mercredi 5 octobre 2011
Paul Kagamé a assassiné le président Juvénal Habyarimana: Théogène Rudasingwa
« Paul Kagamé a assassiné le président Juvénal Habyarimana, le président Cyprien Ntaryamira, du Burundi » – dixit l’ex Secrétaire Général du FPR, Théogène Rudasingwa. Des révélations dignes des temps de la Guerre Froide dont l’issue pourrait avoir l’effet d’un séisme sismique dans la communauté rwandaise et internationale…ou pas. Dans tous les cas, Rudasingwa franchit un pas de plus, et la fracture avec le président rwandais Paul Kagamé est à présent consumée.
Il n’y a plus de retour en arrière. Tout, à présent, oppose les deux hommes. Une dualité ravageuse où, d’un côté on a l’ex haut cadre du FPR, qui se porte en martyr du drame rwandais – par la mise à nu des secrets de ce même parti; et de l’autre côté, on a le méchant et tortionnaire Kagamé, responsable de tout. Mais au delà des divulgations, il y a là la tentative d’isoler ce dernier au maximum, considéré comme le mal incarné, en lui attribuant tous les maux. Après cela, l’équation se fait toute seule. Notamment que Paul Kagamé est celui qui a abattu l’avion présidentiel, au soir du 06 avril 1994, à 20h25 précisément. Étaient à bord: les deux présidents – cités plus haut ; des proches du président Habyarimana et membres d’équipage. Le cartel revenait d’Arusha, en vue des Accords de Paix qui avaient pour but une transition démocratique, auquel le FPR aspirait – du moins en théorie, selon Rudasingwa. Mais que tous ces efforts, déjà fragilisés par la guerre civile, furent étonnamment détruits par Kagamé, déjà chef du FPR. En effet, lui n’aspirait qu’à un pouvoir absolu, ce dernier concrétisable par l’usage de la ruse et force guérilla. Donc au diable les négociations! Il fallait éliminer son adversaire, même en plein pourparlers. Un gain de temps odieux.
A l’opposé, on a un Rudasingwa qui se dit ni responsable, ni au courant de ce complot sordide, au moment des faits. Son alibi ? Il était à Kampala, en conférence. Et c’est bien plus tard qu’il apprit la nouvelle, c’est-à-dire le 07 avril, à 01h du matin. Il en va de même pour la majorité des membres du FPR, à savoir qu’ils ignoraient la manœuvre subversive de Kagamé.
Par ses propos, Rudasingwa tenterait-il ainsi de sauver l’honneur du FPR en disculpant ce dernier et, au final, n’isoler que Paul Kagamé comme unique responsable du désastre ? Très peu convaincant, et à vous d’en donner la raison. L’opposant reproche surtout à Kagamé d’avoir été fourbe envers Habyarimana. L’entêtement du premier – qu’était d’avoir le pouvoir absolu – quel qu’en soit le prix humain, fut la véritable cause de la déchirure. Et aujourd’hui, Rudasingwa témoigne que son pays natal souffre en son sein, malgré les efforts économiques à noter. En effet, l’antagoniste déplore chez ce dernier qu’il y règne une culture de l’impunité et de fausseté. Dans le premier cas, Rudasingwa parle du rôle très partial qu’a joué le Tribunal Pénal International du Rwanda (TPIR), après le génocide de 1994 – notamment qu’il omit de juger les crimes “Tutsi”.
Mais la question que tout le monde se pose est: pourquoi ces révélations, 17 ans après ? Et comment un plan (attentat) aussi bien calculé peut-il être l’œuvre d’un seul homme, Paul Kagamé? Bien sûr Rudasingwa, au risque de se contredire, parle de responsabilité collective, d’où son besoin de dire “pardon” au peuple rwandais et autres victimes, après tout ce silence et ses morts. Oui, Rudasingwa en a assez du culte du mensonge: véritable plaie de la société rwandaise. Mais, si réellement il veut sortir de ce système certes affligeant, en proposant le rétablissement de la Justice, de l’authenticité, bref: de Dieu, il devrait savoir que de la première citée son effectivité est obsolète, aussi longtemps qu’il continue à la baser sur le principe de culpabilité. En effet, ne faut-il pas sortir de cette forme de justice basée sur la recherche absolue d’un coupable? C’est un cercle vicieux. Et Rudasingwa, en attribuant tous les maux à Paul Kagamé, il ne résout pas la cause véritable. Bien au contraire, il l’exacerbe, en innocentant le FPR. Oui, la tentative de Rudasingwa qu’est de noircir Kagamé – coûte que coûte – tout en se blanchissant, montre une certaine forme de mauvaise foi de la part du premier.
Ne faudrait-il pas aussi placer le communique-Testament de Rudasingwa, publié le 01 octobre, dans son contexte politico-historique? Notamment que la date choisie de diffusion (01 octobre) a une pleine signification pour le FPR à bien des égards : date du début de la guerre civile au Rwanda, en 1990, mais aussi: date de l’assassinat de Fred Rwigema – leader du parti FPR et par ailleurs le véritable héros de la guerre de Libération, loin derrière Kagamé. Une politique de dénigrement envers son rival Kagamé et ses alliés ?…En parlant d’alliés, s’ajoute à ça un autre contexte qu’est celui de la visite de Yoweri Museveni à son homologue rwandais, à Kigali, en juillet 2011: deux dirigeants belliqueux réputés être des ennemis jurés, que voilà à présent réconciliés. On connaît aussi le soutien majeur de Museveni au FPR durant les négociations d’Arusha, citées plus haut, et l’implication de son armée dans la Grande Guerre des Grands Lacs, de 1993 à 2003: des faits recensés par le Rapport Mapping de l’ONU.
A vrai dire l’intervention de Rudasingwa nous pousse à aller plus en profondeur, notamment en faisant une rétrospective. En effet, la période répressive et terrorisante que traverse actuellement le Rwanda n’est-elle pas sans rappeler les années noires du stalinisme? Les similitudes sont si flagrantes qu’il devient impossible de passer outre. Les voici:
Le kagamisme (nommons-le ainsi) a été responsable, de même que le stalinisme, au niveau juridique, de trois grands crimes, à savoir (1) crimes contre la paix, c’est-à-dire guerre(s) d’agression et méthodes de subversion, etc. ; (2) crimes de guerre « définis à l’article 6b comme ‘les violations des lois et coutumes de la guerre (…) l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation (…) assassinat ou mauvais traitement des prisonniers de guerre (…) le pillage des biens publics ou privés’ » et enfin (3) crimes contre l’humanité : « ‘L’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles’ » [1] . La guerre d’octobre 1990 ; le génocide rwandais de 1994 ; les massacres des réfugiés Hutu et populations congolaises entrent tous dans ce cadre. Rudasingwa a surtout insisté sur les deux premiers.
Il y aussi, en parallèle, la question de complicité ou complaisance de l’occident – ce dernier pourtant défenseur de la démocratie. Et la visite du 13 septembre 2011 de Paul Kagamé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, irrita au plus haut point ses détracteurs.
Revenons à notre comparaison, soit là où la révolution bolchévique, commencée par Lénine et continuée par Staline, commettait un génocide “de classe”, c’est-à-dire la suppression systématique de la classe bourgeoise; le Kagamisme lui commettait un génocide “ethnique” contre les populations Hutu, dans le même registre que celui commis par les interahamwe d’avril à juin 1994, contre la minorité Tutsi. Cependant, dire cela ce n’est en aucun cas justifier l’un sur l’autre. Tous sont des crimes – objectivement et indépendamment analysables – autant par le juriste que l’historien.
La question qu’est de savoir pourquoi ces crimes de masse tardent à sortir de l’ombre, malgré les faits tangibles présents, n’est pas moins mystique. En premier lieu: le Rwanda a su se (re)faire une crédibilité notoire en s’ouvrant au niveau international, par la promotion d’une économie favorable aux investissements étrangers. Bref : à l’ouverture de l’économie de marché, qu’est le capitalisme. Une vitrine qui occulte totalement l’aspect national, à savoir une justice pour tous et réconciliation du peuple rwandais dans sa totalité. En deuxième lieu: il y a la propagande bien huilée dont d’ailleurs Rudasingwa a confessé avoir été l’un de ses cerveaux. L’utilisation d’un langage ambiguë et faussement moderne, qui rappelle constamment le passé – accusateur, mais jamais accusé. De même que la suppression de l’identité ethnique – qui, elle aussi, n’est pas sans rappeler le châtiment de l’identité religieuse orthodoxe sous le bolchévisme. Au final: une mémoire confisquée et niée par les autorités en place.
