jeudi 26 novembre 2009
mardi 24 novembre 2009
Burundi: Apostrophe à Déo Niyonkuru : quand l’arbre cache la forêt
Liberté d’expression : si l’on en abuse, le remède peut se métamorphoser en poison"
Opinion
@rib News, 22/11/2009
Par Melchior Mbonimpa
Je n’ai pas visité mes sites favoris d’information sur le Burundi pendant quelques jours. Pour rester dans l’air du temps, je viens de reprendre mes routines quotidiennes : consacrer quelques minutes (jamais plus d’une heure par jour) à lire les journaux, fréquenter l’Internet, écouter les radios en ligne, en nourrissant l’espoir (un peu fou) d’être capable, même à distance, de faire la part des choses dans ce qui se dit au jour le jour sur le Burundi. Je ne croyais pas que le retour à mon poste de travail me réservait une surprise.
Quelle surprise? Un article affiché par le site Arib.info, et repris deux ou trois jours plus tard par Burunditransparence. Titre mis en exergue par la rédaction d’Arib: « Limogeage de Samuel Ndayiragije pour endormir les bébés politiciens burundais ». Rien d’étonnant dans la première partie de ce titre. Comme tout le monde, je savais que ce ministre avait été limogé et que cela faisait jaser. Par contre, la seconde partie du titre, effectivement tirée du corps du texte publié, m’a fait sursauter: « pour endormir les bébés politiques burundais »! C’est trop condescendant envers nous, pauvres observateurs non avertis, rabaissés au rang de bébés. C’est comme si l’auteur n’était pas l’un des nôtres, nous qui formons le camp des crédules, des insignifiants, incapables de pensée et de critique. Il est, lui, dans le camp des « lumières », comme Voltaire, Montesquieu, et autres grands intellectuels de leur siècle.
En fait, ce titre m’a fait sourire, rien de plus. Mais quand j’ai plongé dans l’article, j’ai subi un choc, dès l’entrée. Lisez-moi ceci : « Depuis l’avènement du CNDD-FDD au pouvoir, tout un chacun est en droit d’affirmer à haute et intelligible voix que rien ne va plus au Burundi. Et personne ne peut le nier… » Rien ne va plus, entendez : tout allait mieux avant! J’avoue que ça m’irrite de me retrouver dans le même panier que « tout un chacun », c’est-à-dire, tous les lecteurs sommés d’approuver à l’unanimité les propos de Déo Niyonkuru. Je ne voudrais pas être inclus dans cette unanimité parce que je conteste ce que l’auteur affirme en mon nom, sans m’avoir consulté. Je proteste d’autant plus que dans la phrase qui suit ce préambule persiste dans l’excès : « En effet, depuis l’accession du Burundi à l’indépendance en 1962, le peuple burundais n’avait jamais souffert d’autant de maux : la famine, la sécheresse, les inondations… »
Est-il nécessaire de relever que le Président Nkurunziza et son entourage n’ont aucun pouvoir magique? Ils ne contrôlent ni la sécheresse, ni les inondations. On peut donc les accuser de tout, notamment de mauvaise gouvernance, mais sûrement pas de leur incapacité à régler la circulation des vents et des nuages. Mais arrêtons-nous sur cette immense affirmation gratuite qui prétend que depuis son accession à l’indépendance en 1962, le peuple burundais n’avait jamais autant souffert. De quel peuple burundais parle-t-on ici? Des centaines de milliers (peut-être même un million) de Burundais chassés de leur pays par vagues successives, depuis 1962? S’agit-il de ces personnes qui, par centaines de milliers, ont fui l’enfer provoqué et entretenu par des régimes incroyablement sanguinaires? La majorité de ces réfugiés ont profité du droit de retour depuis… que le CNDD-FDD est « au pouvoir ». Il faut y insister parce que ce n’est pas rien: les Palestiniens dispersés depuis 1948, c’est-à-dire depuis la création de l’État d’Israël, n’ont pas encore recouvré ce « droit de retour »! Signalons en passant que c’est un abus de langage que de qualifier le CNDD-FDD de « parti au pouvoir »: il n’est pas seul « au pouvoir », étant donné la formule complexe de partage du pouvoir encore en vigueur au Burundi.
J’ai passé un bon mois au pays cet été. Je ne me l’étais pas permis pendant plus de vingt-et-une longues années, de crainte d’y laisser ma peau! J’en ai vu de ces pauvres hères, de ces rapatriés logés dans de misérables tentes du HCR, en attendant que les litiges avec ceux qui ont occupé leurs terres pendant leur absence forcée soient pacifiquement réglés. Malgré les difficultés, ils me semblaient heureux d’être rentrés chez eux et considéraient comme une bénédiction la possibilité de finir leurs jours là où leur cordon ombilical est tombé. Ils ont voté avec leurs pieds contre l’alarmisme dont fait preuve Déo Niyonkuru dans cet article. Pour certains de ces réfugiés, c’est la fin de quatre décennies d’exil.
Mais peut-être que par « peuple burundais », l’auteur entend ceux qui ne sont jamais partis, et qui, pendant un demi-siècle, ont joué au jeu féroce du chat et de la souri à l’intérieur d’un pays-mouroir, où c’était normal qu’un tout petit nombre de prédateurs terrorise une foule de victimes résignées. Même parmi ceux-là, qu’ils appartiennent au camp des vainqueurs d’alors ou à celui des vaincus, on n’en trouvera pas beaucoup pour faire partie du « tout un chacun » qui regretterait le paradis perdu par la faute de l’accession du CNDD-FDD au pouvoir. Ce serait une circonstance atténuante si Déo Niyonkuru (que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam) était un jeune tombé de la dernière pluie, qui ne saurait à peu près rien de l’histoire du Burundi. On lui pardonnerait alors d’avoir les yeux rivés sur l’événement présent et ponctuel qui oblitère l’histoire et ses tendances lourdes, longues et larges, comme l’arbre cache la forêt. Mais si Déo Niyonkuru est un vieux comme moi, force est de constater qu’il est affligé d’une « démagogite » aiguë.
