim sur la colline de Nyabihe et 11.566 autres ont fui, certains vers les pays voisins (Rwanda et Tanzanie) ou dans d'autres provinces du pays", a-t-il poursuivi.

"Dans la commune de Busoni, on compte 800 familles soit environ 4.000 personnes, qui ont fui également alors qu'on estime à 100.000 ceux qui sont sérieusement affectées par la faim", a ajouté M. Muvunyi.

Selon le gouverneur de Kirundo, "la situation est alarmante car beaucoup de gens n'ont plus rien à manger, (..). Nous lançons un appel à tous nos partenaires pour qu'ils viennent en aide, très rapidement, à cette population dans le besoin".

La province de Kirundo, autrefois appelée "le grenier du Burundi", fait face depuis une dizaine d'année à des famines cycliques dues à la sécheresse.

(©AFP / 14 février 2010 12h36)

Burundi: Des financements pour une série de projets socio-économiques

Economie - Le Burundi va bénéficier d'une aide de 63 millions de dollars américains de la part des agences du Système des Nations unies, pour le financement d'une série de projets socio-économiques dans le pays sur les deux prochaines années, a-t-on appris de source diplomatique à Bujumbura.

Un document officiel dans ce sens a été cosigné, vendredi, par le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Augustin Nsanze et des représentants du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), ceux du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).

Le nouveau plan d'action de l'UNICEF dispose d'un budget d'environ 100 millions de dollars et devrait permettre à l'agence spécialisée des Nations unies de contribuer à la survie et au développement de l'enfant à travers des interventions à faible coût mais à fort impact basées sur l'approche des droits humains et une gestion axée sur les résultats guidés par l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement ainsi que les objectifs du cadre stratégique national de lutte contre la pauvreté et le plan cadre de consolidation de la paix.

Le plan permettra, en outre, à l'UNICEF et ses partenaires d'assister le gouvernement du Burundi à travers cinq programmes prioritaires: la santé et la nutrition, l'éducation de base et l'égalité des genres, l'eau, l'assainissement et l'hygiène, la protection de l'enfant ainsi que la communication au service du développement.

Le PNUD, de son côté, prépare une enveloppe de 93 millions de dollars en vue d'appuyer le Burundi à relever les principaux défis nationaux dans les domaines de la planification stratégique et la coordination de l'aide internationale, le relèvement communautaire, le secteur privé local et la préservation de l'environnement.

La réconciliation nationale, la promotion et la protection des droits de l'Homme, ou encore la gouvernance démocratique, sont autant d'autres projets que compte financer le PNUD au Burundi.

Le FNUAP, quant à lui, se propose de mobiliser 16,5 millions de dollars pour promouvoir les droits et Santé en matière de reproduction, Genre, population et développement au Burundi.

Bujumbura - Pana 13/02/2010

mercredi 10 février 2010

Malaria: Quand des gouvernements refusent des traitements efficaces

Blog Chemk'Africa | Edgar C. Mbanza| 08/02/2010

Avril 2002. Interview avec le Docteur Christophe FOURNIER, responsable des programmes Médecins Sans Frontières – FRANCE

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas seulement le manque d'argent qui empêche les pays pauvres d'accéder effectivement aux traitements efficaces ou aux vaccins. Des gouvernements se montrent parfois réticents à adopter de nouveaux médicaments. Non pas pour des raisons de précaution médicale, mais par manque d'expertise, ou pour des raisons souvent politiques. Au début des années 2000 par exemple, au Burundi, l'ong Médecins Sans Frontières a dû entrer en conflit avec les autorités locales qui lui refusaient l'usage d'un nouvel anti-paludique. Dix ans après, la question est toujours d'actualité. Les médicaments efficaces ne sont toujours pas totalement généralisés et accessibles, faute de mobilisation, alors que les laboratoires annoncent un vaccin "très prometteur" d'ici trois ans. Je vous propose donc un entretien que j'avais réalisé en 2002, avec le docteur Christophe FOURNIER, à l'époque responsable des programmes Médecins Sans Frontières, qui nous décrit les multiples enjeux autour de l'introduction d'un nouveau médicament, à partir du cas burundais.

Nous sommes dans un pays où une forte épidémie de malaria a atteint presque 50% de la population, faisant plusieurs dizaines de milliers de morts en quelques mois. Pourtant, le gouvernement vous a refusé l'utilisation d'un nouveau médicament efficace. Que s' est-il passé exactement ?

Dr Christophe FOURNIER : Le Burundi fait face à une situation très alarmante, en particulier depuis l' année dernière, qui est celle de la résistance du parasite responsable du paludisme aux médicaments habituellement utilisés dans le pays, comme dans la plupart d' autres en Afrique. Alors, devant cette résistance, force est de constater qu' il faut utiliser de nouveaux médicaments; et ces médicaments, ils existent. Malheureusement, le ministère de la santé n'a pas voulu autoriser leur utilisation. Nous avons donc été contraints d' utiliser les anciennes molécules, en essayant de les associer. Mais, avec des enquêtes menées sur le terrain, nous avons vérifié que ces médicaments n' avaient pas du tout l'efficacité escomptée. Nous regrettons beaucoup : médecins que nous sommes, il est toujours bien préférable d' utiliser des médicaments pour lesquels on a entière confiance quant à leur efficacité.