Avec ces faits brièvement traités ci-dessus, ne peut-on pas conclure que la révolution Kagamé n’est qu’une copie bon marché du bolchévisme, mais sous une casquette capitaliste? Les faits le prouvent. L’absence de liberté d’expression et de presse est un élément. Le Rwanda est sous le contrôle d’un parti unique assassin dont le solde se compte en millions de morts congolais, Twa, Tutsi et Hutu. Paul Kagamé marquera les souvenirs comme avoir été le dictateur le plus sanglant du continent africain, à l’image de Staline, dans le cas de l’Union Soviétique. De même que Staline était plébiscité par la communauté internationale durant l’âge d’or de son parti, Kagamé n’a rien à craindre, du moins pour l’instant. En effet, ce fut des décennies plus tard que toute la lumière fut mise sur les crimes de Staline. Et le monde fut sous le choc.
Oui, l’histoire se répète. Voici une anecdote encore plus interpellante: Nikita Khrouchtchev (Premier secrétaire du Parti Communiste d’Union soviétique), fut celui qui dénonça, en février 1956, les horreurs du règne de Staline…comme le fait aujourd’hui Théogène Rudasingwa : ex-Secrétaire Général du Front Patriotique rwandais ! Voilà la Bête détruite par sa propre progéniture. En effet, c’est Khrouchtchev qui lança une campagne médiatique dont le but était de “détruire méthodiquement l’image du ‘petit père des peuples’, du ‘génial Staline’ qui fut, trente années durant, le héros du communisme mondial”. Et que “Pour la première fois, un dirigeant communiste du plus haut rang a reconnu officiellement…que le régime qui s’était emparé du pouvoir en 1917 avait connu une ‘dérive’ criminelle” [2], écrit l’historien Stéphane Courtois, dans « Le livre noir du communisme »
Creusons encore, à savoir: pourquoi Khrouchtchev, l’ex-Secrétaire Général? Là aussi, pas de surprise, notamment que “son objectif principal était d’imputer les crimes du communisme au seul Staline et ainsi de circonscrire le mal et de l’exciser afin de sauver le régime (…) Lui, qui avait été le grand patron de l’Ukraine pendant des années et, à ce titre, avait mené et couvert de gigantesques tueries, semblait fatigué de tout ce sang…Khrouchtchev rappelle ses états d’âme” Courtois poursuit : “La voix qui dénonce les crimes de Staline ne vient plus d’Occident, mais de Moscou, le Kremlin. Elle n’est plus celle d’un communiste en rupture de ban (n.d.l.r pensez, en comparaison, à feu Abdul Ruzibiza), mais du premier des communistes dans le monde, le patron du Parti de l’Union soviétique”. L’impact sera fort parce que “jusqu’à ce moment-là, la dénonciation des crimes communistes n’était venue que de la part des leurs ennemis ou de dissidents trotskistes ou anarchistes ; et elle n’avait été particulièrement efficace”. [3]
Ce long extrait tiré du bouquin est proche, voire identique au cas Rudasingwa/FPR/Kagamé. C’est une affaire d’abord interne. Rappelez-vous également de sa première confession, analysée par JamboNews, sous « Rwanda : Rudasingwa, ou la confession d’un ex-membre du FPR ».
Par conséquent, ma conclusion ne peut qu’être brève, à savoir que dans l’histoire de l’humanité, le phénomène Kagamé/FPR n’est pas un phénomène isolé, mais juste une médiocre répétition de l’histoire et ses guerres de pouvoir, sous des aspects et latitudes différents. La révolution Kagamé/FPR a certes été une révolution – économique, mais alors des plus meurtrières, au même titre que la révolution bolchévique d’octobre 1917. Et bien que tout semble opposer le petit Rwanda à l’immense Russie tsariste de l’époque, il y a un point commun: une révolution engagée dans un pays à population dite “pré-moderne”, c’est-à-dire à majorité paysanne et pauvre. Elle se voulait un renversement radical et à posteriori utopique des pratiques socio-économiques. Quant à la différence majeure: c’est la majorité pauvre, en Russie, qui se révolta et renversa le Tsar. Au Rwanda, ce fut le phénomène contraire, à savoir une minorité (Tutsi) qui renversa une majorité (Hutu). Mais au final on arrive au même résultat: un désastre humanitaire. La démocratie ce n’est pas juste une question de votes majoritaires. Assurément, un pouvoir majoritaire peut être tout aussi tyrannique qu’un pouvoir minoritaire. Donc là est le danger, pour ceux qui rêvent de voir le Rwanda organiser des élections libres dans le futur. Et que les points soulevés dans cet article ne se veulent pas une critique du communisme et son idéologie en général, mais une critique du stalinisme et, dans le cas du Rwanda, du kagamisme. C’est la nuance.
Pour terminer, il en va alors de chaque acteur de la société civile – à présent transnationale – composée de Tutsi, Hutu, Twa, congolais, américains, français, belges etc. pour apporter lumière à l’histoire afin d’avancer vers une humanité qui se veut active à l’échelle globale, mais avec un impact local. Et le rôle du dissident Rudasingwa est tout aussi capital. Par conséquent, son Testament est salutaire, et il aura, c’est mon avis, sa porté historique.
Jean Bigambo
Jambonews.net
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dimanche 5 décembre 2010
Le Burundi ’mauvais élève’ de la CEA
Communauté est-africaine - Le Burundi cumule beaucoup de lacunes en matière d’échanges commerciaux, base de production, infrastructures, développement des ressources naturelles et humaines, climat et opportunités d’investissement par rapport au reste des cinq pays membres de la Communauté est-africaine (CEA), a relevé, au cours d’une conférence publique, l’ancien deuxième vice-président de la République du Burundi en charge des questions économiques et sociales et ancien cadre de la Banque mondiale, Mathias Sinamenye.
Le jugement sans complaisance a été fait par cet ancien dignitaire et économiste de renom à une conférence publique sur les ’défis et opportunités’ liés à l’intégration du Burundi à cette communauté de libre échange qui regroupe, en plus du Burundi, le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
A titre illustratif, en considérant les indicateurs publiés par la BM, dans ’Doing Business 2011’, le Burundi se classe 181ème sur 183 pays, alors qu’il était au 143ème rang sur 155 classés en 2006 par rapport au climat offert aux investisseurs.
Par contre, le Rwanda voisin est 58ème, le Kenya 98ème, l’Ouganda 122ème et la Tanzanie 128ème, a encore relevé M. Sinamenye.
Au plan des procédures administratives, le conférencier les a jugées ’lourdes, nombreuses et coûteuses en temps et argent’.
En effet, ’il faut 32 jours et remplir 11 procédures pour ouvrir un business, 212 jours pour obtenir un permis de construire et 94 jours pour enregistrer une propriété au Burundi’, a-t-il relevé.
Par ailleurs, ’il y a 44 procédures pour mettre en vigueur un contrat et toutes ces procédures prendront jusqu’à 832 jours’, selon la même source.
Même payer des taxes se révèle compliqué pour un opérateur économique qui doit s’y prendre par 32 fois dans l’année devant le fisc.
Pour exporter, il faut neuf documents, et cela peut prendre jusqu’à 47 jours et coûter jusqu’à 2.747 dollars américains par container, à en croire encore l’éminent économiste burundais.
Au niveau démographique, le Burundi est encore le maillon faible de la communauté où il ne pèse que 6,6% de la population de cet ensemble sous- régional.
Le Produit intérieur brut (PIB) du Burundi n’est que de 1,8% de celui de la CEA et sa croissance a été la plus lente ces dernières années.
Le conférencier a également évoqué la faiblesse de la base de production industrielle du Burundi qui est ’très étroite et non diversifiée’.
Sur le plan agricole, il a rappelé que le pays vit d’une agriculture de subsistance à laquelle se sont greffés le café et le thé, deux cultures d’exportation qui font plus de 70% des exportations, les autres exportations étant les boissons et le sucre au moment où les importations sont plus diversifiées.
A titre illustratif encore, la direction des échanges au ministère du Commerce montre que le Burundi importe pour 20 à 30% du total de ses importations de la CEA mais exporte pour environ 10% vers la communauté.
De plus, en valeur absolue, le Burundi représente un poids bien modeste : 85 millions de dollars américains d’échanges dont 5,3 millions d’exportations dans la communauté, contre 1.144 millions pour le Kenya en 2007.
Concernant les richesses du sous-sol burundais, le conférencier a relevé qu’il n’y avait, pour l’instant, aucune mine en production malgré quelques découvertes qui sont dites ’intéressantes’.