Je me suis quand même appliqué à lire tout le reste de l’article, et deux ou trois fois plutôt qu’une. À part les écarts de langage qui polluent les quatre premiers paragraphes, le contenu de la seconde partie de l’article ressemble à ce que d’autres opposants répètent à satiété, et je n’ai rien contre! C’est vrai qu’au Burundi comme partout ailleurs, le pouvoir corrompt, et que la liberté de la presse ou la liberté d’expression en général, est une digue contre les dérives du pouvoir, de tout pouvoir. Relevons en passant qu’au Burundi, cette liberté d’expression, même relative, existe plus que dans tous les régimes qui se sont succédés depuis 1962. Mais il en va de la liberté d’expression comme de toute autre bonne chose : si l’on en abuse, le remède peut se métamorphoser en poison. Il faut courageusement dénoncer la corruption et le règne de l’arbitraire, mais de façon crédible, en s’exerçant au bon usage de l’espace médiatique et en se souvenant qu’un bon chauffeur doit appuyer sur les freins aussi souvent sinon plus que sur l’accélérateur. C’est Camus qui disait que le besoin d’avoir raison à tout prix est « la marque d’un esprit vulgaire », ou totalitaire : tout le contraire de l’esprit démocratique qui devrait, petit à petit, avoir droit de cité dans notre pays.
Opinion
@rib News, 22/11/2009
Par Melchior Mbonimpa
Je n’ai pas visité mes sites favoris d’information sur le Burundi pendant quelques jours. Pour rester dans l’air du temps, je viens de reprendre mes routines quotidiennes : consacrer quelques minutes (jamais plus d’une heure par jour) à lire les journaux, fréquenter l’Internet, écouter les radios en ligne, en nourrissant l’espoir (un peu fou) d’être capable, même à distance, de faire la part des choses dans ce qui se dit au jour le jour sur le Burundi. Je ne croyais pas que le retour à mon poste de travail me réservait une surprise.
Quelle surprise? Un article affiché par le site Arib.info, et repris deux ou trois jours plus tard par Burunditransparence. Titre mis en exergue par la rédaction d’Arib: « Limogeage de Samuel Ndayiragije pour endormir les bébés politiciens burundais ». Rien d’étonnant dans la première partie de ce titre. Comme tout le monde, je savais que ce ministre avait été limogé et que cela faisait jaser. Par contre, la seconde partie du titre, effectivement tirée du corps du texte publié, m’a fait sursauter: « pour endormir les bébés politiques burundais »! C’est trop condescendant envers nous, pauvres observateurs non avertis, rabaissés au rang de bébés. C’est comme si l’auteur n’était pas l’un des nôtres, nous qui formons le camp des crédules, des insignifiants, incapables de pensée et de critique. Il est, lui, dans le camp des « lumières », comme Voltaire, Montesquieu, et autres grands intellectuels de leur siècle.
En fait, ce titre m’a fait sourire, rien de plus. Mais quand j’ai plongé dans l’article, j’ai subi un choc, dès l’entrée. Lisez-moi ceci : « Depuis l’avènement du CNDD-FDD au pouvoir, tout un chacun est en droit d’affirmer à haute et intelligible voix que rien ne va plus au Burundi. Et personne ne peut le nier… » Rien ne va plus, entendez : tout allait mieux avant! J’avoue que ça m’irrite de me retrouver dans le même panier que « tout un chacun », c’est-à-dire, tous les lecteurs sommés d’approuver à l’unanimité les propos de Déo Niyonkuru. Je ne voudrais pas être inclus dans cette unanimité parce que je conteste ce que l’auteur affirme en mon nom, sans m’avoir consulté. Je proteste d’autant plus que dans la phrase qui suit ce préambule persiste dans l’excès : « En effet, depuis l’accession du Burundi à l’indépendance en 1962, le peuple burundais n’avait jamais souffert d’autant de maux : la famine, la sécheresse, les inondations… »
Est-il nécessaire de relever que le Président Nkurunziza et son entourage n’ont aucun pouvoir magique? Ils ne contrôlent ni la sécheresse, ni les inondations. On peut donc les accuser de tout, notamment de mauvaise gouvernance, mais sûrement pas de leur incapacité à régler la circulation des vents et des nuages. Mais arrêtons-nous sur cette immense affirmation gratuite qui prétend que depuis son accession à l’indépendance en 1962, le peuple burundais n’avait jamais autant souffert. De quel peuple burundais parle-t-on ici? Des centaines de milliers (peut-être même un million) de Burundais chassés de leur pays par vagues successives, depuis 1962? S’agit-il de ces personnes qui, par centaines de milliers, ont fui l’enfer provoqué et entretenu par des régimes incroyablement sanguinaires? La majorité de ces réfugiés ont profité du droit de retour depuis… que le CNDD-FDD est « au pouvoir ». Il faut y insister parce que ce n’est pas rien: les Palestiniens dispersés depuis 1948, c’est-à-dire depuis la création de l’État d’Israël, n’ont pas encore recouvré ce « droit de retour »! Signalons en passant que c’est un abus de langage que de qualifier le CNDD-FDD de « parti au pouvoir »: il n’est pas seul « au pouvoir », étant donné la formule complexe de partage du pouvoir encore en vigueur au Burundi.
