mercredi 20 mai 2009

COMMUNIQUE DE PRESSE DU GOUVERNEMENT SUR L’ARRET TOTAL DES PRESTATIONS DES MEDECINS DANS DES HOPITAUX PUBLICS

Bujumbura, 11 mai 2009

1. Le comité de crise chargé de suivre de près l’évolution de la situation de grève des médecins après que ces derniers aient annoncé l’arrêt total de leurs prestations dans les hôpitaux publics, y compris le service minimum, s’est réuni ce dimanche 10 mai 2009 pour arrêter les stratégies à mettre en place. Ce comité qui a été mis en place par le Conseil des Ministres de ce jeudi 07 mai 2009, est chargé de suivre l’évolution de la situation au cas où les syndicats des médecins décidaient de mettre à exécution leur menace d’arrêter totalement leurs prestations dans les hôpitaux publics, de sorte que la population et les malades en particulier ne paient les frais de cette irresponsabilité.

a) Le Gouvernement du Burundi, après avoir constaté les efforts consentis de sa part lors des négociations avec les syndicats des médecins, en acceptant de relever leurs salaires de 150.000 FBU à plus de 450.000 FBU soit une augmentation de plus de 150%, sans que cela fléchisse les médecins qui sont restés en grève sans tenir compte des souffrances infligées injustement aux malades malgré cet effort consenti par le Gouvernement dont les ressources sont très limitées.

b) Le Gouvernement a également constaté que le mouvement de grève des médecins n’a rien à voir avec les revendications salariales, mais au contraire, que cette grève vise à torpiller et saboter le programme d’offrir et d’assurer la gratuité des soins aux enfants et aux femmes qui accouchent.

Cette affirmation est fondée sur les constats ci-après :

les principaux meneurs du mouvement de grève sont des médecins qui travaillent pour le compte des hôpitaux et cabinets médical privés avec quelques prestations de passage aux hôpitaux publics, et plus de trois exemples ont été cité où certains médecins ont renvoyé les femmes venues accoucher vers les hôpitaux privés avec facture effrayante ;les mères avec enfants gravement malades n’échappent.

Bien avant le mouvement de grève, certains médecins bien connus ne recevaient que 4 à 5 malades par jour et renvoyaient le reste de ceux qui ont les moyens vers leurs cabinets privés. L’arrêt donc des services minimum répond donc à un autre programme qui n’a rien à voir avec les revendications syndicales, le Gouvernement ayant offert le maximum qui était dans ses capacités.

2. Face à cette situation, le Gouvernement informe la population que l’arrêt total du travail des médecins se constate principalement à Bujumbura et là même dans certains hôpitaux. Par contre, à l’intérieur du pays, les soins sont administrés à la normale – les quelques 600 centres de santé dans le pays fonctionnement parfaitement ; les médecins directeurs des hôpitaux et leurs adjoints, les médecins chefs de services, ainsi que les médecins chefs des districts sanitaires soignent convenablement les malades puisque leur statut ne les autorise pas à grèver.

Aux médecins grévistes, le Gouvernement rappelle que l’arrêt du service minimum pour un médecin constitue une faute professionnelle grave et que l’arrêt du travail est hors la loi. Ainsi les dégâts qui s’en suivent sont à charge des médecins.

Dès ce lundi, le Gouvernement procédera à inventorier les médecins qui auront arrêté totalement leur travail et ceux qui seront au travail parmis ceux qui naturellement travaillent pour le Gouvernement.

Pour ceux qui auront opté pour l’arrêt total du travail, le Gouvernement a pris la décision que cette grève se fasse au domicile, et qu’il est strictement interdit au médecin de l’Etat en grève, d’offrir leurs prestations aux hôpitaux et cabinets médical privés.

Les responsables de ces cabinets et hôpitaux privés veilleront à respecter ces instructions jusqu’à la fin de la grève des médecins de l’Etat, et ce dans l’intérêt de la population.

Le Gouvernement invite le Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins de sortir du silence parce que ce Conseil étant le garant du respet de l’ethique et de la déontologie des médecins.

Les autres mesures seront communiquées au fur et à mesure.

Merci.

LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT ET PORTE PAROLE DU GOUVERNEMENT

Philippe NZOBONARIBA