Est-ce que vous avez pu montrer aux autorités médicales locales la nécessité d' utiliser les nouveaux médicaments en lieu et place des anciens ?

Dr Christophe FOURNIER : Des études d' efficacité ont montré dans plusieurs endroits l' inefficacité des anciens médicaments, Chloroquine et Fansidar. D' autre part, les molécules qui sont prônées à l' heure actuelle par l' Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui sont les dérivés de l' artémisinine - issue de la pharmacopée chinoise, donnent un médicament qui a prouvé son efficacité et qui est largement utilisé en Asie depuis une dizaine d' années. Ce médicament n' a plus besoin de faire ces preuves. Je pense que tout le monde est convaincu de la nécessité absolue de l' utiliser. Maintenant, il faut le faire. Il y a certainement des obstacles d' ordre financier, car ces médicaments coûtent plus cher que les anciens.

Quelle est la position de l'OMS? Vous aide-t-elle à convaincre les dirigeants locaux sur la nécessité de changer les protocoles nationaux ?

Dr Christophe FOURNIER : Le discours de l' Organisation Mondiale de la Santé au niveau le plus haut, que ce soit son directeur général Mme Brundtland, ou bien le directeur de cette unité particulière qui s' occupe du paludisme, le Roll Back Malaria, est très clair. Ils recommandent de façon absolue l' utilisation des combinaisons à base des dérivés d' artémisinine dans tous les pays africains qui font face à une résistance aux anciennes molécules. Maintenant il faut que sur le terrain, cette volonté se traduise par des recommandations très claires, par une assistance technique aux différentes études menées afin d' aider à aboutir à des changements de protocoles.

Dans les pays pauvres, le choix des médicaments apparaît aussi comme un enjeu de justice sociale : ceux qui ont les moyens se soignent avec les médicaments les plus efficaces, sans attendre l'aval des gouvernants, tandis que la vie des populations vulnérables dépend de leur décision...

Dr Christophe FOURNIER : Effectivement, aujourd'hui par exemple, on sait que ces médicaments sont déjà accessibles dans les pharmacies privées pour ceux qui peuvent se les payer. Un traitement coûte autour de 8 Euros. Et certains, je crois, parviennent à se faire rembourser une partie par les mutuelles, quand ils travaillent. Ce qui pose le problème au ministère de la Santé, évidemment, c' est que s' il faut utiliser ces médicaments à large échelle, pour l' ensemble de la population, l' investissement devient important, quand on prend en compte le nombre de cas déclarés de paludisme par an. Mais il s' agit quand même de le faire, pour sauver les populations qui ne peuvent pas les acheter. Et là il faut trouver des financements extérieurs.

Comment surmonter cette question des financements, justement? Les combinaisons à base de dérivés d'Artémisinine reviennent en moyenne à 1.30$, alors que les classiques ne coûtent que 0.25$ par traitement pour un adulte.

Dr Christophe FOURNIER : Pour intégrer ces combinaisons efficaces le coût additionnel ne représente que 19 millions de dollars par an pour l'ensemble de 5 pays : le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda, par exemple. Il me semble que le manque de ressources financières ne pourrait en aucun cas expliquer le manque de volonté des gouvernements.

En plus des tergiversations locales, on sait aussi que le marché international du médicament est très compliqué...

Dr Christophe FOURNIER : C' est vrai qu' il y a par exemple, pour des raisons diplomatico-commerciales, certains pays qui sont peu enclins à voir un médicament chinois s' imposer sur le marché africain, et surtout pour ce qui est du paludisme. Ces pays voudraient réserver cette place à certains médicaments encore à l' état de recherche. Cependant, je pense sincèrement qu' il y a des pays qui sont prêts à financer les nouveaux traitements. Il existe aussi sur un plan international ce qu' on appelle le « Fonds Global » qui met de l' argent sur les trois grandes maladies qui sont le Sida, la Tuberculose et le Paludisme. Et nous-mêmes au niveau de MSF-France, avec toute l' équipe de la campagne d' action médicaments, sommes prêts à aider dans ce sens. Oui, je considère qu' il y a à l' heure actuelle, au niveau de l' Afrique et sur le paludisme, un véritable scandale : le désintérêt de certaines grandes puissances. La malaria tue plus de deux millions de personnes par an en Afrique. Pourtant, elle n' est pas considérée comme une priorité dans les pays riches. Je trouve que c'est l' un des grands scandales de notre époque ; et que tous ensembles devrions nous mobiliser pour que cela cesse.
Propos recueilli par Edgar C. Mbanza

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Bukavu, Panneaux Solaires, Energie du siècle


Discours historique de Barack Obama sur la Réforme de la Santé aux USA




Discours de Barack Obama sur la réforme de la santé aux USA

Bukavu: Panneaux Solaires

mardi 9 février 2010

Tollé à Bruxelles sur l’inscription au rôle d’électeur pour les Burundais de la diaspora

(ARIB.INFO 09/02/2010)

Une journée de la diaspora burundaise a eu lieu samedi à Bruxelles, avec deux exposés à l’ordre du jour, l’un sur les Projets MIDA Grands–Lacs 2010 par Dr Tamara coordinatrice des programmes OIM Bruxelles et l’autre sur la Cellule de la diaspora de la Chambre de Commerce belgo-luxembourgeoise pour les ACP (bilan et perspectives) par l’expert Carlos Bautzer.