J’ai passé un bon mois au pays cet été. Je ne me l’étais pas permis pendant plus de vingt-et-une longues années, de crainte d’y laisser ma peau! J’en ai vu de ces pauvres hères, de ces rapatriés logés dans de misérables tentes du HCR, en attendant que les litiges avec ceux qui ont occupé leurs terres pendant leur absence forcée soient pacifiquement réglés. Malgré les difficultés, ils me semblaient heureux d’être rentrés chez eux et considéraient comme une bénédiction la possibilité de finir leurs jours là où leur cordon ombilical est tombé. Ils ont voté avec leurs pieds contre l’alarmisme dont fait preuve Déo Niyonkuru dans cet article. Pour certains de ces réfugiés, c’est la fin de quatre décennies d’exil.
Mais peut-être que par « peuple burundais », l’auteur entend ceux qui ne sont jamais partis, et qui, pendant un demi-siècle, ont joué au jeu féroce du chat et de la souri à l’intérieur d’un pays-mouroir, où c’était normal qu’un tout petit nombre de prédateurs terrorise une foule de victimes résignées. Même parmi ceux-là, qu’ils appartiennent au camp des vainqueurs d’alors ou à celui des vaincus, on n’en trouvera pas beaucoup pour faire partie du « tout un chacun » qui regretterait le paradis perdu par la faute de l’accession du CNDD-FDD au pouvoir. Ce serait une circonstance atténuante si Déo Niyonkuru (que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam) était un jeune tombé de la dernière pluie, qui ne saurait à peu près rien de l’histoire du Burundi. On lui pardonnerait alors d’avoir les yeux rivés sur l’événement présent et ponctuel qui oblitère l’histoire et ses tendances lourdes, longues et larges, comme l’arbre cache la forêt. Mais si Déo Niyonkuru est un vieux comme moi, force est de constater qu’il est affligé d’une « démagogite » aiguë.
Je me suis quand même appliqué à lire tout le reste de l’article, et deux ou trois fois plutôt qu’une. À part les écarts de langage qui polluent les quatre premiers paragraphes, le contenu de la seconde partie de l’article ressemble à ce que d’autres opposants répètent à satiété, et je n’ai rien contre! C’est vrai qu’au Burundi comme partout ailleurs, le pouvoir corrompt, et que la liberté de la presse ou la liberté d’expression en général, est une digue contre les dérives du pouvoir, de tout pouvoir. Relevons en passant qu’au Burundi, cette liberté d’expression, même relative, existe plus que dans tous les régimes qui se sont succédés depuis 1962. Mais il en va de la liberté d’expression comme de toute autre bonne chose : si l’on en abuse, le remède peut se métamorphoser en poison. Il faut courageusement dénoncer la corruption et le règne de l’arbitraire, mais de façon crédible, en s’exerçant au bon usage de l’espace médiatique et en se souvenant qu’un bon chauffeur doit appuyer sur les freins aussi souvent sinon plus que sur l’accélérateur. C’est Camus qui disait que le besoin d’avoir raison à tout prix est « la marque d’un esprit vulgaire », ou totalitaire : tout le contraire de l’esprit démocratique qui devrait, petit à petit, avoir droit de cité dans notre pays.
vendredi 20 novembre 2009
Un paysan sur le vélo du Président !
Posté le Mercredi 18 novembre 2009 @ 20:13:58
Sur le Tour du Rwanda, un agriculteur de 39 ans court pour l'équipe du Burundi... sur le vélo de son Président de la République. Récit.
Par Pierre Carrey (à Kibuyé)
Impossible de rater ce vélo dans le peloton. C'est un Trek rouge rutilant, modèle DCLV Carbon 110, avec de bonnes roues, des vitesses indexées et même un compteur accroché au guidon. La selle blanche, un peu élimée, raconte les longues sorties de son propriétaire : cent kilomètres, régulièrement, sur les routes du Burundi, un état d'Afrique de l'Est encore secoué cette année par des attaques rebelles.
"ON NE PEUT PAS CHUTER AVEC CE VÉLO !"
Cette bécane de luxe qui détone parmi d'autres outils de fortune, appartient à Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, au pouvoir depuis 2005. "Quand il a su que l'équipe nationale cherchait des vélos pour courir le Tour du Rwanda, il nous a prêté le sien. Nous en prenons grand soin. On ne peut pas chuter avec !", explique l'entraîneur, Désiré Hussein Nsengiyumva, par ailleurs représentant d'un orphelinat. Quatre coureurs du pays étaient engagés sur l'épreuve.
L'heureux bénéficiaire du Trek écarlate s'appelle Gérard Bukuru. A 39 ans, il est champion du Burundi en titre. Le samedi et le dimanche, il s'entraîne. Du moins il essaie. Le reste de la semaine, ce coureur fin et ténébreux est agriculteur. Il possède un lopin de terre à Mutimbuzi, près de la capitale. Il ne parle ni français ni anglais, ne sait ni lire ni écrire. Il sait souffrir et gagne sa vie ainsi.