Bujumbura - 30/11/2010
Pana
Publié par burundiblog à l'adresse 04:57
Le jugement sans complaisance a été fait par cet ancien dignitaire et économiste de renom à une conférence publique sur les ’défis et opportunités’ liés à l’intégration du Burundi à cette communauté de libre échange qui regroupe, en plus du Burundi, le Rwanda, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
A titre illustratif, en considérant les indicateurs publiés par la BM, dans ’Doing Business 2011’, le Burundi se classe 181ème sur 183 pays, alors qu’il était au 143ème rang sur 155 classés en 2006 par rapport au climat offert aux investisseurs.
Par contre, le Rwanda voisin est 58ème, le Kenya 98ème, l’Ouganda 122ème et la Tanzanie 128ème, a encore relevé M. Sinamenye.
Au plan des procédures administratives, le conférencier les a jugées ’lourdes, nombreuses et coûteuses en temps et argent’.
En effet, ’il faut 32 jours et remplir 11 procédures pour ouvrir un business, 212 jours pour obtenir un permis de construire et 94 jours pour enregistrer une propriété au Burundi’, a-t-il relevé.
Par ailleurs, ’il y a 44 procédures pour mettre en vigueur un contrat et toutes ces procédures prendront jusqu’à 832 jours’, selon la même source.
Même payer des taxes se révèle compliqué pour un opérateur économique qui doit s’y prendre par 32 fois dans l’année devant le fisc.
Pour exporter, il faut neuf documents, et cela peut prendre jusqu’à 47 jours et coûter jusqu’à 2.747 dollars américains par container, à en croire encore l’éminent économiste burundais.
Au niveau démographique, le Burundi est encore le maillon faible de la communauté où il ne pèse que 6,6% de la population de cet ensemble sous- régional.
Le Produit intérieur brut (PIB) du Burundi n’est que de 1,8% de celui de la CEA et sa croissance a été la plus lente ces dernières années.
Le conférencier a également évoqué la faiblesse de la base de production industrielle du Burundi qui est ’très étroite et non diversifiée’.
Sur le plan agricole, il a rappelé que le pays vit d’une agriculture de subsistance à laquelle se sont greffés le café et le thé, deux cultures d’exportation qui font plus de 70% des exportations, les autres exportations étant les boissons et le sucre au moment où les importations sont plus diversifiées.
A titre illustratif encore, la direction des échanges au ministère du Commerce montre que le Burundi importe pour 20 à 30% du total de ses importations de la CEA mais exporte pour environ 10% vers la communauté.
De plus, en valeur absolue, le Burundi représente un poids bien modeste : 85 millions de dollars américains d’échanges dont 5,3 millions d’exportations dans la communauté, contre 1.144 millions pour le Kenya en 2007.
Concernant les richesses du sous-sol burundais, le conférencier a relevé qu’il n’y avait, pour l’instant, aucune mine en production malgré quelques découvertes qui sont dites ’intéressantes’.
Bujumbura - 30/11/2010
Pana
Publié par burundiblog à l'adresse 04:57
mardi 1 juin 2010
mardi 18 mai 2010
Burundi : L'Union européenne envoie une mission d'observation électorales (MOE)
Sur l'invitation du gouvernement de la République du Burundi, l’Union européenne a déployé une Mission afin d'observer l'ensemble du cycle électoral prévu dans le pays à partir du 21 mai 2010.
"Le cycle électoral à venir sera d'une importance toute particulière pour le Burundi car il constitue une opportunité de confirmer le progrès réalisé en matière de stabilité institutionnelle et de démocratisation dans le pays. C'est dans ce contexte, et en complément des programmes de coopération de l'UE avec le Burundi, que j'ai décidé de déployer une MOE UE pour suivre les différentes élections." a déclaré Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne.
La Mission sera présente au Burundi pour suivre les élections communales (21 mai), présidentielles (28 juin), législatives (23 juillet), sénatoriales (28 juillet) et collinaires (7 septembre). La MOE UE suivra la campagne électorale et les préparatifs des élections dans l'ensemble des 17 provinces du pays, ainsi que les différents scrutins et les périodes postélectorales.
Cette Mission d'observation vient compléter d'autres actions de l'Union européenne ayant pour objectif l'appui à la démocratie et aux droits de l’homme au Burundi.
Pour plus d’informations concernant la politique européenne en matière de droits de l'homme et de démocratisation, ainsi que l'assistance et l'observation des élections : http://ec.europa.eu/external_relations/human_rights/index_en.htm; www.eueom.eu
Pour plus d’informations sur la MOE UE au Burundi:
http://www.moeue-burundi.eu
"Le cycle électoral à venir sera d'une importance toute particulière pour le Burundi car il constitue une opportunité de confirmer le progrès réalisé en matière de stabilité institutionnelle et de démocratisation dans le pays. C'est dans ce contexte, et en complément des programmes de coopération de l'UE avec le Burundi, que j'ai décidé de déployer une MOE UE pour suivre les différentes élections." a déclaré Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne.
La Mission sera présente au Burundi pour suivre les élections communales (21 mai), présidentielles (28 juin), législatives (23 juillet), sénatoriales (28 juillet) et collinaires (7 septembre). La MOE UE suivra la campagne électorale et les préparatifs des élections dans l'ensemble des 17 provinces du pays, ainsi que les différents scrutins et les périodes postélectorales.
Cette Mission d'observation vient compléter d'autres actions de l'Union européenne ayant pour objectif l'appui à la démocratie et aux droits de l’homme au Burundi.
Pour plus d’informations concernant la politique européenne en matière de droits de l'homme et de démocratisation, ainsi que l'assistance et l'observation des élections : http://ec.europa.eu/external_relations/human_rights/index_en.htm; www.eueom.eu
Pour plus d’informations sur la MOE UE au Burundi:
http://www.moeue-burundi.eu
vendredi 14 mai 2010
Partage des eaux du Nil: accord entre quatre pays d'Afrique de l'Est, boycott de l'Egypte et du Soudan
De Ben SIMON (AFP)
ENTEBBE — Quatre pays d'Afrique de l'Est ont signé vendredi un nouvel accord sur le partage des eaux du Nil, en l'absence du Burundi et de la RDCongo, et malgré le boycott de l'Egypte et du Soudan, farouchement opposés à ce projet.
Réunis vendredi à Entebbe, les représentants de l'Ethiopie, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont signé cet accord en négociation depuis une dizaines d'années entre les neufs pays riverains du fleuve pour un partage plus équitable de ses eaux.
L'Egypte et le Soudan, qui estiment avoir des "droits historiques" sur le Nil et sont les principaux bénéficiaires du dernier traité de partage des eaux datant de 1959, n'étaient pas officiellement présents à la cérémonie.
Les deux pays avaient clairement exprimé depuis plusieurs mois leur hostilité à ce projet de nouvel accord-cadre.
Les représentants du Burundi et de la RDC étaient également absents et n'ont donc pas paraphé le nouvel accord.
Le Kenya a affirmé son soutien total au nouveau texte, affirmant sa volonté de le signer "le plus tôt possible".
"Cet accord bénéficie à chacun d'entre nous et ne nuie à personne", a commenté le ministre éthiopien des ressources hydrauliques, Asfaw Dingamo, disant "croire fermement que tous les pays du Bassin du Nil vont le signer".
"La coopération n'est pas un choix mais une nécessité. Le Nil est une ressource pour tous, et non pas nombre limité" de pays, a expliqué M. Dingamo.
"Je ne pense pas que allons vers une guerre de l'eau. Si nous travaillons ensemble, si nous coopérons, le Nil satisfera aux beoins de tous", a-t-il estimé.
"Nous regrettons l'absence annoncée et intentionnelle de nos chers frères de l'Egypte et du Soudan", a ajouté le ministre rwandais des Terres et de l'eau, Stanislas Kamanzi.
Selon le ministre égyptien des Affaires parlementaires et juridiques, Mufid Shehab, cité par l'agence de presse officielle égyptienne MENA, l'accord d'Entebbe ne sera tout simplement pas appliqué, le Caire et Khartoum n'étant pas signataire.
Long de près de 6.700 km, le Nil est issu de la rencontre du Nil Blanc, qui prend sa source au lac Victoria, et du Nil bleu, dont l'origine est le lac Tana, en Ethiopie. Les deux fleuves se rejoignent à Khartoum, puis le Nil traverse toute l'Egypte pour se jeter dans la Méditerranée.
Egypte et Soudan ont longtemps eu la main sur cette immense ressource: le traité actuel de partage des eaux, élaboré en 1929 par le colonisateur britannique, puis amendé 30 ans plus tard, attribue des quotas très favorables à l'Egypte (55,5 milliards de m3) et au Soudan (18,5 mds), soit au total 87% du débit du fleuve.