Comme le début des exposés a connu un large retard de près d’une heure à cause de l’arrivée au compte-goutte des participants, les orateurs ont été obligés d’être brefs et les questions/réponses limitées. C’était aussi une occasion de présenter le nouveau directeur du département de la diaspora au sein du ministère des affaires étrangères.

Au moment de la deuxième partie de la séance, la salle était déjà bien remplie. De brefs exposés par le personnel de l’Ambassade du Burundi à Bruxelles, sur les prochaines consultations populaires sur la Justice Transitionnelle, les Elections 2010 ainsi que le Projet de la Diaspora Burundaise ont particulièrement capté l’attention des Burundais venus de la Hollande, du Luxembourg et de la Belgique.

L’inscription au rôle d’électeur pour les Burundais résidant à l’étranger - et plus particulièrement au Benelux et environs – a soulevé un débat auquel ne s’attendaient pas les organisateurs du jour.

A ce sujet, l’attaché aux affaires juridiques a fait un bref exposé se basant essentiellement sur la récente note N°010 de la CENI datée du 4/2/2010 et les dispositions de l’ambassade.

Au cours des interventions du public, des questions convergeaient sur l’interdiction expresse de la Carte Nationale d’Identité Burundaise comme l’un des documents à présenter pour se faire enrôler. Pour certains intervenants, ce document reste précieux et plus important que d’autres pour tout Burundais, puisque le passeport n’est qu’un document de voyage et dans l’ambassade on se présente sous l’étiquète de la nationalité burundaise, ont-ils revendiqué.

D’autres se demandaient comment ont été désignés les agents recenseurs et quels sont les recours possibles. La question de la procuration a été aussi évoquée. Certains allant même jusqu’à à demander à combien de scrutins les Burundais de l’étranger pourront participer.

Autre étonnement du public : un arrêté N°011 du 9/1/2010 de la CENI en son article 4 précisait que l’inscription rôle électoral des Burundais résidant à l’étranger est fixé du 18 au 27 janvier 2010, un autre arrêté N°013 fait un réajustement et la note de la CENI N°010 du 4/2/2010 précise que ce délai est reporté du 1er au 15/2/2010. Rien n’est encore porté à la connaissance du public burundais résidant au Benelux et environs. Certains proposaient de retenir le nombre de jours et de commencer le 8 février pour terminer le 23 du mois comme c’est pratiqué dans d’autres représentations du Burundi à l’étranger, aux USA par exemple.

Les réponses de l’attaché sont restées floues et parfois provocantes préférant narguer le public, selon quoi ce qui a été décidé est irrévocable. La tension a monté d’un cran dans la salle et c’est l’intervention de l’ambassadeur Laurent Kavakure qui a pu détendre l’atmosphère.

En effet ce dernier a rappelé qu’il faut bien lire la note de la CENI qui précise qu’il y a possibilité de présenter d’autres documents tenant lieu de passeport et que l’ambassade les délivre. De plus il a tenu à rassurer le public qu’il y a un bureau plus élargi de recours en cas de plainte et qu’il est prêt à discuter avec les représentants des partis politiques pour trouver des solutions adéquates à tous les problèmes de forme et de fond évoqués lors de cette rencontre et éventuellement aboutir à la mise sur pied d’un comité consultatif composé des représentants des partis qui collaborerait avec les agents recenseurs et le bureau élargi de recours.

Pragmatique qu’il est, l’ambassadeur Kavakure a directement fixé rendez-vous à tous les représentants des partis politiques pour ce lundi 8 février à 18h00. Intervention suivie d’applaudissements nourris de la salle, pour cette sage décision dont ils espère un meilleur aboutissement.

C’est dans un climat d’apaisement que les Burundais présents à cette rencontre ont quitté la salle pour se rendre dans les enceintes de l’ambassade pour partager un verre, une façon de prolonger le débat dans une atmosphère bon enfant.

Plusieurs personnes ont ainsi exprimer le souhait de voir un bon aboutissement lors des prochaines élections au Burundi afin d’éviter à tout prix l’effusion de sang et permettre aux Burundais de la diaspora de mettre en œuvre plusieurs projets qu’ils avaient dans leur poche en attendant les jours meilleurs dans leur pays natal.

Et pour exemple un appareil simple pour cuire fonctionnant aux rayons solaires a été exhibé, et pour la conservation de la bière de banane, une bouteille bien emballée "Igitoki" est dans une mallette et sera exposée après les prochains scrutins.