"J'AI TELLEMENT HONTE DE NOS VÉLOS"
Sur le Tour du Rwanda, Gérard Bukuru est dans les profondeurs du classement général. Avec Charles Bucumi, il est le dernier concurrent du Burundi encore en course. Leurs deux autres équipiers ont manqué de chance. Victime d'une crevaison à cinq kilomètres de l'arrivée, Manassé Nsindengaha a abandonné dès la première étape : personne n'est venu le dépanner. Mercredi, Benjamin Ntahongendera a été évacué en ambulance : il a chuté dans une descente. L'entraîneur national se fait fataliste. Dans un pays ravagé par quinze années de guerre, que vaut un cycliste accidenté ? Désiré Nsengiyumva se préoccupe de ceux qui restent dans le peloton : "Ils progressent au fil des étapes. Le Tour du Rwanda est seulement notre première épreuve internationale de la saison. Le Burundi a connu cette année des problèmes sociaux, politiques et économiques. Ce n'était pas le moment d'organiser un long déplacement." Le Rwanda, situé au Sud de sa frontière, était à huit heures de bus. Une participation à la course s'imposait ! "Nous aurions pu aligner six coureurs au lieu de quatre, poursuit le sélectionneur. Mais j'ai tellement honte de nos vélos... Ils pèsent plus de quinze kilos. J'ai préféré réduire le nombre de coureurs mais emporter des vélos décents". A voir les machines du Burundi qui côtoient le Trek rouge, on frémit en pensant aux biclous restés au pays. C'est simple : les vélos de la sélection sont les plus abîmés de toutes les équipes africaines, pourtant pas bégueules et plutôt expertes dans l'art du rafistolage.
"IL N'Y A PAS D'ÉGALITÉ DES CHANCES"
Nsengiyumva confie : "Quand nous sommes arrivés le premier jour, nos coureurs ont vu les machines des autres. Ils demandaient : "Même si on fournit des efforts, est-ce qu'on va s'en sortir ?" Je leur ai expliqué qu'il fallait avant tout finir l'épreuve. Ils sont là pour participer. Mais, au fond, nous savons bien qu'il n'y a pas d'égalité des chances..." Union cycliste internationale ? Fédérations étrangères ? L'entraîneur du Burundi ne sait plus qui solliciter pour améliorer et agrandir son parc de vélos, alors qu'une pièce d'importation s'élève entre 2000 et 6000 dollars. Il en possède six lui-même, forcément d'occasion, rapportés d'Afrique du Sud en 2005 du temps où il était coureur. Certains de ses compatriotes ont abandonné le sport, découragés. Le niveau d'ensemble a baissé. Les hommes du Burundi n'ont jamais brillé parmi les meilleurs du continent mais, sans montures ni calendrier de compétition, leur étoile pâlit un peu plus chaque saison.
L'an prochain, le Burundi veut organiser un Tour de la Paix au mois de mars. Une occasion d'inviter les sélections voisines pour leur montrer que les tensions sont retombées et que la stabilité reprend. "Notre priorité, c'était la paix. Maintenant que nous l'avons retrouvée, nous voulons construire. Il y a beaucoup à faire dans ce pays. Et pourquoi ne pas rebâtir le cyclisme aussi ?" interroge le coach. Chaque week-end, c'est chez lui qu'il rassemble les paysans-coureurs pour s'entraîner. A l'approche d'un grand événement, il essaie d'intensifier ces stages. Les repas sont pris en charge : un cultivateur qui pédale ne produit rien d'essentiel à sa survie. Il n'est pas même un héros au Burundi malgré l'amour que les habitants portent au vélo. Dans certaines provinces, les femmes refusent d'épouser un homme qui ne possède pas sa bicyclette.
Photo : Gérard Bukuru et son présidentiel destrier
Crédit : Pierre Carrey - www.cyclismag.com
Sur le Tour du Rwanda, un agriculteur de 39 ans court pour l'équipe du Burundi... sur le vélo de son Président de la République. Récit.
Par Pierre Carrey (à Kibuyé)
Impossible de rater ce vélo dans le peloton. C'est un Trek rouge rutilant, modèle DCLV Carbon 110, avec de bonnes roues, des vitesses indexées et même un compteur accroché au guidon. La selle blanche, un peu élimée, raconte les longues sorties de son propriétaire : cent kilomètres, régulièrement, sur les routes du Burundi, un état d'Afrique de l'Est encore secoué cette année par des attaques rebelles.
"ON NE PEUT PAS CHUTER AVEC CE VÉLO !"
Cette bécane de luxe qui détone parmi d'autres outils de fortune, appartient à Pierre Nkurunziza, Président de la République du Burundi, au pouvoir depuis 2005. "Quand il a su que l'équipe nationale cherchait des vélos pour courir le Tour du Rwanda, il nous a prêté le sien. Nous en prenons grand soin. On ne peut pas chuter avec !", explique l'entraîneur, Désiré Hussein Nsengiyumva, par ailleurs représentant d'un orphelinat. Quatre coureurs du pays étaient engagés sur l'épreuve.
L'heureux bénéficiaire du Trek écarlate s'appelle Gérard Bukuru. A 39 ans, il est champion du Burundi en titre. Le samedi et le dimanche, il s'entraîne. Du moins il essaie. Le reste de la semaine, ce coureur fin et ténébreux est agriculteur. Il possède un lopin de terre à Mutimbuzi, près de la capitale. Il ne parle ni français ni anglais, ne sait ni lire ni écrire. Il sait souffrir et gagne sa vie ainsi.