Il octroie en outre au Caire un droit de veto sur tous les travaux susceptibles d'affecter le volume du fleuve, qui fournit à l'Egypte 90% de ses besoins en eau.
L'Ethiopie, la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya et la RDC contestent cette répartition. Les négociations menées depuis dix ans se sont soldées mi-avril à Charm el-Cheikh par un constat de désaccord entre l'Egypte et le Soudan d'une part, et sept autres pays de l'amont, porteurs du projet d'Entebbe.
Le Caire et Khartoum craignent que leur approvisionnement en eau ne soit drastiquement réduit avec ce nouvel accord cadre, qui prévoit de nombreux projets d'irrigations et de barrages hydro-électriques dans les pays en amont.
Le nouveau texte ne mentionne aucun chiffre, en volume ou mètres cubes, sur le futur partage des eaux, mais il "annule" les traités de 1929 et 1959, selon une copie transmise à l'AFP.
Il autorise les pays du Bassin à utiliser toute l'eau qu'ils jugent nécessaire, dans la mesure où ils ne portent pas préjudice aux autres pays de l'aval.
Une Commission du Bassin du Nil sera en charge de recevoir et approuver tous les projets (irrigation, barrages...) concernant le fleuve. Elle sera basée à Addis Abeba et comptera des représentants des neuf pays concernés.
Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés
ENTEBBE — Quatre pays d'Afrique de l'Est ont signé vendredi un nouvel accord sur le partage des eaux du Nil, en l'absence du Burundi et de la RDCongo, et malgré le boycott de l'Egypte et du Soudan, farouchement opposés à ce projet.
Réunis vendredi à Entebbe, les représentants de l'Ethiopie, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont signé cet accord en négociation depuis une dizaines d'années entre les neufs pays riverains du fleuve pour un partage plus équitable de ses eaux.
L'Egypte et le Soudan, qui estiment avoir des "droits historiques" sur le Nil et sont les principaux bénéficiaires du dernier traité de partage des eaux datant de 1959, n'étaient pas officiellement présents à la cérémonie.
Les deux pays avaient clairement exprimé depuis plusieurs mois leur hostilité à ce projet de nouvel accord-cadre.
Les représentants du Burundi et de la RDC étaient également absents et n'ont donc pas paraphé le nouvel accord.
Le Kenya a affirmé son soutien total au nouveau texte, affirmant sa volonté de le signer "le plus tôt possible".
"Cet accord bénéficie à chacun d'entre nous et ne nuie à personne", a commenté le ministre éthiopien des ressources hydrauliques, Asfaw Dingamo, disant "croire fermement que tous les pays du Bassin du Nil vont le signer".
"La coopération n'est pas un choix mais une nécessité. Le Nil est une ressource pour tous, et non pas nombre limité" de pays, a expliqué M. Dingamo.
"Je ne pense pas que allons vers une guerre de l'eau. Si nous travaillons ensemble, si nous coopérons, le Nil satisfera aux beoins de tous", a-t-il estimé.
"Nous regrettons l'absence annoncée et intentionnelle de nos chers frères de l'Egypte et du Soudan", a ajouté le ministre rwandais des Terres et de l'eau, Stanislas Kamanzi.
Selon le ministre égyptien des Affaires parlementaires et juridiques, Mufid Shehab, cité par l'agence de presse officielle égyptienne MENA, l'accord d'Entebbe ne sera tout simplement pas appliqué, le Caire et Khartoum n'étant pas signataire.
Long de près de 6.700 km, le Nil est issu de la rencontre du Nil Blanc, qui prend sa source au lac Victoria, et du Nil bleu, dont l'origine est le lac Tana, en Ethiopie. Les deux fleuves se rejoignent à Khartoum, puis le Nil traverse toute l'Egypte pour se jeter dans la Méditerranée.
Egypte et Soudan ont longtemps eu la main sur cette immense ressource: le traité actuel de partage des eaux, élaboré en 1929 par le colonisateur britannique, puis amendé 30 ans plus tard, attribue des quotas très favorables à l'Egypte (55,5 milliards de m3) et au Soudan (18,5 mds), soit au total 87% du débit du fleuve.
Il octroie en outre au Caire un droit de veto sur tous les travaux susceptibles d'affecter le volume du fleuve, qui fournit à l'Egypte 90% de ses besoins en eau.
L'Ethiopie, la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya et la RDC contestent cette répartition. Les négociations menées depuis dix ans se sont soldées mi-avril à Charm el-Cheikh par un constat de désaccord entre l'Egypte et le Soudan d'une part, et sept autres pays de l'amont, porteurs du projet d'Entebbe.
Le Caire et Khartoum craignent que leur approvisionnement en eau ne soit drastiquement réduit avec ce nouvel accord cadre, qui prévoit de nombreux projets d'irrigations et de barrages hydro-électriques dans les pays en amont.
Le nouveau texte ne mentionne aucun chiffre, en volume ou mètres cubes, sur le futur partage des eaux, mais il "annule" les traités de 1929 et 1959, selon une copie transmise à l'AFP.
Il autorise les pays du Bassin à utiliser toute l'eau qu'ils jugent nécessaire, dans la mesure où ils ne portent pas préjudice aux autres pays de l'aval.
Une Commission du Bassin du Nil sera en charge de recevoir et approuver tous les projets (irrigation, barrages...) concernant le fleuve. Elle sera basée à Addis Abeba et comptera des représentants des neuf pays concernés.
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MONDE: L’administration Obama veut élargir le panier alimentaire
JOHANNESBURG, 10 mai 2010 (IRIN) - La plupart des principaux donateurs d’aide alimentaire, comme l’Union Européenne, ont officiellement choisi d'apporter leur aide aux populations dans le besoin à travers différents outils de réponse, comme de l’argent liquide ou des coupons alimentaires, mais les Etats-Unis restent une exception et continuent à fournir une aide essentiellement sous forme de denrées produites sur leur territoire.
L’administration Obama a les mains liées par des politiques intérieures comme la loi-cadre de politique agricole (Farm Bill), qui régit l’aide alimentaire américaine et est mise à jour tous les cinq ans, mais elle fait des efforts pour s’aligner sur les autres donateurs.
« Nous élargissons notre ‘kit d’outils’ à travers de l’argent liquide pour l’approvisionnement sur les marchés locaux et régionaux, ce qui peut soutenir les marchés locaux et, dans certains cas, atteindre plus vite les bénéficiaires », a dit à IRIN l’ambassadeur William Garvelink, coordinateur adjoint pour le développement auprès de Global Hunger and Food Security Initiative (GHFSI) du gouvernement américain. Le kit d’outils comprend « des programmes de coupons, ce qui signifie que des ménages vulnérables peuvent acheter de la nourriture directement sur les marchés locaux ».
La loi-cadre sur la politique agricole de 2008 ne sera remise à jour qu’en 2012, et « l’administration Obama n’a pas encore communiqué les changements qu’elle pourrait rechercher dans la nouvelle législation », a dit M. Garvelink.
La quasi-totalité de l’aide alimentaire apportée par les Etats-Unis est « liée » par des exigences de politique intérieure en matière d’approvisionnement, de traitement et d’expédition – il en coûte plus de deux dollars aux contribuables américains pour fournir la valeur d’un dollar de nourriture en assistance alimentaire en nature.
Le problème est qu’ « il n’y a pas un groupe de pression en faveur de [l’aide en] argent liquide qui soit aussi fort… que celui qui défend l’aide alimentaire liée [par des exigences de politique intérieure] et en nature », a dit Daniel Maxwell, maître de conférences à la Friedman School of Nutrition Science and Policy de l’Université de Tufts, aux Etats-Unis.
« Il est clair que ‘la politique’, telle qu’elle est conçue dans la loi-cadre de politique agricole, n’est pas compatible avec les vues de l’administration Obama sur le rôle des Etats-Unis dans la sécurité alimentaire mondiale », a dit M. Maxwell. « Mais il y a toujours un fort lobby pour l’aide alimentaire en nature aux Etats-Unis, ce qui rend une révision complète de la politique des Etats Unis, comme la récente politique de la CE [Commission européenne], moins probable dans un futur proche ».
L’administration de George Bush, qui a précédé celle d’Obama, a tenté une réforme partielle de l’aide alimentaire quand, pour la première fois, la loi cadre sur la politique agricole de 2008 a libéré une partie des fonds alloués sous forme d’espèces pour des achats alimentaires dans des pays bénéficiaires ou dans les pays voisins, au lieu de fournir des produits en nature expédiés depuis les Etats-Unis.
Mais le montant – 60 millions de dollars sur quatre ans – n’était qu’une partie des 300 millions de dollars que Bush avait sollicités pour des achats en espèces durant une année fiscale, et il était destiné à être dépensé dans le cadre d’un programme pilote.
