mercredi 18 mars 2009

FACE A LA CRISE MONDIALE : Le développement de l’élevage préconisé

Une bonne politique de développement de l’élevage pour contrer la crise. C’est ce que préconise le Dr Adrien Mankor de l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires de Dakar (Eismv). Il présentait la leçon inaugurale de la 12è rentrée solennelle sur le thème : « L’élevage en Afrique au sud du Sahara face à la crise mondiale ».

La crise devrait être une opportunité de lancer une réelle politique de développement de l’élevage, afin de permettre un essor de l’offre locale. Telle est la conviction du Dr Adrien Mankor. Pour cet enseignant de l’Eismv, l’économie mondiale semble être à « un tournant », dans une période de « graves incertitudes », le Fmi prévoyant une chute de la croissance mondiale à 0,5 % en 2009.

Déjà, la crise amplifie la crise alimentaire, l’impact du changement climatique et la volatilité sur les marchés de l’énergie, a dit Dr Mankor, non sans se réjouir de la renaissance de l’élevage en Afrique au sud du Sahara. Un sous-secteur qui, de l’avis du conférencier, reste l’un des « plus dynamiques au monde », en ayant enregistré, au cours des 25 derniers années, « une croissance supérieure à 7 % par an dans les pays en développement, grâce à la demande en viande et en lait, même si dans cette partie du continent, la viande n’assure que près de 19 % des apports en protéines animales de la population ».

Autant dire que les opportunités existent. Car, à en croire le Dr Adrien Mankor, en Afrique au sud du Sahara, 150 millions de pauvres sont tributaires de l’élevage. Mieux, aucun continent ne dispose d’une superficie de pâturage continu aussi vaste que l’Afrique subsaharienne et d’un nombre aussi important d’éleveurs, a précisé l’enseignant. Et de proposer une approche régionale pour le contrôle des maladies. D’où, a-t-il indiqué, l’importance de la recherche et de la formation et donc de l’Eismv, mais surtout d’un front actif pour faire face aux menaces. Il a souligné que les perspectives sont loin d’être sombres, malgré les difficultés (les pays tributaires des importations). Il faudra, de l’avis du Dr Mankor, privilégier l’élevage intensif, une réelle volonté politique, accroître les financements, exploiter les complémentarités agro-écologiques et zootechniques, le monde vivant les prémisses d’une crise écologique majeure au rythme du changement climatique, de la dégradation de l’environnement et de l’utilisation abusive des ressources naturelles. Mais surtout, lancer une réelle politique de développement de l’élevage afin de permettre un essor de l’offre locale. Car comme l’a souligné auparavant, le directeur de l’Eismv, le Pr Luois Joseph Pangui, « la maîtrise du secteur de la santé animale est gage du développement », avant de rappeler les moments forts de son école avec l’adhésion du Mali (14è pays), la demande du Burundi, l’adoption du LMD qui ont fait de l’Eismv, un « centre d’excellence de l’Uemoa ».

Une option dont s’est félicité le directeur de Cabinet du ministre de l’Enseignement secondaire, des Cur et des Universités, Joseph Pierre Ndiaye.


Daouda MANE