"J'AI TELLEMENT HONTE DE NOS VÉLOS"
Sur le Tour du Rwanda, Gérard Bukuru est dans les profondeurs du classement général. Avec Charles Bucumi, il est le dernier concurrent du Burundi encore en course. Leurs deux autres équipiers ont manqué de chance. Victime d'une crevaison à cinq kilomètres de l'arrivée, Manassé Nsindengaha a abandonné dès la première étape : personne n'est venu le dépanner. Mercredi, Benjamin Ntahongendera a été évacué en ambulance : il a chuté dans une descente. L'entraîneur national se fait fataliste. Dans un pays ravagé par quinze années de guerre, que vaut un cycliste accidenté ? Désiré Nsengiyumva se préoccupe de ceux qui restent dans le peloton : "Ils progressent au fil des étapes. Le Tour du Rwanda est seulement notre première épreuve internationale de la saison. Le Burundi a connu cette année des problèmes sociaux, politiques et économiques. Ce n'était pas le moment d'organiser un long déplacement." Le Rwanda, situé au Sud de sa frontière, était à huit heures de bus. Une participation à la course s'imposait ! "Nous aurions pu aligner six coureurs au lieu de quatre, poursuit le sélectionneur. Mais j'ai tellement honte de nos vélos... Ils pèsent plus de quinze kilos. J'ai préféré réduire le nombre de coureurs mais emporter des vélos décents". A voir les machines du Burundi qui côtoient le Trek rouge, on frémit en pensant aux biclous restés au pays. C'est simple : les vélos de la sélection sont les plus abîmés de toutes les équipes africaines, pourtant pas bégueules et plutôt expertes dans l'art du rafistolage.
"IL N'Y A PAS D'ÉGALITÉ DES CHANCES"
Nsengiyumva confie : "Quand nous sommes arrivés le premier jour, nos coureurs ont vu les machines des autres. Ils demandaient : "Même si on fournit des efforts, est-ce qu'on va s'en sortir ?" Je leur ai expliqué qu'il fallait avant tout finir l'épreuve. Ils sont là pour participer. Mais, au fond, nous savons bien qu'il n'y a pas d'égalité des chances..." Union cycliste internationale ? Fédérations étrangères ? L'entraîneur du Burundi ne sait plus qui solliciter pour améliorer et agrandir son parc de vélos, alors qu'une pièce d'importation s'élève entre 2000 et 6000 dollars. Il en possède six lui-même, forcément d'occasion, rapportés d'Afrique du Sud en 2005 du temps où il était coureur. Certains de ses compatriotes ont abandonné le sport, découragés. Le niveau d'ensemble a baissé. Les hommes du Burundi n'ont jamais brillé parmi les meilleurs du continent mais, sans montures ni calendrier de compétition, leur étoile pâlit un peu plus chaque saison.
L'an prochain, le Burundi veut organiser un Tour de la Paix au mois de mars. Une occasion d'inviter les sélections voisines pour leur montrer que les tensions sont retombées et que la stabilité reprend. "Notre priorité, c'était la paix. Maintenant que nous l'avons retrouvée, nous voulons construire. Il y a beaucoup à faire dans ce pays. Et pourquoi ne pas rebâtir le cyclisme aussi ?" interroge le coach. Chaque week-end, c'est chez lui qu'il rassemble les paysans-coureurs pour s'entraîner. A l'approche d'un grand événement, il essaie d'intensifier ces stages. Les repas sont pris en charge : un cultivateur qui pédale ne produit rien d'essentiel à sa survie. Il n'est pas même un héros au Burundi malgré l'amour que les habitants portent au vélo. Dans certaines provinces, les femmes refusent d'épouser un homme qui ne possède pas sa bicyclette.
Photo : Gérard Bukuru et son présidentiel destrier
Crédit : Pierre Carrey - www.cyclismag.com
Un Airbus de Brussels airlines fait demi-tour pour "dysfonctionnements"
Problème de train , retour d'un A333 Brussels Airlines
Bruxelles , le 18/11/2009
Retour vers Bruxelles pour un Airbus A333 de la compagnie ” Brussels Airlines ” à la suite d'une indication de dysfonctionnement du train de l'avion .
L'appareil immatriculé OO-SFM devait opérer le vol SN-453 entre Bruxelles (Belgique) et Bujumbura (Burundi) quand juste après le décollage , les pilotes ont été alertés d'un dysfonctionnement possible du train après que ce dernier ait été rétracté . Décision a été prise de revenir se poser à Bruxelles .
L'Airbus s'est posé ”overweight ” en piste 25R , 45 minutes après le décollage .
Une inspection étant nécessaire après un atterrissage de ce type , l'appareil a pu repartir 3 heures plus tard , les réparations du train ayant été réalisées .
Rédacteur : GIOU 31
Bruxelles , le 18/11/2009
Retour vers Bruxelles pour un Airbus A333 de la compagnie ” Brussels Airlines ” à la suite d'une indication de dysfonctionnement du train de l'avion .
L'appareil immatriculé OO-SFM devait opérer le vol SN-453 entre Bruxelles (Belgique) et Bujumbura (Burundi) quand juste après le décollage , les pilotes ont été alertés d'un dysfonctionnement possible du train après que ce dernier ait été rétracté . Décision a été prise de revenir se poser à Bruxelles .
L'Airbus s'est posé ”overweight ” en piste 25R , 45 minutes après le décollage .
Une inspection étant nécessaire après un atterrissage de ce type , l'appareil a pu repartir 3 heures plus tard , les réparations du train ayant été réalisées .
Rédacteur : GIOU 31
Le Belge Herman van Rompuy, Premier président permanent de l'Europe.
Les dirigeants européens se sont finalement mis d'accord assez rapidement.
La britannique Catherine Ashton s'empare du second poste à pourvoir, à la tête
de la diplomatie.