M. Garvelink a maintenu que « la flexibilité » permettant d’envoyer des denrées alimentaires produites sur place rendait « moins probable un impact préjudiciable sur les marchés locaux» dans les pays pauvres.
La nouvelle stratégie
« Il est clair que ‘la politique’, telle qu’elle est conçue dans la loi-cadre de politique agricole, n’est pas compatible avec les vues de l’administration Obama sur le rôle des Etats-Unis dans la sécurité alimentaire mondiale »
Peu après sa prise de fonction début 2009, l’administration Obama a annoncé que les Etats-Unis, le plus grand fournisseur mondial d’aide alimentaire, allaient se focaliser sur le développement agricole des pays auxquels ils apportaient leur soutien, plutôt que de les laisser rester [uniquement] des bénéficiaires.
Le ministère de l’Agriculture des Etats-Unis a dit que l’amélioration de la sécurité alimentaire mondiale était un problème de sécurité nationale, un changement d’état d’esprit intervenu après la crise alimentaire mondiale de 2007/08, quand au moins un gouvernement – Haïti dans les Caraïbes voisines – a été renversé ; et que le nombre de personnes souffrant de la faim est passé à un milliard – un sixième de la population mondiale.
L’administration Obama a mis en place le GHFSI, et annoncé une stratégie « à l’échelle du gouvernement » sur la sécurité alimentaire mondiale, qui serait coordonnée par le GHFSI et le National Security Council Interagency Policy Committee on Agriculture and Food security.
La priorité a été donnée au soutien à l’agriculture pour libérer les populations de l’aide alimentaire après avoir réalisé que soutenir des communautés pauvres dans les pays en développement semblait souvent ne pas avoir d’effets à long terme pour les rendre capables de produire leur propre nourriture.
Un document de consultation du GHFSI a souligné que durant les cinq dernières années, le gouvernement américain avait dépensé en moyenne 300 millions de dollars par an pour nourrir les personnes très pauvres – celles qui vivent avec moins d’un demi-dollar par jour – en Ethiopie.
« L’exclusion des gens très pauvres… du secteur agricole entrave une croissance équitable dans les pays en développement. S’attaquer directement à ces contraintes [leur] permettra… de réaliser le potentiel de leur travail et d’accélérer l’expansion de la croissance rurale », maintient-il.
L’approche proposée par le GHFSI pour éradiquer la faim dans le monde se base sur des principes adoptés par le G8 – le groupe des huit pays les plus riches du monde – qui s’était réuni en 2009 à L’Aquila, en Italie, pour parler de la sécurité alimentaire.
La stratégie du G8 se focalise sur une croissance tirée par l’agriculture, une réduction de la sous-nutrition, une augmentation de l’impact de l’aide humanitaire, l’investissement dans des plans nationaux, une coordination stratégique plus forte – mondialement, régionalement et localement – optimisant les gains des institutions multilatérales, et des engagements durables et responsables.
Le GHFSI a identifié un groupe de 20 pays, divisés en deux catégories, qui seront ciblés durant l’année fiscale 2011. Les pays en Phase 1 recevront un soutien technique et de une aide au renforcement des capacités pour développer des plans d’investissement. Parmi ces pays figurent l’Ethiopie, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda et la Zambie en Afrique; le Bangladesh, le Cambodge, le Népal et le Tadjikistan in Asie; le Guatemala, Haïti, le Honduras et le Nicaragua dans l’hémisphère ouest.
Les pays faisant partie de la seconde phase ont déjà mis en place des plans élaborés en matière de sécurité alimentaire, avec de bonnes capacités des secteurs public et privé,, comme le Ghana, le Mali, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie.
Faiblesse dans la stratégie
Cependant, une étude du Government Accountability Office (GAO), un organisme indépendant de surveillance du Congrès, a dit que la stratégie était « vulnérable à des faiblesses dans les données sur le financement et les risques associés » à une approche menée par un pays hôte.
Les pays en développement ont une capacité limitée pour absorber une augmentation significative des financements des donateurs pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, et pour soutenir par eux-mêmes les projets sur le long terme ; un manque d’expertise en agriculture et sécurité alimentaire dans les agences américaines concernées qui permettrait de renforcer les capacités dans les pays en développement ; des différences de politiques entre le pays hôte, les donateurs et les Etats-Unis sur le développement agricole et la sécurité alimentaire.
De plus, bien que les Etats-Unis aient 10 agences impliquées dans différentes initiatives en faveur de la sécurité alimentaire, jusqu’ici il n’existait aucune base de données unique répertoriant l’ensemble des programmes et activités. Cela prive les décideurs d’informations pertinentes sur les coûts et les niveaux de financement, et « d’un niveau de référence solide sur lequel [élaborer] des plans ».
Dans sa réponse, l’administration américaine a dit qu’elle soutenait le concept d’une base de données commune, mais qu’elle avait besoin de mettre en balance le coût de la mise en place d’un tel système et la valeur que cela apporterait ; elle espérait « gérer le risque » contenu dans une approche menée par un pays hôte, mais elle a noté que cela offrait également aux pays en développement des opportunités de réformer leurs politiques.
Les détails de cette stratégie sont toujours à l’étude. Lors d’une récente mise à jour du GHFSI devant le Congrès, Dan Glickman, ancien ministre de l’Agriculture et Catherine Bertini, ancienne directrice exécutive du Programme alimentaire mondial – désormais co-présidents du groupe de travail sur l’agriculture du Chicago council on global affairs, un influent groupe de réflexion – ont dit que le GHFSI devrait être mené par l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.
Mr Maxwell de l’Université de Tufts a commenté : « J’imagine que si le GHFSI était dirigé par l’USAID, cela maintiendrait l’accent sur la réduction de la faim comme une fin en elle-même, et cela serait donc une bonne idée ».
L’administration Obama a les mains liées par des politiques intérieures comme la loi-cadre de politique agricole (Farm Bill), qui régit l’aide alimentaire américaine et est mise à jour tous les cinq ans, mais elle fait des efforts pour s’aligner sur les autres donateurs.
« Nous élargissons notre ‘kit d’outils’ à travers de l’argent liquide pour l’approvisionnement sur les marchés locaux et régionaux, ce qui peut soutenir les marchés locaux et, dans certains cas, atteindre plus vite les bénéficiaires », a dit à IRIN l’ambassadeur William Garvelink, coordinateur adjoint pour le développement auprès de Global Hunger and Food Security Initiative (GHFSI) du gouvernement américain. Le kit d’outils comprend « des programmes de coupons, ce qui signifie que des ménages vulnérables peuvent acheter de la nourriture directement sur les marchés locaux ».
La loi-cadre sur la politique agricole de 2008 ne sera remise à jour qu’en 2012, et « l’administration Obama n’a pas encore communiqué les changements qu’elle pourrait rechercher dans la nouvelle législation », a dit M. Garvelink.
La quasi-totalité de l’aide alimentaire apportée par les Etats-Unis est « liée » par des exigences de politique intérieure en matière d’approvisionnement, de traitement et d’expédition – il en coûte plus de deux dollars aux contribuables américains pour fournir la valeur d’un dollar de nourriture en assistance alimentaire en nature.
Le problème est qu’ « il n’y a pas un groupe de pression en faveur de [l’aide en] argent liquide qui soit aussi fort… que celui qui défend l’aide alimentaire liée [par des exigences de politique intérieure] et en nature », a dit Daniel Maxwell, maître de conférences à la Friedman School of Nutrition Science and Policy de l’Université de Tufts, aux Etats-Unis.
« Il est clair que ‘la politique’, telle qu’elle est conçue dans la loi-cadre de politique agricole, n’est pas compatible avec les vues de l’administration Obama sur le rôle des Etats-Unis dans la sécurité alimentaire mondiale », a dit M. Maxwell. « Mais il y a toujours un fort lobby pour l’aide alimentaire en nature aux Etats-Unis, ce qui rend une révision complète de la politique des Etats Unis, comme la récente politique de la CE [Commission européenne], moins probable dans un futur proche ».
L’administration de George Bush, qui a précédé celle d’Obama, a tenté une réforme partielle de l’aide alimentaire quand, pour la première fois, la loi cadre sur la politique agricole de 2008 a libéré une partie des fonds alloués sous forme d’espèces pour des achats alimentaires dans des pays bénéficiaires ou dans les pays voisins, au lieu de fournir des produits en nature expédiés depuis les Etats-Unis.
Mais le montant – 60 millions de dollars sur quatre ans – n’était qu’une partie des 300 millions de dollars que Bush avait sollicités pour des achats en espèces durant une année fiscale, et il était destiné à être dépensé dans le cadre d’un programme pilote.