Diaspora
@rib News, 07/02/2010

De notre Correspondant à Bruxelles

© Copyright ARIB.INFO

lundi 8 février 2010

CEPGL : la RDC, le Burundi et le Rwanda jettent les bases du jumelage universitaire
Kinshasa | Education | Dimanche 07 Février 2010 à 15:04:17

Bientôt, les scientifiques de la RDC, du Burundi et du Rwanda pourront circuler librement dans l’espace de ces trois pays. Ceci grâce à la signature d’un protocole d’accord de coopération interuniversitaire de la Communauté économique des pays des Grands-Lacs (CEPGL) par les ministres de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) de ces trois Etats. C’est ce qu’a annoncé, samedi à Kinshasa, le ministre congolais de l’ESU, Leonard Mashako Mamba, au cours de la réunion de « restitution » de la Conférence des recteurs et des ministres de l’ESU, de la Recherche scientifique et technologique de la CEPGL, tenue à Bujumbura du 25 au 30 janvier dernier, rapporte radiookapi.net

Les pays de la CEPGL
Les recteurs des universités, les directeurs généraux des instituts supérieurs, les membres des comités de gestion et les étudiants étaient venus samedi à l’Université protestante du Congo (UPC), s’informer auprès du ministre Mashako, des retombées de la réunion de Bujumbura.

«Le premier grand résultat, c’est l’adoption du programme Education et Recherche de la CEPGL, les trois ministres ont procédé à la signature du protocole d’accord de la coopération interuniversitaire de la CEPGL (…), un des aspects importants, on a accepté la mobilité des professeurs et chercheurs, des étudiants et des stagiaires dans les trois pays», a déclaré M. Mashako.
Chacun de ces trois pays concernés dispose de ses propres universités. Il est prévu, selon la même source, «la création des universités inter pays.

L’autre résultat important, c’est l’approbation de la convention portant création du réseau interuniversitaire des Grands Lacs, dont le siège sera à Bujumbura.» A cela s’ajoute l’approbation de l’établissement au niveau régional d’un centre d’excellence en nouvelles technologies de l’information et de la communication d’une université américaine à Kigali.

Copyright Radio Okapi

mercredi 3 février 2010

Burundi : Econet lance un nouveau combiné solaire

Burundi 21-12-2009
L'opérateur de téléphonie mobile au Burundi Econet, filiale d'Econet Wireless International d'Afrique du Sud, a lancé un nouveau combiné rechargeable solaire, avec lequel il espère atteindre 800 000 abonnés.

La compagnie a déjà attiré 80 000 utilisateurs, depuis avril dernier, et vise d'atteindre 100 000 d'ici la fin de cette année.

A fin 2008, Econet comptait 480 000 abonnés.

Selon son directeur général, Darlington Mandivenga, le nouveau combiné, qui sera mis en vente à 39 dollars, serait extrêmement précieux pour de nombreux utilisateurs dans un pays qui souffre de fréquentes pénuries d'électricité.

Econet a investi 40 millions de dollars en 2009 dans ses opérations au Burundi, comparativement à 20 millions de dollars en 2008.

RWANDA: Le mémorial de Gisozi remis en cause par Paix et Fraternité

Vitrine de l’horreur qui a été commise au Rwanda, déclenchée par l’assassinat du Président Rwandais et Burundais et leurs délégations ; Gisozi lieu de mémoire, devient de plus en plus un lieu d’interrogations, de suspicions et d’inquiétudes pour les rwandais survivants hutu et tutsi.

Certains y voient une plaisanterie de mauvais goût, voire un cynisme poussé à son paroxysme, lorsque le régime FPR décide et impose, malgré l’identité des cadavres qui y reposent, qu’il s’agit d’un haut-lieu pour le génocide des tutsis. Une affirmation exclusive !

Des tutsis interrogés à ce sujet, qui ont préféré garder l’anonymat, sont très gênés et affirment qu’il s’agit d’un jeu politique qui finira avec le temps. Les plus téméraires avouent que Gisozi est une douloureuse épine dans le pied de la réconciliation nationale, qui tarde à venir.

Que ce Mémorial de Gisozi soit utilisé pour usage politique à consommation externe, j’en conviens, nous dit Kalisa, enseignant, tutsi rescapé qui vit dans la capitale. Il est inconcevable, poursuit-il, que l’on dise à mon voisin hutu, Kabango qui m’a protégé, dont les siens ont été assassinés et leurs corps reposent dans ce Mémorial, que ce monument est réservé aux tutsis ? C’est une injustice qui nous coûtera cher. Entre nous c’est un mensonge, conclu-t-il.

Rappelons que ce monument a bénéficié d’un élan de solidarité internationale pour être édifié : Le gouvernement belge, l’Agence canadienne pour le développement internationale et la fondation Clinton.

Les initiateurs de ce projet lui ont assigné deux principaux objectifs en plus de sa vocation de lieu de recueillement en mémoire des victimes du génocide, il s’agit d’inhumer dignement les victimes du génocide et d’immortaliser le triste souvenir de la tragédie de 1994.