Le belge Herman Van Rompuy, président de l'UE (Sipa) Le Premier ministre belge, Herman Von Rompuy, a été choisi jeudi par les dirigeants de l'UE pour devenir le premier président fixe du conseil européen, ont indiqué plusieurs diplomates européens.
La commissaire européenne au Commerce, la britanniqueCatherine Ashton, a par ailleurs été désignée pour le poste de haut représentant pour les Affaires étrangères de l'UE, ce qui lui permettra de siéger au sein du collège des commissaires européens en tant que vice-président, ont précisé d'autres diplomates.
Ils formeront un trio à la tête de l'UE avec le Portugais José Manuel Barroso, qui a été reconduit en septembre pour cinq ans à la tête de la Commission européenne.
Actuelle commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton assurera une présence féminine au sein d'institution européennes bien loin de la parité.
Le poste de président stable du Conseil européen, plus proche d'un facilitateur de compromis entre pays que d'un vrai président de l'Europe, a été créé par le traité de Lisbonne.
(Nouvelobs.com avec Reuters)
La britannique Catherine Ashton s'empare du second poste à pourvoir, à la tête
de la diplomatie.
Le belge Herman Van Rompuy, président de l'UE (Sipa) Le Premier ministre belge, Herman Von Rompuy, a été choisi jeudi par les dirigeants de l'UE pour devenir le premier président fixe du conseil européen, ont indiqué plusieurs diplomates européens.
La commissaire européenne au Commerce, la britanniqueCatherine Ashton, a par ailleurs été désignée pour le poste de haut représentant pour les Affaires étrangères de l'UE, ce qui lui permettra de siéger au sein du collège des commissaires européens en tant que vice-président, ont précisé d'autres diplomates.
Ils formeront un trio à la tête de l'UE avec le Portugais José Manuel Barroso, qui a été reconduit en septembre pour cinq ans à la tête de la Commission européenne.
Actuelle commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton assurera une présence féminine au sein d'institution européennes bien loin de la parité.
Le poste de président stable du Conseil européen, plus proche d'un facilitateur de compromis entre pays que d'un vrai président de l'Europe, a été créé par le traité de Lisbonne.
(Nouvelobs.com avec Reuters)
vendredi 13 novembre 2009
Burundi : visite du directeur général de la BADEA
Burundi 13-11-2009
Abdelaziz Khelef, le directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), s'est rendu au Burundi, à la tête d'une délégation de son institution, pour participer à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, qui s'est tenue jeudi et vendredi derniers à Bujumbura.
Le patron de la BADEA a eu des entretiens avec de hauts responsables au Burundi pour discuter, notamment, d'un accord de prêt d'un montant de 8 millions de dollars, destiné à financer la deuxième phase du projet de la route Bubanza-Ndora.
M. Khelef a poursuivi sa tournée sous-régionale, qui le conduira au Rwanda, au Congo et en République démocratique du Congo.
Abdelaziz Khelef, le directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), s'est rendu au Burundi, à la tête d'une délégation de son institution, pour participer à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, qui s'est tenue jeudi et vendredi derniers à Bujumbura.
Le patron de la BADEA a eu des entretiens avec de hauts responsables au Burundi pour discuter, notamment, d'un accord de prêt d'un montant de 8 millions de dollars, destiné à financer la deuxième phase du projet de la route Bubanza-Ndora.
M. Khelef a poursuivi sa tournée sous-régionale, qui le conduira au Rwanda, au Congo et en République démocratique du Congo.
Burundi: un ministre limogé sous la pression de l’opposition
Publié le 12 novembre 2009 par VOA
Le président burundais Pierre NKurunziza, poussé par les députés de l’opposition, a limogé son ministre de l’Energie et des Mines pour manquements graves dans l’exercice de ses fonctions. Samuel Ndayiragije est accusé d’avoir annulé, de son propre chef, une dette de plus de 37 milliards de francs CFA que le Rwanda et la RDC devaient au Burundi dans le cadre de la SINELAC.
Le président de l’Organisation de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) se félicite de l’initiative des députés qui a abouti au limogeage du ministre Ndayiragije. « C’est la première fois que les députés burundais entreprennent ce genre de chose, c’est un signe éloquent de la démocratie », exulte Gabriel Rufyiri. Ces députés « ont tenté de déposer une motion de défiance et certainement que les membres du parti CNDD-FDD ont conseillé au président de la République de le destituer », a expliqué M. Rufyiri.
Le président burundais Pierre NKurunziza, poussé par les députés de l’opposition, a limogé son ministre de l’Energie et des Mines pour manquements graves dans l’exercice de ses fonctions. Samuel Ndayiragije est accusé d’avoir annulé, de son propre chef, une dette de plus de 37 milliards de francs CFA que le Rwanda et la RDC devaient au Burundi dans le cadre de la SINELAC.
Le président de l’Organisation de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) se félicite de l’initiative des députés qui a abouti au limogeage du ministre Ndayiragije. « C’est la première fois que les députés burundais entreprennent ce genre de chose, c’est un signe éloquent de la démocratie », exulte Gabriel Rufyiri. Ces députés « ont tenté de déposer une motion de défiance et certainement que les membres du parti CNDD-FDD ont conseillé au président de la République de le destituer », a expliqué M. Rufyiri.
dimanche 8 novembre 2009
Le Burundi a "hautement" bénéficié de la coopération sino-africaine
Le Burundi a "hautement" bénéficié des huit mesures annoncées par la Chine il y a trois ans, lors du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), a déclaré le ministre burundais des Affaires étrangères, Augustin Nsanze, dans une interview écrite accordée à l'agence Xinhua, à la veille de la 4e conférence ministérielle du FCSA, prévue les 8 et 9 novembre à Charm el- Cheikh, en Egypte.