M. Garvelink a maintenu que « la flexibilité » permettant d’envoyer des denrées alimentaires produites sur place rendait « moins probable un impact préjudiciable sur les marchés locaux» dans les pays pauvres.
La nouvelle stratégie
« Il est clair que ‘la politique’, telle qu’elle est conçue dans la loi-cadre de politique agricole, n’est pas compatible avec les vues de l’administration Obama sur le rôle des Etats-Unis dans la sécurité alimentaire mondiale »
Peu après sa prise de fonction début 2009, l’administration Obama a annoncé que les Etats-Unis, le plus grand fournisseur mondial d’aide alimentaire, allaient se focaliser sur le développement agricole des pays auxquels ils apportaient leur soutien, plutôt que de les laisser rester [uniquement] des bénéficiaires.
Le ministère de l’Agriculture des Etats-Unis a dit que l’amélioration de la sécurité alimentaire mondiale était un problème de sécurité nationale, un changement d’état d’esprit intervenu après la crise alimentaire mondiale de 2007/08, quand au moins un gouvernement – Haïti dans les Caraïbes voisines – a été renversé ; et que le nombre de personnes souffrant de la faim est passé à un milliard – un sixième de la population mondiale.
L’administration Obama a mis en place le GHFSI, et annoncé une stratégie « à l’échelle du gouvernement » sur la sécurité alimentaire mondiale, qui serait coordonnée par le GHFSI et le National Security Council Interagency Policy Committee on Agriculture and Food security.
La priorité a été donnée au soutien à l’agriculture pour libérer les populations de l’aide alimentaire après avoir réalisé que soutenir des communautés pauvres dans les pays en développement semblait souvent ne pas avoir d’effets à long terme pour les rendre capables de produire leur propre nourriture.
Un document de consultation du GHFSI a souligné que durant les cinq dernières années, le gouvernement américain avait dépensé en moyenne 300 millions de dollars par an pour nourrir les personnes très pauvres – celles qui vivent avec moins d’un demi-dollar par jour – en Ethiopie.
« L’exclusion des gens très pauvres… du secteur agricole entrave une croissance équitable dans les pays en développement. S’attaquer directement à ces contraintes [leur] permettra… de réaliser le potentiel de leur travail et d’accélérer l’expansion de la croissance rurale », maintient-il.
L’approche proposée par le GHFSI pour éradiquer la faim dans le monde se base sur des principes adoptés par le G8 – le groupe des huit pays les plus riches du monde – qui s’était réuni en 2009 à L’Aquila, en Italie, pour parler de la sécurité alimentaire.
La stratégie du G8 se focalise sur une croissance tirée par l’agriculture, une réduction de la sous-nutrition, une augmentation de l’impact de l’aide humanitaire, l’investissement dans des plans nationaux, une coordination stratégique plus forte – mondialement, régionalement et localement – optimisant les gains des institutions multilatérales, et des engagements durables et responsables.
Le GHFSI a identifié un groupe de 20 pays, divisés en deux catégories, qui seront ciblés durant l’année fiscale 2011. Les pays en Phase 1 recevront un soutien technique et de une aide au renforcement des capacités pour développer des plans d’investissement. Parmi ces pays figurent l’Ethiopie, le Kenya, le Liberia, le Malawi, le Mozambique, l’Ouganda et la Zambie en Afrique; le Bangladesh, le Cambodge, le Népal et le Tadjikistan in Asie; le Guatemala, Haïti, le Honduras et le Nicaragua dans l’hémisphère ouest.
Les pays faisant partie de la seconde phase ont déjà mis en place des plans élaborés en matière de sécurité alimentaire, avec de bonnes capacités des secteurs public et privé,, comme le Ghana, le Mali, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie.
Faiblesse dans la stratégie
Cependant, une étude du Government Accountability Office (GAO), un organisme indépendant de surveillance du Congrès, a dit que la stratégie était « vulnérable à des faiblesses dans les données sur le financement et les risques associés » à une approche menée par un pays hôte.
Les pays en développement ont une capacité limitée pour absorber une augmentation significative des financements des donateurs pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, et pour soutenir par eux-mêmes les projets sur le long terme ; un manque d’expertise en agriculture et sécurité alimentaire dans les agences américaines concernées qui permettrait de renforcer les capacités dans les pays en développement ; des différences de politiques entre le pays hôte, les donateurs et les Etats-Unis sur le développement agricole et la sécurité alimentaire.
De plus, bien que les Etats-Unis aient 10 agences impliquées dans différentes initiatives en faveur de la sécurité alimentaire, jusqu’ici il n’existait aucune base de données unique répertoriant l’ensemble des programmes et activités. Cela prive les décideurs d’informations pertinentes sur les coûts et les niveaux de financement, et « d’un niveau de référence solide sur lequel [élaborer] des plans ».
Dans sa réponse, l’administration américaine a dit qu’elle soutenait le concept d’une base de données commune, mais qu’elle avait besoin de mettre en balance le coût de la mise en place d’un tel système et la valeur que cela apporterait ; elle espérait « gérer le risque » contenu dans une approche menée par un pays hôte, mais elle a noté que cela offrait également aux pays en développement des opportunités de réformer leurs politiques.
Les détails de cette stratégie sont toujours à l’étude. Lors d’une récente mise à jour du GHFSI devant le Congrès, Dan Glickman, ancien ministre de l’Agriculture et Catherine Bertini, ancienne directrice exécutive du Programme alimentaire mondial – désormais co-présidents du groupe de travail sur l’agriculture du Chicago council on global affairs, un influent groupe de réflexion – ont dit que le GHFSI devrait être mené par l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international.
Mr Maxwell de l’Université de Tufts a commenté : « J’imagine que si le GHFSI était dirigé par l’USAID, cela maintiendrait l’accent sur la réduction de la faim comme une fin en elle-même, et cela serait donc une bonne idée ».
jeudi 13 mai 2010
CONSEIL DE SECURITE« OPTIMISME PRUDENT » AVANT LE DÉBUT DU MARATHON ÉLECTORAL
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE REPRÉSENTANT EXÉCUTIF DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AU BURUNDI AFFICHE UN « OPTIMISME PRUDENT » AVANT LE DÉBUT DU MARATHON ÉLECTORAL
Le représentant du Burundi assure que les élections communales, présidentielles, législatives, sénatoriales et « collinaires » seront un succès
Le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), M. Charles Petrie, a affiché, ce matin devant le Conseil de sécurité, son « optimisme prudent » 11 jours avant le début d’un marathon électoral qui se déroulera jusqu’au mois de septembre prochain, et a invité la communauté internationale à ne pas relâcher son engagement « afin que les gains réalisés soient irréversibles ».
Le Burundi, a déclaré M. Petrie, s’apprête à donner « un exemple extraordinaire de maturité politique ». « Un pays qui était jusqu’à une date récente en proie à la violence interne est, nous l’espérons, sur le point de prouver comment un gouvernement démocratiquement élu peut remplacer un autre », a-t-il affirmé.
Le Représentant exécutif du Secrétaire Général a rappelé les dates du calendrier électoral qui débutera le 21 mai avec les élections communales. Celles-ci seront suivies par les élections présidentielles, législatives, sénatoriales et « collinaires », qui auront lieu respectivement le 28 juin, le 23 juillet, le 28 juillet et le 7 septembre.
La préparation de ces élections autorise un « optimisme prudent », a déclaré M. Petrie. L’un des défis du calendrier, a-t-il relevé, est la période très serrée pendant laquelle doivent se dérouler les élections, ainsi que la « gestion de tensions » qui pourraient survenir le jour des scrutins, à l’annonce des résultats ou pendant le règlement de contentieux électoraux ultérieurs.
Une équipe spéciale a été mise en place pour suivre de près la situation et répondre à tout besoin, en termes logistiques ou autres, de la Commission électorale nationale indépendante, a-t-il expliqué. De même, cette dernière a dispensé des formations aux partis politiques afin de les sensibiliser à la gestion pacifique des résultats électoraux. Enfin, le BINUB travaille en étroite collaboration avec ses partenaires pour appuyer un processus visant à assurer une « gestion ordonnée, prudente et non partisane des différends ».
Ces élections « représenteront le point culminant de presque deux décennies de travail acharné pour la cause de la paix » réalisé par le peuple burundais, ses responsables politiques, les dirigeants de la région et du continent africain, ainsi que les amis et partenaires du Burundi au niveau international, a fait observer M. Petrie.
Elles sont « importantes non seulement pour le pays, mais aussi pour l’ensemble de la sous-région ». « Des élections réussies et pacifiques au Burundi permettraient d’élever la barre et d’établir de véritables normes pour des progrès remarquables dans le reste de la région », a-t-il expliqué.