D’où proviennent les corps des victimes de ce mémorial ?

D’après les informations recueillies auprès des rescapés et voisins de ce mémorial, les corps qui y reposent sont ceux des victimes tutsis et hutus tués entre avril et juillet 1994 par les interhamwe dans la capitale de Kigali, et des hutus assassinés par le FPR après la prise du pouvoir.

Etant donné que ces corps ne suffisaient pas pour remplir les espaces prévus à cet effet, le FPR a fait transporter en camions des corps en provenance de l’ancienne préfecture de Byumba.

Un ancien conseiller Monsieur B. et un bourgmestre Monsieur H. tous deux de cette préfecture du nord, qui ont participé à l’organisation de ce « déménagement des corps » ont confirmé ces dires. « La population de Byumba a été tuée par le FPR qui a jeté les corps dans des fosses creusées à la hâte, pour que les organisations des droits de l’homme ne voient rien, certains de ces corps ont été transportés à Gisozi , personne n’a le droit de le dire » Précisent-ils.

Compte tenu de la qualité criminelle des auteurs des massacres( les interhamwes* et le FPR**), il n’y a point de doute sur l’appartenance ethnique des victimes. Les statistiques prouvent (voir ci-après) qu’il y a plus de cadavres hutu que tutsi, car ces massacres ont concerné doublement les hutus.

En effet, pendant la guerre les hutus ont été tués par les leurs et ensuite massacrés par le FPR dans le cadre de son plan de modifier le paysage démographique du Rwanda.

Revenons-en aux chiffres.

Il faut qu’on en parle, même si c’est dur à accepter surtout qu’il s’agit des victimes de la barbarie humaine !

Les statistiques officielles et le Rapport de l’USAID en 1990 estimaient la population de Kigali à 350 000. Si nous rapportons le pourcentage des tutsi de la capitale à 20% (surestimation), leur nombre était à l’époque de 70 000 dont peut-être 50 000 ont été assassinés par les interhamwe !

Pour atteindre le chiffre de 250000 corps qui reposent au Mémorial de Gisozi, il a fallu trouver d’autres corps ailleurs. C’est-à-dire tous les cadavres hutu et tutsi confondus.

Dans ce pays, il semble qu’il n’est pas facile de déterminer l’ethnie de chacun, sauf si on connaît sa généalogie.

On s’imagine les difficultés qu’aurait eu le FPR s’il s’était mis à trier parmi les cadavres les corps des tutsis !

En soulevant cette falsification du « symbole », notre souci est d’éveiller les consciences des victimes, des dirigeants politiques rwandais, l’opposition et surtout l’opinion internationale. Nous voulons secouer tous les esprits qui aspirent à la réconciliation nationale rwandaise.

En rédigeant cette note, nous avons été avertis que les extrémistes tutsis vont s’indigner en vociférant toutes les injures, en agitant le chiffon rouge du négationnisme, que les extrémistes hutus vont s’exclamer, s’extasier et se conforter dans leurs mauvaises certitudes de négation de tout.

Nous n’avons nullement l’intention ni de blesser les uns ni de plaire aux autres. Tous ne le méritent pas, ce sont des salauds aux cœurs rongés par la haine de l’autre !

Nous voulons tout simplement les confronter aux faits et aux chiffres. Qu’ils aient le courage d’accepter la vérité souvent noyée par des propagandes idéologiques qui ne font que nuire.

Le Mémorial de Gisozi est à tous les Rwandais hutus et tutsis, victimes de leurs frères génocidaires. S’il s’agissait de faire la comptabilité macabre, les hutus pourraient donc revendiquer le « droit de propriété » de ce Mémorial plus que les tutsi, ils y sont plus nombreux.

Ce serait aussi ridicule et pitoyable que ce qui se passe aujourd’hui !

Pour être politiquement correct , appelons Gisozi « Mémorial du génocide », tout simplement.

Les rwandais n’ont pas besoin de ces acrobaties politiques qui les blessent et qui empêchent les plaies de se cicatriser !

C’est qui est vrai Gisozi est le Mémorial du double génocide.

Cette réalité acceptée ne changera rien à la gravité du génocide des tutsi, plutôt elle rassurera les hutus. Ces deux ethnies sont condamnés à vivre ensemble et pour toujours. Le FPR est de passage, il disparaîtra comme d’autres partis avant lui. C’est son droit de ne pas apprécier cette nouvelle donne, qui devra s’imposer bientôt !

Tel que dit par Monsieur Kabango avant notre départ ; « Aujourd’hui je ne peux pas pleurer les miens, mais personne ne m’empêchera de reconnaître qu’ils sont là ! Je souffre en silence. J’attends le jour de lumière ».

Nous souhaitons un jour de lumière à tous les rwandais.

