jeudi 14 janvier 2010

Etat des lieux des libertés au Burundi

Freedom House, une ONG américaine, vient de publier une étude à propos de libertés dans le monde. Les libertés sujettes à l’étude sont la liberté de presse, de confession, de réunion, d’expression etc. Une note est accordée à chaque pays par catégorie de liberté. Cette note va de 1 à 6. La note 1 est accordée au meilleur élève alors que 6 est attribuée au mauvais élève.

En matière de droits politiques et de libertés civiles, la constitution burundaise accorde à chaque ancien chef d’état le poste de sénateur à vie. Elle attribue aussi 3 postes aux Batwa. Mais l’étude déplore que les textes légaux n’indiquent pas le maximum de postes prévus pour les membres non élus du parlement. L’étude met aussi en évidence le fait que 22 députés aient été chassés du parlement et remplacés par des personnes non élues qui avaient l’avantage de prêter leur sermon d’allégeance au chef du parti présidentiel. Elle constate aussi que le gouvernement actuel est fait de 14 Hutu et 6 Tutsi.

Freedom House, à travers son étude, rappelle que la corruption est un grand problème au Burundi. Elle en veut pour preuve l’Indice de 2008 sur la Transparence Internationale et la Perception de Corruption qui a classé le pays au rang 158 sur 180 pays. Elle stigmatise le fait qu’en 2007, le président de la banque centrale du pays ait été arrêté alors qu’il tentait de s’enfuir avec 23 millions de $us.

En matière de droit d’expression, l’étude fait remarquer que ce droit est constamment est limité par les autorités politiques du pays. Elle donne l’exemple des media qui sont soumis souvent à l’autocensure par le pouvoir politique. Selon la même étude, une seule télévision existe dans le pays et elle est une propriété de l’état. Elle affirme que, néanmoins, plusieurs radios privées existent mais avec une audience réduite. La même étude déclare que la presse écrite privée a un tirage très réduit à cause du niveau élevé d’illettrisme dans le pays

L’étude reconnaît que la liberté confessionnelle existe et est bien observée. Elle affirme aussi que la liberté de réunion est souvent restreinte par les autorités politiques du pays. Selon la même étude, les travailleurs ont leur droit de grève qui est bien observé. Seulement elle déplore que le système judiciaire soit en piteux état à cause de la corruption et du manque de ressources.

En définitive, l’état des libertés au Burundi est reconnu pour être assez bon. Il n’est ni bon, ni très mauvais. En Afrique, près de 6 pays sont de bons élèves, près de vingt pays, dont le Rwanda, sont de mauvais élèves et plus de vingt autres pays, dont le Burundi, ne sont ni bons ni mauvais élèves.



Source: Freedom House