Après les élections, le Burundi continuera d’être confronté à des défis socioéconomique, politique et sécuritaire qui nécessiteront, a-t-il dit, que la communauté internationale demeure engagée « afin que les gains réalisés soient irréversibles » et que le pays se maintienne « sur la voie du redressement économique et du développement durable ». Il a ainsi indiqué que le Gouvernement burundais avait déjà commencé à discuter, dans ses grandes lignes, de la question de la forme d’engagement que les Nations Unies devront envisager après l’installation du nouveau gouvernement.
De son côté, Mme Heidi Grau, représentante de la Suisse, qui s’exprimait au nom du Président de la formation Burundi de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Peter Maurer, a jugé que la réussite des élections était essentielle « à la fois pour solidifier les fondations politiques du Burundi et avancer sur la voie de la consolidation de la paix, mais aussi pour envoyer un message d’espoir aux autres pays d’une région qui demeure troublée ».
Elle a assuré qu’au cours des trois dernières visites de la Commission de la consolidation de la paix sur place, des progrès réels avaient pu être constatés dans la préparation des différents scrutins. Elle a cependant noté que la Commission restait préoccupée par les difficultés rencontrées par les parties pour créer un environnement propice à la conduite d’élections pacifiques, libres et équitables.
Mme Grau a notamment insisté sur les problèmes d’identification auxquels se heurtent les citoyens burundais désireux de voter ou encore les agissements des jeunes groupes politiques, « qui sèment la peur et intimident des individus de diverses sensibilités ». Elle a indiqué que la présidence de la Formation Burundi de la CCP avait reçu l’assurance des ministères burundais concernés que ces problèmes seraient bientôt réglés.
Concernant le financement des élections, la représentante a fait savoir que la Commission de consolidation de la paix et le Gouvernement du Burundi avaient réussi à mobiliser pratiquement toutes les ressources prévues à cette fin. Elle a toutefois appelé les donateurs potentiels à fournir un effort pour combler les derniers déficits. Mme Grau a par ailleurs considéré qu’après les élections, les investisseurs privés et les institutions financières internationales devraient continuer d’aider le Burundi à réintégrer des centaines de milliers de personnes déplacées et de combattants démobilisés, à développer son agriculture et, de manière générale, à lutter contre la pauvreté dont souffrent encore des millions de Burundais.
Le représentant du Burundi a estimé, quant à lui, que les élections de 2010 se dérouleraient « à la satisfaction des Burundais et de la communauté internationale ». Plusieurs « signes avant-coureurs » et les étapes significatives déjà franchies « présagent déjà un bon déroulement de ces élections », a-t-il dit, citant notamment « la mise en place de la Commission nationale indépendante, la promulgation du Code électoral et la finalisation d’un calendrier électoral de consensus ».
Le représentant burundais s’est également félicité de la « réussite incontestée » du recensement électoral et d’un « climat politico-militaire calme et apaisé ». « Le plan de sécurisation des élections a été bien élaboré et sa mise en exécution se fait avec professionnalisme afin d’éviter toute bavure susceptible de compromettre le bon déroulement des scrutins », a-t-il précisé. La présence de nombreux observateurs régionaux et internationaux constitue de même un « gage » pour la tenue d’élections « libres et indépendantes », tandis que la liberté de la presse au Burundi connaît une « grande éclosion ».
Le représentant a mis l’accent sur le déficit budgétaire du cycle électoral, dont le montant est de 1,8 million de dollars, lançant un appel aux partenaires du pays pour qu’ils apportent un « supplément de financement ».
Ces différents scrutins constituent « le plus long marathon électoral de l’histoire récente du Burundi », a-t-il souligné. Entre-temps, a-t-il ajouté, le « moteur économique et social doit continuer à tourner » et bénéficier de « l’aide destinée aux projets de développement pour le long terme » et d’investissements étrangers.
En outre, la stratégie nationale de réintégration économique et sociale des personnes affectées par le conflit et les priorités identifiées lors de la première Conférence du Groupe consultatif pour le Burundi « devraient bénéficier de l’attention permanente de la communauté internationale », a-t-il affirmé.
En début de séance, les membres du Conseil de sécurité ont observé une minute de silence à la mémoire du Président du Nigéria, Alhaji Umaru Musa Yar’Adua, décédé le 5 mai dernier.
Le représentant du Burundi assure que les élections communales, présidentielles, législatives, sénatoriales et « collinaires » seront un succès
Le Représentant exécutif du Secrétaire général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), M. Charles Petrie, a affiché, ce matin devant le Conseil de sécurité, son « optimisme prudent » 11 jours avant le début d’un marathon électoral qui se déroulera jusqu’au mois de septembre prochain, et a invité la communauté internationale à ne pas relâcher son engagement « afin que les gains réalisés soient irréversibles ».
Le Burundi, a déclaré M. Petrie, s’apprête à donner « un exemple extraordinaire de maturité politique ». « Un pays qui était jusqu’à une date récente en proie à la violence interne est, nous l’espérons, sur le point de prouver comment un gouvernement démocratiquement élu peut remplacer un autre », a-t-il affirmé.
Le Représentant exécutif du Secrétaire Général a rappelé les dates du calendrier électoral qui débutera le 21 mai avec les élections communales. Celles-ci seront suivies par les élections présidentielles, législatives, sénatoriales et « collinaires », qui auront lieu respectivement le 28 juin, le 23 juillet, le 28 juillet et le 7 septembre.
La préparation de ces élections autorise un « optimisme prudent », a déclaré M. Petrie. L’un des défis du calendrier, a-t-il relevé, est la période très serrée pendant laquelle doivent se dérouler les élections, ainsi que la « gestion de tensions » qui pourraient survenir le jour des scrutins, à l’annonce des résultats ou pendant le règlement de contentieux électoraux ultérieurs.
Une équipe spéciale a été mise en place pour suivre de près la situation et répondre à tout besoin, en termes logistiques ou autres, de la Commission électorale nationale indépendante, a-t-il expliqué. De même, cette dernière a dispensé des formations aux partis politiques afin de les sensibiliser à la gestion pacifique des résultats électoraux. Enfin, le BINUB travaille en étroite collaboration avec ses partenaires pour appuyer un processus visant à assurer une « gestion ordonnée, prudente et non partisane des différends ».
Ces élections « représenteront le point culminant de presque deux décennies de travail acharné pour la cause de la paix » réalisé par le peuple burundais, ses responsables politiques, les dirigeants de la région et du continent africain, ainsi que les amis et partenaires du Burundi au niveau international, a fait observer M. Petrie.
Elles sont « importantes non seulement pour le pays, mais aussi pour l’ensemble de la sous-région ». « Des élections réussies et pacifiques au Burundi permettraient d’élever la barre et d’établir de véritables normes pour des progrès remarquables dans le reste de la région », a-t-il expliqué.
Après les élections, le Burundi continuera d’être confronté à des défis socioéconomique, politique et sécuritaire qui nécessiteront, a-t-il dit, que la communauté internationale demeure engagée « afin que les gains réalisés soient irréversibles » et que le pays se maintienne « sur la voie du redressement économique et du développement durable ». Il a ainsi indiqué que le Gouvernement burundais avait déjà commencé à discuter, dans ses grandes lignes, de la question de la forme d’engagement que les Nations Unies devront envisager après l’installation du nouveau gouvernement.
De son côté, Mme Heidi Grau, représentante de la Suisse, qui s’exprimait au nom du Président de la formation Burundi de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Peter Maurer, a jugé que la réussite des élections était essentielle « à la fois pour solidifier les fondations politiques du Burundi et avancer sur la voie de la consolidation de la paix, mais aussi pour envoyer un message d’espoir aux autres pays d’une région qui demeure troublée ».
Elle a assuré qu’au cours des trois dernières visites de la Commission de la consolidation de la paix sur place, des progrès réels avaient pu être constatés dans la préparation des différents scrutins. Elle a cependant noté que la Commission restait préoccupée par les difficultés rencontrées par les parties pour créer un environnement propice à la conduite d’élections pacifiques, libres et équitables.
Mme Grau a notamment insisté sur les problèmes d’identification auxquels se heurtent les citoyens burundais désireux de voter ou encore les agissements des jeunes groupes politiques, « qui sèment la peur et intimident des individus de diverses sensibilités ». Elle a indiqué que la présidence de la Formation Burundi de la CCP avait reçu l’assurance des ministères burundais concernés que ces problèmes seraient bientôt réglés.