Par Charlotte Van der Vaart et Patrice Aumasson*

PAIX ET FRATERNITE 14/12/09

lundi 1 février 2010

Burundi,Opinion: Elections 2010 au Burundi : Appel à "Calmer le jeu"

Calmer le jeu

Par Melchior Mbonimpa

Les Barundi sont inquiets. On nous parle de tentatives de mutinerie dans l’armée. De « jeunes militants » de divers partis qui jouent avec le feu. On entend des prophètes de malheur qui annoncent, sans sourciller, l’impossibilité des élections attendues pour bientôt, ou qui prédisent que ce sera l’occasion d’un bain de sang ou encore, d’une gigantesque fraude orchestrée par le CNDD-FDD pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte. Que penser de tout cela ?

Je n’ai aucune certitude que le CNDD-FDD est coupable de tous les péchés dont on l’accuse. Je ne dirai même pas qu’il n’y a pas de fumée sans feu : ce serait avaliser l’idée que la rumeur et le procès d’intention peuvent annuler l’impératif de la preuve. Mais il y un point sur lequel j’ai l’impression que les accusateurs ont probablement raison : les jeunes militants de ce parti méritent-ils le beau nom qu’ils portent comme une parure : Imbonerakure ! Ont-ils vraiment l’œil perçant ? Voient-ils aussi loin qu’on veut nous le faire croire ? Je me permets d’en douter. Ce qu’on rapporte de leurs comportements fait plutôt penser à un groupe affligé d’une vue très basse. Cette infirmité, ils la partagent probablement avec ceux qui auraient dû les discipliner, mais qui les laissent faire ou les encouragent dans leurs agissements. S’ils espèrent un quelconque bénéfice de ce désordre toléré ou carrément organisé, ils se trompent, ils se tirent dans le pied et se condamnent à boiter au lieu de marcher normalement, la tête haute. Tous les Barundi savent que la terreur, d’où qu’elle vienne, a un goût amer. Nous l’avons appris à nos dépens, pendant presque un demi-siècle. Arrêtez donc de nous servir encore cette médecine nauséabonde.

Relevons au passage, qu’un pas dans la bonne direction vient d’être effectué. Je lis dans les nouvelles, que le Ministre de l’intérieur, Édouard Nduwimana, s’est rendu à Kirundo où « ça chauffait » et a interdit « les sports de masse à caractère politique. » Ce genre d’initiatives positives devrait susciter plus d’applaudissements que ce que j’entends. Et j’imagine qu’il y a sûrement d’autres gestes, peut-être moins spectaculaires, qui vont dans le sens de l’apaisement, mais qui n’intéressent pas ceux qui se spécialisent dans la chronique noire, tant il est vrai qu’au Burundi comme ailleurs, les bonnes nouvelles ne font pas les manchettes.

J’ai justement une question pour les détracteurs du « parti au pouvoir » : se pourrait-il vraiment que tous les torts soient d’un seul côté ? Du côté des autres ? Dans le paysage politique du Burundi, est-ce possible de tracer une ligne de partage entre les partis qui forment le camp des justes et d’autres qui forment le camp des salauds ? Je vous avoue que je n’en suis pas du tout convaincu. J’ai déjà dit et redit que pour le moment, la dichotomie pouvoir / opposition n’a qu’une pertinence limitée au Burundi : il y a, par la force des choses, un « gouvernement d’union nationale » auquel participent ceux qui se situent dans l’opposition. Mais ne coupons pas les cheveux en quatre. Admettons l’équation simpliste qui voudrait qu’il y ait un parti au pouvoir et une opposition, et parlons de cette « opposition ».

Il me semble que les adversaires du CNDD-FDD sont à court d’idées. Pire : ils sont victimes d’une idée fixe. Les partis dits de l’opposition affirment de façon unanime et répétitive que le CNDD-FDD sera battu aux élections. Je serais moins surpris s’il s’agissait d’un espoir raisonnable basé sur une réelle mobilisation pour constituer une alternative au pouvoir actuel. Mais les incantations que je lis dans beaucoup de sites d’information animés par les opposants, ne sont pas de l’ordre d’une prédiction basée sur autre chose que des émotions. Autre chose comme quoi ? Comme les échos de la base, comme les intentions exprimés des électeurs, du peuple qui sue, du peuple réel qui, seul, décidera des résultats. Ce que je lis dans les nouvelles est plutôt de l’ordre de l’autosuggestion ! Les propagandistes qui publient sur l’Internet se répètent mille fois à eux-mêmes qu’ils sont populaires, et ils finissent par y croire ! Cela ressemble étrangement à ce qui s’est passé lors de la compétition électorale entre Ndadaye et Buyoya : ce dernier se croyait indéboulonnable. Tous les prophètes lui promettaient la victoire. Le problème est que cette prophétie recelait un incroyable mépris du peuple auquel on disait : tout est joué d’avance et l’exercice d’aller aux urnes ne servira qu’à valider l’infaillibilité de la prophétie ! Nous savons tous à quoi tout cela a abouti !