"D'une manière générale, le Burundi a hautement bénéficié de la mise en application des huit mesures", a dit M. Nsanze.
En 2007, la Chine a procédé à l'annulation des dettes du Burundi arrivant à échéance avant la fin de l'année 2005, dont le montant s'élevait à 11,2 millions de dollars. En 2008 et en 2009, la Chine et le Burundi ont signé des accords sur l'octroi de crédits sans intérêts totalisant 65 millions de yuans RMB (près de 9,5 millions de dollars) et destinés à des projets de développement socio-économique dans ce pays de l'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.
A travers la Banque Import-export de Chine (EXIM-BANK), le gouvernement chinois a examiné favorablement la demande du Burundi pour un crédit préférentiel de 12 millions de dollars pour financer le volet d'extension et de modernisation du réseau de télécommunications. Sur la demande du Burundi, EXIM-BANK de Chine étudie par ailleurs la possibilité d'accorder un crédit préférentiel de plus de 40 millions de dollars pour financer un projet d'aménagement hydroélectrique de Mpanda (ouest), a-t-il dit.
Le ministre a aussi exprimé son espoir de voir davantage d'efforts de la part de la Chine au niveau de l'octroi des crédits préférentiels et des crédits acheteurs préférentiels en faveur des exportations des pays africains les plus endettés dont le Burundi, qui, selon lui, sont sous contrôle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en matière d'acquisition de nouveaux prêts.
"Face à la contrainte imposée par le groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international aux pays africains les plus endettés et dont fait partie le Burundi, la Chine devrait assouplir certaines conditions d'octroi de prêts préférentiels (...) destinés à financer les projets prioritaires visant la lutte et la réduction de la pauvreté dans les pays à investissement quasi zéro", a-t-il relevé.
Faisant le bilan de la coopération sino-burundaise depuis le Sommet de Beijing du FCSA, M. Nsanze a étalé plusieurs autres réalisations: la Chine a financé et terminé en 2008 les travaux de construction de trois écoles primaires rurales; le nombre des étudiants burundais boursiers du gouvernement chinois évoluant dans des universités chinoises est passé de 45 en 2007 à 109 aujourd'hui; le Centre national de prévention et de traitement du paludisme, avec des équipements modernes fournis par la Chine, a été inauguré en mars 2009 à l'Institut national de santé publique de Bujumbura; on a démarré, en mail 2009 les travaux de construction de l'Hôpital multiservices de Mpanda, qui est le premier à être construit parmi les 30 hôpitaux promis par la Chine pour les pays africains; une équipe d'experts agronomes chinois de haut niveau a été envoyé en 2009 pour aider le Burundi à améliorer les méthodes d'augmentation de la production agricole; depuis 2007, un total de 245 fonctionnaires burundais ont pu suivre des stages ou séminaires de formation en Chine.
M. Nsanze a souligné que la Chine et les pays africains, tous pays en développement partageant des vues identiques ou simili aires sur les grandes questions internationales et régionales, ont donc intérêt à consolider le partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité, l'amitié sincère et la coopération gagnant-gagnant.
L'approfondissement de ce partenariat correspond non seulement aux intérêts communs de la Chine et de l'Afrique mais également favorise le renforcement de la solidarité des pays du Sud et de la coopération Sud-Sud et contribue à la paix et au développement dans le monde, a-t-il estimé.
Le chef de la diplomatie burundaise a souligné que le FCSA, créé en 2000, constitue un mécanisme de dialogue régulier et de coopération entre les gouvernements chinois et africains et offre une plateforme pour les échanges amicaux et l'approfondissement de la connaissance mutuelle entre les parties chinoise et burundaise.
Le Sommet de Beijing du FCSA tenu en novembre 2006, qui a réuni avec succès les dirigeants chinois et africains, a permis de dégager les grands principes qui ont guidé la coopération sino- africaine de 2007-2009. Ces principes détaillés dans le Plan d'action de Beijing 2007-2009 ont consacré le partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité et la confiance sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial et l'enrichissement mutuel sur le plan économique et culturel, a-t-il indiqué.
Durant les trois années écoulées, a poursuivi M. Nsanze, les deux parties ont joint leurs efforts pour la mise en application des actions de suivi des huit mesures promises par la Chine au Sommet d e Beijing et destinées à consolider la coopération pragmatique dans les divers domaines entre la Chine et l'Afrique, et surtout pour promouvoir le développement autonome de l'Afrique.
La mise en œuvre des huit mesures du Sommet de Beijing a entraîné une croissance importante du commerce et des investissements sino-africains. Actuellement, la Chine figure parmi les partenaires commerciaux les plus importants de l'Afrique, a-t-il affirmé.
"D'une manière générale, le Burundi a hautement bénéficié de la mise en application des huit mesures", a dit M. Nsanze.
En 2007, la Chine a procédé à l'annulation des dettes du Burundi arrivant à échéance avant la fin de l'année 2005, dont le montant s'élevait à 11,2 millions de dollars. En 2008 et en 2009, la Chine et le Burundi ont signé des accords sur l'octroi de crédits sans intérêts totalisant 65 millions de yuans RMB (près de 9,5 millions de dollars) et destinés à des projets de développement socio-économique dans ce pays de l'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.