Concernant le financement des élections, la représentante a fait savoir que la Commission de consolidation de la paix et le Gouvernement du Burundi avaient réussi à mobiliser pratiquement toutes les ressources prévues à cette fin. Elle a toutefois appelé les donateurs potentiels à fournir un effort pour combler les derniers déficits. Mme Grau a par ailleurs considéré qu’après les élections, les investisseurs privés et les institutions financières internationales devraient continuer d’aider le Burundi à réintégrer des centaines de milliers de personnes déplacées et de combattants démobilisés, à développer son agriculture et, de manière générale, à lutter contre la pauvreté dont souffrent encore des millions de Burundais.
Le représentant du Burundi a estimé, quant à lui, que les élections de 2010 se dérouleraient « à la satisfaction des Burundais et de la communauté internationale ». Plusieurs « signes avant-coureurs » et les étapes significatives déjà franchies « présagent déjà un bon déroulement de ces élections », a-t-il dit, citant notamment « la mise en place de la Commission nationale indépendante, la promulgation du Code électoral et la finalisation d’un calendrier électoral de consensus ».
Le représentant burundais s’est également félicité de la « réussite incontestée » du recensement électoral et d’un « climat politico-militaire calme et apaisé ». « Le plan de sécurisation des élections a été bien élaboré et sa mise en exécution se fait avec professionnalisme afin d’éviter toute bavure susceptible de compromettre le bon déroulement des scrutins », a-t-il précisé. La présence de nombreux observateurs régionaux et internationaux constitue de même un « gage » pour la tenue d’élections « libres et indépendantes », tandis que la liberté de la presse au Burundi connaît une « grande éclosion ».
Le représentant a mis l’accent sur le déficit budgétaire du cycle électoral, dont le montant est de 1,8 million de dollars, lançant un appel aux partenaires du pays pour qu’ils apportent un « supplément de financement ».
Ces différents scrutins constituent « le plus long marathon électoral de l’histoire récente du Burundi », a-t-il souligné. Entre-temps, a-t-il ajouté, le « moteur économique et social doit continuer à tourner » et bénéficier de « l’aide destinée aux projets de développement pour le long terme » et d’investissements étrangers.
En outre, la stratégie nationale de réintégration économique et sociale des personnes affectées par le conflit et les priorités identifiées lors de la première Conférence du Groupe consultatif pour le Burundi « devraient bénéficier de l’attention permanente de la communauté internationale », a-t-il affirmé.
En début de séance, les membres du Conseil de sécurité ont observé une minute de silence à la mémoire du Président du Nigéria, Alhaji Umaru Musa Yar’Adua, décédé le 5 mai dernier.
La France effacera june partie de la dette du Burundi
La France effacera une partie de la dette du Burundi
Afrique de l'Ouest - Bénin .Bujumbura, Burundi - La France va effacer 72 millions d'euros de la dette du Burundais, a-t-on appris à Bujumbura, de source officielle.
L'accord de cette remise de dette a été signé mercredi par le ministre burundais des Finances, Mme Clautilde Nizigama, et l'ambassadeur de France au Burundi, Joël Louvet.
La cérémonie s'est déroulée en présence de plusieurs personnalités dont le directeur régional de l'Agence française de développement (AFD), Jean-Pierre Marcelli.
La dette extérieure totale du Burundi s'élève officiellement à 1,5 milliard de dollars américains.
Bujumbura - Pana 13/05/2010 in Afrique en ligne
Afrique de l'Ouest - Bénin .Bujumbura, Burundi - La France va effacer 72 millions d'euros de la dette du Burundais, a-t-on appris à Bujumbura, de source officielle.
L'accord de cette remise de dette a été signé mercredi par le ministre burundais des Finances, Mme Clautilde Nizigama, et l'ambassadeur de France au Burundi, Joël Louvet.
La cérémonie s'est déroulée en présence de plusieurs personnalités dont le directeur régional de l'Agence française de développement (AFD), Jean-Pierre Marcelli.
La dette extérieure totale du Burundi s'élève officiellement à 1,5 milliard de dollars américains.
Bujumbura - Pana 13/05/2010 in Afrique en ligne
lundi 12 avril 2010
Violences pré-électorales au Burundi
Au moins quatre personnes ont été blessées et 25 autres arrêtées samedi à Bujumbura lors d'affrontements entre partisans du parti au pouvoir et militants de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL). Les violences ont commencé quand des Imborakure (mouvement de jeunes du parti au pouvoir) ont voulu empêcher l'inauguration de permanences électorales du FNL dans la commune de Kinama, autorisée par la municipalité.
jeudi 18 mars 2010
"Corruption discrète" ; le Burundi, deuxième pays le plus corrompu dans la communauté des pays de l’Afrique de l’Est
Selon la Banque Mondialemercredi 17 mars 2010, par Bosco Ngabo
La Banque mondiale a procédé ce 15 mars 2010 au lancement de son rapport sur les "Indicateurs du Développement en Afrique". L’édition 2010 de ce rapport a pour thème : "Corruption discrète".
Le Burundi avec 56,46 pour cent dans l’incidence de la corruption discrète prend la place du deuxième pays le plus corrompu de l’EAC après le Kenya. Ce dernier a enregistré 79,2 pour cent dans l’incidence de corruption ce qui en fait le pays le plus corrompu de la Communauté d’Afrique de l’Est suivi par L’ouganda qui a enregistré 51,7 pour cent et la Tanzanie 49,47 pour cent. Le Rwanda par contre est le pays le moins corrompu avec 19.96 pour cent.
RD Congo a enregistré la plus haute incidence de corruption dans la région des Grands Lacs avec 83,79 pour cent.
L’expression "Corruption discrète" est utilisée dans le rapport pour décrire plusieurs types d’abus observés auprès des prestataires de première ligne, tels que les enseignants, les mécedins, les inspecteurs et autres représentants de l’Etat, qui ne donnent pas lieu à des échanges monétaires. Il est question des agissements qui incluent aussi bien des écarts de comportement potentiellement observables comme l’absentéisme, que des comportements moins visibles tels qu’une assiduuité inférieure au niveau excompté ou le contournement délibéré des règlements à des fins personnes.
Selon les auteurs du rapport, la corruption discrète qui est profonde et très répandue en Afrique entrave le développement du Continent. Elle a des effets disproportionnés sur les pauvres, et des conséquences à long terme sur le développement de l’Afrique. Ce type de corruption conduit les populations (surtout les pauvres) à compter de moins en moins sur les systèmes de prestation de services, ce qui les rend particulièrement vulnérables car elles sont singulièrement dépendantes des services publics pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.
Le rapport présente des données et des études sur la corruption discrète dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Il comporte également des indicateurs économiques, des tableaux et une analyse expliquant pourquoi la corruption discrète entrave la réalisation d’objectifs de développement à court et à long termes.
La Banque mondiale a procédé ce 15 mars 2010 au lancement de son rapport sur les "Indicateurs du Développement en Afrique". L’édition 2010 de ce rapport a pour thème : "Corruption discrète".
Le Burundi avec 56,46 pour cent dans l’incidence de la corruption discrète prend la place du deuxième pays le plus corrompu de l’EAC après le Kenya. Ce dernier a enregistré 79,2 pour cent dans l’incidence de corruption ce qui en fait le pays le plus corrompu de la Communauté d’Afrique de l’Est suivi par L’ouganda qui a enregistré 51,7 pour cent et la Tanzanie 49,47 pour cent. Le Rwanda par contre est le pays le moins corrompu avec 19.96 pour cent.
RD Congo a enregistré la plus haute incidence de corruption dans la région des Grands Lacs avec 83,79 pour cent.
L’expression "Corruption discrète" est utilisée dans le rapport pour décrire plusieurs types d’abus observés auprès des prestataires de première ligne, tels que les enseignants, les mécedins, les inspecteurs et autres représentants de l’Etat, qui ne donnent pas lieu à des échanges monétaires. Il est question des agissements qui incluent aussi bien des écarts de comportement potentiellement observables comme l’absentéisme, que des comportements moins visibles tels qu’une assiduuité inférieure au niveau excompté ou le contournement délibéré des règlements à des fins personnes.
Selon les auteurs du rapport, la corruption discrète qui est profonde et très répandue en Afrique entrave le développement du Continent. Elle a des effets disproportionnés sur les pauvres, et des conséquences à long terme sur le développement de l’Afrique. Ce type de corruption conduit les populations (surtout les pauvres) à compter de moins en moins sur les systèmes de prestation de services, ce qui les rend particulièrement vulnérables car elles sont singulièrement dépendantes des services publics pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.
Le rapport présente des données et des études sur la corruption discrète dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Il comporte également des indicateurs économiques, des tableaux et une analyse expliquant pourquoi la corruption discrète entrave la réalisation d’objectifs de développement à court et à long termes.
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