La fixation de tous les discours de l’opposition sur un seul scénario me fait croire qu’au fond, ces discours signifient exactement le contraire de ce qu’ils laissent entendre. Je serais ravi de me tromper, mais pour le moment, ma théorie est que les tenants de l’opposition ne se croient pas capables de battre le CNDD-FDD aux élections. Ils ne font rien de sérieux pour mériter une éventuelle victoire. Au lieu d’être à l’affût de toutes les gaffes, petites ou grandes, du CNDD-FDD, pourquoi ne pas former des coalitions capables de représenter une alternative crédible ? Pourquoi ne pas s’embarquer résolument dans la tâche de convaincre la population que le vote est absolument nécessaire ? J’entends s’élever des voix dénonçant le CNDD-FDD qui n’aurait distribué des cartes d’électeurs qu’à ses seuls militants. Mais, mis à part Bagaza qui, semble-t-il, pousse effectivement les partisans du PARENA à exercer leur droit de vote, je n’entends aucune autre voix de ces partis de l’opposition mobilisant le peuple pour aller aux urnes massivement, pour jouer à fond le jeu démocratique afin que le verdict soit sans équivoque. Au contraire, il y a même un parti, supposé être l’un des plus sérieux concurrents du CNDD-FDD, qui vient de soutenir carrément l’idée de renoncer aux élections. Je suis tombé des nues en entendant un si grand parti proposer une capitulation en rase campagne, rien de moins ! En fait, je m’interroge sur le poids de ce parti dans le Burundi réel, dans les masses consistantes qui ne s’intéressent même pas aux messages que nous diffusons à l’Internet.

De ce qui vient d’être dit, concluons fermement ! Ce serait un désastre si les élections prévues n’avaient pas lieu. Il faut contester avec détermination ceux qui souhaitent faire avorter le processus, sans le dire officiellement, ou en le disant toute honte bue. Il faut protester contre tous les éventuels nageurs en eaux troubles qui attendent que le train déraille pour ramasser la mise, sans mandat populaire. Il faut barrer le chemin à tous ceux qui allument des incendies ou jettent de l’huile sur le feu pour provoquer les scénario-catastrophe dont ils rêvent pour accéder à la mangeoire ou s’y maintenir sans prendre la peine de faire campagne et de prouver qu’ils ont autre chose à vendre au peuple que de la marchandise avariée.

L’opposition peut gagner à condition de ne pas se contenter d’une recette magique : tirer à boulets rouges sur le CNDD-FDD. Ce dernier et ses alliés peuvent également gagner, à condition de ne pas compter uniquement sur l’intimidation et les arguments musculaires qui démontrent justement que l’on est à court d’arguments. Mais, au fait, pourquoi voudrait-on gagner même si le peuple perd ? L’accès à la mangeoire ne démontre pas qu’on est intelligent ou démocrate, mais seulement qu’on a, et même qu’on est… un tube digestif. Il faut que les élections aient lieu. Si ma mémoire est bonne, la CENI a été approuvée par tous les partis après bien des tractations. Les partis qui retirent leur confiance à cette commission consensuelle, sur un coup de tête, se contredisent et perdent toute crédibilité. Lors des élections, les observateurs internationaux seront là pour décourager les fraudes ou les dénoncer. Il n’y a aucune raison de prétendre que les dés sont jetés ou pipés.

Insistons: les jeux ne sont pas faits ! Le jeu n’est pas faussé d’avance. Alors, s’il vous plaît, calmez le jeu ! Puisez dans le Lac Tanganyika des tonnes d’eau pour éteindre tous les incendies qui menacent de tout embraser. Jouez franc jeu, cartes sur table, en respectant les règles.

RDC: Occultisme et immoralité à l'Université de Kinshasa

Dérive morale et spirituelle : Colline désormais inspirée par le malin

Nous déplorons l’absence de tout principe moral chez certains professeurs, alors qu’ils ont déjà inscrit leurs noms au panthéon de la science. Se vantant d’être sages, or ils sont devenus fous comme la bible dit dans (Romains 1 : 22)’’, s’écrie interloqué un fervent chrétien très à cheval sur les principes bibliques. Aujourd’hui, l’Université de Kinshasa est acquise à l’occultisme. Le satanisme continue de marquer les points sous le nez et la barbe des aumôniers. En effet, les ordres mystiques sont sortis de leurs loges et organisent maintenant publiquement leurs réunions sur le site universitaire. La Rose-Croix, le Message de Graal, Eckankar et d’autres virus mystiques sont en train de gangrener le corps de l’Université.

Les sciences occultes sont appelées ‘‘sciences connexes’’. Certains professeurs parlent à visage découvert de l’occultisme aux étudiants. L’un d’eux soutient même que la sorcellerie peut être enseignée à l’Université de Kinshasa. Il cite l’Université de Cambridge en Angleterre, où la sorcellerie est un cours de 900 heures.

Alors qu’il était en train d’expliquer son cours, un professeur de physique stoppa un instant pour préciser : ‘‘Ici, s’arrête la science. Au- delà, c’est autre chose’’. Il avait tout dit. Un ancien professeur de la faculté de médecine, grand maître d’Eckankar, exhortait ouvertement ses étudiants à l’initiation afin de maîtriser les cours. Il ignorait que c’est en Jésus -Christ que sont cachés tous les trésors de la science et de la sagesse (Colossiens 2 :2-3).