A travers la Banque Import-export de Chine (EXIM-BANK), le gouvernement chinois a examiné favorablement la demande du Burundi pour un crédit préférentiel de 12 millions de dollars pour financer le volet d'extension et de modernisation du réseau de télécommunications. Sur la demande du Burundi, EXIM-BANK de Chine étudie par ailleurs la possibilité d'accorder un crédit préférentiel de plus de 40 millions de dollars pour financer un projet d'aménagement hydroélectrique de Mpanda (ouest), a-t-il dit.
Le ministre a aussi exprimé son espoir de voir davantage d'efforts de la part de la Chine au niveau de l'octroi des crédits préférentiels et des crédits acheteurs préférentiels en faveur des exportations des pays africains les plus endettés dont le Burundi, qui, selon lui, sont sous contrôle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en matière d'acquisition de nouveaux prêts.
"Face à la contrainte imposée par le groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international aux pays africains les plus endettés et dont fait partie le Burundi, la Chine devrait assouplir certaines conditions d'octroi de prêts préférentiels (...) destinés à financer les projets prioritaires visant la lutte et la réduction de la pauvreté dans les pays à investissement quasi zéro", a-t-il relevé.
Faisant le bilan de la coopération sino-burundaise depuis le Sommet de Beijing du FCSA, M. Nsanze a étalé plusieurs autres réalisations: la Chine a financé et terminé en 2008 les travaux de construction de trois écoles primaires rurales; le nombre des étudiants burundais boursiers du gouvernement chinois évoluant dans des universités chinoises est passé de 45 en 2007 à 109 aujourd'hui; le Centre national de prévention et de traitement du paludisme, avec des équipements modernes fournis par la Chine, a été inauguré en mars 2009 à l'Institut national de santé publique de Bujumbura; on a démarré, en mail 2009 les travaux de construction de l'Hôpital multiservices de Mpanda, qui est le premier à être construit parmi les 30 hôpitaux promis par la Chine pour les pays africains; une équipe d'experts agronomes chinois de haut niveau a été envoyé en 2009 pour aider le Burundi à améliorer les méthodes d'augmentation de la production agricole; depuis 2007, un total de 245 fonctionnaires burundais ont pu suivre des stages ou séminaires de formation en Chine.
M. Nsanze a souligné que la Chine et les pays africains, tous pays en développement partageant des vues identiques ou simili aires sur les grandes questions internationales et régionales, ont donc intérêt à consolider le partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité, l'amitié sincère et la coopération gagnant-gagnant.
L'approfondissement de ce partenariat correspond non seulement aux intérêts communs de la Chine et de l'Afrique mais également favorise le renforcement de la solidarité des pays du Sud et de la coopération Sud-Sud et contribue à la paix et au développement dans le monde, a-t-il estimé.
Le chef de la diplomatie burundaise a souligné que le FCSA, créé en 2000, constitue un mécanisme de dialogue régulier et de coopération entre les gouvernements chinois et africains et offre une plateforme pour les échanges amicaux et l'approfondissement de la connaissance mutuelle entre les parties chinoise et burundaise.
Le Sommet de Beijing du FCSA tenu en novembre 2006, qui a réuni avec succès les dirigeants chinois et africains, a permis de dégager les grands principes qui ont guidé la coopération sino- africaine de 2007-2009. Ces principes détaillés dans le Plan d'action de Beijing 2007-2009 ont consacré le partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité et la confiance sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial et l'enrichissement mutuel sur le plan économique et culturel, a-t-il indiqué.
Durant les trois années écoulées, a poursuivi M. Nsanze, les deux parties ont joint leurs efforts pour la mise en application des actions de suivi des huit mesures promises par la Chine au Sommet d e Beijing et destinées à consolider la coopération pragmatique dans les divers domaines entre la Chine et l'Afrique, et surtout pour promouvoir le développement autonome de l'Afrique.
La mise en œuvre des huit mesures du Sommet de Beijing a entraîné une croissance importante du commerce et des investissements sino-africains. Actuellement, la Chine figure parmi les partenaires commerciaux les plus importants de l'Afrique, a-t-il affirmé.
jeudi 5 novembre 2009
BURUNDI: En Bref - Des milliers d’armes restituées
Photo: Alain Budema/UNDP DRC
Destruction d’armes (photo d’archives)
BUJUMBURA, 5 novembre 2009 (IRIN) - A travers tout le Burundi, des civils ont remis des milliers d’armes, grenades et munitions durant une campagne de désarmement volontaire de 10 jours.
Léopold Banzubaze, le responsable adjoint de la commission nationale de désarmement, a dit que la campagne avait permis de rassembler 2 482 fusils, 10 429 grenades, 218 bombes, 28 mines et 788 908 balles. En retour, l’Etat a offert des biens tels que des matériaux de construction, des meubles, des bicyclettes, des outils pour cultiver, des téléphones mobiles et du savon.
Le général Zénon Ndabaneze, s’exprimant juste avant la fin de la campagne, a dit : « Si nous additionnons les armes collectées lors des précédentes campagnes de désarmement et les recherches de la police maison par maison, nous pouvons dire que nous avons collecté jusqu’à présent 80 000 armes. Presque 80 pour cent des armes en circulation ont été collectées ».
Suite à un décret signé par le président Pierre Nkurunziza en août 2009, une amnistie était garantie à toute personne ayant rendu les armes avant fin octobre. Désormais, la possession d’armes peut être sanctionnée par de lourdes amendes et des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
jb/bn/mw/sk/ail
Thèmes: (IRIN) Paix et sécurité, (IRIN) Démocratie et gouvernance
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