lundi 18 mai 2009

Les théiculteurs s’organisent

Écrit par Rédaction IWACU
13-05-2009

Lors d'un vote des représentantsDes paysans de la commune Kayokwe créent une association pour sauver la culture et la vente du thé, leur seul moyen de survie.

Ils sont une quarantaine de théiculteurs réunie dans une salle de classe au chef lieu de la commune, ce 14 avril. A mains levées, ils élisent unanimement un des leurs, Nibogora Pascal, à la tête de l’association, « Turime, tworore kijambere » (Pratiquons l’agriculture et élevage moderne).

Ces théiculteurs, un échantillon de plus de 6 mille ménages bénéficiaires d’un projet de culture du thé dans cinq communes de la province Mwaro, attendent depuis plus de sept ans l’ouverture d’une usine de transformation promise par un de leurs élus, Epitace Bayaganakandi.
Ce dernier l’avait initié en 2002 au moment où l’administration locale mobilisait la population pour cultiver le thé en grande quantité. La construction de l’usine était financée par l’Union Européenne à travers son programme PREBU, (Programme de REhabilitation du BUrundi). En pleine évolution du projet, les fonds européens sont interrompus avant l’achat des machines et du matériel destiné à équiper l’usine.

Ils gardent l'espoir

Malgré tout, les théiculteurs ne se découragent pas. Ils continuent à entretenir leurs plantations dans l’espoir d’obtenir un marché d’écoulement. Pour ce, ils recourent aux services de l’Office du Thé du Burundi (OTB), une structure de l’Etat. Celle-ci, se montre moins intéressée par l’offre : « L’OTB nous a demandé de transporter nous-mêmes le thé jusqu’à ses hangars. Or, ceux-ci sont très éloignés de nos plantations », explique Pascal Nibogora.
Entre temps, le PREBU est remplacé par un autre programme, européen également: le STABEX (Système de stabilisation des exportations des produits agricoles). Les théiculteurs frappent à sa porte en vue d’acheter un camion pour le transport de leurs récoltes vers les hangars de l’OTB. Mais ils se heurtent à un refus motivé, selon Pascal Nibogora, par des raisons de procédure : « Le camion ne pouvait pas être attribué à une seule personne. Il fallait donc, qu’on soit en associations. »
D’où le regroupement des paysans de la commune Kayokwe en une association, Turime, tworore kijambere, en vue de réaliser leur projet. Un objectif qui nourri l’optimisme de Pascal Nibogora : « […] je pense que nous aurons notre camion et que l’usine sera fonctionnelle d’ici une année. » g


par Didier Bukuru
dbukuru@iwacu-burundi.org

Dernière mise à jour : ( 13-05-2009 )