D’ailleurs, en voulant imiter leurs maîtres, certains étudiants ont été spirituellement déréglés, sont devenus fous. Un professeur chrétien de la faculté de droit demandait aux étudiants : ‘‘Où sont vos maîtres aujourd’hui ?’’.Il faisait allusion à ses ex-collègues occultistes décédés dans des conditions mystérieuses. Ils passeront l’éternité dans les tourments (Apocalypse 20 :10).


Cible privilégiée du diable

Mais pourquoi l’Université de Kinshasa est-elle particulièrement dans le collimateur du diable ? Parce que d’un, c’est un lieu stratégique pour le contrôle spirituel de la R.D.C ; de deux, presque toutes les tribus de la R.D.C s’y trouvent représentées ; de trois, on y trouve la crème intellectuelle du pays ; de quatre, de là viendront les futurs décideurs du pays.

Que les prédicateurs qui ont bouleversé la cité (Actes 17 : 6) montent aussi sur la colline expirée (inspirée) pour ébranler les fondements du satanisme et renverser ses autels. Ce milieu mérite une démonstration d’esprit et de puissance (1Corinthiens 2 : 4), une évangélisation agressive et une thérapie spirituelle de choc, pour convaincre les cartésiens et autres durs à cuire. Autrement, l’espoir s’amenuise de voir les étudiants sortir de cette Université avec une intelligence non régénérée. En outre, certains professeurs sont loufoques. En effet, un professeur de la faculté de droit avait demandé à un étudiant d’expliquer : ‘‘Le droit est un cache-sexe’’. Dans la même faculté, un professeur de droit commercial demandait aux étudiants de lui raconter, en lingala, comment se pratique la pêche dans leurs villages.

Pourtant, tous les étudiants ne maîtrisent pas le lingala et tous non plus n’ont pas vécu au village. Quelques minutes avant le début de l’examen, un autre professeur disait aux étudiants : ‘‘ ...d’ailleurs, je ne vous aime pas’’. Un autre professeur rappelait à ses étudiants : ‘‘Je vous avais promis l’échec’’. Mais leurs enfants réussissent avec moins de formalités. Un professeur, réputé ‘‘casseur ’’ à la faculté de droit, qui venait d’acheter un stylo à bille rouge, dit au vendeur : ‘‘Je suis en train de corriger, il me faut un rouge fort’’. Il insistait pour que le rouge fût vif, car il avait retourné le premier stylo. Sans doute, c’était pour aller ‘‘coller’’ des 3 ou 5 sur 20 aux étudiants.


Immoralité

Ces derniers non plus ne sont pas des enfants de chœur, ils s’organisent en cartels des tricheurs qu’ils appellent ‘‘bases logistiques’’. C’est terrible ! L’un d’eux qui se plaignait auprès de ses camarades, après un examen, entendit cette réponse : ‘‘Mais c’est parce que tu étais loin de la base logistique’’. On raconte que d’autres professeurs délèguent leurs enfants pour la collecte des fonds auprès des étudiants qui ont échoué. Des réseaux sont montés dans toutes les règles de l’art.

Par ailleurs, l’immoralité consécutive à la dissolution de la conscience est devenue courante. Aujourd’hui, on parle aussi bien des Maladies Sexuellement Transmissibles que des Points Sexuellement Transmissibles. Dans les bureaux, il n’y a pas de lits. La table fait l’affaire. Des étudiantes (surtout à l’ISTM) doivent céder à certains assistants véreux qui veulent satisfaire leurs bas instincts. Jadis, un assistant interrogeait oralement des étudiantes tout en ayant des rapports sexuels avec elles.

Mais après la deuxième victime, monsieur l’assistant était épuisé, en panne sexuelle. Aussi celles qui attendaient leur tour dans le couloir commençaient à se moquer de l’impuissant. La dignité bafouée ne s’indemnise pas.

Si les enseignants forcent les filles, dans les homes d’étudiants c’est le contraire. Là, ce sont les étudiantes elles-mêmes qui s’amènent à ‘‘l’abattoir’’. Et selon une enquête du professeur Kayembe de la faculté de médecine, 99% d’étudiants sont actifs sur le plan sexuel et 33 % ont plus d’un partenaire sexuel. Cette enquête précise aussi que 8% sont séropositifs. C’est gravissime car ce taux est supérieur au taux national qui est de 4%. L’enquête d’une Ong révèle un taux particulièrement élevé. Donc, les étudiants ne sont pas restés à l’écart de la route du sida. Des étudiantes mènent une vie de hippie sur le campus et des avortements sont tellement pratiqués qu’un espace à côté du ‘‘Rond point sentiment’’ a été baptisé ‘‘Cimetière des innocents’’.

Une science sans conscience n’est que ruine de l’âme, la sagesse de ce monde est une folie devant notre Dieu et Il confond les sages dans leur sagesse.


Placide Nzeza
asa Le Révélateur | Société| mardi 08 avril 2008