dimanche 14 juin 2009

Congo-Kinshasa: La RDC reçoit l'appui de la BAD dans un projet d'interconnexion électrique

Faustin Kuediasala

Kinshasa — La RDC, à côté de quatre autres pays des lacs équatoriaux du Nil, est impliquée dans un projet multinational d'interconnexion électrique. La Banque africaine de développement participe à l'opération. Avec le Gouvernement de la RDC, l'accord de don a été scellé hier mercredi au ministère des Finances.

Le ministre des Finances, Athanase Matenda Kyelu, a procédé hier mercredi en son cabinet de travail à la signature avec le représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) en RDC, Medjomo Coulibaly, du protocole d'accord de don du projet d'interconnexion des réseaux électriques des pays des lacs équatoriaux du Nil (Nelsap).

Il s'agit d'un montant de 160,20 Unités de compte, soit plus de 200 millions Usd, engagé par la BAD, dont 26,70 millions d'unités de compte (40 millions Usd) pour le compte de la RDC, en vue de la construction, l'extension et le renforcement des lignes d'interconnexion des réseaux électriques du Burundi, du Kenya, de l'Ouganda, de la RDC et du Rwanda.

En interconnectant les réseaux électriques de ces cinq (5) pays, a indiqué le représentant de la BAD, le projet « participe à la mise en oeuvre des politiques et stratégies régionales ainsi que des priorités opérationnelles ».

Intervenant pour la circonstance, le ministre des Finances a, d'emblée, circonscrit la place de l'électricité dans la vision de la reconstruction de la RDC telle que définie dans les « cinq chantiers » de la République. Suivant cette dynamique, il a fait comprendre que le projet appuyé par la BAD servira « au niveau opérationnel d'améliorer la desserte en électricité de l'ensemble du territoire national, et d'accroître la capacité d'exportation de la RDC, source indéniable de revenus pour l'Etat congolais ».

CONTEXTE DE L'OPERATION

S'appuyant sur les objectifs poursuivis, il s'est dit convaincu que « tous les avantages socio-économiques de ce projet permettront de consolider l'esprit d'intégration, fondement d'une paix durable entre nos différentes populations ».

A en croire le représentant de la BAD en RDC, les raisons qui justifient le soutien de son institution à ce projet de nature régionale tiennent d'abord à la situation énergétique de la sous-région au sein de laquelle les pays de la CEPGL constituent la zone la vulnérable. L'Est de la RDC à l'instar du Rwanda et du Burundi reste, a-t-il dit, confronté, du fait de l'éloignement des centrales hydroélectriques d'Inga, à des problèmes sérieux en matière d'électrification.

Pour la BAD, l'objectif du renforcement de l'interconnexion entre les trois pays des Grands Lacs est « d'accroître les capacités de transit et la souplesse d'exploitation du réseau de transport et d'améliorer la sécurité de fourniture en électricité ». De l'avis de son représentant en RDC, « ces travaux serviront de prélude à des programmes ambitieux d'électrification rurale, notamment des villages situés le long des réseaux ainsi connectés ».

L'appui de la BAD au titre de ce projet permettra donc de construire et de renforcer 769 km de ligne en 220 kilovolts et 110 kilovolts ainsi que de 17 postes de transformation en vue d'interconnecter les réseaux électriques de cinq pays ciblés.

A noter que le projet est cofinancé par les gouvernements de cinq pays concernés à hauteur de 9,09 millions d'Unités de compte, représentant les contreparties gouvernementales, le JBIC pour 40,03 Unités de compte et l'Agence française de développement à hauteur de 11,79 d'Unités de compte. La contribution de la BAD à travers le Fonds africain de développement est de 100 millions d'Unités de compte.

Pour le cas spécifique de la RDC, les interventions de la BAD dans le secteur de l'énergie, incluant l'eau et l'électricité, remonte à plus d'une vingtaine d'années. Dans le cadre du projet Nelsap, le nouvel apport de la BAD en faveur de la RDC, soit 40 millions Usd, porte le montant des engagements cumulés du groupe de la Banque africaine de développement dans le secteur à 484,75 millions Usd. Selon Medjomo Coulibaly, « ce niveau d'engagement est un indicateur éloquent du dynamisme de la coopération entre la BAD et la RDC et traduit, à la fois, l'ampleur des besoins ainsi que la disponibilité de la banque à répondre favorablement aux requêtes des gouvernants ».